MFnMelo, dernière pépite de Chicago, se dévoile avec ‘Melodramatics’

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MFnMelo, dernière pépite de Chicago, se dévoile avec ‘Melodramatics’

On vous le rabâche depuis un bout de temps maintenant, et on espère que tout le monde l’a intégré, mais la scène chicaogane regorge de talents. De Chance The Rapper à Mick Jenkins en passant par la très douce Noname, les MCs originaires de la capitale de l’Illinois font les beaux jours du rap, nous bénissant de projets toujours plus aboutis les uns que les autres. Dernièrement, en toute discrétion, une nouvelle pousse est apparue. Répondant au nom de MFnMelo, il suit les traces de ses grands frères artistiques s’inscrivant dans la continuité de ce que Chicago peut nous offrir de mieux.

C’est lors d’un samedi soir de folie, errant ça et là sur Twitter, qu’apparut dans mon fil d’actualité une cover diablement accrocheuse et au titre digne d’un bon film dramatique aux personnages tourmentés par leur sentiments, Melodramatics. Je lance l’écoute, et immédiatement, mon coeur se met à battre au rythme des basses, je bouge inconsciemment la tête de bas en haut, j’adore déjà ce projet. Un obstacle se dresse cependant face à moi et à ma quête d’informations sur cet artiste qui m’a fait si bonne impression : sa très faible renommée m’empêche de trouver ce que je recherche. C’est donc après un très agréable échange par mail avec MfnMelo que j’ai pu en apprendre plus sur lui et son parcours.

Comme nombreux de ses pairs, il commence le rap juste pour s’amuser avec ses potes de fac et monte un groupe avec ces derniers, n’enregistrant cependant aucun son. L’année après avoir réussi ses études, il créé un groupe, Rally avec quelques amis, dont un notamment qui ne nous est pas inconnu puisqu’il s’agit de Saba. Trois ans plus tard, de ce groupe ne restent que MFnMelo, Saba et un de leurs ami Joseph, qui décident de se renommer PivotGang. Son étrange nom d’artiste a une signification très claire, il suffit de le séparer en deux : d’une partie « MFn » pour « Muthafucka » (bâtard ou toute autre politesse du genre) et de l’autre « Melo », diminutif évident de « Mellow » (moelleux). Il incarne la dualité du personnage qu’il explique lui-même de la meilleure façon : « I’m Melo but I can also be a muhfucka lol ».

Influencé par les grands du Hip-Hop (Nas, Jay-Z, Andre 300, Lil Wayne) mais également par des artistes d’autres horizons comme Solange ou Jill Scott, MFnMelo nous offre un album à l’image de la dualité de sa personnalité, doux et rugueux. Polyvalent, aucun beat ne lui résiste. Il pose ainsi autant sur des instrus live (« Vindikation »), que d’autre résolument électroniques (« Gettin’ It Done »), ne s’éloignant jamais bien loin des sentier battus des sonorités typiquement chicaogane.

« Praise » est probablement le son le plus abouti de l’album. Rythmée par une caisse claire ainsi que des cymbales entraînantes, de douces notes de synthétiseur s’entremêlent et dansent autour de quelques accords de guitare. La légèreté de la production dénote avec le flow appuyé et ciselé du membre du Pivot Gang qui pose ses rimes avec une justesse irréprochable, ne perdant jamais le tempo. Dans ce morceau très personnel, à l’image de l’album, il nous livre ses ambitions de vie luxueuses et la reconnaissance qu’il souhaite obtenir.


MfnMelo nous offre donc un premier album plus que cohérent. Très personnel, il évoque sa vie, ses pensées et ses sentiments qui ont évolués depuis l’époque où il rappait uniquement pour s’amuser avec ses potes de fac. Aussi ambitieux que cela puisse paraître pour démarrer une discographie (espérons qu’elle ne s’arrête pas là), cet album se présente comme une introspection intéressante, une invitation à partager la vie de l’artiste et à rentrer dans son univers.

Laissez vous donc bercer par cet album qui mérite d’y prêter une oreille attentive.

MFnMelo – MeloDramatics