Heavy Rotation #39 – West Coast Edition
Fidèle à mon habitude de déterrer des trésors de l’âge d’or du hip-hop, je me suis concentré cette semaine sur la musique de la côte ouest des États-Unis. La culture hip-hop y est tout aussi ancienne qu’à New York, ayant fait son apparition au milieu des années 70. Durant la décennie 78-88 , ces deux foyers ne sont pas très différenciés d’un point du vue musical. C’est à la fin des années 80, avec l’émergence du G-Funk, que le « son de l’ouest » se démarque de la production east coast. Ce nouveau style puise ostensiblement sa source dans le P-Funk de George Clinton et son collectif Parliament-Funkadelic. Pendant une dizaine d’années, ce mélange de basse écrasante et de synthés haut perchés est la marque de fabrique du rap west coast. Ensuite, c’est le bug de l’an 2000. Même si certaines pointures de la décennie passée continuent à produire quelques bons disques, on assiste à la naissance d’une scène à l’orientation très « club », sans doute influencée par le dirty south.
On démarre très fort cette Heavy Rotation avec un des « diss » les plus importants de l’histoire du rap. Je parle bien sûr du « Real Muthaphuckkin G’s » adressé par Eazy-E en 1993 à un autre ex-N.W.A.: Dr. Dre. C’est ensuite Paris, rappeur injustement sous-estimé qui vient détendre l’atmosphere avec l’excellent « The Days Of Old ». Son rap est conscient et politisé, comme celui de The Coup dont vous pourrez entendre un morceau excessivement funky: « Me And Jesus The Pimp In A ’79 Granada Last Night ». Si le son G-funk vous plait, vous aimerez sans doute les chansons de WC And The Maad Circle, Above The Law et Kokane (a.k.a. Who Am I?). J’ai également choisi « 12 Pacofdoja » de Lil 1/2 Dead, qui sample une chanson de Patrice Rushen immortalisée moins d’un an plus tard par Mobb Deep (« Temperature’s Rising »). Dans un univers dominé par les mecs, Bo$$ amène un peu de féminité à notre Heavy Rotation du jour.