Tengo John : « Seule la réalité peut te sauver »

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Tengo John : « Seule la réalité peut te sauver »

Celui que nous présentions il y a un peu plus d’un an comme un artiste complet sur lequel il faudrait compter s’apprête à sortir son projet le plus abouti à ce jour : Temporada. Composé de 19 titres, avec comme thème central sa séparation douloureuse vécue il y a peu, Tengo John y dévoile, comme peu d’artistes rap avant lui, les souffrances qu’il a traversées durant cette année 2019.

Une année de douleur et d’idées noires. Une année productive, surtout, où le rappeur a transformé sa colère en musique pour nous livrer son cœur sur BPM. Il nous semblait alors important de pouvoir échanger avec l’artiste, afin d’obtenir les clés de lecture d’un immense projet, où les morceaux d’amour (perdu) côtoient les bangers en featuring avec un nombre affolant d’invités. Rendez-vous fut donc pris avec Tengo mais également avec PH Trigano, à qui l’on doit une bonne partie des instrus du projet ainsi que Salakid, son ingé son, backer mais aussi un ami de toujours. Rencontre avec un écorché vif au talent débordant, qui a su mettre au goût du jour certains thèmes jusqu’alors peu abordés dans le rap.

BACKPACKERZ : Chacun de tes projets se base sur des références précises pour les titres. Peux-tu revenir sur la signification de Temporada ?

Tengo John : Avant tout, “temporada” signifie “saison” en espagnol. Au-delà de ça, ce mot m’évoque la notion de temporalité, pour marquer un certain moment de ma vie. C’est presque un concept autour de la période post-rupture qu’on pourrait appeler une “temporada”. Puis la sonorité est proche aussi de celle de “Tengo ». C’est un peu comme un titre signature, j’aime beaucoup ça.

Tu as offert à ton public deux projets rapprochés sortis en 2018 puis tu es resté discret en 2019, mise à part la série de freestyles. C’est le temps qu’il t’a fallu pour préparer ce projet ? Dans quel état d’esprit as-tu traversé 2019 ?

2018 fut une année très productive pour moi tout en étant sans doute la meilleure année de ma vie. J’étais arrivé en haut de quelque chose avec mes deux projets Multicolore et Hyakutake et je ne savais alors plus trop ce que je voulais faire musicalement… J’étais si heureux que je n’avais plus autant la dalle pour travailler. Puis lorsque tout s’est ébranlé autour de moi début 2019, j’ai traversé une période délicate où pendant plusieurs mois je n’étais pas du tout en état de produire quoi que ce soit. Le premier morceau que j’ai écrit c’est “Presque” et celui-ci m’a mis le pied à l’étrier, me permettant de réaliser que je n’étais inspiré que par cette séparation, de comment je l’avais vécue et de ce que j’avais ressenti alors. Quand je suis reparti en studio au départ, je partais sur deux projets distincts: un plus trap et l’autre plus chanté. Mais j’ai très vite réalisé qu’en réalité, je ne pouvais fournir qu’un seul projet évoquant le Tengo de cette période-là, qui s’apprêtait à passer un cap. A partir de là, j’ai passé ma vie au studio comme jamais auparavant, en sortant totalement des sentiers battus. Je pouvais arriver au studio sans une prod ni même une ligne d’écrite et je pouvais pourtant faire tout un morceau de A à Z de 17H à 8H du matin et on repartait sur la même chose le lendemain. C’était la première fois pour moi que je travaillais à ce rythme. Donc cette année fut nécessaire pour réfléchir, construire ce projet, mais aussi le signer en maison de disque pour pouvoir le défendre à sa juste valeur, avec des beaux clips, un attaché presse… Je voulais vraiment qu’il ait l’écho qu’il mérite car c’est la première fois que je peux écouter et faire écouter mes morceaux avec autant de fierté. 2019 a été, sur plusieurs aspects, la pire année de ma vie.

Je me réinventerai toujours, j’aime la musique et je ferai toujours évoluer la mienne.

Le projet s’ouvre sur des titres parlant de ta relation passée (« Téléporter », « Notramourémor? », « Tornade »)  et se ferme sur le même sujet (« Transformé », « Presque » et « Adieu »). Au milieu on retrouve aussi des titres sur ce même thème (« Pellicule » et « Via »). Au final l’amour ou du moins l’amour perdu est la colonne vertébrale de ce projet…

Totalement. Je me suis retrouvé face à la seule chose dont j’avais envie de parler et qui venait instinctivement quand je cherchais l’inspiration. C’était la seule façon également de rendre utile ce que j’étais en train de vivre, comme une thérapie. Cela me permettait aussi de dire à la personne concernée ce que j’avais sur le cœur. Ce fut une histoire très compliquée et au final, je ne raconte pas réellement ce qu’il s’est passé, mais plutôt ce que j’ai ressenti. La séparation a été très longue, le chemin a été sinueux, il y a eu beaucoup de haine, beaucoup de tristesse. C’est une histoire qui a marqué mon année, qui a failli me détruire et je savais dès mes premiers morceaux que cette expérience allait donner à ma musique toute sa force.

D’une manière générale, l’amour au sens large semble être ta principale source d’inspiration.

Oui totalement, j’ai besoin d’avoir une muse, d’être amoureux. Mais même sans parler d’amour, j’ai besoin de m’extasier, de capter du sens, j’ai besoin de me sentir aimé aussi. Si je fais de la musique avant tout, c’est pour une recherche d’affection plus que de gloire ou d’argent. C’est chercher le contact des autres plutôt qu’une hypothétique mise en avant.

Aujourd’hui, as-tu réellement tourné la page de cette période ?

Oui, je peux dire que cette page est tournée et essentiellement grâce à ce projet.

@JuPi

Tu as beaucoup utilisé Twitter la nuit, avec des messages un peu sombres et ambigus. Cela faisait partie de ta thérapie ?

C’est vrai que je suis allé un peu loin sur Twitter et certaines personnes de mon entourage me l’ont signalé. Je reste quelqu’un d’entier, on ne me changera pas là-dessus. Quand tu couches sur le papier pendant un an tes sentiments, tu as envie que la personne concernée le sache donc la tentation de mettre un message subliminal sur Twitter est grande, en effet… Mais je me suis calmé à présent.

Ton public sur les réseaux est-il un soutien de taille quand tout va mal ?

Non, pas du tout. Je ne recherche pas de retour particulier. La seule aide recherchée à la limite proviendrait de la personne à qui je m’adresse. En écrivant, c’était elle que je recherchais. Après, les messages de soutien que je reçois du public me font plaisir mais ce n’est pas cela qui va me retaper. Seule la réalité peut te sauver.


Tengo John vu par PH Trigano

« C’est un rappeur extrêmement talentueux : il a un très bon débit, il sait vraiment rapper mais aussi chanter, ce qui est rare dans le rap français. Il n’a pas peur de sa sensibilité et ça, c’est une grande force. Il y a donc peut-être des jeunes de 14-15 ans qui pourront être influencés par d’autres artistes que ceux faisant uniquement l’apologie de la drogue et des vêtements de luxe. Même si j’aime bien me prendre un 13 Block, j’aime aussi entendre ce type d’artiste plus sensible, qui va évoquer son mal-être en toute transparence. Quelque part, cette attitude était beaucoup représentée dans le rock mais je pense que ça va arriver progressivement dans le rap.

Avec Tengo, on s’est rencontré via Waly. Il est passé au studio une fois, puis deux, jusqu’à ce que je participe à son séminaire. Je l’ai conseillé sur les toplines notamment. Je pense avoir pu lui transmettre des choses, d’autant qu’il est réceptif et doué. Il adore faire ses backs, quitte à faire trois voire quatre voix, un peu comme un Kendrick Lamar. C’est hyper intéressant car tu dois t’adapter, adapter ta prod, ton mix, tu es obligé de réfléchir face à des gars qui ont des choses à te proposer.

Le meilleur souvenir à ses côtés, c’est notre première session de travail: on a fait le morceau « Téléporter ». Il s’est assis et m’a parlé de ses peines de cœur, moi des miennes. Au final, la musique c’est ça, des humains qui se rencontrent, qui échangent et se découvrent. »


Je crois savoir que tu es de nouveau en couple et j’ose imaginer que ce n’est pas évident pour elle de t’entendre autant évoquer ton amour passé…

Elle le vit très mal oui, de voir que tous mes morceaux ou presque parlent de mon ex. C’est tout à fait normal et je le comprends, de la même manière qu’elle doit comprendre que ces morceaux qui datent de plus de six mois parlent d’une période passée et qu’ils m’aident à tourner la page. C’est aussi ce qui m’a permis de changer et d’être qui je suis aujourd’hui.

En 2019, tu as délivré une série de freestyles très axés égotrip. Quel est le message que tu as voulu passer à ce moment-là ?

J’avais accumulé quelques morceaux un peu trap qui ne rentraient pas du tout dans l’esthétique et la direction artistique du projet à venir. Ces morceaux, qui à la base étaient des solos, étaient très cools, donc je voulais re-balancer un truc qui me permette de revenir en invitant des frérots qui kickent ça avec moi. Le choix des invités était vraiment une évidence car ce sont tous des gars que j’apprécie dans la vie, avec qui il y a des liens humains forts. Le timing de la sortie des freestyles était bon car la plupart des invités avaient de l’actu comme Roshi, Salakid ou Cinco qui arrivaient avec leur projet. Tout était aligné pour qu’on fasse une belle série de titres. Je voulais montrer que j’étais toujours capable de kicker ça fort sur de la bonne trap et que maintenant que je vais faire autre chose, il ne faudra pas me dire que je ne fais que chanter… Je n’arrêterai jamais de rapper, c’était juste une piqûre de rappel: « Les gars je sais rapper. Ne vous inquiétez pas pour moi ».

Dans ce projet, la chanson est aussi présente que le rap, là où les deux précédents étaient peut-être plus tranchés, soit sur le chant soit à l’inverse sur le coté rap. Penses-tu avoir trouvé ici ton équilibre musical entre les deux ?

J’espère oui qu’avec Temporada j’ai trouvé mon équilibre, ma formule et ma couleur, même si au final ce n’est pas à moi de le dire. Je suis toujours en train d’affiner ma direction avec quelques nouveaux morceaux boom bap – un truc que je ne faisais plus trop- et de la chanson française. Je me réinventerai toujours, j’aime la musique et je ferai toujours évoluer la mienne.

Tous les gens que j’ai en featuring sur mon projet, je les valide humainement avant tout.

Quelles sont les couleurs que les auditeurs vont retrouver sur ce projet ? 

Il y a toujours de la trap, des morceaux plus mélodieux un peu hybrides que je qualifierai de « trap-soul », du RnB, de la chanson française presque par moment, un peu d’influences latines aussi. C’est plus rassembleur, tout en restant concis.

On sent moins de références mangas. C’était voulu de ta part de ne pas coller à cette image de rappeur à références nippones ?

Je pense que lorsque j’ai réalisé Hyakutake, après avoir fait “Trois Sabres”, j’ai voulu commencer à m’écarter de cette image qui me collait et que je ne souhaite absolument pas. Déjà avec des morceaux comme “Citizen Spleen”, je commençais à proposer autre chose, même s’il y aura sûrement un “Trois Sabres pt.4” qui lui se prête à l’exercice pour le coup.


Tengo John vu par Salakid

« Tengo peut paraître dans sa démarche, un peu éclectique à première vue mais en réalité tout est coordonné: qu’il passe du chant au rap, des morceaux les plus doux aux plus énervés, il y a toujours un fil conducteur dans ce qu’il fait.

Avant tout, nous sommes des amis et ensuite seulement ça part sur de la musique. On a commencé a se faire des petites sessions ensemble mais c’est surtout du kiffe avant d’être un boulot. Sur scène c’est pareil, je l’accompagne depuis ses premières scènes comme sur la première partie de Prince Waly au Petit Bain. Il faut savoir que Tengo est également mon backer quand je fais des scènes, on est vraiment à l’aise ensemble.

Tengo est hyper exigeant, ce qui est pour moi une qualité car en tant qu’artiste, à la fin, tu es sûr de ce qui va sortir. Ça me pousse à repousser mes limites. Il a été très formateur sur ce projet. Ça m’a permis de me mettre dans le bain. »


On trouve beaucoup de featurings sur ce projet. C’était voulu d’autant t’entourer ? Comment les choix se sont-ils faits ?

Slimka et Di-meh, on s’est rapproché grâce à PH Trigano. Ils sont tous les deux impressionnants sur scène, c’est vraiment une source d’inspiration pour Salah et moi. Salah, c’est le rappeur avec qui je rappe le plus avec Waly et Cinco. Roshi pareil, c’est plus que de la musique, ce sont des amis. Jok’Air, c’est peut-être la connexion la moins instinctive. Nous ne nous connaissions pas avant le morceau, il m’a envoyé son couplet, on a tout fait à distance. Je suis tombé sur une interview à lui sur OKLM où je me suis dit que c’était vraiment un gars bien, un personnage super humain et authentique. On s’est parlé et ça a bien pris entre nous. C’est un artiste complet, il sait faire pleins de choses et il maitrise la thématique de l’amour. C’est d’ailleurs marrant de se dire que notre morceau est peut-être un de ceux du projet qui parle le moins de ce sujet. Les gens vont s’attendre à un truc hyper love et c’est cool qu’on ne soit pas forcément là où le public nous attend.

Anna Kova, c’est ma sœur de cœur. Si je dois l’appeler à 4H du matin pour couvrir une connerie, elle sera là. Cela faisait des années que nous devions faire un morceau ensemble, il nous manquait juste l’occasion. Dès 2014, lorsque j’étais encore jeune rappeur, elle m’avait proposé de faire un morceau avec elle mais je ne me sentais pas capable alors de répondre présent. C’est une fille qui m’a beaucoup aidé à traverser la période que je viens de vivre. J’étais trois soirs par semaine chez elle à parler de moi, de ce que je vivais et elle m’a toujours écouté.

Pour le feat avec Krisy, c’est venu de Twitter où il m’a envoyé un message de soutien. Je n’avais même pas vu qu’il me suivait alors que c’est un des rappeurs que j’écoute le plus depuis tout jeune. On a alors pas mal échangé puis il a tweeté publiquement pour que je sorte un morceau en une semaine pour dévoiler ce que j’avais sur le cœur. J’ai écrit alors “Super Moche” en vitesse, que j’ai sorti spontanément sans que le mix soit parfait et au final, ce titre a aidé à comprendre le projet Temporada. Rien que pour cela, il devait être sur le projet et il m’a invité à passer quelques jours chez lui à Bruxelles pour faire du son et c’est depuis devenu un ami proche.

Loveni, cela fait des année que je le croise, du fait que j’accompagnais beaucoup Waly sur ses dates. J’ai rencontré Jazzy Bazz à l’époque, qui m’a donné beaucoup de conseils, et c’est là que j’ai rencontré Loveni. Tous les gens que j’ai en featuring sur mon projet, je les valide humainement avant tout.

Vous formez avec toute cette équipe une génération un peu dans l’air du temps qui ne demande qu’à s’exprimer ensemble, ne penses-tu pas ? Le public serait demandeur d’un projet en commun avec Waly, Cinco, Roshi, ou encore Di-Meh…

C’est fort possible que je sorte un projet commun avec Salakid, un autre aussi avec Waly. Di-Meh aussi c’est bien possible, on a plus de 10 morceaux en stock et pas mal de maquettes. Un truc que j’apprécie beaucoup chez les américains comme Chance (The Rapper), c’est cette capacité à inviter sur un même projet des artistes très différents. D’avoir une Anna et un Cinco sur le même projet, c’est important pour moi. Cinco et Di-Meh sur le même morceau, il y a un monde entre ces deux artistes et pourtant le résultat est canon. C’est comme quand j’avais invité Waly et Infinit’ sur le même titre! Si je peux proposer au public des connexions improbables, c’est ma petite contribution au monde de la musique. Un jour, je ferai la « Tengo Family » sur Turquoise Production, ça sera fort!

Avec qui et comment as-tu bossé sur les prods ?

Un tiers des prods du projet, je les dois à PH. Ce fut une rencontre déterminante musicalement. “Téléporter”, c’est un gros tournant du projet, c’est le premier son qu’on a fait ensemble lors de notre première session et depuis on arrête pas de bosser ensemble. On a dix maquettes et une trentaine de prods sur mon ordi, on pourrait clairement faire un projet à deux aussi. Il y a d’autres gars qui sont dominants sur le projet comme LeKeus et Ambitiou$ qui ont un studio à Saint-Denis, où je suis beaucoup allé enregistrer. On leur doit la prod du titre avec Cinco et Di-Meh, la prod de “Au Revoir” ou encore “Via”. Il y a aussi Yaska, qui a fait la prod de “Trois Sabres” et sur ce projet, on lui doit la prod de “7 Sur 7” (en co-prod avec Ayrton qui produit pour des gars comme Zola) la co-prod de “Décontenancé” avec PH et “Astéroïde” avec Roshi également.

Une autre personne essentielle dans l’élaboration de ce projet, c’est Salakid que tu connais depuis longtemps et qui est aussi ton backer sur scène. Comment travaillez-vous ensemble ?

Dans mon équipe, j’ai comme noyau dur Micka, mon manager, et Salah, qui sont mes deux meilleurs amis. Salah, c’est mon ingé son et mon backer sur scène. Salah pense toujours à tout, il pense lors de l’enregistrement aux backs qu’il pourra faire sur scène etc. C’est celui qui comprend le mieux mes voix et comment m’enregistrer.

@JuPi

Tu as aussi travaillé avec DJ Elite sur ce projet. Pourquoi travailler avec plusieurs ingés son ?

Elite a une sonorité et une manière de travailler particulière. Je savais en allant le voir qu’il ferait sonner mes sons d’une certaine manière. Il est extrêmement carré et pro. Donc en fonction de la sonorité que je veux donner à tel ou tel son, je vais m’orienter vers Salah ou Elite. Après, il m’est aussi arrivé d’enregistrer chez Elite et de mixer chez Salah et inversement. Tout est possible et cela dépend de pas mal de paramètres. Le tout est assez cohérent, on entend un seul univers alors qu’il y a bien plusieurs studios et je ne sais combien de micros et ça ne s’entend pas vraiment.

Parlons des clips que tu as dévoilés. Il semble y avoir une ligne directrice sur le projet, une histoire en plusieurs épisodes.

A la base, on partait sur un court métrage, un peu comme ce qu’a proposé Vince Staples, à savoir clipper tout l’album en un seul gros clip divisé en épisodes, avec des transitions entre les clips. Nous avions écrit du mois de mai au mois de septembre sur cette idée, tout était prêt et suite à un drame personnel au sein de cette équipe, nous avons dû tout annuler. Donc on a pris deux mois de retard dans le projet, nous avons dû trouver d’autres réalisateurs, d’autres idées tout en essayant de garder certaines idées que nous avions écrites et une certaine ligne conductrice que nous avions écrite même si ce sont des réalisateurs différents.

Réfléchis-tu déjà aux thèmes que tu as envie d’aborder pour la suite ?

J’ai peur de ça. Maintenant que l’histoire va s’estomper, vais-je retrouver autant d’inspiration et d’énergie dans un prochain projet que j’en ai mis dans Temporada ? Puis en parlant beaucoup de ce thème de l’amour, je réalise qu’il y a un champ lexical qui se développe autour de ce sujet, des rimes qui reviennent. Je pense que je peux réussir à réinventer ça mais pour le moment c’est encore frais. Je suis encore capable d’en parler avec un autre regard, plus dans une logique d’acceptation finale.