10 collaborateurs-clés de Kendrick Lamar sur ‘DAMN.’
Damn., le nouvel album de Kendrick Lamar, fait déjà l’objet d’un véritable culte aux quatre coins de la planète. Comme pour To Pimp a Butterfly en mars 2015, le G.O.A.T nous a offert en ce vendredi saint un album dense, complexe et qui nécessite de nombreuses écoutes attentives pour en percevoir toutes les subtilités. Plutôt que de nous livrer dans une analyse prématurée de ce nouvel opus, nous avons préféré céder à notre irrésistible envie d’écrire sur ce nouveau missile en vous présentant – comme pour TPAB – un panorama des artistes qui ont contribué à la création de ce nouveau rejeton du Roi Kendrick.
BĒKON
Crédité sur : « Blood », « Yah », « Element », « XXX », « Fear », « God », « Pride »et « Duckworth »
Alors que certains twittos émettaient vendredi soir les plus folles théories concernant son identité (un alias de Thundercat, le nom de Kendrick Lamar en tant que producteur ou même Taylor Swift), le mystère Bēkon a été percé à jour samedi lorsque le magazine Pitchfork a finalement révélé qu’il s’agissait en réalité du nouveau nom du producteur Danny Keyz, qui a notamment collaboré avec Dr. Dre (« All in a Day’s Work » ou encore « Kush »), Eminem (« Almost Famous ») ou bien Drake (« Fear » sur So Far Gone). Sur Damn., Daniel Tannenbaum de son vrai nom, apporte sa contribution sur pas moins de 8 morceaux, ce qui fait de lui un des artistes les plus crédités de l’album, à égalité avec l’incontournable Sounwave, maitre artificier du label TDE.
MIKE WILL MADE-IT
Crédité sur : « DNA », « Humble » et « XXX »
Le hitmaker d’Atlanta est tout simplement responsable de trois des plus gros morceaux de l’album. Ce qui surprend, c’est que ses prods ne ressemblent pas forcément à du Mike Will Made-It « traditionnel », i.e. ce qu’il aurait par exemple fait avec Gucci Mane. Que ce soit sur le single « Humble », « DNA » ou « XXX », le producteur parvient à transformer des beats apparemment simples en monstres de puissance, prêts à tabasser tous les clubs du monde pour les six prochains mois. Sans qu’on l’ait vu venir, lui et Kendrick sont peut-être en train de créer un nouveau dynamic duo à l’alchimie implacable.
DJ DAHI
Crédité sur : « Yah », « Loyalty », « Lust », « XXX » et « God »
Absent de l’épisode To Pimp a Butterfly, l’auteur d’un des plus gros classiques de Kendrick Lamar (« Money Trees ») est de retour auprès du rappeur de Compton avec pas moins de cinq crédits sur Damn. Originaire d’Inglewood, une ville au Sud de Los Angeles, Dahi a travaillé avec de nombreux artistes californien (Dom Kennedy, Fashawn, Vinces Staples, Casey Veggies, Pac Div) avant de véritablement s’imposer comme un pilier de la production rap US en signant les tubes « Hell of a Night » pour ScHoolboy Q ou encore « Worst Behavior » pour Drake. Sur Damn. Dahi apporte sa science de la boucle bien ficelée sur les tubes en puissance que sont « Loyalty » ou « God ».
KID CAPRI
Crédité sur : « Yah », « Element », « Love » et « Duckworth »
Sans aucun doute un des invités les plus inattendus de cet album (avec U2), on peut entendre la voix reconnaissable entre mille du célèbre DJ originaire du Bronx en intro de diverses tracks de Damn. En invitant Kid Capri en tant que maitre de cérémonie de son nouvel album, Kendrick signe un clin d’oeil habile à toute une génération plus âgée biberonné par ses mixtapes ou ses prestations sur la série Def Comedy Jam. L’intervention de Kid Capri sur l’album permet également d’introduire le nouvel alias de K-Dot qui est à plusieurs reprises référé sous le nom de « Kung Fu Kenny ».
ANTHONY ‘TOP DAWG’ TIFFITH
Crédité sur : « Blood », « Yah », « Loyalty », « Pride », « Love », « XXX » et « God »
Connu de tout fan de rap depuis la sortie de l’album untitled.unmastered. et son « Get Top on The Phone », ce bon vieux Anthony Tiffith se voit accorder une nouvelle place de choix dans ce troisième album studio de Kendrick Lamar. En effet, en plus de sa régulière participation à la production, il est l’un des principaux protagonistes de la somptueuse track finale « Duckworth », qui raconte une histoire entre Tiffith et le père de Kendrick (« Ducky ») qui aurait pu changer le cours de l’Histoire du rap moderne. On ne vous en dit pas plus et on vous laisse aller découvrir la track par vous-même.
ZACARI
Crédité sur : « Love »
Troisième featuring de l’album aux côtés de Rihanna et U2, Zacari est un jeune chanteur californien dont la carrière vient tout juste de bénéficier d’une exposition sans précédent grâce au refrain qu’il assure sur le titre « Love ». Déjà présent sur le très bon « Wat’s Wrong » d’Isaiah Rashad ainsi que sur « RAW (backwards) » sur le dernier album d’Ab-Soul, Zacari a eu la chance de croiser la route de Kendrick Lamar via son manager Moosa Tiffith, qui n’est autre que le fils d’Anthony « TopDawg » Tiffith, co-fondateur de TDE et présenté quelques lignes plus haut. Interrogé sur le genèse du morceau, le jeune Zacari explique « qu’il approche son projet comme la création d’un nouveau genre à part entière que lui et son producteur Teddy Walton (également crédité sur l’album, NDLR) ont composé comme une chanson d’amour, ce qu’elle est finalement restée avec « Love »… »
RICCI RIERA
Crédité sur : « Element » et « God »
Le nom de Ricci Riera n’est pas encore très connu dans le game, mais sa collaboration avec K-Dot remonte déjà loin, puisque qu’il est par exemple crédité sur les titres « m.A.A.d city » et « Collard Greens » avec ScHoolboy Q. Il a également co-produit le titre « U With Me? » de Drake, issu de l’album Views. Sur Damn., il est crédité à la production de deux morceaux forts de l’album, « Element » et « God ». On parie que vous risquez de voir passer son blaze de plus en plus souvent.
STEVE LACY
Crédité sur : « Pride »
C’est le petit génie de la bande. À seulement 18 ans, le membre du groupe The Internet est chanteur et guitariste, et c’est lui qui a produit le sublime « Pride », qui comporte également la douce voix d’Anna Wise, fréquente collaboratrice de Kendrick. C’est à l’origine DJ Dahi (voir plus haut) qui l’avait présenté à Kendrick Lamar afin qu’il lui fasse écouter quelques sons, dont cette démo qui deviendra finalement « Pride ». Sa particularité ? Il fait tout sur son iPhone. Récemment, Steve Lacy a également produit pour Big Sean, GoldLink et même J. Cole (« Folding Clothes »). Vous l’aurez compris, sa cote est en train d’exploser.
BADBADNOTGOOD
Crédité sur : « Lust »
A l’origine un quatuor de jazz, BadBadNotGood s’est fait connaitre à partir de 2010 en re-visitant des tubes rap d’Odd Future à la sauce jazz organique. Depuis, le groupe originaire de Toronto commence à faire gentiment son trou dans la production rap US en produisant notamment pour Mick Jenkins (« Drowning »), Danny Brown (« Float On ») ou encore en réalisant l’intégralité de l’album Sour Soul avec Ghostface Killah. Sur Damn., BBNG partage la paternité de la production du morceau « Lust » avec DJ Dahi et Souwave mais également avec le saxophoniste Kamasi Washington, ainsi que Kaytranada, qui d’après les crédits, a apporté quelques vocaux supplémentaires à ce morceau dédié aux plaisirs charnels.
9TH WONDER
Crédité sur : « Duckworth »
Bien que présent sur une seule track, impossible de ne pas citer la participation remarquable de Patrick Douhit a.k.a 9th Wonder qui sert ici Kendrick d’une superbe prod évolutive pour le somptueux finish qu’est « Duckworth ». Après sa participation au Malibu d’Anderson .Paak, le fondateur du label Jamla Records (qui compte dans ses rangs la rappeuse Rapsody, présente sur To Pimp a Butterfly) fait une fois de plus preuve de sa maitrise des drums et du découpage de sample bien granuleux sur une sublime instrumentale qui séduira certainement les plus réfractaires au boom bap d’entre-vous.
Nous précisions qu’il s’agit là d’une sélection arbitraire et non exhaustive des artistes ayant contribué à l’album. N’hésitez donc pas à compléter cette liste dans les commentaires. Pour nous part, nous reviendrons très bientôt avec de nouvelles analyses de ce bijou. En attendant, on vous invite à aller écouter Damn. de Kendrick Lamar sans modération.