Playlist Heavy Rotation #81: Valentine’s Day Edition
Lorsqu’on gratte un peu la couche de testostérone et de machisme qui colle encore beaucoup à la peau des rappeurs, il arrive qu’on aperçoive, furtivement, les soubresauts fiévreux de petits coeurs battants d’émotion. Quoi de mieux qu’un lendemain de Saint Valentin, alors que le champagne n’est pas encore éventé et les roses encore presque fraîches, pour faire un voyage dans une histoire du rap jalonnée de mots d’amour ?
Tout commence au Palladium, le soir ou Rakim tombe sous le charme de « Mahogany » avec qui l’alchimie tient presque de la magie. Mais l’amour est une aventure compliquée qui vaudra à Biz Markie de se demander pourquoi la fille qu’il convoite veut qu’il reste « Just a friend »…avant de tomber dans les bras d’un autre.
Pour The Lost Boyz l’histoire vire au tragique et l’idylle avec la belle « Renee » finira par une balle perdue et dans une mare de sang. Pour retrouver le sourire, l’ultra classique « Bonnita Applebum » d’A Tribe Called Quest nous dit que tout ça n’est au fond qu’une histoire de bonnes vibrations…souvent pavée d’incompréhensions, comme lorsque Viktor Vaughn, avatar juvénile et racailleux du supervillain Daniel Dumile (MF DOOM) veut juste emmener Apani B sous la couette mais que cette dernière ne l’entend pas de cette oreille.
Incompréhension encore pour Cannibal Ox dans « The F word », symphonie cabossée qui dépeint les tumultes de la vie amoureuse…jusqu’au jour où tout casse…mais The Pharcyde et leur « Otha fish » sont là pour nous rappeler qu’il n’y a pas qu’un poisson dans la mer…donc sèche tes larmes et affute tes gaules ! Et même si ça ne fonctionne pas toujours pour Homeboy Sandman et qu’LL Cool J à toujours besoin d’amour il est encore possible que le truc existe et que, quoi qu’il se passe, quelqu’un vous glisse au creux de l’oreille un « you got me » rassurant comme le font The Roots et Gil Scott dans un live qui fait très vite oublier la performance d’Erika Badu sur le track original.
Paix et amour !