Comment résumer une année de rap en 10 albums ? C’est le casse-tête que l’équipe Backpackerz a tenté de résoudre pour 2023, une année où les projets US en tout genre se sont enchaînés : albums blockbusters (Drake, Travis Scott), projets des nouvelles coqueluches (Ice Spice, Sexxy Red), retours d’OGs (Nas, Busta Rhymes, Jeezy), albums underground (Larry June, Westside Gunn), albums de producteurs (The Alchemist, Metro Boomin) et une multitude d’albums communs qui comptent parmi eux quelques pépites dont on vous parlera dans cet article.
Beaucoup de projets à écouter donc, mais aussi à digérer et à mettre en perspective pour essayer de tirer un bilan de l’année écoulée. Et si le mot « inégal » nous vient à l’esprit pour désigner le niveau de qualité très variable des sorties du cru 2023, on peut tout de même en souligner la richesse et la diversité. Alors que l’on fêtait les 50 ans du Hip Hop en août dernier, le Rap version 2023 jouit plus que jamais d’une multitude d’identités, de facettes et de textures. C’est cette diversité de sonorités que nous avons cherché à mettre en avant dans notre top 10.
Parmi eux il nous semblait impossible de ne pas inclure Utopia de Travis Scott et Michael de Killer Mike, deux albums poids lourds aux propositions artistiques réussies et aux productions impeccables. On plébiscite également Kaytramine du duo Kaytranada et Amine qui nous a séduit pas sa fraîcheur. Parmi les nombreux projets d’OGs sortis en 2023 on retient I might forgive… but I don’t forget de Jeezy. On a adoré les projets plus underground Burning Desire de Mike, The Patience de Mick Jenkins ainsi que Maps du duo Billy Woods et Kenny Segal. Autre projet collaboratif figurant dans notre top 10: SCARING THE HOES de JPEGMAFIA et Danny Brown, album ovni totalement inclassable et incroyablement novateur dans son utilisation du sampling.
Enfin 2023 aura également marquée une nouvelle étape dans l’avènement du rap UK sur la scène internationale puisque nos voisins britanniques ont signés deux des plus gros hits rap de l’été (« Who told you » de J Hus et Drake et « Sprinter » de Dave et Central Cee) mais aussi de nombreux albums de qualité. Au final nous retenons deux projets UK dans nos 10 finalistes : Crop Circle 2 du quasi vétéran Nines qui brille par sa nonchalance et son charisme et Real Back in Style, le sublime premier album de Potter Payper l’une des étoiles montantes du Rap UK.
Date de sortie : 28/08/23
Il était presque impensable de ne pas mentionner dans ce top l’album qui a tant fait couler d’encre et qui a cassé tous les records de cette année 2023. Cinq ans après le rouleau compresseur ASTROWORLD et deux ans après la catastrophe du festival de la même tournée, Travis Scott dévoile le tant spéculé, scruté puis commenté UTOPIA.
Ses chiffres ont fait tourner la tête, validant le 5ème meilleur démarrage de tous les temps sur Spotify et le 1er album en cinq ans (depuis Scorpion de Drake) à rester quatre semaines consécutives dans le classement Billboard 200 et aujourd’hui encore dans le top 10 près de six mois après sa sortie. Cette déferlante est-elle justifiée ? En partie oui.
Après avoir révélé l’utopie de ce projet via différentes pochettes alternatives et le single très commercial et peu convainquant “K-POP”, Travis Scott accouche enfin de sa pièce maîtresse, un pur produit maturé d’années d’expérimentations. Sous l’ombre omniprésente de son père spirituel Kanye West, pas moins de quarante producteurs (Mike Dean, Pharrell Williams, Bon Iver, Guy-Manuel de Homem-Christo du duo Daft Punk…) viennent façonner l’esthétique du foetus de Yeezus et Donda. Sans mentionner les méga stars du game également et très souvent présentes, on retrouve La Flame parfois seul et emmêlé dans ses égos psychédéliques sans pour autant être caricatural comme dans “MY EYES” et “I KNOW ?”.
En pleine ascension spirituelle vers une utopie obscure, Travis Scott ne déçoit pas tant la justesse est bluffante, mais on est en droit de se demander s’il n’a pas atteint son plafond de verre. Quoi qu’il en soit, rares ont été les albums aussi bons en 2023.
Morceau à écouter d’urgence : “MODERN JAM”, “CIRCUS MAXIMUS” & “TELEKINESIS”
— Antoine Gady
Date de sortie : 03/11/23
Parmi les OG du game, ils ne sont pas beaucoup à avoir considérablement participé à l’émancipation du Hip-Hop depuis des décennies et à être des artistes complets, encore aujourd’hui. Jeezy, rappeur, acteur, businessman et pionnier indétrônable de la trap d’Atlanta en est de ceux-là. Après un retour triomphant l’année dernière aux côtés de DJ Drama sur SNOFALL, Jeezy semblait en avoir sous le coude pour pondre en novembre dernier et presque par surprise, le double album studio I Might Forgive… But I Don’t Forget.
C’est sans invité, que le Snoman renoue sur près de 90 min avec ses basiques du son trap original qu’il avait délaissé ces dernières années. Il offre en plus à ce double LP une dimension introspective, des réflexions sur son parcours, ses succès, ses embûches et sa raison d’être.
Découpé en deux volets, I Might Forgive… et But I Don’t Forget s’articulent sur toile de fond de pauvreté, d’enfance rognée par le deal, de famille persécutée mais aussi de combats décisifs et d’une motivation singulière et sans faille vers le succès comme sur les combatifs « Shine On Me » et « No Complaining ». Le track “Keep the Change” clôt la première partie et annonce la couleur de But I Don’t Forget, exultant déboirs et désillusions.
Guidé par le légendaire duo de beatmakers multi instrumentistes et producteurs J.U.S.T.I.C.E League, Jeezy panse ses dernières cicatrices sur des accompagnements orchestraux et triomphants. C’est donc sur le deep “Delusional” que le rappeur amorce cette longue série d‘obstacles et de mauvaises relations parfois dans son cercle très proche, dont il arrivera à prendre parti à la manière d’un 2Pac au sommet de son art et prêt à tout dans “Since Pac Died”.
Il conclut avec avec le rutilant “Free Champagne”, comme pour finalement saluer les jours heureux à venir sans pour autant oublier d’où il vient. Guérri de ses blessures et tourné vers l’avenir, Jeezy nous offre un 13ème album complet, mature et redonnant le sens un peu égaré de ce qu’est la trap music.
Morceau à écouter d’urgence : “No Complaining”, “Delusional” & “Expectations”
— Antoine Gady
Date de sortie : 12/05/23
Cela fait deux ans qu’on entend le nom de Potter Payper dans toutes les bouches outre-manche, le résultat d’une série d’excellentes mixtapes (Training Days vol 1 à 3 et Thanks for waiting) et d’un titre, « Gangsteritus » véritable classique underground sorti en 2021 et retenu pour la scène de clôture de la 3ème saison de la série Top Boy. On attendait donc beaucoup de Real Back in Style, son premier album pour lequel il nous avouait début 2023 vouloir toucher un public plus large tout en restant fidèle à son style sombre et réaliste.
Et le pari est réussi puisque Real Back in Style est un album à la fois intimiste et accessible. Potter Payper s’y dévoile sans filtre, à l‘image du sourire cassé affiché sur la pochette. Porté par des productions de trap mélodieuses et aérées qui collent parfaitement à son grain de voix rauque, le rappeur de Barking réussit à tenir l’auditeur·rice en haleine tout au long de 15 titres sans invité grâce à une technique impeccable et un vrai sens du storytelling.
Sur « Scenes » Potter Payper revisite le format des « 10 crack commandments » de Biggie de manière plus sombre et version UK. On retient également « All my life if I had » un morceau introspectif relatant l’histoire de sa famille jusqu’à son propre parcours chaotique ou encore « Money or victims », storytelling poignant où le trafic de drogue est relaté par le prisme de l’amitié. Enfin « Multifaceted », chef d’œuvre musical avec ses chœurs d’Église et ses changements de rythme, se démarque comme l’un des meilleurs titres.
Finalement Potter Payper nous livre avec Real Back In Style un album classique, musicalement abouti, personnel et touchant. Sans aucun doute le meilleur album rap UK (voire anglophone) de l’année 2023.
Morceau à écouter d’urgence : « Multifaceted », « Money or victims (Kayla’s story) », « All my life if I had »
— Florent Hacq
Date de sortie : 16/06/23
Sous ce visage enfantin, souriant mais diabolique, se cache une nouvelle fois l’intime expression d’une vie complexe. C’est comme ça que le rappeur Killer Mike a voulu le témoigner à travers l’introspectif MICHAEL sorti en juin dernier.
Plus de dix ans que Michael “Killer Mike” Render n’avait pas sorti un album solo, lui qui s’emploie habituellement avec El-P au sein du duo Run The Jewels dans un rap activiste et politique. Il n’a jamais lâché le micro pour autant, surtout dans son implication dans le mouvement Black Lives Matter pour lequel il est devenu une voix incontournable alors qu’il appelait les manifestant‧es à construire la révolte suite au meutre de Georges Floyd en mai 2020 : « Plot, plan, strategize, organize and mobilize” (préparez, planifiez, stratégisez, organisez et mobilisez). C’est emprunt de ce sentiment d’injustice et de révolte depuis toujours que Killer Mike nous invite à parcourir ses souvenirs de cette enfance difficile de jeune noir à Atlanta, ville névrosée par les injustices sociales, la violence et le trafic de drogue. Il y fait très tôt référence dès la sortie du premier single du projet, “RUN” avec Young Thug et Dave Chapelle, accompagné de textes percutants et d’un clip on ne peut plus explicite sur les violences policières. Le rappeur retrace également son expérience dans le ghetto, sinueuse au milieu des trap house, comme dans “SOMETHING FOR JUNKIES” où il voit ses voisin.es, ami.es et même sa famille tomber tour à tour dans l’enfer de la drogue. Il conclut, presque au milieu du chaos, sur “MOTHERLESS” et “HIGH & HOLY” rendant hommage à ses trois piliers de vie : sa grand-mère Bettie qui l’a élevé, sa foi inébranlable qui ne l’a jamais quitté et sa musique comme seul exutoire.
Sur les productions soulful de No I.D. et Cory Mo, les chœurs gospel résonnant de Eryn Allen Kane, et entouré de ses pairs de la A-Town (Future, André 3000, CeeLo Green, 6LACK,…), Killer Mike dévoile une vulnérabilité touchante, honorant MICHAEL et sa place incontestée dans ce top albums anglophones 2023.
Morceau à écouter d’urgence : “DOWN BY LAW”, “RUN” & “MOTHERLESS”
— Antoine Gady
Date de sortie : 24/03/23
Quelques mois avant de sortir l’album le plus intimiste de sa carrière, Danny Brown fait équipe avec le fantasque producteur-rappeur JPEG Mafia pour un album collaboratif, à l’aura déjà culte avant même sa sortie. Il faut dire qu’il y a de quoi être excité à l’idée d’entendre un album sortir des cerveaux débridés de ces deux énergumènes.
Sans avoir la prétention de révolutionner la production rap, JPEG Mafia est un véritable “digger” sans limites. Classiques de soul, emprunts à des banques de sons, gospel, morceaux des années 2000… Le beatmaker de Baltimore prend un malin plaisir à brouiller les pistes, mêlant dans un même geste la science du découpage de J Dilla et l’expérimentation brutale de Clams Casino.
S’imprime ainsi l’univers de deux rappeurs ayant grandi avec des références culturelles variées, aussi bien la culture de niche Internet que les films de blaxploitation des années 70 (la pochette reproduit l’affiche de Sweet Jesus, Pracherman). Une véritable cacophonie de sons, de ruptures, de nuisances sonores censée offrant un terrain de jeu quasi indomptable pour deux rappeurs en recherche de challenge. Conçu sur une seule et même machine, la Roland SP 404, l’album, à son meilleur, trace les lignes d’un ambitieux trip sous acide qui réussit à rester dans les clous grâce à l’énergie des deux rappeurs et leur maîtrise du chaos. Leur désir de se répondre est communicatif, à travers les sorties de route des instrumentaux triturés par JPEG, comme un collage de deux cerveaux foutus, oscillant entre Michael Jackson et les NSYNC, ou comme sur la pochette, entre une arme à feu et la Bible.
Morceau à écouter d’urgence : « Orange Juice Jones»
— Benjamin
Date de sortie : 05/05/23
Encore un album collaboratif dans ce top 10, après le SCARING THE HOES de JPEG Mafia & Danny Brown. Cette fois-ci, un seul rappeur est maître à bord, le conteur de son aventure. Ce n’est pas la première fois que Billy Woods, un des plus importants rappeurs indépendants, croise la route des instrumentaux lugubres de Kenny Segal. Leur précédente collaboration, “Hiding Places”, était sortie en 2019, dans un monde encore épargné par les masques et la paranoïa d’une pandémie globale. “Year Zero”: le COVID est passé par là. Place dorénavant aux déplacements d’un artiste dans un monde qui tourne au ralenti.
Au fil de ses trajets, Billy Woods affûte son regard, nous raconte ses expériences avec un sens du storytelling qui parvient à rendre accessible la complexité d’un rap qui le cantonnait jusque-là au rang des rappeurs de niche, coincés dans leur sophistication. En binôme avec Kenny Segal, ils semblent avoir poussé la formule de leur premier album à la hauteur d’un concept qui prend toute son ampleur au fil du tracklisting. L’itinéraire d’un artiste qui part et revient chez lui, changé par ses visions et ses rencontres; le héros rentrant de son périple, comme l’avait théorisé Joseph Campbell. Écrit principalement sur la route et au fil des voyages, Billy Woods sort son meilleur album à ce jour, celui qui classe un rappeur parmi les plus grands de sa génération.
Morceau à écouter d’urgence : « Agriculture »
— Benjamin
Date de sortie : 28/04/23
À 34 ans et fort d’une carrière de plus de 15 ans, Nines nous offre avec Crop Circle 2 (CC2) son meilleur projet à date. Sans être révolutionnaire, CC2 brille grâce à des productions réussies teintées de samples de soul et de R&B qui collent parfaitement au flow nonchalant du rappeur Londonien. Il se dégage des 15 titres un univers musical chaleureux qui contraste avec le reste de la scène anglaise plutôt portée vers les sonorités froides de la drill.
Si musicalement, l’album sonnerait presque californien, les textes nous rappellent vite qu’on on est à Londres. Dès l’intro Nines nous plonge dans son quotidien, celui d’un dealer d’Harlesden qui cherche à raccrocher pour faire de la musique. Le rappeur alterne avec succès sujets légers (« Calendar » et son refrain entêtant), thèmes plus sérieux (« Line of Fire, Pt6 » ou « What’s Beef? » en duo avec Potter Payper) et exercices de style (le trés solide « Tony Soprano 2 »). Autre moment fort du projet : l’excellent « Highly Blessed », hymne motivationnel aux airs de Nipsey Hustle (RIP) sublimé par le refrain de Wretch32 et un gros couplet de Skrapz.
Au final, CC2 se démarque par un storytelling captivant sans pour autant en faire des caisses ni perdre en authenticité. Nines s’appuie sur son vécu, qu’il retranscrit de manière cinématographique (à l’image du mini film réalisé par ses soins et sorti avec l’album) pour nous offrir un album personnage et charismatique. Il enchaînera quelques mois plus tard avec la sortie de Crop Circle 3 malheureusement bien en dessous de ce numéro 2.
Morceau à écouter d’urgence : « Highly blessed », « Calendar », « F*ck The Worl »
— Florent Hacq
Date de sortie : 16/08/23
Voilà près de 10 ans que Mick Jenkins, rappeur chicagoan, trace un chemin intime dans le paysage rap “backpack”, porté sur une approche d’un rap perçu par certains comme trop sage ou traditionnel. La patience, voilà ce qui constitue le chemin de croix d’un artiste qui s’évertue à partager ses sentiments et les contradictions d’une carrière à l’ombre des superstars du rap.
Dans ce nouvel album, Jenkins exhibe ses frustrations, à l’image d’une pochette qui dévoile un artiste faisant face à sa propre exaspération. Il vient de quitter son label de toujours, Cinematic Music Group et démontre que son talent reste intact loin de son ancienne zone de confort. Frustré par sa situation, Jenkins déploie une amertume et un mordant qu’on ne lui connaissait pas encore, dans ce qui constitue sûrement l’album le plus réussi de sa carrière. A l’aide de beats minimalistes, entre couleurs jazzy et mélodies plus directes, le rappeur de Chicago s’éloigne des concepts qui ont construit sa carrière pour mieux affronter ses frustrations et montrer les muscles. “Hungry as hell”.
Morceau à écouter d’urgence : « ROY G. BIV »
— Benjamin
Date de sortie : 19/05/23
On vous parlait déjà de cet album en cours d’année comme l’un des projets les plus intéressants de 2023 et à l’heure du bilan annuel on vous le confirme ! Sous ses airs d’album pop (la cover, les invités, le single « 4EVA »), le duo KAYTRANADA et Aminé nous offrent avec KAYTRAMINÉ un excellent album de rap qui puise toute son inspiration dans les classiques du Hip-Hop. Les productions de KAYTRANADA d’abord, dont « Who He Iz », superbe clin d’œil à « Put your hands where my eyes can see » de Busta Rhymes ou « K&A » et « letstalkaboutit » qui nous rappelle la filiation du producteur canadien avec J Dilla. Les textes d’Aminé ensuite, truffés de références aux années 90 de Big Daddy Kane, à Biggie en passant par Outkast ou encore Master P avec le titre éponyme et son incroyable couplet de Big Sean.
Mais la force de l’album réside dans une proposition artistique qui dépasse largement le Hip-Hop grâce à des influences musicales plus larges: afro, house et même indiennes. « Westside », pourtant l’un des titres les plus ‘rap’ de l’album, est par exemple construit sur un sample de Bollywood. « Sossaup » et « 4EVA » sont des titres future beats concoctés avec la recette qui a fait le succès de BUBBA, le dernier album de KAYTRANADA. Cette diversité de productions ne désarçonne pas pour autant Aminé dont la technique lui permet de s’adapter à tous les rythmes. Au final KAYTRAMINÉ est une vraie réussite, un album court mais frais, novateur et cohérent que l’on a plaisir à écouter en boucle.
Morceau à écouter d’urgence : “Who He Iz » « Westside » « Sossaup”
— Florent Hacq
Date de sortie : 13/10/23
De Bandcamp aux honneurs de Pitchfork et du Fader, la carrière de MIKE ne ressemble à aucune autre. Déjà vu comme un des artistes les plus surprenants et accomplis de sa génération, le rappeur de New York continue de bâtir une œuvre qui prend désormais une belle ampleur. Dans ce qui constitue sûrement son album le plus accessible, MIKE maintient tout de même une rudesse dans le traitement de son beatmaking, entre samples de jazz martyrisés et rythmiques brutales.
S’appuyant sur une imagerie horrifique clairement datée, MIKE explore aussi son amour pour les siens, toujours sur le ton monotone qui le caractérise. Dans une veine lo fi qui convoque les vieux fantômes de MF DOOM, le rappeur de New York parvient à maintenir une confiance en soi à toute épreuve dans un chaos absolu de boucles et d’univers dissonants. Comme une porte d’entrée dans son paysage mental, fait de cris d’horreur et de boucles chaleureuses, MIKE est la pièce manquante entre la veine horrorcore et le sampling fétichiste de Dilla. Une force tranquille quand tout finit de brûler autour de lui.
Morceau à écouter d’urgence : “U think Maybe? »
— Benjamin
Les autres projets qu’on a aimés : Jackman de Jack Harlow, EZIOKWUde ODUMODUBLVCK, Fortune Favors de Bold de Dave East, HEALING FROM OUR WOUNDS de CJ Fly, The Great Escape de Larry June & The Alchemist, Ghost Mode de Payroll Giovanni, The Mind of a Saint de Skyzoo & The Other Guys, So Many Other Realities Exist Simultaneously de Atmosphere, No Fairytales de Quincey White, I Love Stocker de TeeFLii & Dom Kennedy, Don D.O.L.L.A. de Dame D.O.L.L.A, Bigger In Texas de LE$, The Tonight Show de DJ.Fresh ou encore Live at Daddy Macs de Dizzy Wright
DA : @soaznls
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