Saan trouve l’équilibre sur ‘Paradis’

Saan trouve l’équilibre sur ‘Paradis’

Né à Chartres, Saan grandit dans un univers imprégné de musique aux influences variées. Très tôt, il découvre la guitare, puis le piano, mais c’est à l’adolescence que sa passion pour la musique s’affirme.

Autodidacte, curieux et passionné, il transforme son appartement étudiant en studio d’enregistrement, perfectionnant ainsi ses compétences en production. Après une première expérience en groupe, ses ambitions le poussent à poursuivre en solo et à publier son premier projet, ‘HAZA’. Toutefois, c’est avec ‘Paradis’ qu’il trouve une véritable cohésion artistique, porté par sa collaboration avec le producteur Racy, qui l’aide à affiner sa direction musicale. En parallèle, il multiplie les collaborations et compose pour d’autres artistes.

À la fois chanteur, compositeur et producteur, Saan revient avec nous sur son parcours et les coulisses de son nouveau projet.

Tu as commencé la musique très jeune, à 6 ans avec la guitare, puis à 15 ans avec le piano. Quel était ton rapport à la musique à ces âges-là ? C’était une passion ou juste un passe-temps ?

Franchement, à 6 ans, c’est difficile d’avoir une vraie passion ou d’en être conscient. Pour moi, la musique faisait juste partie du quotidien. J’avais l’impression que tout le monde en faisait. Mes parents m’ont inscrit au conservatoire, mais je n’ai pas du tout accroché. Mon père était très porté sur la musique, il écoutait des styles très variés, donc j’ai grandi dans un environnement où elle était omniprésente. C’était un automatisme, un réflexe, comme gribouiller sur un carnet. C’est devenu une passion plus tard, à l’adolescence, quand j’ai commencé à ressentir son impact psychologique sur moi.

Dans ta musique, on ressent trois influences majeures : la chanson française, le rap et le raï. D’où viennent ces inspirations ?

La chanson française, c’est évident. C’est la culture dans laquelle j’ai grandi, et elle fait partie de mon ADN musical. Le rap, lui, est arrivé avec l’adolescence. C’était la musique de la révolte, du collège et du lycée. Je me souviens d’avoir découvert Sexion d’Assaut, et ça a été une révélation ! Quant au raï, il vient directement de mes origines. Mes parents sont marocains et ont toujours baigné dans cette musique. C’est ce mélange qui a donné naissance à mon univers musical actuel.

Penses-tu appartenir à cette scène émergente de rappeurs aux origines maghrébines, comme Zamdane ou Danyl ?

C’est une question que je me pose souvent. Je ne sais pas si j’ai la prétention de dire que je fais partie d’un mouvement, mais c’est un combat que je défends. Beaucoup de gens qui écoutent ma musique m’associent à cette vague, et j’y trouve ma place naturellement. Je dirais que je suis la version plus pop de tout cela. Zamdane et TIF sont plus ancrés dans le rap pur, alors que Danyl est plus ouvert musicalement. En tout cas, c’est une catégorie musicale dans laquelle je me sens à l’aise.

Tu as transformé ton appartement étudiant à Tours en studio. Comment cette période a-t-elle influencé ta musique ?

Cette période a été essentielle, c’est là que tout a commencé. J’y ai tout appris : comment fonctionne un studio, comment on compose, comment on produit. C’était mon laboratoire, l’endroit où j’expérimentais sans cesse. C’était aussi une époque compliquée car je ne savais pas trop où j’allais. Mais sans ce saut dans le vide, je n’aurais jamais eu les compétences pour composer aujourd’hui, que ce soit pour moi ou pour d’autres artistes. C’était le vrai point de départ.

Comment as-tu réussi à monter un studio chez toi ?

J’ai toujours été débrouillard. J’avais des potes qui rappaient et avaient du matos, donc j’empruntais, je testais. En parallèle, je faisais des petits boulots en intérim et j’investissais chaque euro gagné dans du matériel. Petit à petit, j’ai pu acheter mon propre équipement.

À un moment, j’étais tellement à fond que je ne mettais plus les pieds en cours. Une vraie obsession. J’ai aussi commencé à enregistrer d’autres rappeurs et à faire payer mes sessions, ce qui me permettait d’acheter encore plus de matos.

Aujourd’hui, je me dis que c’était le plus bel investissement que j’ai fait. Mes parents, eux, étaient moins convaincus au début, mais au final, tout s’est bien passé.

Tu as tout appris tout seul ?

Oui, à 90%. Mon plus grand professeur, c’est YouTube. J’y ai passé des milliers d’heures à regarder des tutos sur la production musicale. J’ai aussi appris d’autres disciplines comme le montage vidéo, la photo, et même le codage. Je pense que mon premier talent, c’est la curiosité. La musique est juste le domaine où je l’ai appliquée en premier.

Quand tu as monté ton studio, ton but était juste de t’amuser et d’enregistrer d’autres artistes, ou tu avais déjà l’envie de faire ta propre musique ?

Au début, c’était plus par curiosité. J’aimais bidouiller et enregistrer les autres, mais je n’osais pas me mettre en avant. J’avais peur de me confronter à mon propre son. Puis un jour, j’ai tenté l’expérience et j’ai trouvé ça tellement cool que j’ai eu envie de continuer. C’est là que j’ai commencé à envisager un premier projet solo. Ce switch a été important, il m’a donné confiance en moi.

Tu as commencé en groupe avant de te lancer en solo. Comment s’est faite cette transition ?

Quand tu débutes, être en groupe, c’est rassurant. Si tu te plantes, tu n’es pas seul. C’était une super expérience. Mais progressivement, j’ai ressenti une envie différente. Je voulais plus : des scènes, des projets, des tremplins. Mes collègues étaient plus dans une approche chill, ils se contentaient de concerts dans des bars.

On en a discuté et on a compris qu’on n’avait pas la même vision. J’ai donc pris mon envol, sans rancune. On est toujours en très bons termes, et je garde de supers souvenirs de cette époque.

En 2022, tu signes avec Capitol. De ce que j’entends dans ta musique et de ce que tu m’expliques, tu es très autodidacte, débrouillard, tu fais tout par toi-même. Comment as-tu vécu le fait de devoir t’entourer d’une équipe et de déléguer certaines choses ?

C’est à 50 % incroyable et à 50 % l’enfer. Quand tu as toujours tout géré seul, il est difficile d’accepter que, même avec toutes les compétences du monde, tu as besoin d’autres personnes pour avancer. Et surtout, quand tu es indépendant, l’argent devient un facteur clé. Un bon projet, ça coûte cher. La musique, c’est un sport de riches.

Je vois plein de gens talentueux qui se lancent, et c’est magnifique, mais il faut être réaliste : pour obtenir un bon mix, de belles images, des clips de qualité, du contenu travaillé, il faut un budget conséquent. C’est là que l’idée de rejoindre une maison de disques prend tout son sens. J’ai très vite compris que, même en étant ultra débrouillard, il me fallait une structure derrière moi et Capitol est arrivé en 2022.

Je débarquais dans un monde que je ne connaissais pas : les majors, les maisons de disques, les gros clips avec 50 personnes sur le plateau… Moi qui avais toujours travaillé avec ma caméra ou mon iPhone, c’était un choc. On te propose des pochettes, du graphisme, et parfois, ça ne te correspond pas, parce que ces personnes ne te connaissent pas encore vraiment. C’est très déstabilisant.

Au début, je l’ai mal vécu. Il a fallu apprendre à « danser » avec ma cheffe de projet, mon DA, et toute l’équipe. Aujourd’hui, grâce au temps, ça se passe super bien. Mais oui, au départ, c’est effrayant. Il faut juste réussir à s’aligner.

Et à trouver vos repères ?

Exactement. Il faut de l’ouverture d’esprit des deux côtés et du recul sur la situation. Parce que, au début, ces gens ne te connaissent que par ta musique. Leur transmettre ta vision, ce n’est pas évident. Ce n’est pas leur métier non plus : ils sont là pour promouvoir et travailler ton son. Et forcément, ils font des erreurs. Moi aussi. L’important, c’est d’apprendre à gérer ces erreurs et à se rattraper mutuellement. C’est ce qui fait une bonne équipe.

C’est dans ce contexte que tu sors ton premier projet, HAZA ?

Oui. HAZA Partie 1. À l’époque, on n’avait pas encore trouvé la bonne dynamique avec l’équipe, et ça a joué sur la suite. C’est d’ailleurs pour ça qu’il n’y a pas eu de Partie 2. Peut-être qu’un jour elle sortira, mais sur le moment, on n’avait pas encore trouvé le bon équilibre. Ça montre bien qu’entrer dans une maison de disques, ce n’est pas aussi simple qu’on pourrait le penser. Il faut apprendre à s’aligner, et surtout, il ne faut pas aller trop vite. Le temps est un élément clé.

C’est une belle transition, car sur ton dernier projet, Paradis, on ressent une vraie cohésion d’équipe. Il est beaucoup plus abouti, avec une identité forte.

Oui, et tu as raison de le souligner. Il y a une cohérence qui s’est installée avec l’équipe, mais aussi une évolution personnelle. Quand je travaillais sur HAZA, j’étais encore à mi-chemin entre la musique et l’école : je suivais une formation d’ingénieur du son. C’est là que j’ai rencontré Racy, qui est devenu co-réalisateur de Paradis. D’habitude, je compose tout, mais lui est la seule personne que j’ai autorisée à composer pour moi. C’est rare de trouver quelqu’un qui est à 100 % synchronisé avec ta manière de penser. On est devenus un binôme, et aujourd’hui, on compose aussi pour d’autres artistes ensemble.

C’est donc votre rencontre qui a donné naissance à Paradis ?

Exactement, notre rencontre a été le véritable moteur de Paradis. Grâce à cette connexion, on a pu créer un projet totalement en phase avec ma vision. On ne s’est pas dit “on va faire un projet ensemble pour se mettre en avant”. On s’est juste enfermés pendant un an et on s’est posé la question : « qu’est-ce que j’ai envie de raconter ? »

Quand j’ai fait HAZA, j’étais encore en surface. La musicalité était là, mais le fond manquait de profondeur. On a beaucoup parlé de ma famille, de mes origines. J’ai passé du temps au Maroc, où vivent mes grands-parents, pour me ressourcer et retrouver l’énergie de mes histoires familiales.

C’est de là qu’est né « Leila », par exemple, qui raconte le parcours de mes parents, leur départ du Maroc pour construire un avenir en France. On a voulu aborder des sujets plus intimes, plus profonds, tout en gardant une approche musicale accessible, parce que j’aime faire de la musique qui parle à tout le monde. On a pris le temps de bien réfléchir à chaque détail, et c’est ce qui a donné naissance à Paradis. Ça n’a pas été facile, mais c’était une expérience incroyable.

Et c’est un pari réussi. Quand j’ai écouté le projet, j’ai tout de suite accroché. Et ce n’est qu’en préparant cette interview, que j’ai découvert encore toute la profondeurs de tes textes.

C’est exactement l’effet recherché. Avec Racy, on voulait que la musique soit immédiatement accrocheuse, mais que ceux et celles qui prennent le temps d’analyser les paroles y trouvent une profondeur supplémentaire. C’est un peu l’effet Kinder Surprise : si tu écoutes sans trop prêter attention aux paroles, tu passes un bon moment. Mais si tu creuses, tu découvres des histoires qui te font réfléchir. Pour moi, c’est ça, la magie de la musique.

J’ai remarqué que tu avais sorti beaucoup de singles avant la sortie de Paradis. Presque la moitié du projet, en fait.

Oui, carrément. On peut dire la moitié, c’est vrai.

C’est un choix peu commun. Pourquoi cette stratégie ?

Parce que l’industrie a changé. On est dans l’ère de TikTok, des réseaux sociaux, de la surconsommation musicale. Aujourd’hui, sortir un album de 13 titres d’un coup, ça ne fonctionne plus. Si tu restes silencieux pendant deux ans, personne ne t’attend. Mon projet était en développement, et j’avais besoin de prendre la parole régulièrement pour ne pas être oublié. C’était la meilleure stratégie : être visible, créer du contenu, poster sur Insta et TikTok. J’ai donc décidé de spoiler la moitié du projet. Mais en réalité, seuls ceux et celles qui me suivaient déjà ont eu ces morceaux en avance. Pour le reste du public, le projet restait une découverte. Je n’ai aucun regret sur ce choix.

L’album commence avec “Mauvaise nouvelle”, une introduction courte et percutante. Peux-tu nous en parler ?

“Mauvaise nouvelle” donne le ton. Paradis est une quête : on cherche un lieu où se sentir bien, ce qui implique qu’à la base, on ne l’est pas. Je ne pouvais pas débuter sur une note positive, car ça aurait été incohérent avec l’histoire du projet. Ce morceau traduit un sentiment d’urgence. À l’époque, je vivais une rupture amoureuse, et j’ai utilisé cette émotion comme point de départ. Mais ça aurait pu être n’importe quel autre bouleversement : une rupture amicale, un problème au travail… Paradis suit cette progression : au début, l’ambiance est pesante, puis la musique s’ouvre progressivement vers quelque chose de plus chaleureux.

Tu parles de rupture mais aussi d’amour, du paradis, de la mort, du fait d’être débrouillard… Est-ce que ce sont des sujets que tu as conscientisés en faisant le choix d’en parler où c’est venu naturellement ?

En fait, je me suis rendu compte que la musique allait au-delà de l’art. Je suis quelqu’un qui a du mal à exprimer ses émotions et à mettre des mots sur ce que je ressens. Quand j’ai travaillé sur Paradis, je me suis dit : « Je vais tenter de briser ce blocage, de prendre ça comme une thérapie ». J’ai abordé des sujets dont je n’avais jamais parlé avant. Par exemple, je n’avais jamais évoqué dans mes morceaux le fait que je devais tout faire par moi-même, que j’étais débrouillard, que je n’avais jamais remercié ma famille, ou encore que j’avais souffert de certaines choses. Racy m’a beaucoup aidé à ce niveau-là. On a choisi d’opter pour une démarche assez particulière : on a voulu laisser les textes bruts, sans trop les écrire, en les posant dès la première intention. Un bon exemple, c’est « Débrouillard ». Ce morceau, je ne l’ai même pas écrit, je l’ai posé d’une traite. Le jour où Racy a créé la prod, je n’avais pas de texte. Il a commencé à poser les drums et les synthés, et j’ai directement lancé le texte. Je me suis dit : « Comment expliquer qui je suis à quelqu’un ? » Et c’est parti de là, avec des phrases comme « Salam, moi je suis… », où je me suis livré directement, sans filtre. Et ça s’est fait sur toute la chanson.

C’est drôle parce que justement je voulais te demander comment est-ce que tu écris car je trouve que sur des titres commes « Paradis », ta manière d’utiliser les mots est assez impressionnante.

Merci beaucoup. En fait, la plupart du temps, je n’écris pas vraiment. Je commence par créer des sonorités, des schémas que je trouve agréables, presque comme un processus mathématique. Une fois que j’ai un schéma qui me plaît, je commence à y ajouter des mots. Mais avant de les poser, je les chante en yaourt, juste pour voir comment sonne l’ensemble. Puis, je mets des mots réels dessus, mais ce sont toujours des mots sincères. Depuis « Paradis », c’est comme ça que je travaille, en cherchant à faire en sorte que chaque mot soit authentique. Par exemple, le refrain, je ne l’ai pas écrit, il est venu naturellement. Et puis, il y a plein de morceaux où on a fait ça, comme « Spécial » ou « Upsidedown ». C’est un peu ma méthode maintenant.

Sur ces deux morceaux, on entend pas mal d’effet digitale sur les voix !

Oui, exactement. Il y a des morceaux où je me suis vraiment permis d’expérimenter. « Spécial » par exemple, c’est une vraie expérimentation. Ce morceau n’est pas seulement pour le Nassim artiste, mais aussi pour le Nassim compositeur. Quand tu composes, tu veux aussi prouver ce que tu sais faire, te rendre hommage à toi-même. Je voulais vraiment montrer que j’étais capable de sortir un son complètement différent, un peu hors des sentiers battus. Et même si « Spécial » ne correspond pas à un format classique, c’est un morceau qui a une vraie personnalité.

Tu as fait deux collaborations féminines sur l’album. Peux-tu nous en parler ?

Parce que les femmes sont juste plus fortes que nous, c’est tout ! Musicalement, elles nous éclatent. Pour ces deux feats, je n’ai pas travaillé avec mes proches, ce qui est assez rare. Je voulais collaborer avec des artistes féminines que j’admire, mais avec qui je n’étais pas forcément proche. Myra fait partie de ces artistes. On s’était rencontrés il y a un moment, et j’ai toujours adoré sa musique. Un jour, elle m’a invité chez elle, et on a commencé à travailler ensemble. On a fait deux morceaux, et l’un d’entre eux m’a vraiment touché. C’était un piano-voix pour son projet, et c’était magique. Mais le son était tellement beau qu’on a décidé de le garder, et j’ai proposé à mon label de l’inclure. Cela a donné le morceau « Fâché ».

Le second feat, c’est avec Leil. Je l’ai découvert en écoutant de la musique marocaine avec mon équipe, et j’ai été immédiatement accro. Pendant une semaine, je n’arrêtais pas d’écouter son refrain en boucle. Six mois plus tard, on se retrouve à Marrakech, et j’ose lui envoyer un message. Elle me suit deux semaines après, m’envoie son couplet, et là, c’était la claque ! C’était exactement ce que je voulais. Quand j’ai entendu son couplet, j’étais ému, c’était fou.

Sur l’aspect visuel, tu as sorti plusieurs clips. Comment s’est passée la collaboration avec la production Matière Première ?

Initialement je devais travailler avec une autre équipe mais je suis tombé amoureux du travail de Kidhao, un réalisateur que je trouve incroyable. Quand j’ai vu son clip pour de « Eleanor » (Jewel Usain Ft. Prince Waly), j’ai eu une claque visuelle. C’était exactement ce que je voulais. J’ai eu la chance de travailler avec lui grâce à mon manager. Après avoir écouté l’album, Kidhao a accepté de travailler sur ma direction artistique, et c’est comme ça que tout s’est fait. Ce fut un travail très rapide, mais le résultat est exactement ce que j’avais en tête. Le processus a été intense, mais je ne regrette rien. C’était un match créatif parfait.

Pour finir, comment tes expériences sur scène ont-elles enrichi ton parcours ?

La scène, c’était un défi pour moi. Avant, j’avais vraiment peur, et je n’étais pas à l’aise. Mais il y a eu un tournant, c’était en première partie de Vso à La Maroquinerie, il y a quatre ans. C’est là que j’ai appris à apprécier la scène, à m’assumer. À partir de ce moment-là, ça m’a rendu accroc. J’ai bossé énormément sur ça. Puis, j’ai enchaîné avec plusieurs premières parties, avec Kik (Kikessa), Soolking, Jewel Usain, et récemment Danyl. Ça m’a forgé, ça m’a donné envie de perfectionner mon travail. Grâce à ça, j’ai rencontré mon équipe, et ensemble, on a fait notre première tête d’affiche à La Boule Noire en janvier dernier. C’était incroyable !

Tu souhaites ajouter quelque chose ?

On a à peu près tout abordé. Si, peut-être parler un peu de ma carrière de compositeur. En fait, j’ai commencé en beatmaking, et c’est ce qui m’a permis de bosser avec des artistes que j’admire énormément, comme Kik, Ico, Haristone, Némir, Gringe, Lord Esperanza ou Leslie Medina. Ce rôle de compositeur enrichit vraiment ma propre musique. Ça me permet de vivre des expériences différentes et de m’inspirer des processus créatifs des autres. Au final, c’est une vie un peu épuisante, mais tellement enrichissante.


Merci à Margaux pour l’organisation de cette rencontre. Merci à Saan pour son temps et ses réponses.