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Rencontre avec Gutti, Bruxelles de fête

Aaaah la Belgique! La renommée de ses frites, sa bière, son chocolat n’est même plus à questionner. Depuis maintenant quelques années la scène rap y est plus que prolifique. Scrutée, analysée mais surtout plébiscitée par beaucoup, elle ne cesse de nous émerveiller. Dans ce vivier de talents, on retrouve un petit nouveau, plein d’assurance avec un logo bien particulier : un string sur une paire de fesses bien rebondies représentant la planète Terre.

Gutti en 3 observations purement personnelles c’est :

  1. Un cri de guerre bien particulier qui ne passe point inaperçu « SAINT JAMES ! ». A ne pas oublier de scander en faisant le mouvement avec les bras sinon ça ne marche pas !
  2. Des paroles crues, exprimées avec beaucoup de dérision;
  3. Des pas de danse enflammés à faire rougir de jalousie James Brown.

Un joyeux luron qu’est Gutti aux premiers abords. Son projet New State, sorti il y a quelques semaines est composé de 5 titres avec des prods furieusement entraînantes et percutantes. Il nous plonge dans l’univers de Gutti : un monde où il s’adonne à des plaisirs charnels avec plusieurs femmes en même temps, un monde où il s’identifie à des personnages historiques, un monde où il se bagarre  contre des adversaires qui l’assaillent de toutes parts…

Ce dernier succède à deux précédents opus où figure le logo de la paire de fesses dont je vous parlais précédemment. Eh oui Gutti ne fait pas dans la dentelle. Un rappeur combatif qui ne craint nullement l’adversité « laser sur le front, tu verras pas le lendemain » on se croirait en pleine Guerre des Etoiles. Anakin Skywalker prend garde !

J’ai voulu en savoir plus sur lui. C’est donc tout naturellement que je suis partie à sa rencontre, de manière virtuelle pandémie oblige.

Entretien.

BACKPACKERZ : Est-ce que tu peux nous dire d’où tu viens exactement et comment tu es tombé dans le rap ?

Gutti : Moi c’est Gutti je viens de Bruxelles et j’ai commencé dans le rap avec mes cousins qui étaient déjà à fond dedans et à force de les voir pratiquer et d’être avec eux en studio d’enregistrement ça m’a donné envie de me lancer. Je me suis dit  pourquoi  pas essayer d’aller vers quelque chose de plus sérieux, de plus structurer et de me lancer! J’ai toujours fais des sons par ci par là mais j’ai vraiment démarré en 2019.

BPZ : Quels sont tes principales sources d’inspirations au-delà du rap ?

G. :Mes aspirations au-delà du rap sont plus axées sur le sport et  les valeurs qu’il transmet et la mentalité qu’il faut avoir en tant que sportif m’a toujours permis de faire face à certaines épreuves de la vie.

BPZ : Comme tu l’exprimes dans tes sons, tu n’es pas du genre à te laisser faire « laser sur le front , tu verras pas le lendemain» et comme tu le sais la concurrence est rude dans le rap, à ton avis qu’est-ce qui te démarque des autres ?

G. : La concurrence dans le rap personnellement je ne calcule pas trop, j’apprécie en tant qu’auditeur quand je kiffe vraiment un artiste. Je ne suis pas dans l’optique de me comparer.

Ce que je pense qui me différencie des autres c’est mon côté second degré que j’apporte, les phrases chocs que j’utilise pour aborder des sujets sérieux et l’ironie.

J’amène une autre facette de la rue sans pour autant rester dans les clichés. J’utilise l’ironie pour faire passer des messages aussi mais avec un peu plus de légèreté, je pense que c’est ça qui me différencie des autres rappeurs.

BPZ : Dans le son « Very Bad Trip », tu laches « j’méne une vie rempli de paradoxe , j’porte dans mon cœur des négros qu’j’ai unfollow » est-ce que tu peux expliquer de manière plus détaillée ?

G. : Des fois tu peux grandir avec certaines personnes que tu portes dans ton cœur mais tu te rends compte au fil du temps que la relation amicale se détériore. Ces personnes changent tout simplement. On arrive plus à matcher, alors on s’éloigne mais malgré tout elles restent dans mon cœur.

BPZ : Tu parles de sexe et d’argent de manière archi décomplexée et crue « j’fais du liquide comme les femmes fontaines / sur mes sapes, j’ai du fond de teint » ou bien « j’ai fait de la monnaie donc fais moi un strip »  et je constate, arrête-moi si je me trompe , que tu crées un lien systématique entre ces deux éléments pourquoi ?

G.  : Pour moi le sexe et l’argent sont deux éléments indissociables. Je les associe souvent parce qu’ils se rejoignent. C’est plus une philosophie. C’est clair que je fais souvent  ce genre de punchline afin de marier les deux, d’un côté les images qui représentent le réel et les autres la cupidité.

BPZ : Avec quel artiste tu rêverais de collaborer mort ou vivant ? Et pourquoi ?

G. : J’aimerais trop collaborer avec Fally Ipupa un artiste congolais, une grande star du continent africain, il y a aussi Migos qui pour moi est le plus grand groupe de rap et, en France, je me verrais bien collaborer avec Niska ou Booba.

BPZ : Tu fais référence à Bill Gates et Diego Armando Maradona, qu’est-ce que ces deux figures historiques représentent à tes yeux ?

G. : Pour moi Bill Gates représente le pouvoir, c’est un homme hyper influent dans le monde qui aide beaucoup dans les pays défavorisés. Il a aussi une grande influence sur certaines campagnes mondiales dans le domaine sanitaire etc. Illustrer en disant « une liasse comme Bill Gates », c’est le fait de faire de l’argent de manière infinie. Bill Gates représente l’infini et le pouvoir à mes yeux. Maradona, c’est la célébrité qui se rapproche plus du peuple, il a toujours été vrai et sincère dans ses actions. Il a beaucoup apporté dans le monde du foot et c’est un véritable modèle d’authenticité.

BPZ : La pochette de ton album ressemble à celle du défunt rappeur déjanté ODB  Return to the 36th Chambers. Est-ce une sorte de clin d’œil ou j’ai faux sur toute la ligne ?

G.  : Effectivement la cover a été inspirée par ODB. Très loufoque et extravagant ce rappeur!

Je ne le connaissais pas c’est mon manager Stan qui m’en a parlé. J’avais l’idée de la carte d’identité en tête et j’aurais sûrement pu être lui dans une autre vie.

La pochette a été faite par un graphiste hyper talentueux du nom de Romain Garçin.

BPZ : Tu peux nous parler un peu de ton label Papa Shango Entertainement fondé par ton manager Stan et le rappeur Isha ?

G. : Papa Shango c’est un tout nouveau label de développement qui me permet de faire de la musique dans des conditions optimales. Je suis bien encadré et en même temps je me sens pas étouffé. On commence mais il y a beaucoup de choses qui arrivent…..

BPZ : Qu’est-ce que l’on peut te souhaiter pour l’avenir ?

G. : La santé!!!! Je voudrais aussi que la cOVID disparaisse, que les frontières réouvrent et qu’on puisse remonter sur scène. Les concerts, ça manque !


Propos rapportés par Djeinaba.

La Rédac

BACKPACKERZ, c’est une grande mif de NERDZ réunis par l’amour du son et le goût du partage. Une équipe d’explorateurs passionnés, qui sillonnent la galaxie rap et les nébuleuses voisines, à la recherche de ses futures étoiles.

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