Comment Sam Spratt a dessiné la superbe cover de ‘Everybody’
Pour ses détails hallucinants, pour son poisson d’avril, mais aussi pour son soi-disant plagiat de Freddie Gibbs, l’artwork de la cover du dernier album de Logic Everybody a beaucoup fait parler d’elle. On doit cela à une seule personne, le new-yorkais Sam Spratt. L’illustrateur, dont la liste de clients haut de gamme est indénombrable, a de nouveau réalisé un tour de force exceptionnel.
Logic connexion
Lors de l’été 2016, Logic est à Paris. C’est durant une visite au Louvre que le rappeur découvre le tableau de Paolo Veronese The Wedding at Cana. L’idée est immédiate, Logic appelle son ami Sam Spratt qui décroche à 3h du matin, heure de New York (décalage horaire oblige) :
« I want a celebration. My friends, my wife, my family, my inspirations, my dogs, your dog, your girl, you, all races, colors, creeds, genders, sexual orientations. I want a painting of EVERYBODY. »
Le message est clair de la part du rappeur. Sam sera l’auteur, une nouvelle fois, de la cover de son nouvel album.
Du classique futuriste
La collaboration entre les deux artistes ne date pas d’hier. Déjà sur Under Pressure (premier album studio du rappeur), Logic faisait appel à Sam Spratt pour dessiner sa couverture d’album.
S’en suivaient les covers de The Incredible True Story puis celle de Bobby Tarantino, toujours avec un certain succès critique mais sans qu’on entende beaucoup parler de celui qui se cachait derrière ses œuvres, à l’empreinte si personnelle. Son univers peut se définir à la transposition d’un style classique inspiré de la peinture à l’huile dans un monde digital toujours plus marqué.
Le souci du détail
Universal, Warner, EMI, Def Jam, Janelle Monáe, Wale, Waka Flocka Flame ou encore Childish Gambino… Si Sam Spratt a un carnet d’adresse si bien fourni dans la musique, c’est grâce à son coup de patte qu’il imprime sur chacune de ses réalisations. Son souci du détail lui permet de tirer le meilleur de chaque illustration.
Sur Everybody, chaque élément est important pour Sam. D’abord le plan qu’il a élaboré durant des heures de FaceTime avec Logic. Chaque personnage aura son rôle, sa propre expression, sa propre posture… Ne sachant pas dès le début qui apparaîtra sur l’opus, l’artiste commence d’abord par faire apposer des numéros sur des prototypes.
Puis, au fur et à mesure de l’avancement du process, Sam Spratt intègre les personnes qui sont proches du rappeur, et pas seulement dans la musique. Les chiens sont les siens, sa femme fait partie du tableau, ses amis, des personnes qui l’ont aidé apparaissent aussi… Logic n’a pas voulu s’arrêter à telle ou telle personne mais bien à intégrer « everybody » sur la pochette de son album, comme vous pouvez le voir ci-dessous.
Minimalisme et inspiration romaine
En gardant cette démarche d’universalité, Sam Spratt décide de dessiner des vêtements minimalistes, lumineux et de couleur unie tout en gardant l’esprit Renaissance qui caractérise la cover.
Afin de suivre une certaine logique dans l’élaboration de l’artwork, l’illustrateur s’inspire des plus grands artistes de l’époque à travers des recherches sur internet mais surtout lors d’un voyage à Rome. Déterminé à apprendre des tableaux des artistes italiens correspondant à l’époque du tableau de Paolo Veronese, Sam étudie les lignes, les traits, les pigments, la finition de chaque oeuvre dont il peut trouver inspiration.
Grâce à l’ensemble de ce travail qui aura pris en tout plusieurs mois, Sam Spratt a réussi à retranscrire l’une des œuvres des plus emblématiques de la Renaissance sur une cover d’album rap. Si Everybody connait un succès critique mitigé dans le rap game, l’artwork de Sam a pour sa part impressionné l’univers du dessin. Avec de tels talents, l’illustrateur a surement d’autres beaux dessins sous la main.
Vous pouvez découvrir son travail sur son site officiel et suivre son actualité sur Facebook, Twitter et Instagram.