PLK, c’est d’abord un blaze en trois lettre pour raccourcir un surnom d’enfance, « PoLaK » puisque le rappeur du 14ème arbore avec fierté la double origine corse et polonaise. Un cocktail épicé à l’image du projet Platinum, que le jeune PLK a livré il y a quelques jours, à notre plus grand plaisir.
Dans nos radars depuis l’explosion Panama Bende au printemps 2016, PLK s’est depuis extirpé temporairement du collectif de MC’s pour se focaliser sur ses activités solo. Un choix qui paye aujourd’hui puisque le jeune rappeur amasse depuis quelques mois les millions de vues et des affiches de plus en plus prestigieuses, du Chorus Festival il y a peu, à L’Olympia en janvier 2019 ! Des accomplissements mérités pour ce bosseur tenace qui a enregistré ses premiers rap à l’âge de 13 ans et carbure à un projet par an minium depuis 2016.
Après l’EP Dedans et la mixtape Ténébreux l’année passée, PLK est de retour depuis le 30 mars avec Platinum, un projet de 17 tracks qui pourrait bien couronner ces années passées à charbonner dans l’ombre. Un projet qui a tous les atouts pour séduire une audience jusqu’ici confinée au fan de « rap de kickeur » et qui se donne désormais l’ambition de se diversifier. Une belle galette que nous nous proposons aujourd’hui d’analyser sous l’angle de 5 titres qui ont particulièrement retenu notre attention.
« Pas besoin », la claque d’entrée de jeu
Dès les premières secondes de Platinum, PLK frappe très fort avec un egotrip décapitant posé avec brio sur les grosses basses d’une production signée Hologram Lo’. Véritable exercice de style alliant figures « verbalistiques » et variation de flows, PLK rappelle d’entrée de jeu que sa force réside plus que jamais dans la diversité de son ses flows. Une vraie claque !
« Pas les mêmes », le tube qui met bien en soirée
Premier extrait de la mixtape, dont le clip est sorti mi-janvier, « Pas les mêmes » est la track qui met tout le monde d’accord. Sur une prod signée Flash Beats, PLK délivre, là encore, un égotrip de haut vol, rythmé par un refrain diablement efficace. En soirées entre potes, tu lances la track, 2 couplets, 2 refrains et 2 bridges plus tard la soirée est lancée.
« Go » (ft. Krisy), le feat qui fait plaisir
Lorsque PLK contacte pour la première fois Krisy il y a plus d’un an, il ne se doute pas que le rappeur belge officie également en tant qu’ingé son (pour Damso notamment) sous le nom Delafuentes. Après une première collab’ sur le titre « Skuu » en 2016, PLK et Krisy prennent l’habitude de travailler ensemble fréquemment, entre Paris et Bruxelles. Si « Pas ce soir » nous avait laissé un peu perplexe, ce nouveau featuring intitulé « Go » réussit lui à allier le meilleur des deux espoirs du rap français. Sur une instru aux sonorités house signée Donato, PLK et Krisy balancent une balade bien ensoleillée qui fera des miracles une fois poussée à fond dans une caisse sur le chemin des vacances cet été.
« Platinum », la prod qui traumatise ton crâne
Dernier clip en date de PLK, « Platinum », morceau éponyme de la mixtape est de ceux dont la prod vous donnera envie d’abuser des emoji flamme 🔥. Signée par le producteur du 93 Platinumwav, cette courte track (2:26) est assurément un des moments forts du projet. Construite sur la base de sonorités 8-bit qui semblent tout droit sorties d’un jeu de Super NES, l’instrumentale étonne avec une rythmique assez atypique qui révèle toute la dextérité d’un PLK, à l’aise comme un poisson dans l’eau dans cet exercice.
« Copine », le texte qui fait sourire
Si on peut reprocher à cet album de manquer de diversité dans les thèmes abordés, le titre « Copine » vient faire entorse à cette affirmation puisque le rappeur parisien nous amène sur un terrain moins couramment exploité par les rappeurs : celui de la relation amoureuse abordée depuis une perspective féminine. Sur une prod chantonnante parfaitement adaptée au thème, PLK prouve que son talent d’écriture dépasse largement le cadre de la punchline avec un texte amusant qui réussi à capturer habilement les mœurs de la jeunesse des villes de 2018. Une belle performance qui, en plus de vous décrocher quelques sourires à la première écoute, a des chances de plaire à votre fameux/fameuse pote qui n’écoute pas de rap.
La conclu
En somme, avec ce Platinum PLK sort un projet dense, rempli de tubes potentiels, comme en produit finalement assez peu la nouvelle scène rap français. La détermination et rage de réussir du jeune rappeur parisien est palpable et donnera de la force à tous ceux qui comme lui, n’ont pas attaqué la vie avec les mêmes chances que ceux qui sont né du bon côté de l’Avenue du Maine, qui sépare les quartiers les plus aisés de ceux moins bien lotis du 14ème arrondissement parisien.
A seulement 21 ans, PLK impressionne de maturité tant sur le plan artistique que business puisqu’il a signé l’année passée au sein du label indépendant Panenka Music, aux côté notamment de Georgio. Si le emcee réussit sans problème à écarter « la concu » sur la partie technique, on regrette sur Platinum de ne pas avoir plus l’occasion de l’entendre dans un registre plus « storytelling ». Un talent d’écriture dont on sait le garçon capable mais qui a peu être été écarté de ce format mixtape pour mieux revenir à l’avenir avec un véritable album qu’on lui souhaite évidemment de platine.