« Pour qu’on m’appelle Seigneur ou Majesté » : la phrase a été enregistrée au cours d’un freestyle à Planet Rap en 2012, mais Lomepal a de la suite dans les idées. Malin comme un singe, celui qui s’est fait connaître avec un projet représentant un chimpanzé clope au bec et le très réussi Cette foutue perle est revenu avec un concept convaincant.
Accompagné par Meyso sur ses albums et sur scène depuis Cette foutue perle en 2013, Lomepal a occupé 2014 et 2015 avec un concept crâneur mais réussi, Seigneur et Majesté. Deux albums de 8 titres, centrés autour d’un egotrip classe, dans un rap français où les titres de noblesse se sont multipliés plus vite que la concurrence : noble, duc, roi, chevalier…
« Pour qu'on m'appelle Seigneur ou Majesté » : la phrase a été enregistrée au cours d'un freestyle à Planet Rap en 2012, mais Lomepal a de la suite dans les idées. Malin comme un singe, celui qui s'est fait connaître avec un projet représentant un chimpanzé clope au bec et le très réussi Cette foutue perle est revenu avec un concept convaincant.
Accompagné par Meyso sur ses albums et sur scène depuis Cette foutue perle en 2013, Lomepal a occupé 2014 et 2015 avec un concept crâneur mais réussi, Seigneur et Majesté. Deux albums de 8 titres, centrés autour d'un egotrip classe, dans un rap français où les titres de noblesse se sont multipliés plus vite que la concurrence : noble, duc, roi, chevalier...
[caption id="" align="alignnone" width="1049"] Meyso, Lomepal et Caballero[/caption]
Mais l'allusion aux titres de noblesse. n'est pas seulement là pour donner le change : « Seigneur représente bien le côté un peu cru, un peu pessimiste, la confrontation... Et Majesté, le côté plus royal, dans ta petite chambre, dans ton monde, tu fais ce que tu veux », explique Lomepal. Pour les artistes issus de la « nouvelle vague » de rappeurs parisiens, le défi de la singularité est encore plus difficile à relever : invité régulier des freestyles en groupe de Grünt, Lomepal n'en a pas pour autant négligé son style personnel.
C'est ce qui fait la force du dyptique : une sorte de progression dans l'egotrip, du Seigneur encore tourmenté (« Les troubles du seigneur ») à la puissance tranquille de Majesté. Même les productions semblent rendre compte de cette attitude bravache, notamment avec l'audacieux « Solo ». Les deux projets ont d'ailleurs été écrits en même temps, à l'exception de « Solo » et de « Avion malaisien », petite vanité rapologique (« Mais j'sais qu'un beau jour ça disparaîtra comme un avion/malaisien »).
https://www.youtube.com/watch?v=bz-gWg8kZ2g
Si les projets de Lomepal sont strictement cohérents dans leur structure, le emcee parisien a également affirmé son propre style au sein de sa discographie. On retrouve par exemple ces références persistantes à la nature. « Je kiffe trop les étudier, regarder comment ils fonctionnent, avec un mode de vie de quelqu'un qui réfléchit uniquement instinctivement. » Le sentiment de solitude présent dans le rap de Lomepal est tantôt traité comme une particularité à entretenir ("Solo"), tantôt comme une sorte de malédiction acceptée.
« J'aime bien avoir des projets qui sont un peu plus que des morceaux, avec un petit truc en plus. J'ai pas envie de me contenter de juste faire des morceaux. Et plus le temps passe, plus je mets du temps à écrire », explique Lomepal, qui prévoit de prendre son temps pour un album plus long, ensuite. Définitivement hors du monde, alien, observateur d'en haut comme dans Enter the Void ou quasi-divinité immortelle, le emcee a malgré tout su trouver quelques homologues dans son parcours, des compères de toujours comme Alpha Wann et Caballero (featurings) Vidji, JeanJass, Stwo ou Hologram Lo' (prod), mais aussi, plus inattendu, Akhenaton.
https://www.youtube.com/watch?v=E3nGSdDOZCM
« AKH était de passage sur le Mouv, avec François Saltiel, qui m'avait déjà reçu. Il lui a fait écouter un morceau à moi, "Roule". AKH a bien aimé, il en a reparlé dans une autre interview, donc je lui ai envoyé un message quand je préparais Seigneur. Il a répondu positivement, j'ai écrit en premier, il a enregistré à Marseille, et moi à Paris. Je l'ai rencontré plus tard, à une radio », raconte Lomepal.
Ce qui est particulièrement appréciable dans ces deux derniers projets, en plus de la variété des instrus utilisés (entre « La marelle » et le brillant « Ego », il n'y a qu'un morceau, mais tout un monde), c'est la façon dont Lomepal aborde l'egotrip. Se détournant du clash pour exécuter des variations sur sa supériorité, le rappeur explore différentes ambiances tout en se conformant à la perspective d'un rap à la première personne.
Très efficace en concert, même devant une foule réduite (vu à L'Astrolabe, Orléans, avec Caballero), Lomepal n'a l'air de rien, mais rien à faire, impose son style : il promet un concert exceptionnel ce soir à La Maroquinerie. À l'école, Lomepal devait être celui qui, même à côté du radiateur, n'avait aucune sueur froide à l'idée d'être interrogé. Le genre qui s'en sort apparemment sans effort.
Mais l’allusion aux titres de noblesse. n’est pas seulement là pour donner le change : « Seigneur représente bien le côté un peu cru, un peu pessimiste, la confrontation… Et Majesté, le côté plus royal, dans ta petite chambre, dans ton monde, tu fais ce que tu veux », explique Lomepal. Pour les artistes issus de la « nouvelle vague » de rappeurs parisiens, le défi de la singularité est encore plus difficile à relever : invité régulier des freestyles en groupe de Grünt, Lomepal n’en a pas pour autant négligé son style personnel.
C’est ce qui fait la force du dyptique : une sorte de progression dans l’egotrip, du Seigneur encore tourmenté (« Les troubles du seigneur ») à la puissance tranquille de Majesté. Même les productions semblent rendre compte de cette attitude bravache, notamment avec l’audacieux « Solo ». Les deux projets ont d’ailleurs été écrits en même temps, à l’exception de « Solo » et de « Avion malaisien », petite vanité rapologique (« Mais j’sais qu’un beau jour ça disparaîtra comme un avion/malaisien »).
Si les projets de Lomepal sont strictement cohérents dans leur structure, le emcee parisien a également affirmé son propre style au sein de sa discographie. On retrouve par exemple ces références persistantes à la nature. « Je kiffe trop les étudier, regarder comment ils fonctionnent, avec un mode de vie de quelqu’un qui réfléchit uniquement instinctivement. » Le sentiment de solitude présent dans le rap de Lomepal est tantôt traité comme une particularité à entretenir (« Solo »), tantôt comme une sorte de malédiction acceptée.
« J’aime bien avoir des projets qui sont un peu plus que des morceaux, avec un petit truc en plus. J’ai pas envie de me contenter de juste faire des morceaux. Et plus le temps passe, plus je mets du temps à écrire », explique Lomepal, qui prévoit de prendre son temps pour un album plus long, ensuite. Définitivement hors du monde, alien, observateur d’en haut comme dans Enter the Void ou quasi-divinité immortelle, le emcee a malgré tout su trouver quelques homologues dans son parcours, des compères de toujours comme Alpha Wann et Caballero (featurings) Vidji, JeanJass, Stwo ou Hologram Lo’ (prod), mais aussi, plus inattendu, Akhenaton.
« AKH était de passage sur le Mouv, avec François Saltiel, qui m’avait déjà reçu. Il lui a fait écouter un morceau à moi, « Roule ». AKH a bien aimé, il en a reparlé dans une autre interview, donc je lui ai envoyé un message quand je préparais Seigneur. Il a répondu positivement, j’ai écrit en premier, il a enregistré à Marseille, et moi à Paris. Je l’ai rencontré plus tard, à une radio », raconte Lomepal.
Ce qui est particulièrement appréciable dans ces deux derniers projets, en plus de la variété des instrus utilisés (entre « La marelle » et le brillant « Ego », il n’y a qu’un morceau, mais tout un monde), c’est la façon dont Lomepal aborde l’egotrip. Se détournant du clash pour exécuter des variations sur sa supériorité, le rappeur explore différentes ambiances tout en se conformant à la perspective d’un rap à la première personne.
Très efficace en concert, même devant une foule réduite (vu à L’Astrolabe, Orléans, avec Caballero), Lomepal n’a l’air de rien, mais rien à faire, impose son style : il promet un concert exceptionnel ce soir à La Maroquinerie. À l’école, Lomepal devait être celui qui, même à côté du radiateur, n’avait aucune sueur froide à l’idée d’être interrogé. Le genre qui s’en sort apparemment sans effort.