Lomepal : « Pour bien créer, il faut bien vivre »

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Lomepal : « Pour bien créer, il faut bien vivre »

Il y a de cela quelques semaines, on vous scandait 10 raisons de se rendre au Dour Festival 2017. Si nous ne l’avions pas spécifiquement mentionné à ce moment-là, Lomepal s’est révélé être un argument à lui tout seul pour fouler le festival, tant le personnage nous a séduit. Une brève apparition au show Bruxelles arrive au milieu de la crème du rap belge et un show solo plus tard, Antoine aka Lomepal arrive à l’interview avec un look impeccable assuré d’un flegme imperturbable. Rencontre avec cette personnalité à part du rap game. 

The BackPackerz : Pour débuter, on voulait te parler de la pochette de ton album FLIP et savoir si c’était un clin d’œil à celle de Jeffery de Young Thug ? 

Lomepal : Cela fait plusieurs fois qu’on me pose la question et pas du tout en fait. Pour être honnête, je n’avais même pas capté qu’il était en femme, pour moi il était déguisé en samouraï ! La vraie référence de cette pochette, c’est Mac DeMarco et la pochette de Love on the beat de Gainsbourg.


Tes clips sont très travaillés et il nous semble que tu es vidéaste à l’origine : comment se montent tes projets vidéos ? Interviens-tu sur la direction artistique de tes clips ou délègues-tu cet aspect à d’autres ?

En fait non, c’est complètement aléatoire. Par exemple, pour Sur le sol je ne vois aucun clip dessus alors que Enter The Void je l’ai écrit pour le clip… Cela se fait complètement au feeling.

L’album a une teinte particulière, cela nous a fait penser à du Doc Gynéco dans le sens où il est difficile de le ranger dans une seule catégorie. Comment te vois-tu évoluer musicalement dans les années à venir ? On a l’impression que tu t’éloignes de plus en plus du rap.

C’est bien vu car effectivement, je pense que ce sera mon dernier projet rap. J’en écouterai toujours mais ça ne m’amuse plus d’en faire. Par rapport à ce que j’ai fait avant, le projet FLIP est ce que j’ai fait de plus abouti dans ce style et je pense clairement prendre d’autres directions. J’expérimente actuellement mais je ne peux pas en dire plus à ce stade.

Je demande ça car tu as été chercher des prods rock avec The Shoes et électroniques avec Superpoze par exemple. Tu sembles avoir des goûts plutôt éclectiques, on trouve quoi dans ta playlist ?

Je me suis fait une playlist il y a un ou deux ans dans laquelle il y a genre 70 morceaux que j’ai découverts au travers des vidéos de skate que j’aimais bien. Je l’ai vraiment faite pour moi à la base mais elle est publique si vous voulez y jeter un coup d’œil. En tout cas, c’est en matant ces vidéos de skate que j’ai construit ma culture musicale.

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C’était quoi à l’époque comme style de musique ? On se trompe sûrement mais on a inconsciemment en tête du rock californien un peu teenager sur ce genre de vidéo.

Peut-être que tu en trouveras mais franchement il y a vraiment de tout, tu retrouves tellement de styles différents : du rap, de l’électro, de rock, du jazz, énormément de soul… En fait, je n’ai pas vu un style qui prédominait en particulier dans tout ça.

Est-ce que tu peux nous parler de la chanson « Palpal » et de ce clip juste hallucinant ?

Il faut féliciter Dario Fau & Mohamed Chabane car c’est eux qui avaient cette mission, moi la seule chose pour laquelle on peut me féliciter c’est de leur avoir fait confiance, investi et joué mon rôle. Mais le cerveau sur ce clip, c’est vraiment eux. D’ailleurs, ils ont réalisé tous mes derniers clips et j’ai vraiment envie de continuer de travailler avec car ils sont très talentueux.

On a Roméo Elvis et Caballero en featuring sur l’album, quel est ton rapport à la scène hip-hop belge ?

Dans ma tête, je ne pense jamais à « scène belge », « scène parisienne » ou autre… c’est juste que Caba m’a fait connaître JeanJass puis Roméo plus tard. Caba m’a fait rencontrer des millions d’autres personnes et j’ai moi-même rencontré des milliards de personnes de mon côté, et il y en a que je préfère par rapport à d’autres et c’est pour ça que tu retrouves Roméo et Caba sur l’album. Le hasard a fait, belge ou pas, que ce sont des artistes que j’apprécie.

On a fait nos Elise Lucet et on a découvert que tu avais trois grandes passions : la musique, le skate et les voyages ! Dans quel ordre sont-elles arrivées ? 

La musique plus tard, le voyage et le skate depuis toujours.

Lors de tes voyages, est-ce qu’il y a une culture ou un pays qui t’a particulièrement marqué et qui t’aurait peut-être même inspiré dans la musique ?

Les voyages m’ont évidemment beaucoup inspiré, mais jamais directement pour la musique. J’ai jamais vraiment voyagé en mode musique avec des musiciens… Je trouve des inspirations plus dans l’ambiance, l’atmosphère et les énergies, comme à Bali justement ou au Maroc, où j’étais l’été dernier. Là, j’ai envie d’aller en Amérique du Sud. Ce sont des endroits où je trouve des inspirations mais inconsciemment, quand j’y suis je suis juste en train de m’exploser et de profiter. J’y repense des mois après quand je rentre en France. Je pense de toute façon que pour bien créer, il faut bien vivre.

Pour terminer cette interview, on te propose de nous raconter un truc que tu fais ou que tu aimes dans la vie, qui constitue ta personnalité et que le public ne connaît pas…

Je ne sais pas, je partage plus ou moins tout ce que je fais avec mes fans… ** il réfléchit ** Si, je fais beaucoup d’escalade ! A côté du skate, je fais tout pour l’hygiène de vie et j’aime beaucoup grimper, être épuisé, me doucher ensuite… ça me met en forme et m’aide beaucoup pour la scène !

Et pour en savoir plus, découvrez ci-dessous notre Rap Scan de Lomepal et notre chronique de son album FLIP.

Le Rap Scan de Lomepal

Cover photo : Antoine Monégier

Rap Scan : Antonin Lacoste