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La nouvelle scène londonienne a su s’extirper du lourd passé du Jazz pour s’ouvrir au Hip-Hop, à l’Afrobeat, au Dub et plus globalement à la culture club anglaise. Mais elle conserve les mêmes contraintes pour les néophytes : les musiciens sont nombreux, les morceaux longs et souvent instrumentaux, les clips sont rares, tout comme les interviews.

Pas évident donc pour un Hip-Hop head, de savoir par où commencer sans avoir le cerveau prêt à exploser après 5 minutes de solo. Pour vous accompagner dans cette découverte, on a sélectionné pour vous 10 titres faisant office de ponts entre Rap et Jazz londonien. Ces sons ne sont pas nécessairement les plus représentatifs ni les plus innovants de cette scène, mais ce sont d’excellents points de départ pour des amateurs de rap qui souhaiteraient découvrir ces sonorités.

Retrouvez en fin d’article, une playlist pour écouter les 10 morceaux retenus sur Spotify, Deezer et Apple Music.

Ashley Henry – « Colors »

Ce pianiste de 28 ans avait mis tout le monde d’accord avec sa ré-interprétation de « The World Is Yours » de Nas. Mais c’est son album Beautiful Vinyl Hunter qui marquera sa consécration. Avec « Colors », Ashley Henry donne la parole à Joshua Idehen, qui ancre leur démarche de fusion des genres dans un contexte historique.

Musiciens : Ashley Henry (Piano), Artie Zaitz (Guitar), Eddie Hick (Batterie), Joshua Idehen (Vocal)

Ezra Collective – « What Am I To Do? » (feat Loyle Carner)

Ces 5 musiciens se sont vite révélés sur scène. Leur premier album traduit bien l’étendue de leur talent. « You Can’t Steal My Joy » s’ouvre avec une reprise de Sun Ra, le maitre du Spiritual Jazz. Il se clôture par un hommage à Fela Kuti, le pionnier de l’Afrobeat. Entre les deux, « What Am I To Do »,en featuring avec l’excellent Loyle Carner,  semble plus proche d’un titre de The Roots. 

Musiciens : Femi Koleoso (batterie), TJ Koleoso (contrebasse), Joe Armon Jones (claviers), Dylan Jones (trompette), James Mollison (saxophone)

Nubiyan Twist – « Permission »

Avec leur album Jungle Run, ce groupe de 9 musiciens prouve qu’il ne connait aucune limite. Chaque titre possède son lot de virtuosité et d’audace. Sur « Permission », la voix de Nubiya Brandon passe en toute liberté de la section cuivre aux synthés Future Beat digne d’un titre de Flume.

Moses Boyd – « Waiting on the Night Bus »

C’est aujourd’hui, l’un des artistes qui pousse le plus loin l’ouverture vers de nouveaux genres. Le batteur Moses Boyd n’hésite pas à réinterpréter le Dubstep de Burial comme le rap traditionnel sur ce titre en collaboration avec Terri Walker.

Musiciens : Moses Boyd (batterie), Artie Zaits (organ), Joe Armon-Jones (clavier), Nathaniel Cross (Trombone), Louis Vi (Vocals), Terri Walker (Vocals)

Yussef Kamaal – « Joint 17 »

Sorti en 2016 sur le label Brownswood Record de Gilles Peterson, Black Focus est un album majeur. Il a grandement participé à l’explosion de la scène londonienne. Aux commandes, on retrouve le batteur Yussef Dayes et le claviériste Kamaal Williams (aussi connu sous le pseudonyme Henry Wu sur la scène House). Sur « Joint 17 », on retrouve l’euphorie d’une jam session à la fois spontanée et sophistiquée.

Musiciens : Yussef Dayes (Batterie), Kareem Dayes (Electric Bass), Kamaal Williams (Synth), Shabaka Hutchings (Tenor Saxophone)

Mansur Brown – Back South

Après avoir participé au succès Black Focus, Mansur Brown démarre sa discographie aux cotés des américains Robert Glasper et Thundercat, rien que ça… Le guitariste nous y livre des riffs perdus dont la réverbération ravive le spectre de Jimi Hendrix. Avec « Back South », les rythmes boom-bap prennent une tournure hypnotisante.

Musiciens : Mansur Brown (guitare), Robert Glasper (clavier), Thundercat (Basse électrique)

Alfa Mist – Glad I Lived

Nous sommes en 2017, un jeune pianiste/beatmaker sort en toute indépendance son EP Antiphon. En 3 mois, il cumule 1 million de vues (6,5 aujourd’hui) sur une chaine Youtube obscure. Quelques mois plus tard, cet admirateur de J Dilla se retrouve propulsé comme l’un des compositeurs discrets mais majeurs. Dans « Glad I Lived », Alfa Mist passe derrière le micro, prouvant alors qu’il sait tout faire à justesse.

Musiciens : Alfa Mist (Rhodes & Vocal), Jamie Houghton (Batterie), Peter Adam Hill (Batterie), Rocco Palladino (Electric Bass), Jamie Leeming (Guitare)

Joe Armon-Jones – Almost Went Too Far

Vous l’avez peut-être déjà aperçu dans les crédits des titres précédents. Ce n’est pas un hasard. Joe Armon-Jones est devenu un claviériste incontournable. Ce membre du Ezra Collective en est déjà à son deuxième album solo. « Almost Went Too Far » est issu du premier. Le groove qui s’en dégage nous rappelle Anderson .Paak. et ce n’est pas pour nous déplaire.

Musiciens : Joe Armon-Jones (Piano Electric et vocaux), David Mrakpor (Basse), Moses Boyd (Batterie), Oscar Jerome (Guitare), Ego Ella May (Vocaux)

Theon Cross – « Brockley »

We Out Here est une compilation marquante pour le Jazz londonien. C’est l’adoubement de cette scène par l’immense Gilles Peterson. En sortant cette compilation sur son label Brownswood Record, il offrit aux artistes une visibilité internationale. Il dira : « Sur le morceau “Brockley” du tubiste Theon Cross, je sens clairement une influence grime, rapide et incisive. Je pourrais très bien le mixer après un morceau de Skepta. »

Musiciens : Theon Cross (Tuba), Nubya Garcia (Saxophone ténor), Moses Boyd (Batterie)

Tom Misch & Yussef Dayes – « Nightrider » (feat Freddie Gibbs)

C’est la rencontre rêvée d’un guitariste et chanteur soul hyper talentueux (Tom Misch) et d’un batteur qui retourne tous les clubs dans lesquels il joue (Yussef Dayes). Leur annonce d’un album collaboratif sur le mythique label Blue Note Record avait créé une attente forte. Sur « Nightrider », 4ème single du projet, on retrouve Freddie Gibbs, aussi à l’aise que sur les productions de Madlib.

Playlist : La scène jazz londonienne

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