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Des débuts prometteurs

Née à Mons, Martha Da’Ro a d’abord fait ses premiers pas en tant que chanteuse dans le groupe de Progressive Rap Soul’Art, gang d’amis qu’elle rejoint un peu par hasard, se laissant porter par l’envie et la curiosité et avec qui elle créera un EP aux sonorités très jazzy intitulé Granny’s Res EP (on y retrouve d’ailleurs, sur un titre, le talentueux Krisy sous son nom de producteur De La Fuentes). Martha fait donc avec eux ses premières armes et commence son épanouissement musical.

Toujours en suivant son instinct, cette touche-à-tout fait un détour très prometteur par le cinéma, en décrochant le rôle principal de Mavela dans le film Black des réalisateurs Adil El Arbi et Bilall Fallah (pour lequel elle remporte un prix).

En 2018, elle décide de voler de ses propres ailes et sort alors un premier single très remarqué “Summer Blues”, annonçant un projet imminent et où l’artiste laisse apparaître une personnalité intrigante. Jonglant avec aisance entre français et anglais, Martha charme de sa voix enfantine, en dépeignant des univers parfois loin d’être enchanteurs, comme sur son second morceau sorti en 2019 “Sugarman”.

Des promesses multiples

Une maturité artistique aboutissant en février 2020 à son premier EP Cheap Wine & Paris, un savoureux mélange entre néo-soul, funk et hip hop. Des textes introspectifs toujours narrés de cette voix envoûtante, presque fragile, couplés d’un lyrisme incisif. Ne laissant plus aucun doute sur son entrée dans le game comme elle l’explique au travers du titre “Ayuwe” – « I’m here and know that’s where I’m gonna stay. »

Pour ce projet, elle s’entoure notamment du producteur Ashley Morgan, anciennement connu sous le nom de LTGL, jeune rappeur-producteur belge qui à seulement une 20aines d’années a déjà un bon bagage derrière lui. Il a notamment été récompensé au Red Bull Elektropedia Awards comme l’un des meilleurs producteurs actuels, il crée des beats non standardisés, à la frontière entre hip-hop old school et hip hop futuriste.

Ainsi, au travers de 5 titres, Cheap Wine & Paris nous présente des productions Lo-Fi aussi dansantes que planantes, créant un univers hypnotique parfait pour le timbre de Martha. Ses textes expriment, avec une certaine mélancolie, le parcours introspectif d’une jeune adulte, ses combats intérieurs, sa soif d’exprimer qui elle est et de trouver sa place.

Qu’elle nous fasse frissonner sur la ballade mélancolique “Fool” ou nous donne envie de nous déhancher all night sur “STFU”, l’artiste compose avec talent les nuances de son identité artistique. De nos jours, l’image étant presque indissociable de l’univers musical, c’est avec cohérence que Martha décline son style au travers de ses clips. Une esthétique colorée, un grain Do It Yourself qui façonnent l’univers unique de la jeune belge.

Même si cet EP nous laisse un goût de trop peu, il permet à Martha Da’Ro de s’inscrire dans la lignée de cette nouvelle génération d’artistes R&B autodidactes, dictant avec talent leurs propres codes, créant des espaces d’expressions décomplexés, nous donnant ainsi la vision d’un futur artistique exaltant !

Ce portrait est une contribution libre de Angélique Jolbit. Si vous souhaitez, vous aussi, tenter d’être publié sur le site, envoyez-nous vos propositions d’article via notre page de contact.