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NBA Rappeurs : quand les basketteurs prennent le mic

On vous présente aujourd’hui le premier volet du partenariat de The BackPackerz avec les amis du site de basket Trashtalk. Comme vous le savez sûrement, Rap et Basket font souvent bon ménage. Entre les rappeurs qui arborent des jerseys NBA dans leur clip et les clashs par freestyles interposés à chaque tour de Playoff un peu chaud, on n’en finit plus de trouver des points communs entre ces deux cultures.  Pour vous le prouver, nous avons travaillé main dans la main avec les équipes de Trashtalk afin de vous livrer une série d’articles à la croisée du Hip-Hop et du basket. On ouvre le bal avec un Top 10 des meilleurs basketteurs / rappeurs. Ici pas de Lebron James ni de MJ, on parle de crossovers sur instru.

Allen Iverson (Slim Thug)

Nom de rappeur: Jewels
Street Cred: Franchise Player
Période: Dirty 2000s
Highlights: « We talkin’ bout practice man« 

Gangster dans l’âme, le meneur star des Philadephia 76ers se lance en 2000 dans le rap, et sort son premier single « 40 bars » sous le pseudonyme Jewels. Bien qu’il soit loin d’être dénué de talent au mic, le contenu de ses paroles – violentes, misogynes, homophobes – choque l’Amérique et David Stern, qui menace de suspendre le joueur. Sous la pression populaire, The Answer présentera ses excuses publiques et annulera la sortie de son album Misunderstood, privilégiant ainsi sa carrière en NBA. Sage décision.

Chris Webber (Best Kept Secret)

Nom de rappeur: NC
Street Cred: Franchise Player
Période: Late 90s
Highlights: Un feat avec Kurupt et des prods pour Nas

Considéré comme l’un des meilleurs ailiers forts de la grande ligue entre 1993 et 2008, le bon Chris Webber Aka The Best Looser Ever a marqué le monde de la balle orange, et ce malgré zéro bague de champion. Côté musique, l’originaire de Detroit débarque en 1999 dans le game avec l’album 2 Much Drama. Chris Webber sort cet opus sous le blaze C-Web pour rester discret façon Solid Snake. Si sur le parquet de la Sleep Train Arena c’était lui le patron, il décide de se mettre le temps de quelques morceaux en position de Point Gard pour balancer des assists à qui veux. En effet, C-Web se met à produire des sons pour des mecs comme Nas ou Kurupt. Influencé par des artistes comme A Tribe Called Quest, notre bon Chris est l’un des rares, voir le seul joueur de NBA à être entré dans le rap jeu par la porte de la production. L’homme au QI basket ultra développé a donc mis son cerveau en activité pour délivrer des beats franchement corrects pour des grands noms du double H.

Gary Payton (True O.G)

Nom de rappeur: G.P
Street Cred: Franchise Player
Période: Early 90s
Highlights: Un seul single en carrière, mais intouchable

Quand vous avez une gueule aussi grande que celle de Gary sur les terrains, il y a de fortes chances pour qu’on vous retrouve derrière un micro entre trois séances de muscu et une partie de hood dominos. Celui qu’on appelait ‘The Glove’ pour sa défense étouffante dans les années 90 a terminé l’an passé au Hall of Fame de Springfield et nous offre ici un single très solide appelé Livin Legal and Large. Si ce fut le seul de sa carrière dans l’industrie musicale, la balle orange prenant trop de temps dans son quotidien, cet hymne à la vie de rêve du côté d’Oakland et Seattle nous replonge pour quelques minutes sur le capot d’une Benz, avec une Olde English 800 dans la main droite. Pas de doutes : quand on est un des plus grands parleurs de toute l’histoire de la NBA, on peut s’en sortir au studio. Sonne bizarrement comme Too Short.

Dana Barros (Most Underrated)

Nom de rappeur: Dana Barros
Street Cred: Franchise Player
Période: Early 90s
Highlights: Le Big L des basketteurs, un pur MC de l’ombre.

On change de coast pour aller à l’Est, et plus précisément du côté de Boston où Barros a fait du salace en toute suffisance. Encore un mec appelé pour participer à la mixtape B-Balls Best Kept Secret qui représente le Graal pour n’importe quel basketteur fan de rap, mais un niveau nettement plus élevé que ses autres copains devant le micro quand on tend l’oreille. En effet, l’ex-arrière des Sixers lâche des dédicaces à Onyx et Redman sans le moindre problème, faisant même référence à Rakim entre deux ou trois menaces. Pas forcément le genre de basketteur dont on se souviendra dans quinze ans, mais si Shaq représentait le Jay-Z du rap game au début des années 90, il est assez facile d’affirmer que son Nas était Barros. On se lève tous pour Dana.

Carlos Arroyo (El Rey de Boricua)

Nom de rappeur: Carlos Arroyo
Street Cred: Ramasseur de balles
Période: 2k10s
Highlights: Hormis la démolition des USA à Athènes, pas grand chose.

D’un point de vue purement basketballistique, Carlos c’était un peu le pirate qui osait venir défier les ricains pour finalement leur marcher sur la bouche en 2004. Un vrai hors-la-loi, fan des grandes rencontres, des grands moments, même si sa carrière n’a pas terminé aussi bien qu’elle a commencé. Le Porto-Ricain en a quand même profité pour se faire plaisir derrière le micro, grâce à un featuring qu’on laissera aux hispanophones le soin de traduire, mais qui transpire d’ici la séduction. On est un peu déçus de ne pas avoir eu droit à ce genre de son sur les derniers épisodes de NBA 2K, mais on peut comprendre qu’après l’avoir vu désosser l’Oncle Sam aux Olympiades les producteurs patriotiques soient un peu sensibles. Es una pena..

Cedric Ceballos (Legally Blind)

Nom de rappeur: Deuce Trey
Street Cred: Franchise Player
Période: Golden Era
Highlights: Un feat avec Warren G

Que les choses soient claires : nous portons Cedric dans notre coeur depuis des décennies, pour son featuring avec Warren G et ses années de kiffance du côté de Phoenix. Mais on ne se remettra toujours pas de ce SDC 1992, son tomar avec un vieux tissu sur les yeux pour nous faire croire qu’il avait compté ses pas avant de s’envoler. C’est un peu comme si Kendrick Lamar nous annonçait un énorme cast pour son nouvel album, et que dedans on y retrouvait La Fouine en tête de liste. Cet évènement tragique de côté, on peut tout de même apprécier l’aisance de Ceballos en studio, avec ce single qui met à la rue un paquet d’athlètes ayant voulu faire leur entrée dans le rap jeu. S’il a porté le numéro 23 sur les terrains, ce dernier lui va surtout avec la piste ci-dessous.

Iman Shumpert (Rookie Of the Year)

Nom de rappeur: 2wo1ne
Street Cred: Hall of Fame
Période: 2k10s
Highlights: Arborer le flattop à la Big Daddy Kane… en 2014

En voilà un qui n’a peut-être pas choisi le bon chemin. Alors qu’on peut dire sans trop de risque qu’il ne sera jamais un Hall of Famer, Iman Shumpert pourrait par contre bien être le MC le plus évident de ce Top 10. A seulement 24 ans, le n°21 des Knicks a déjà une grosse expérience au mic, lui qui a commencé à rimer dès la 6ème. Fan de Kendrick Lamar, il combine bon flow et talent de storytelling, et prépare pour cette fin d’année son premier EP Kids on Thrones, après notamment une mixtape conceptuelle Th3 #post90s saluée par les critiques et quelques freestyles remarqués. A suivre de près !

Stephen Jackson (The Underdog)

Nom de rappeur: Stak5
Street Cred: 6ème Homme
Période: Dirty 2000s
Highlights: Une mixtape, et des feats avec des grands noms comme Scarface

Le Stack a connu une carrière de basketteur plus qu’honnête avec notamment 4 excellentes saisons à Golden State (et aussi une très légère altercation un soir à Auburn Hills). Aujourd’hui free agent et alors que son avenir en NBA semble plus que compromis, Captain Jack a encore faim et c’est du côté du rap jeu qu’il tente d’assouvir ses ambitions. Originaire du Texas, il a produit une mixtape intitulée What’s A Lockout sous le blaze de Stak5. Fortement influencé par UGK, il offre un gangsta rap assez stéréotypé mais, force est d’admettre, efficace par moment. De tous les NBAers qui ont rappé, c’est en tout cas loin d’être le pire. Et quand bien même ça serait le cas, mieux vaut éviter de lui signaler, Steve Francis l’a déjà appris à ses dépends.

Jason Kidd (Smoothie King)

Nom de rappeur: J.Kidd
Street Cred: D League
Période: Early 90s
Highlights: Un seul single en carrière, responsable d’une centaine de naissances

C’est quoi le projet du côté d’Oakland en fait ? Après Payton qui représentait ‘the O-A-K’ dans son single présenté ci-dessus, un autre copain du ter-ter vient squatter le Top 10 en la personne Jason Kidd. Le futur Hall of Famer et troisième plus grand producteur de triple-doubles de tous les temps est aujourd’hui entraineur chez les Bucks, mais il peut fermer la gueule de tout le monde à Milwaukee en faisant écouter son tube titré What the Kidd did. Sorte d’hymne West Coast un peu chelou avec Money B en backup, on sent limite le soleil chauffer notre peau et les fringues XXL des 90s sortir du placard tant le beat est californisé. La succession de « They wanna know, they wanna know » au tout début confirme d’ailleurs notre sentiment : pourquoi avoir voulu participer à cette tape nommée « B-Balls Best Kept Secret » ? La vraie réponse.

Shaquille O’Neal (Mr MVP)

Nom de rappeur: Shaq Fu
Street Cred: Hall Of Fame
Période: Golden Era
Highlights: Un classique 90s avec Ice Cube, B-Real et KRS-One

En plus d’être un des plus grands pivots de l’Histoire de la NBA, le gamin du New-Jersey a réussi la performance de mener une brillante carrière de rappeur au début des années 90. Sur son premier album, Shaq Diesel (1993), sorti sur le label Jive et sacré disque de platine (vous avez bien lu), le Shaq se paye le luxe de gros producteurs comme Erick Sermon ou Herbie Hancock ainsi que des featurings avec Phife Dawg d’A Tribe Called Quest (gros fan des Lakers) et les Fu-Schnickens. Très à l’aise au mic et devant une caméra, Shaq Fu restera l’unique joueur de ce top 10 à avoir placé autant de hits dans les charts (6 au Billboard US !), notamment grâce à l’impressionnante liste de featurings avec les plus grosses légendes de l’époque que l’on retrouve sur ses 4 albums: Ice Cube, KRS-One, Method Man, Warren G, Keith Murray…

C’est une grande première pour ce genre de partenariat sur The BackPackerz. Dites nous ce que vous en pensez dans les commentaires.

Big up à Bjorn Linsin pour avoir créer cette sublime illustration spécialement pour notre Top 10.
 
Antoine Bosque

Receleur de discographies sur Emule dans les 2000's. Illmatic addict, mais adepte du rap c’était mieux maintenant. Digging in the cloud pour le meilleur et parfois pour le pire.

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