The Tswyza Show – featuring Kane Keid
Aujourd’hui, permettez-nous d’être un peu exotiques. Ici, direction l’Afrique du Sud et ses talents. De fait, The Tswyza Show est une émission sudafricaine dans laquelle Tswyza s’entretient avec des artistes en rappant.
A chaque épisode, l’accent est mis sur la technique aussi bien dans les questions que dans les réponses. En effet, Tswyza est un artiste à part entière, qui évolue dans le rap sudafricain depuis maintenant plus de quinze ans. Pour ce troisième épisode de la première saison, il nous présente Kane Keid.
Un jeune avec un message
Kane Keid est originaire de Tembisa, une banlieue au nord de Johannesburg. Lorsqu’il l’évoque, il dépeint une réalité extrêmement difficile où les rêves et l’imaginaire enfantin peinent à trouver leur place : « I’m from a place where your dreams die before the bullet hit your torso ; where you learn to read faces better than you can read the Lord so. »
Néanmoins, son propos est porteur d’ambition pour une jeunesse sudafricaine enfermée dans la pauvreté depuis des décennies. En ce sens, il met l’accent sur l’ambition et l’importance de tendre vers une réalité ensoleillée ; pour une partie du monde où l’échec a trop souvent été banalisé. Dès lors, ce n’est pas un hasard s’il reprend au refrain les paroles de « Black boy fly » de Kendrick Lamar.
Sur ce titre, Kendrick décrit sa relation toxique aux quelques individus ayant réussi à s’extirper de Compton. D’abord Arron Afflalo dans le premier couplet (devenu joueur NBA), puis Jayceon Taylor dans le second (peut-être que ce nom vous parlera davantage sous le pseudonyme The Game). En effet, les deux incarnent une réussite hors-norme dans un milieu où ces exceptions attisent la jalousie des autres (et pouvaient attiser la leur étant plus jeune). Ainsi, Kendrick et Kane Keid s’attaquent tous deux à cette triste réalité qui ne fait qu’ajouter des bâtons dans les roues de nombreux jeunes ; qui, qui plus est, en ont déjà suffisamment pour réussir.