B.B. Jacques – Horizon 25 & Béni (le film)
Lors de son arrivée tonitruante dans l’émission Nouvelle École, B.B. Jacques s’était présenté de la sorte : “Cela fait 10 ans que j’écris, 7 ans que je structure une DA, 5 ans que je crée une équipe et 11 mois que je suis dans le game”. Si cette assertion avait alors surpris une bonne partie du public, il n’a depuis cessé de démontrer à quel point sa vision artistique était complète et cohérente; venant récompenser un travail de longue date.
Ainsi, après un an et demi d’absence, il était légitime de s’attendre à un retour atypique de B.B. Jacques. En ce sens, Horizon 25 nous propose une aventure à la fois musicale et cinématographique. En effet, les trois morceaux “Horizon”, “25” et “Béni” se suivent musicalement et font l’objet d’un mini film réalisé par Romain Argento dans lequel l’artiste met en scène sa relation toxique avec une femme fatale.
Un hommage au cinéma
Derrière de très beaux plans qui se concentrent souvent sur un unique protagoniste, se cache un sens difficile à décrypter. B.B. Jacques semble d’ailleurs s’en amuser comme il le clame dans “25” : “T’inquiète je suis pas pressé. Ils comprendront plus tard. C’est comme un film de Nolan” (les films Memento ou Inception de Christopher Nolan font encore à ce jour l’objet de nombreux débats). A contrario, l’accent est plutôt mis sur l’imagerie et les couleurs chaudes. Ces caractéristiques rappellent notamment le cinéma de Quentin Tarantino. De fait, le cinéaste est connu pour des films où le style est primordial tandis que le message demeure secondaire.
A cet égard, cette complexité est palpable dans les textes de l’artiste où les messages sont masqués derrière des formulations poétiques. Ainsi, B.B. Jacques livre encore et toujours un projet cohérent sur toute la ligne où les images collent à la narration. Entre calme et tempête dans sa relation, entre contemplation et frénésie dans l’imagerie, B.B. Jacques continue inlassablement de confirmer les espoirs placés en lui. Ses œuvres d’une grande rigueur ne sont finalement que le fruit d’une ambition débordante, que le public ne peut qu’apprécier. Sur son dernier album, il déclarait d’ailleurs sur l’excellent “Fuck la fame” : “Je suis en guerre avec moi-même pour faire des classiques.”