Laboreal, c’est le projet artistique fondé par un certain Maxime Robin. Ce « laboratoire de recherche de courbes sinusoïdales » se réinvente pour sa dixième (!) sortie : Le Carré Bleu. Exit l’Electronica, les atmosphères sombres et l’esthétique scientifique; place à des influences Trap, des synthés oniriques et le sentiment d’un nouvel horizon pour ce producteur d’une rare maturité.
Laboreal est un projet de musique électronique né après 4 albums sous le pseudo de Pix. Il y explore l’Ambient, le Downtempo ou encore la Techno minimale. Les 9 premières releases disponibles sur Bandcamp témoignent d’un travail à la fois personnel et très technique. La complexité des rythmiques et la couleur des samples définissent une musique subtile et parfois oppressante. On y retrouve notamment l’influence des meilleurs albums du label Warp (d’Aphex Twin à Autechre).
Son dernier album A Minima, sorti en juin dernier, révéla de nouvelles influences et de nouvelles perspectives pour l’artiste nantais. Par ses rythmiques Trap et ses mélodies plus épurées, Laboreal se rapproche des productions actuelles du Hip-Hop et du Future Beat. C’est ce qui amènera l’excellent label The French Touch Connection (Spectateur, Jean du Voyage, Kognitif…) à signer Le Carré Bleu, son LP de 11 titres témoignant d’un nouvel envol pour le producteur nantais.
Avec Le Carré Bleu, Laboreal sort des routes qu’il a lui-même tracé. Influencé de manière presque inconsciente par les musiques d’aujourd’hui, il s’inspire des rythmiques du Hip-Hop actuel, sans renier celles de la Techno minimale.
Mais là où de jeunes beatmakers semblent coincés entre leur TR-808 et des samples déjà « grillés » par leurs aînés, Laboreal dispose d’une aisance rare pour arranger sa musique. Les samples y sont à peine reconnaissables. Les mélodies sont envoûtantes. Le mix et le mastering sont remarquables (réalisés par Laboreal lui-même). Dès le titre d’ouverture, « Croquis d’Azur », on prend conscience de cette maturité acquise par des années d’apprentissage et d’expérimentation.
En effet, Laboreal est sans cesse à la recherche de nouvelles manières de fonctionner et de nouvelles textures. Il explore ainsi les brocantes à la recherche de cassettes de musique expérimentale ou de musique de films italiens. C’est cette matière sonore qui lui permet de développer cette musique aux influences si diverses. Sur « Amuni », par exemple, il créé la rencontre entre Ennio Morricone et Hudson Mohawke.
Le Carré Bleu, c’est donc la fusion entre ces nappes de synthés aux envolées cinématographiques et ces beats modernes et puissants. Mais c’est également un album enregistré en moins d’un mois par un artiste inspiré par sa ville : Nantes. En effet, la pochette est une photographie d’un bâtiment de la ville (celui près du Mahout pour les nantais). Le titre « Naoned City » est également un hommage à la légèreté qui caractérise la Cité des Ducs. C’est celle-ci qui a mené Laboreal à réaliser cet album bien plus lumineux que ses précédents opus.
Enfin, « Butterfly Effect », le dernier morceau de l’album, sample le tout premier morceau de Laboreal : « To Begin Again ». C’est donc une page qui se tourne dans le projet Laboreal. Mais c’est surtout le nouveau départ d’un artiste développant un univers où le champs des possibles est plus vaste que jamais.
Pour vous imprégner encore plus de l’univers du LP, Mathieu Le Berre & Bertrand Signorelli ont réalisé une série de courts tableaux alternants entre ombre et lumière, ennuie et fantasme, solitude et rêve.
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