Il est des artistes dont la passion musicale et l’amour du partage dépassent toutes les frontières, afin de faire découvrir au plus grand nombre un univers et de permettre à chacun d’apprécier des musiques prétendument difficiles d’accès. C’est ce travail exemplaire d’Issam Krimi, issu d’une formation classique et jazz, et tombé très jeune amoureux du Hip-Hop, qui nous a poussé à le rencontrer, comprendre sa démarche et tenter de percevoir l’étendue de son talent et de sa vision de la musique. Rencontre avec un grand nom de la musique qui a su mêler avec brio l’univers symphonique et le Hip-Hop. En bonus, son Rap Scan est à découvrir ci-dessus.
The BackPackerz : Tu avais quel âge pour ton premier contact avec la musique ?
Issam Krimi : 5-6 ans… Avec l’éveil musical. On apprenait le bruit du crocodile avec Monsieur Boidron. Je viens d’une famille sans musicien, le souhait de mes parents était que mes frères et moi ayons une chance qu’ils n’ont pas eu. Je suis né à Aubervilliers, j’ai grandi à Stains, il y avait un conservatoire, on nous y a inscrit.
Par la suite, tu as poursuivi par goût ou ce sont tes parents qui t’y ont poussé ?
J’ai un peu continué machinalement, tu vas à l’école, au conservatoire, tu ne te poses pas trop de questions puis à un moment j’ai commencé à m’en poser, au collège où j’étais en classe à horaires aménagés. Une période où l’enseignement du classique au sein du conservatoire m’a été un peu pénible. Je n’étais pas à l’aise avec l’état d’esprit. Le gros défaut de l’enseignement de la musique en France, même si cela est en train de changer, c’est qu’il n’y a pas de notion de plaisir. A l’opposé des pays anglo-saxons, où même dans les enseignements de haut niveau, le kif reste au centre du travail. Ici, on aime plus l’institution pour ce qu’elle représente que pour ce qu’elle apporte. J’en étais choqué. Je ne comprenais pas pourquoi j’allais au conservatoire sans retrouver le kif que je ressentais en écoutant de la musique chez moi. La guitare électrique m’a permis de rejeter un peu tout ça et j’ai ainsi repris goût à la musique. De fil en aiguille, j’ai retrouvé le jazz qui permettait de m’éclater tout en mettant en pratique ces nombreuses années d’études du piano.
Penses-tu que ces institutions en France pourront évoluer dans le bon sens ?
Il y a pleins de bons signaux. On n’y est pas encore mais c’est bien engagé. La mode en ce moment est que tous les gamins fassent de la musique. C’est un bon départ ! Tu vois les anglais depuis qu’ils sont tout petits ils chantent tout le temps, à l’Eglise, au pub, au stade… Nous, on n’a pas cette culture de chanter (ou même jouer) aux différents moments de la vie. Avant les chants d’Eglise remplissaient ce rôle, il y a eu aussi les chorales ouvrières. Aujourd’hui tout est un peu derrière nous, on chante moins. C’est un vrai problème, un manque. Chanter entre nous, partager des chansons, c’est le véritable berceau de la musique pop.
Tu comptes t’engager toi-même pour faire bouger les choses ?
Je le fais déjà ! Je suis prof au conservatoire du 20e à Paris. J’ai ouvert une classe “Mon premier atelier Jazz” où je propose à des enfants entre 7 et 12 ans de jouer ensemble. Ce qui habituellement au conservatoire ne se fait jamais pour cet âge-là. Ma rentrée a d’ailleurs été bien dense, j’ai refusé énormément de monde. J’ai reçu un nombre fou de mails de parents me demandant d’accepter leur enfant. C’est un temps très limité dans mon agenda mais j’y suis attaché car j’ai conscience de ce que l’on ma donné. Je ressens le besoin de donner à mon tour à la génération qui vient, même si la majeure partie de mon temps je la consacre à ma vie d’artiste. Qui d’ailleurs est la meilleure chose que je peux transmettre.
Quel fut ton premier contact avec l’univers du Hip-Hop ?
Alors que j’écoutais du rock avant tout, il y a eu deux albums de rap qui m’ont marqué et m’ont éduqué : L’Homicide Volontaire d’Assassin et Première Consultation de Doc Gynéco. Dans les deux cas, je me suis dit que les gars étaient incroyables. Par la suite j’ai toujours écouté plus de rap américain. Mais ces deux albums sonnaient gravent bien, étaient au-dessus du lot de ce que j’entendais et puis les textes m’impressionnaient. L’écriture de Gynéco, je connais peu de monde qui par la suite ont eu ce talent : cette sorte de nonchalance doublée d’un regard intelligent mais également un peu moqueur avec le monde qui l’entoure. A contrario, L’Homicide Volontaire, le jour et la nuit niveau fond, était aussi extrêmement abouti niveau écriture et réflexion, et rentrait aussi avec mes idéaux de l’époque.
Qu’est ce qui t’a attiré dans le rap et donné envie de t’y engager ?
Le kif ! La musicalité. Le groove. Le flow du rap, c’est une performance que tu ne retrouves nulle part ailleurs. En étant jazzman, on est sensible aux impros et là, on a un mec qui le fait avec des mots et qui atteint parfois même une sensibilité, une dextérité technique plus haute que les mecs du jazz que t’affectionnes. J’aimais bien construire au piano mon impro autour du flow du gars. J’écoutais Busta Rythmes et je jouais sur son flow. Il n’y a pas meilleure école du groove.
En tant que musicien, lorsque tu écoutes un morceau de rap, à quel élément prêtes-tu le plus d’attention ?
Je n’ai pas une oreille d’instrumentiste. Quand j’écoute du jazz, même les pianistes qui m’ont influencé, c’est mon oreille artistique qui prime. C’est à elle que je suis attaché. L’oreille de musicien (ou d’instrumentiste) est une oreille technique, utile, nécessaire pour soigner ce que tu réalises mais elle ne t’apporte pas grand chose en ce qui concerne l’émotion. J’ai toujours écouté la musique comme ça. C’est peut-être une grande différence avec d’autres potes qui ont la même formation que moi. C’est l’émotion globale qui m’intéresse. C’est à elle que toute mon attention est portée.
As-tu en tête de produire musicalement un album de rap ou du moins de collaborer avec un artiste sur un projet studio ?
Il y a des trucs en cours. Il y a des morceaux qu’on entendra sûrement en 2018. Ensuite pour l’album, j’en rêve. J’y travaille. Je suis un “producer” et du coup, il me faut le bon rappeur.
Justement avec quel rappeur aimerais-tu collaborer ?
Je ne répondrai pas à cette question car je suis un peu superstitieux. Ce que je peux dire c’est qu’il y a deux ou trois rappeurs en France avec qui je suis intimement convaincu qu’on peut faire un album de malade ensemble. Faut juste que les choses avancent tranquillement. Un bon album ce n’est pas que l’aspect musical, il y a aussi quelque chose de profond à formuler. Le Hip-Hop c’est de la Pop, et la Pop c’est aussi la capacité de dire “Je suis” qui résonne comme un “Nous”. Ce talent est rare.
Quel est ton regard sur le sample ?
C’est génial ! Je ne fais pas de différence entre notre ami Mozart qui pouvait repiquer un thème pour le ré-arranger sur un mouvement d’une symphonie et un mec qui prend sa MPC pour découper un morceau de Georges Benson. A part l’outil, quelle est la différence dans le fond ? On a tous le même nombre de notes, il arrive souvent que l’on ait les mêmes accords sur plusieurs titres d’artistes différents donc les choses ne se jouent pas là. Ce qui compte, que tu samples ou que tu écrives, c’est comment sonne ce que tu as créé. Ta sonorité, c’est ce que tu donnes de toi. C’est ce qui s’entend et ce qui émeut ou n’émeut pas. Je connais beaucoup de gars sortis du conservatoire qui dans le classique ont continué plus loin que moi et qui sont incapables de produire deux notes à la suite de leur propre création.
Y a-t-il des producteurs que tu surveilles de plus prêt ?
En ce moment, pas spécialement. Mais j’aime bien les beatmakers des artistes que j’aime bien. Niveau rap français, Cyborg de Nekfeu et Ipseité de Damso sont pour moi les perles de ces douze derniers mois : les artistes donnent beaucoup et super taff des beatmakers. Niveau rap US, je pourrais citer Future.
Quel album de rap existant se rapproche le plus selon toi d’un album orchestral ?
Je ne peux pas répondre à cette question car comme on l’a déjà évoqué je n’écoute pas ainsi un album. Mais ça me donne envie de parler de Kanye West. Ce qui m’a rendu fou quand je l’ai découvert, c’est le fait que dans chaque prod réside une intention musicale très forte et très puissante. Que ce soit un simple sample ou un track très orchestré, le mec fera à chaque fois un morceau avec l’intention qu’il se dégage quelque chose de grand. Son génie est d’y parvenir très souvent. C’est tellement impressionnant qu’il s’est auto-impressionné et qu’il n’arrive même plus à faire de la musique maintenant (rire). En tout cas, c’est un vrai sujet, sa période actuelle un peu vide au regard de ce qu’il a fait précédemment… c’est très intéressant.
Quel album rêves-tu de pouvoir ré-arranger avec ton groupe ou en symphonique ?
Pourquoi pas les deux albums Première Consultation et L’Homicide Volontaire. Le matériau est bon. On pourrait le pousser très loin.
Es-tu d’accord avec Oxmo qui affirme qu’à l’époque des débuts de rap, la musicalité des morceaux n’était que le résultant d’un défaut de moyens et qu’à présent, rien ne doit empêcher un artiste de travailler avec de vrais musiciens, comme il le fait lui-même ?
Oxmo a tout a fait raison. Mais je vais séparer les réponses. En fait, comme toutes les musiques populaires, il y a quelque chose de social dans la naissance du Hip-Hop. Avant lui, le Jazz a inventé la batterie en récupérant une grosse caisse qui trainait par ci, une caisse claire abandonnée par là, etc. On a fait avec les moyens du bord. Il n’y a pas longtemps, j’étais mort de rire en écoutant Vald à la radio. On lui posait la question de savoir pourquoi il avait fait du rap. Il a répondu que ça lui coûtait seulement 300 euros. Tout est dit !
Par contre, aujourd’hui en 2017, on sait que l’art Hip-Hop est liée aux MPCs et aux ordinateurs. Il y a des morceaux qui sonnent ainsi que parce qu’ils ont été fait selon ce procédé. Certains morceaux, même avec les meilleurs arrangements du monde et les meilleurs musiciens, ça ne marchera pas. Le Hip-Hop a en plus le gros avantage de son influence afro-américaine, qui fait que la machine aspire à groover, ce qu’on ne retrouve pas dans la plupart des musiques électroniques. Ce sample décalé ou mal fait, c’est un héritage humain auquel je suis très sensible. Même si j’aime l’electro, dans le Hip-Hop, ils ont envie que les machines dansent. Il faut aussi composer avec une spécificité française : chez nous, les musiques ne se mélangent pas, donc les musiciens ne se mélangent pas. C’est pour ça que mon groupe The Ice Kream est unique ici. Il tire sa force de plusieurs générations de gens qui ont appris la musique en écoutant des prods faites à l’ordi, il y a un équilibre entre jazzmen, qui peuvent très vite lire une partition et se mettre en place et une école du gospel qui est une musique très importante dans les influences du Hip-Hop et du R&B, et qui a d’autres exigences liées au groove et à l’émotion.
Peux-tu nous parler du concept « Proses » que tu as mis en place autour de Georgio et S.Pri Noir ?
Tout part d’une commande de la Maison de la Poésie qui voulait une création très instrumentale autour du Hip-Hop. L’équipe du lieu a une approche du Hip-Hop en tant que style littéraire, au même titre que la chanson ou d’autres formes de poésie. J’ai aimé la proposition mais j’ai voulu rester Hip-Hop, même dans l’exercice de poésie et d’écriture qui était attendu. C’est pour cela que j’ai tenu à donner une place importante au DJ, que DTWEEZER prend avec talent. Sur cette base, je développe une écriture autour d’un quatuor à cordes et d’un piano. Voilà pour le concept. S.Pri s’y est joint à la suite d’un projet un peu similaire où je l’avais embarqué et où il avait tué ça comme il faut. Georgio, on échangeait de temps en temps et quand je lui ai parlé du projet, il a tout de suite réagi car il expérimentait déjà le délire. Le projet a pris une belle forme. La suite est en cours avec de nouveaux artistes, des dates, mais tu n’en sauras pas plus pour le moment.
Parlons du Mouv Live Show a présent. Comment t’es venue cette idée ?
Je traine depuis un moment cette envie de mettre un groupe à la télé et à la radio, comme on le voit dans les grandes émissions de radio et de télé américaines ou anglaises. Et, à la suite de ma première rencontre avec Bruno Laforestrie, nouvellement nommé directeur de Mouv’, sont nés à la fois le Mouv Live Show et le Hip Hop Symphonique.
Comment les artistes sont-ils sélectionnés ?
Il y a un patron de la programmation musicale chez Mouv, Rachid Bentaleb, qui me soumet des artistes. J’écoute alors avec attention leur travail, leurs albums et tente de rentrer dans une certaine intimité artistique de ce que j’entends ou vois. Ensuite, je valide ou pas la pertinence de faire l’artiste, et si c’est bon, on l’appelle ! C’est très fort qu’un artiste accepte de faire le Mouv Live Show. C’est une performance qui demande d’être très bon. Il y a une mise en danger qu’il faut savoir dompter. J’ai beaucoup de respect pour tous ces artistes qui acceptent qu’un gars qui n’a pas fait leurs prods à la base, leur propose un nouvel arrangement, de se mettre devant un public de 800 personnes, d’être en direct à la radio et d’être diffusé sur YouTube ou à la télé. Aux Etats-Unis c’est plus commun, ici c’est le seul endroit où ça t’arrive.
Comment les artistes accueillent-ils le concept ? Y a-t-il eu des réticences ?
Oui bien sûr. Je kiffe quand un artiste me dit au début “Issam, je ne le sens pas trop” car ils montrent qu’ils ont conscience de ce que c’est. D’autres me disent que les musiciens, c’est pas pour eux. Ce que je peux tout à faire comprendre.
Y a-t-il des artistes avec qui après coup, tu réalises que ce n’était pas une bonne idée ?
A part un ou deux sur une quarantaine qui sont passés, on ressort du show souvent avec de bonnes surprises. Un exemple que j’aime bien c’est Mac Tyer avec « 9-3 Tu Peux Pas Test ». So n’était pas chaud du tout, j’y tenais beaucoup, pour la musique et parce qu’on parle de là où j’ai grandi. On s’est dit qu’on se déciderait à la répétition. La fameuse répétition arrive, on le joue et à la fin du titre, il me jette un petit regard du genre “petit malin, c’est lourd ce que tu as fait là…”
Parlons à présent du Hip Hop Symphonique. Quelle est la plus grande difficulté de ce projet ?
L’inertie, car il y a beaucoup de monde et que tu mets en relation deux mondes qui n’ont pas le même calendrier. L’agenda d’un orchestre se constitue en moyenne deux ans avant. L’agenda d’un rappeur, c’est deux secondes avant. Il faut alors gérer ce décalage qui n’est pas de tout repos. Il faut faire en sorte qu’à la fois l’orchestre et le rappeur soient dans des bonnes conditions de jeu. C’est de gérer ça qui rend le tache complexe, d’autant plus qu’orchestrer les morceaux, c’est très long. J’ai besoin d’un temps calme et lent pour bien écrire. C’est pourquoi, le talent de Camille Pépin, avec qui je fais les orchestrations, est très précieux pour y arriver. A la fin de la première édition, j’ai dit qu’il était hors de question que je refasse une seconde édition dans le même temps limité, et au final je me retrouve dans les mêmes situations d’urgence pour cette seconde édition.
Quelle est ta méthodologie de réorchestration ?
Le point de départ, c’est le lien avec l’artiste, la discussion sur les titres. Il y a une ligne éditoriale qui est de s’inscrire dans une démarche patrimoniale. Sur chaque artiste, on va donc prendre des morceaux phares qui peuvent parfois être anciens. Il y a des artistes qui n’aiment pas jouer leurs anciens titres, la discussion permet aussi de mieux appréhender la démarche. Il faut aussi que les titres en version orchestrale gardent de toute leur superbe, que l’artiste soit à l’aise avec le nouvel écrin et qu’il ne faut pas négliger l’efficacité scénique. Une fois qu’on s’est mis d’accord, on entame le travail d’écriture. Il y a trois phases. Une première où je fais de l’arrangement-orchestration. En France, nous ne sommes pas aux states et pour certains morceaux, l’harmonie des samples est très douteuse. Donc il faut que je corrige, et parfois en corrigeant une harmonie tu corriges aussi le mood du morceau. J’essaie donc de trouver la bonne écriture pour éviter de massacrer le morceau. Ce qui souvent prend du temps. Ensuite, quand j’ai mon canevas de base, j’envoie le tout à Camille qui pimp ça sur l’orchestre. De là, on entre dans la dernière phase entre Camille et moi qu’on a appelé la phase de ping pong : on ne fait qu’avancer en non-stop avec un fichier de partition et un fichier de notes/remarques partagées et quand on n’a plus rien à faire sur la partition et que sur nos notes on est tous les deux ok, c’est que c’est bon et on passe au suivant !
Comment les artistes qui ont participé à la première édition ont ressenti l’expérience ?
Il faut leur demander. Mais pour moi c’était hyper émouvant. A part IAM et Claude (MC Solaar), j’avais bossé avec tout le monde déjà. Mais sur ce projet, je ressentais que quelque chose les impressionnait. Du Hip Hop 100% musiciens avec un orchestre symphonique, tu mesures très vite la rareté. Les répétitions ont été touchantes. Contrairement au Mouv Live Show où l’artiste vient faire ses répétitions et se réfugie très vite dans sa loge, là au Hip Hop Symphonique, l’artiste vient, fait sa balance-répétition avec l’orchestre, reste dans la salle, se cache dans un coin pour écouter l’artiste suivant et voir comment ça se passe pour lui. On m’a raconté aussi que quand Solaar était sur scène, il y avait tous les autres (Youssoupha, Bigflo & Oli) qui le backaient devant l’écran de régie.
Y aura-t-il des changements dans le fonds et la forme par rapport à la première édition ?
Sur la forme on sera forcément meilleurs. Dina Gilbert, notre chef québécoise est juste géniale, l’Orchestre Philharmonique de Radio France connait maintenant l’exercice, et plus le temps passe, plus The Ice Kream est au top. Sans compter qu’avec Camille, notre binôme est de plus en plus performant. Il nous est même arrivé de finir un morceau dès la V2 alors que normalement c’est plutôt V10-V11… Je suis hyper fier de cette équipe et je pense que ça va s’entendre. Pour les nouveautés, on est sur un autre type de rap, l’année dernière il y avait des influences du Hip Hop qui manquaient qu’on retrouvera cette année, notamment du côté des musiques latines et jazz.
Les amateurs traditionnels de musique symphonique apprécient-ils cet exercice ?
Oui il y en a, c’est mon petit plaisir perso d’avoir ce genre de retour. On a mis deux ans à mettre en place le Hip Hop Symphonique, dont une année juste pour convaincre du bien fondé du projet et c’est vrai que quand il y a des retours des potes du classique à qui le projet plait, on est content. D’autant plus que beaucoup se demandaient pourquoi je me “fourvoyais” dans le Hip Hop. Je disais aux plus relous de venir au concert pour juger, et tout s’est très bien passé par la suite !
À l’inverse, penses tu que ce format permet de rendre la musique classique plus accessible aux profanes ?
Oui, et c’est le cas ! Quand tu as des mecs du Hip Hop qui sont venus pour la première fois voir un concert dans le bel Auditorium de la Maison de la Radio, où l’on joue les plus belles oeuvres du répertoire, et qui te demandent en sortant quels sont les autres concerts qui sont joués dans cette salle, tu poses une victoire et tu décloisonnes. Après tu auras toujours des haters, grand bien leur fasse !
Retrouvez Issam Krimi le 30 novembre prochain, lors de cette seconde édition exceptionnelle du Hip Hop Symphonique entouré d’Oxmo Puccino, Les Sages Poètes De La Rue, Georgio ainsi que Gaël Faye à l’Auditorium de Radio France avec Mouv’ et L’Adami. Les places sont gratuites mais sur réservation à partir du 14 novembre. Le concert sera diffusé en direct à la radio sur Mouv’ puis sur France 2 et France 4.
Crédits photos : Cédric Darbord, Anto & MarOne.
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