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London On Da Track, assurance tous hits

« We got Looondon On Da Traaack! »… Dès que l’on entend ce producer tag (ou bien sa variante « I’m in London got my beat from London »), c’est un fait, l’envie de monter le son devient rapidement insoutenable. Presque par réflexe, ce son est désormais devenu signe annonciateur de bonheur auditif pour la plupart des fans de rap autour du monde. Cette réputation flatteuse, London On Da Track (28 ans) se l’est construite au fil des années à coups de tubes monstrueux, méticuleusement façonnés pour les plus grands rappeurs de l’industrie, de Drake à Gucci Mane en passant par Migos ou 21 Savage, pour ne citer qu’eux. Avec le récent carton de l’album Over It de sa chérie Summer Walker, le producteur d’Atlanta a encore prouvé qu’il était à l’aise partout.

Une machine à tubes

Après s’être échauffé dès l’âge de 16 ans avec les groupes Dem Guyz puis Rich Kidz, London explose vraiment en 2014 en réalisant l’exploit d’avoir trois singles simultanément classés dans le Billboard Hot 100 : « Hookah » de Tyga, « About The Money » de T.I. et « Lifestyle » du Rich Gang. Point commun entre ses trois titres ? La présence en featuring de Young Thug, artiste avec lequel l’alchimie fut palpable dès le début, et qui déclara notamment : « je travaille avec beaucoup de producteurs, mais personne n’est meilleur que lui ». De cette complicité résulteront notamment les fameuses mixtapes Slime Season, le classique Barter 6 ou encore le plus récent et génial EP On The Run.

Ses beats Trap au bounce imparable, colorés par des claviers aux relents pop font mouche à chaque fois, se distinguant des productions souvent minimalistes et relativement plates de ses homologues. Une maîtrise que London tire de ses concerts au piano dans son église locale étant jeune, puis de son développement à la Full Sail University, où il fut fasciné par l’attraction que provoquaient les tubes de Katy Perry, Usher ou Diplo sur ses petits camarades.

Grâce à ses premiers succès fondateurs, le monde découvre l’efficacité chirurgicale de London Tyler Holmes (de son vrai nom), qui devient rapidement l’un des producteurs les plus demandés de l’industrie. Et enchaîne bombe sur bombe à un niveau grand public : Drake le recrute pour « Sneakin' », Post Malone le place dans Beerbongs & Bentleys avec « 92 Explorer », le film Uncle Drew lui fait confiance pour « Cocky (le single phare de sa soundtrack avec A$AP Rocky, Gucci Mane et 21 Savage), French Montana lui confie la production du smash « No Stylist » (feat. Drake), avant que son talent ne s’exporte jusqu’en Angleterre, avec par exemple l’énorme « Lit » d’Octavian et A$AP Ferg. Cette année encore, le hitmaker n’a pas chômé avec notamment « Big Boy Diamonds » de Gucci Mane, « Reconsider » de Gunna, « Ballin » de YK Osiris ou le génial « There He Go » de DaBaby.

Le virage R&B

Avec le temps, les mondes du rap et de la trap ont fini par devenir trop petits ou trop faciles pour London. C’est pourquoi le producteur, sans abandonner totalement ses premiers amours pour autant, s’est depuis quelques mois jeté à corps perdu dans le R&B, genre en pleine renaissance. Il s’y est d’abord essayé avec Dreezy (« No Love »), Saweetie (« My Type ») ou encore Kayla Brianna (pour qui il produit une grosse partie de l’album Girl Talk), avant de totalement transformer l’essai avec Summer Walker, qui se trouve être également sa compagne. Sorti le 4 octobre dernier, son premier album studio Over It engrangea plus de 150 millions de streams la première semaine, réalisant ainsi le meilleur démarrage d’une artiste R&B de l’histoire, en dépassant une certaine… Beyoncé et son Lemonade. Excusez du peu.

Producteur exécutif du projet, London On Da Track y est au sommet de son art, mélangeant parfaitement les influences vintage du R&B des années 90/début 2000 aux sonorités plus modernes et teintés de Trap qui ont fait sa renommée. Avec ses instrumentations mélodieuses et rondes, il a su offrir un environnement sur-mesure pour valoriser la voix soulful et suave de Summer Walker. En résultent de vraies douceurs auditives comme « Like It » avec 6LACK ou « Come Thru » avec Usher, sans oublier bien sûr le tube qui l’avait fait exploser, « Playing Games », enrichi de la voix de Bryson Tiller pour la version album.

Tout récemment, London a continué son incroyable run R&B avec la production de « fuckyounoah », le dernier single de Noah Cyrus (la sœur de Miley), qui a déjà tout d’un tube en puissance.

Un producer album pour enfoncer le clou ?

Avec tous ces succès et une audience qui s’élargit d’année en année, il faut bien se rendre compte que London On Da Track est devenu bien plus qu’un simple producteur. Il est désormais un artiste à part entière (signé en tant que tel par RCA Records pour la musique et AEG Presents pour les concerts), dont la seule présence du nom suffit à faire d’un morceau un hit. C’est d’ailleurs pour cela qu’il se voit désormais systématiquement crédité de la même façon qu’un vrai featuring vocal, abandonnant ainsi les obscurs crédits pour rejoindre le cercle très fermé des Mustard, Metro Boomin et autres DJ Khaled. C’est aussi pour cela qu’il fait partie du gratin sélectionné pour figurer dans le show rap événement de Netflix Rhythm + Flow, en compagnie de Tay Keith, Sounwave et Hit-Boy.

Pour asseoir définitivement son statut, il ne manquerait plus qu’un producer album événement, sur lequel London pourrait inviter tout son riche carnet d’adresses et démontrer encore une fois tout l’éventail de ses aptitudes musicales. Ce projet, le hitmaker en parle en réalité depuis 2017, avec même un titre : Who Would’ve Known. Décrit par son auteur comme très éclectique et « outside the box » (comprenez « inattendu »), il a déjà profité du lancement de quatre titres (!), avec « No Flag » (ft. Nicki Minaj, 21 Savage et Offset) et « Whatever You On » (ft. Young Thug, YG, Ty Dolla $ign et Jeremih) en 2017, « Up Now » (ft. Saweetie, G-Eazy et Rich The Kid) en 2018 pour finir avec « Throw Fits » (ft. G-Eazy, City Girls et Juvenile) et son New Orleans Bounce entêtant en 2019. Beaucoup de singles donc – efficaces, certes – mais toujours pas d’album à l’horizon. De l’art de faire mariner ses fans… avant le coup de grâce en 2020 ?

Reste une dernière question encore en suspens : si l’on considère que London On Da Track est bien son nom complet, pour signifier qu’il signe la production d’un morceau, ne devrait-on pas plutôt dire « we got London On Da Track… on the track » ? Vous avez deux heures. Pour vous inspirer, on vous laisse avec une playlist de 10 de ses plus gros tubes, à déguster ci-dessous.

London On Da Track en 10 tubes

Hugo Ferrandis

Préfère les obscures vidéos YouTube de studio et making of d'albums aux séries Netflix. Attend désespérément un album solo d'André 3000.

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