22.10.2012

Good Kid, M.A.A.D City

Kendrick Lamar

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Chronique

Good Kid, M.A.A.D City

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Alors qu’en 2012 les albums-concepts sont passés de mode, Kendrick Lamar déroule une histoire à la narration désordonnée, où chaque titre en éclaire un autre. En invitant son père et sa mère à enregistrer des parties vocales en studio, Kendrick Lamar remet au goût du jour les « skits », et s’assure d’immerger pleinement ses auditeurs dans les moments qui ont marqué son adolescence.

Car good kid, m.A.A.d city est le récit d’un « bon gamin » tentant de survivre dans le Compton du début des années quatre-vingt-dix, avec ce que cela comporte d’insouciance (« Backseat Freestyle »), de confrontations avec la police (« The Art Of Peer Pressure ») et de morts prématurées (« Sing About Me »).

C’est aussi le parcours d’un jeune homme qui a grandi au cœur des gangs dont il côtoie les membres, mais qui a choisi de ne pas s’impliquer dans ses guerres. Observateur avisé de ce qui se passe sous ses yeux, il prend son monde à contre-pied, dans la forme comme dans le discours, en montrant la voie à une génération de MCs de Compton n’ayant pas peur de dévoiler leurs sentiments, et qui s’éloignent du gangsta-rap de leurs aînés.

Loin de se limiter à une formule élitiste, avec « Swimming Pools », le nouveau protégé de Dr. Dre tient son premier hit. Il prouve qu’il sait comment façonner des refrains entêtants, mais montre aussi sa capacité à jouer sur les double-sens, amenée à devenir un leitmotiv de sa carrière. Le titre est une critique de la consommation abusive d’alcool, qui a détruit nombre de ses amis et de sa famille, en même temps qu’un succès susceptible d’être diffusé en boîte de nuit, où l’alcool coule souvent à flot.

Depuis, Kendrick Lamar n’a de cesse de charger ses textes en symboles et métaphores, emportant l’adhésion du grand public comme celui d’auditeurs friands de concepts et de textes complexes. Et alors qu’après une traversée du désert de plusieurs années suite au déclin de The Game, le rap californien revient au premier plan, good kid, m.A.A.d city représente l’avènement du rappeur et de son label (Top Dawg Entertainment), amenés à marquer la décennie de leur empreinte.

Brace yourself, I’ll take you on a trip down memory lane. This is not a rap on how I’m slinging crack or move cocaine

Par Nicolas Rogès

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