BACKPACKERZ : On commence par l’événement principal de 2019. Que ressent-on en tant que jeune beatmaker à l’idée d’une date à l’AccorHotels Arena (Vald s’y produira en novembre) ?
Seezy : J’invite ma mère, c’est sûr, ma sœur, ma famille. Ça fait super plaisir, on ne s’y attendait pas. La façon dont XEU a explosé… Je me rappelle quand on a fini l’album, on est parti manger au César où on allait souvent car c’est à côté du studio Wagram où on bossait. On commençait à manger avec toute l’équipe, et je suis parti fumer dehors avec Vald. C’était au moment de la sortie, ou la première semaine. Il me demande: « Tu penses que ça va marcher ? ». Je lui dis que j’en sais rien. « Désaccordé » marchait bien, après on ne pouvait pas savoir. Et là il commence à me sortir tout un calcul, mais vraiment : « Il y a tant de personnes qui vont faire ça », « ça, ça marche comme ça »… Et il m’avait sorti un score de 40 000. « Tu t’avances beaucoup là, c’est beaucoup 40 000 tu sais ». Il me dit : « Nan, je pense que ça peut marcher, les gens kiffent l’album, ils se le prennent bien ». Et au final, on a fait je crois 42 000 en première semaine. Il m’a envoyé un message pour me dire : « Tu vois, on a bien réussi ». Je n’ai pu que lui répondre bravo. Faire le Zénith, et maintenant Bercy, c’est trop chaud.
Xeu et NQNT33, tu les as composés entièrement l’an dernier ?
Oui, dans la majorité. « Réflexions Basses » par exemple, c’est une prod qui date d’il y a deux, trois ans. A la fin de XEU, quand on était à Los Angeles, Vald avait l’a cappella du morceau mais il ne trouvait pas de prod adaptée. Il m’a demandé de chercher dans toutes mes prods, même les plus anciennes, quitte à les remettre au goût du jour. C’est comme ça qu’on est tombés sur la prod actuelle du morceau. Avec Vald on a toujours eu ce goût pour les prods un peu jazzy, cabaret comme pour « Vitrine » avec Damso. Maintenant, j’essaie de plus cibler. En fait, je veux qu’aucune prod ne ressemble à celle d’avant. Je fais à peu près deux prods finies par jour. Une fois que tu as la mélodie ça va, le reste c’est plutôt simple. Il faut juste que tu aies ta touche. Je bosse sur pas mal d’albums aujourd’hui. Plusieurs artistes qui marchent bien m’ont contacté. J’essaie de placer mes pions pour 2019. Ils sont assez contents de ce que je leur ai envoyé.
Parlons de 2019 et du nouvel album de Vald en préparation. Comment se passent les premières sessions ?
Là, on est dans le processus de l’album. Je ne cible pas particulièrement Vald dans mon inspiration. Ça lui est destiné, mais j’essaie de faire des choses qui changent de ce qu’il a l’habitude de faire. Actuellement c’est pour lui, mais si on a fini l’album, ce sera pour d’autres rappeurs. Je ne fais pas tout pour lui, même actuellement. Je drive beaucoup Vald sur les sons qui viennent des US. Je suis à la pointe là-dessus, j’en écoute beaucoup. Dès qu’il y’a un truc nouveau, j’essaie de le tester à la sauce de Vald. Parfois ça marche, parfois non.
Dès qu’il y’a un truc nouveau, j’essaie de le tester à la sauce de Vald
Sur le prochain album, je lui envoie quelques nouveautés, il est plutôt content. Il y a certains trucs, personne n’est prêt (rires). Je ne veux plus revivre l’expérience Agartha (premier album de Vald). Ce projet était une grosse prise de tête, ça n’en finissait plus… Il y a eu quinze versions d' »Eurotrap », on revenait sans cesse sur ce morceau du début à la fin de l’album. Au final, je trouve que l’album partait un peu dans tous les sens. Sur XEU, on a essayé de viser une meilleure replay value. Des morceaux qui se réécoutent sans lassitude.
Aviez-vous déjà retenu la leçon pour la conception de XEU ?
On a bien retenu la leçon, et sur XEU ça s’est fait très naturellement. NQNT33 a été fait en une semaine. Enfin à partir des leaks (l’équipe de Vald a mis en scène une fausse fuite de XEU avant la sortie de celui-ci), j’ai tout retapé en une semaine non stop, chez Vald. Je repartais chez moi, je revenais le midi et je repartais à 3 heures du matin. On avait une date limite, donc on a fait ça au plus vite. Le prochain c’est encore ça, c’est se faire plaisir, tout naturellement. S’il y a une prise de tête sur un morceau, moi je lui dis clairement, je n’en veux pas.
As-tu une anecdote à ce propos ?
Sur « Deviens Génial », il avait posé sur une prod qui n’avait rien à voir. Pas de mélodie, très bizarre. On était à L.A., il était en dépression totale. Il ne voulait plus parler à personne, enfermé dans sa chambre. Il nous disait qu’il n’avancerait pas sur l’album tant que ce morceau ne sera pas fini. On a fini par trouver cette prod et il a kiffé direct. C’était un moment où j’ai revu le spectre d' »Eurotrap »… Ça y est les problèmes arrivent. Je pense que le morceau aurait pu être mieux, mais on a du faire ça assez rapidement avec Tchami (co-producteur), qui n’était là que trois jours. On a été pris par le temps.
Avez-vous déjà décidé d’une trame pour le nouvel album ?
On ne sait pas encore. Je lui envoie tout ce qu’il y a, lui choisit aussi d’autres prods de l’extérieur et on verra comment ça se passe. Après, peut-être vers la fin, il y aura des idées plus précises pour finaliser l’album. Pour l’instant on fait des maquettes, des maquettes, des maquettes…
Dans quelle approche te trouves-tu au niveau de la composition ?
Je suis très happy en ce moment. Ça me saoule le trap. J’ai envie de passer en radio (rires). Après on va faire l’album ensemble, j’ai envie de deux ou trois morceaux trap comme « Chépakichui » ou « Seum » (sur XEU). On va essayer de faire des trucs très happy. On a envie de viser le diamant, après le double-platine. On a eu « Désaccordé » qui a déjà marché, on aimerait bien avoir un ou deux morceaux comme ça dans le prochain projet. Le but sur cet album, c’est de simplement faire mieux. La référence pour moi, c’est le dernier 6ix9ine, Dummy Boy. On aimerait faire ça, que des morceaux radio qui tournent partout, des trucs très catchy en gardant l’esprit Vald.
Dans quel but ?
Les streams ! Que streamer. On ne va pas faire de la variété non plus. On va essayer de faire kiffer avec du Seezy et du Vald. Je ne dis pas ce qu’on va faire, j’ai quelques idées mais on va voir.
Parlons de tes débuts. Tu étais plutôt dans le métal quand tu étais adolescent. Comment en es-tu venu à devenir beatmaker dans le rap ?
C’est mon cousin qui m’a initié à ça, à l’époque où YMCMB (« Young Money Cash Money Billionaires », label de Lil Wayne) était à son apogée, avec Drake, Nicki Minaj… Mon cousin n’écoutait que ça, il rappait vite fait. On jouait à Warcraft ensemble, j’étais un gros geek. Et il me dit : « Samuel, ce serait bien que tu fasses mes prods ». Il m’a montré le logiciel et j’ai passé une nuit entière dessus en délaissant Warcraft. Quand je fais quelque chose que j’aime, je le fais à fond. Je change beaucoup de délires, je passe facilement à autres chose avec la même intensité. La musique, c’est un truc qui m’a scotché. Je le prends comme un jeu. Je suis dans ma chambre, je rigole, mon petit frère prend le micro. C’est toujours très ludique.
Quelles ont été tes inspirations premières quand tu as commencé ?
C’était Drake. Jusqu’à maintenant. Pas forcement son dernier album mais à la base, j’étais vraiment inspiré par toute la veine canadienne : T-Minus, Boi-1da, Vinylz, Frank Dukes, Allen Ritter. Ils sont très forts. Je ne les connaissais pas à la base, je me disais juste que j’aimais les prods de Drake et que je voulais ce son. J’ai essayé jusqu’à obtenir mon propre son.
Tu bosses avec FL Studio, c’est ça ?
Je taffe avec Fruity Loops depuis le début. J’ai essayé d’autres trucs, mais je les ai vite dégagés. Je viens de l’époque Lex Luger. Quand je l’ai vu sur FL, ça m’a inspiré. Après, les Américains font des trucs très minimaliste, assez simple finalement. Quand on m’a dit d’écouter la partie instrumentale du dernier album de Metro Boomin, je me dis « ouais, c’est pas ouf ». Les artistes dessus font des trucs incroyables par contre. En France, on a des beatmakers qui sont très loin, on n’a rien à envier aux Américains. Personnellement j’envie beaucoup de choses à Frank Dukes. C’est vraiment un mec incroyablement fort, il fait des mélodies qui ressemblent à des samples. Sinon, j’aime beaucoup Murda Beatz parce qu’il a ramené un bounce qu’il n’y avait pas.
Est-ce important pour toi de garder ce coté amateur, de finalement rester dans ta chambre ?
J’aime être chez moi, dans mon confort. J’aime aussi bouger de temps en temps, parce que tu finis pas saturer, atteindre le beat block (équivalent au syndrome de la page blanche chez les écrivains). Tu finis toujours par vouloir changer d’air, aller faire des prods chez un pote, aller en studio… mais je préfère rester chez moi dans l’idéal. Je déteste produire devant les gens. J’arrive, je présente directement mes prods à l’artiste, et là il peut me demander qu’on fasse une prod ensemble sur le moment si ça s’y prête. Quand je connais bien la personne, comme Vald par exemple, ça ne me dérange pas de produire devant eux. On s’insulte, on s’en fout, ce sont des potes. Quand je ne connais pas, je demande à l’artiste ce qu’il veut, je fais chez moi et je lui envoie tout par mail. J’aime bien rester dans ma bulle.
En France, on a des beatmakers qui sont très loin, on n’a rien à envier aux Américains
Tu faisais de la musique avant de commencer la production ?
Je faisais de la guitare. J’avais même un groupe de métal. Ça m’inspire pour mes prods, j’adore ajouter de la distorsion partout. Même au niveau des mélodies, j’aime bien les mettre en mode vinyle, mettre du grain dessus. Je garde ça dans quasiment toutes mes prods. Même au niveau des kicks, j’aime les trucs qui tabassent fort, je suis très inspiré par ça. Si la prod ne tape pas assez, ça m’énerve.
Comment vis-tu le changement de statut et les bouleversements dans ta vie ?
Ça ne change rien pour moi. Je fais toujours de la musique, toujours dans ma chambre. Après les Zéniths, je vois toujours les mêmes potes. On se pose sur un parking comme d’habitude pour passer la soirée. Je reste un jeune de mon âge, je garde les pieds sur terre. Je mettais des Booba et des Niro type beats sur YouTube, j’ai tout enlevé, plus personne ne peut savoir (rires). Une époque très sombre. J’étais aussi sur SoundCloud à la base, je mettais beaucoup de type beats. J’ai eu beaucoup de chance, on m’a repéré et j’ai eu rendez-vous avec mon manager actuel, Merkus. C’était à Wagram, j’étais avec mon père, ma sœur, je devais avoir 17 ou 18 ans. Il y avait Fianso, la folie dans le studio. Il y avait Tefa, Fred N’Landu qui mixe de très gros projets. On s’est posé dans la cabine de mix, j’ai fait écouter des prods, archi mal mixées… J’avais une prod dans le délire « I Can’t Stop » de Kanye West et Jay-Z, mais complètement claquée, et Merkus m’a dit après coup que c’était pour cette prod qu’il m’avait signé, parce qu’elle était nulle ! Je suis toujours avec eux aujourd’hui et tout se passe à merveille.
Comment vois-tu ton avenir dans ce milieu ?
Mon objectif absolu n’est pas d’être beatmaker. Je ne veux pas vraiment dire ce que c’est, mais je sais que je veux réaliser des albums. Je veux être comme Skread (producteur attitré d’Orelsan). Avoir cette posture, avoir mes propres studios, j’aimerais beaucoup trouver avec Vald la même relation que Skread a trouvé avec Orelsan, quelque chose sur la durée. Sinon on ne le voit pas, mais j’ai pas mal travaillé avec des artistes de variété, et c’est un truc que j’adore faire. Je n’ai pas envie de me cantonner qu’au rap, c’est ce que je dis souvent aux managers que je croise en studio. Ils me proposent toujours leurs artistes rap alors que je sais qu’ils gèrent d’autres personnes hors rap. Je leur dis que je fais aussi autre chose et qu’ils n’hésitent pas à élargir le champ. Ils te proposent par la suite si tu bosses bien. C’est ce qu’il se passe en ce moment, on verra ce qu’il en sort.
De mon point de vue, tu as eu la chance de trouver avec Vald un artiste qui te fait naturellement progresser car il empêche une sorte de stagnation dans un style caricatural. On sait qu’il est difficile de durer en tant que beatmaker trap.
C’est vrai que je n’avais pas pensé à ça. Je ne pensais pas forcement disparaître en ne travaillant qu’avec des artistes street mais c’est vrai qu’avec Vald, on innove un maximum. Je ne veux pas que le prochain album redevienne Agartha, que ça parte dans tous les sens. Après, c’est lui qui décide. Je sais a peu près comment ça marche, sans faire le mec. Je vois ce que les jeunes écoutent, ce que mes potes aiment, je suis connecté avec cette jeunesse. J’essaie d’utiliser mon âge comme une force de proposition. Je fais vraiment de tout et on ne voit pas tout ça dans mes stories (sur Instagram). Je peux passer d’un truc trap à un truc de variet’, à un autre truc très différent. Je n’ai pas de frustration vis-à-vis de ça, ça arrivera au moment venu et pourquoi pas déjà avec Vald sur le prochain projet. On a pas mal de trucs qui sortent du lot, des rythmes de batterie jamais entendus en France, c’est chaud ! Plus c’est bizarre, plus il aime. Avant il avait du mal, maintenant on est bons. Il écoute beaucoup plus de rap US donc il comprend aussi mieux les flows. Le mot clé, c’est le renouvellement, à l’image de Booba qui l’a fait à la perfection. Il a importé le délire US en France et les gens ont eu du mal à suivre ici. Il faut toujours suivre ce qui se fait aux US, être à la pointe et essayer de voir ce que tu peux faire avec ça en France.
Beaucoup de super-producteurs américains sortent leur propre album solo, avec de multiples collaborations. Est-ce quelque chose qui te traverse l’esprit ?
Oui, c’est une idée que j’ai depuis pas mal de temps. Ça fait au moins un an que j’ai envie de le faire. Si je fais un album, et je le dis à tous les artistes que je croise, je veux la crème de la crème dessus. Je veux un Ninho, je veux un YL, je veux un Hornet, un Vald, un Fianso, des têtes d’affiche. Je voudrais de tout, des tubes, du trap, du mélancolique mais avec des connexions improbables à la DJ Khaled.
Et dans le même esprit, faire des mini albums entièrement avec un rappeur différent, comme Kanye West cette année?
Je le fais actuellement avec un artiste, 7 Jaws. On a quelques morceaux déjà, dont un gros truc. On aimerait sortir un EP 8, 9 titres, que de la frappe. On ne sortirait pas ça maintenant, mais plutôt en milieu d’année, le temps de faire des clips, faire ça bien.
Je suis plutôt du genre à réécouter un même morceau 10 ou 15 fois en repeat.
Quels sont les artistes que tu aimerais atteindre en France?
Sans hésiter Booba, Orelsan et Gims. Et BigFlo et Oli. Avec Gims, je verrais bien des trucs assez trap. Je fais de la zumba aussi. Ça se voit pas mais je fais de la zumba (rires). Je ne le mets pas dans mes stories mais je fais vraiment tout. Je garde ça pour moi, pour mieux surprendre quand ça sortira. Booba, j’essaie de lui envoyer des prods, mais il n’y a pas vraiment de retour pour l’instant. Sinon, j’aimerais vraiment travailler avec Freeze Corleone. Ça fait au moins trois ans que je le connais, j’ai connecté assez vite avec son cercle, 667, Zuukou, etc. Je devais carrément bouger chez eux et après on s’est perdu de vue. Là j’ai vu qu’il avait sorti un projet, ça m’a redonné envie de faire un truc avec lui, c’est un mec lourd. Si je travaille avec lui, c’est vraiment pour réaliser beaucoup de choses, sortir de ce côté sombre un peu redondant. Le sortir de sa zone de confort.
Est-ce que tu as des albums de chevet ? Des projets qui t’ont véritablement marqués ?
Pas vraiment… J’avais kiffé la tape de Metro Boomin, 19 & Boomin. Toute la scène d’Atlanta c’est ma came. Lil Baby, Gunna… je trouve ça super fort. Sinon j’ai été très influencé par les albums de Drake, Nothing Was The Same surtout. Il y a toute une atmosphère sur cet album. Je ne suis pas spécialement un mec qui écoute tout un projet, je vais retenir trois ou quatre morceaux, mais c’est là que tu vois que Nothing Was The Same est un classique, je peux le réécouter du début à la fin sans sauter un morceau. Je suis plutôt du genre à réécouter un même morceau 10 ou 15 fois en repeat, ça saoule même mes potes. En venant pour l’interview, j’ai écouté « Zone de transit » de Kaaris en boucle, de chez moi jusqu’ici (rires). Sinon je n’écoute pas vraiment de rap français, sauf les gros morceaux pour me tenir au courant. Je m’intéresse qu’à la production. J’ai beaucoup aimé le dernier Orelsan parce qu’il est un peu dans la même optique que Vald mais à part ça, je trouve qu’on innove peu en terme de rap.
Ta particularité en France, c’est également de beaucoup t’exposer sur les réseaux sociaux, de travailler ta marque, à l’image des producteurs américains. Tu as même ton propre site.
Il y a beaucoup de mes potes à l’ancienne qui me disaient de faire attention à ne pas trop être associé à l’image de Vald. Sur les réseaux, c’est vrai que je suis beaucoup associé à lui parce qu’il me reposte beaucoup et j’en suis très reconnaissant. Tout se passe très bien. J’essaie en parallèle de m’exposer comme beatmaker à part entière, avec mes kits sur Internet, mes instrus. Ça tarde un peu mais je fais aussi mon merch, mais ça ne sera pas pour maintenant. Sinon je fais des vidéos sur YouTube, des créations de beats, des battles. Sur Insta, je ne reposte pas les albums sur lesquels je travaille, à part pour Vald parce qu’on est lié de près, mais je garde cette image de beatmaker libre comme aux US. J’essaie de contrôler mon contenu.
Entretien réalisé en collaboration avec Antoine Fournier.
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