Fraîchement sorti fin juin, l’album SOULution de Billy Mercury s’aventure dans une expérience rétro-futuriste qui n’aura aucun mal à séduire les inconditionnels et nostalgiques disciples du célèbre J Dilla.
Jusqu’ici, il n’avait aucune existence connue sur les écrans radars. Billy Mercury, jeune artiste Américain, a dévoilé son album SOULution le 29 juin dans l’indifférence générale. Une sortie passée totalement inaperçue ; très certainement par l’absence d’un parrain ou d’une marraine qui aurait pu l’adouber médiatiquement ou tout simplement parce que Billy Mercury se tient pour le moment à l’écart de ce qu’il désigne comme le virus « Big Money Guy ». Car même si son album ne lui vaut pour l’heure aucune salve de compliments, SOULution n’en demeure pas moins un projet ambitieux et subjugue par sa non-prétention. Billy Mercury est – sans doute possible – un talent en pleine croissance, sur qui il conviendra donc de garder un œil !
Jogging fluide, chaussures de randonnée, Billy Mercury s’agite au micro et parcours de long en large ce qu’il avoue être son studio d’enregistrement : une église de quartier de Norfolk (Virginie). Très croyant, viscéralement attaché à sa famille et à ses amis, ce jeune homme a une physionomie et une allure déconcertantes, et semble tout ou presque avoir emprunté l’entièreté de son style à Billy Paul, père du très célèbre succès discographique « Me and Mrs. Jones » (1972). Barbe aux allures de jardin anglais, lunettes rétro, le regard sombre et le visage rieur, l’homme se fait discret et travaille d’arrache-pied sur SOULution depuis maintenant deux longues années. Car malgré un patronyme évocateur de paillettes, le jeune Mercury évolue dans la discrétion la plus totale, et avec la rigueur monastique d’un grand professionnel. Nullement effrayé par la perfection, Billy Mercury sait prendre son temps. Ainsi dans The SOULution Documentary – un documentaire de près de 30 minutes disponible sur son site – il retrace l’épopée de son projet, et donne la parole aux nombreux artistes qui ont participé à la quintessence de cet album.
SOULution culmine donc à quatorze titres au-dessus du niveau de la mer, de quoi planer ! Car l’artiste réserve une place de choix à des artistes et producteurs très en vogue à l’heure actuelle. Ainsi sur le titre « A Good Thing », Billy Mercury a invité l’autoproclamé prédicateur du « Jazz du Future », Masego, connu pour son grain de voix original et son tryptique slasheur : Jazz/Hip-Hop/Trap. Mais il fait aussi une large place au bataillon de talents de Soulection, à commencer par IAMNOBODI avec le sample « Elevated » sur le titre « A Good Thing » ou encore ESTA. issu également de ce même label.
Billy Mercury – « A Good Thing » feat. Masego
Mise à part, les sonorités actuelles, Billy Mercury ne cache pas qu’il est aussi et surtout très influencé par les instrus et l’accent scratching de J Dilla ou Madlib, comme sur le titre « Far Away » qui rappelle « The Official » ou encore « Flowers For Jay » qui n’est autre qu’un hommage à l’instrumental du même nom « Flowers » produit par J Dilla. Certains morceaux comme « Fatherless Child » à la mélodie aérienne, légère, n’empêchent pas d’aborder des sujets sérieux, sur fond de Boom-Bap. Enfin comme pour éviter de s’installer dans une progression et un rythme trop linéaire, Billy Mercury insuffle à son album une dynamique, entrecoupée de Boom-Bap et de Beatbox à l’image du titre « Devotion ». Ainsi, il parvient à construire un univers particulièrement riche en références et influences musicales jusqu’à reprendre dans l’un de ses morceaux quelques paroles de Gil Scott Heron « The Revolution will not be televised ».
Si pour le moment Billy Mercury cultive le mystère autour de lui et sa légende ; et que peu de médias s’attèlent à couvrir ses débuts, c’est aussi parce qu’il semble exister une volonté chez l’artiste de garder le contrôle sur ses productions et son marketing.
Billy Mercury – « Ode To The Struggle »
Car loin d’être seulement un album, SOULution a été pensé comme une expérience inclusive. Ainsi autour de cette sortie, Billy Mercury a réalisé également des vidéos aux formats courts, à l’image de «The Adventures Of Billy Mercury », dans lesquelles il évoque ses inspirations musicales, son enfance, et n’hésite pas à faire des focus sur certaines rencontres qui ont pour partie révolutionné sa vie d’artiste. Enfin, dans le but de continuer l’aventure, il intègre le public et ses fans avec cet appel au ralliement, signifié dans le hashtag #Jointhegroovement, preuve évidente du fait qu’il se considère avant tout comme un activiste dans sa discipline, et qu’il n’est pas seulement un artiste.
Pour l’heure en quête d’une notoriété, Billy Mercury saura satisfaire tous les fans et nostalgiques de J Dilla, tout comme les inconditionnels du label de Los Angeles : Soulection. Il donne aussi à sa manière un nouveau souffle au rap et se présente comme une parfaite synthèse passé/présent. A écouter donc, de toute urgence !
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