Un an jour pour jour après la sortie de sa première mixtape Thirst 48, dont j’avais vanté les mérites dans une chronique, Boogie revient avec une seconde mixtape intitulée The Reach. Bien portée par le premier extrait « Oh My », véritable hood anthem aussi entrainant qu’abrutissant sorti il y a quelques semaines, voyons si ce second projet confirme tout le bien que nous pensions du jeune emcee californien.
Lorsque Boogie sort le clip de « Oh My » le 9 avril dernier, j’ai tout d’abord une légère déception qu’un artiste du talent du jeune rappeur de Compton s’abaisse à ce niveau de « ghetto trap » un peu dégeulasse… Et puis après quelques écoutes, j’arrive tout de même à apprécier l’énergie du morceau qui, il faut l’avouer, a le mérite de faire bouger les têtes. C’est tout de même avec quelques craintes que j’entame donc l’écoute de The Reach la semaine dernière.
Heureusement, dès les premières tracks, je me rend compte que le Boogie que j’avais apprécié pour le choix de ces prods et sa capacité à alterner entre flow lent et rapide, est toujours bien là, il a même foutuement progressé. Dès le premier morceau « The Reach« , construit sur un sample de voix ralentie, on sent Boogie à l’aise sur une prod pourtant hyper évolutive et surtout décidé à prouver à tout le monde que le prophète qui rayonne aujourd’hui sur Compton peut compter sur ses apôtres: Boogie et Vince Staples en tête.
La parallèle avec Kendrick est d’autant plus inévitable lorsque Boogie se met à évoquer la question raciale comme sur le très bon « Make Me Over » que Boogie entame avec ces 3 bars opposant par le jeu mots le lynchage de ces ces aïeux et le joueur de NFL des Seattle Seahawks, Marshawn Lynch:
« We still hanging from the tree, I guess we better leaves
They still gon’ Marshawn Lynch me if I never speak
I see hawks that can’t see they own thoughts »Make Me Over – Boogie
Côté prod, à mon grand étonnement, Boogie a fait le choix de renouveller intégralement son roster de producteurs pour The Reach. Alors que Thirst 48 comptait quasiment autant de morceaux que de producteurs, on doit la quasi-intégralité de The Reach à deux beatmakers: Keyel tout d’abord sur lequel nous n’avons quasi aucune info mais également un certain Willie B connu, entre autre, pour avoir produit « Only 1 » d’Ab Soul et « Rigamortus » de Kendrick Lamar. Un choix qui n’empêche Boogie de conserver cette ambiance jazz rap 2.0 que j’avais particulièrement apprécié sur Thirst 48 et que l’on retrouve particulièrement sur les titres « God’s Work » et « Overstate« .
Personnellement, le coup de coeur de cette mixtape reste le morceau « First Evergreen » pour son délire quasi-onirique qui n’est pas sans rappeler l’atsmosphère de The Underachievers. Quoi qu’il en soit, cette mixtape vaut le détour et confirme encore un peu plus notre pré-sentiment que Boogie a du talent à revendre. Ne soyez pas étonné si le kid californien rejoint l’écurie TDE d’ici quelques mois…
Bonne écoute !
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