Behind the Beat : Tall Black Guy (Vidéo)

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Behind the Beat : Tall Black Guy (Vidéo)

A l’occasion de sa présence à la soirée beatmaking de la dernière édition du Dooinit Festival à Rennes en avril dernier, nous avons rencontré le trop méconnu Tall Black Guy. Nous sommes revenu avec lui sur son parcours, son processus créatif et sa vision de la musique.

The BackPackerz: Peux-tu te présenter brièvement pour ceux qui ne te connaitraient pas encore ?

TBG : Mon nom est Tall Black Guy, originaire de Detroit, Michigan, passé par Chicago, et vivant actuellement à Norwich, en Angleterre. J’y suis depuis 3 ans. Je suis un remixeur/producteur/beatmaker.

J’ai lu que tu avais commencé la musique par le beatbox, puis que tu avais par la suite commencé à faire des beats sur ordinateur avant d’apprendre seul à jouer au clavier. Ta musique n’a cessé d’évoluer. Quelle est la prochaine étape ?

La prochaine étape est probablement d’encore améliorer ma maitrise du clavier, car j’ai seulement appris en autodidacte. Il faut donc que j’apprenne plus sur le plan théorique, tout en continuant à écouter énormément de musique. Et retranscrire tout cela dans une performance live, ou je pourrais jouer dans le même temps des beats et des instruments en live. C’est grosso modo ce que je veux faire.

Et aussi enseigner aux jeunes. Les aider à trouver une passion, un objectif pour ce qu’ils veulent faire dans leur vie. Ça c’est mon objectif ultime.

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Tu as fait des compétitions de beatmaking par le passé. Ce n’est pas le type de compétition le plus connu dans le hip-hop. Pourrais-tu nous en parler un peu ?

Le principe de base d’une beatbattle, le nom que l’on donne à ce genre de compétition, c’est 2 adversaires qui s’affrontent. Un des adversaires va jouer un beat puis l’autre va jouer un autre beat. Ensuite soit un juge ou la foule va décider lequel des deux beats était le mieux. Dans l’idée c’est le même principe qu’une battle de DJs ou de danse.

C’est une expérience super cool, et c’est vachement pratique pour se faire un réseau. Je la recommanderais seulement une fois que tu as déjà une bonne habitude de jouer ta musique à d’autres personnes.

En 2012, tu as déclaré dans une interview « je n’écoute plus de hip-hop désormais, car plus personne ne dit de choses vraiment intelligentes ». Trois ans après tu penses toujours la même chose ?

La musique est un langage en elle-même. Et arrivé un certain point, tu es influencé par tellement de choses différentes. Personnellement, j’écoute tous les types de musiques. Et le hip-hop n’a aujourd’hui plus la même résonance pour moi qu’il ne l’avait quand j’avais 25 ans. Donc je préfère prendre comme influences différentes choses dans les autres types de musiques et essayer de les retranscrire dans ma propre musique.

Le morceau que tu as produit pour The Black Opera, « Beginning of The End », semble fait sur mesure pour leur univers et la voix de Georgia Anne Muldrow. L’as-tu produit avec cet objectif en tête ?

Pour cette chanson en particulier, ils sont venus me voir avec le concept d’utiliser des voix d’opéras. Donc j’ai cherché à aller dans ce sens et leur donner ce que je pensais qu’ils voulaient. A ce moment la, je ne savais même pas que Georgia Anne Muldrow serait sur le titre. Mais elle est dessus au final, et ça a bien marché.

The Black Opera – « Beginning of the End » feat. Georgia Anne Muldrow (Prod. Tall Black Guy)

Le succès du kickstarter de De La Soul pour leur nouvel album, le second opus de « Petestrumentals » à paraître sur Mello Music Group. Il semble que les légendes du rap soient prêtes pour leur come back. Penses-tu qu’ils puissent être encore d’actualité aujourd’hui ?

Tout d’abord je suis un fan des deux ! De La Soul a été constant pendant des années. Je les suis depuis que j’ai environ 11 ans et ils ont été constants depuis tout ce temps, à savoir a peu près 25 ans. C’est la même chose avec Pete Rock. Pete Rock a été une influence pour ma propre musique.
Bien sur, je pense qu’ils peuvent encore affecter leur fan-base et avoir le même effet qu’ils ont eu sur moi. “Sky is the limit”

Le hip-hop n’a pas d’âge. Si tu es capable de comprendre la musique du passé et l’influence qu’elle a sur ta musique. De La Soul and Pete Rock, ils tuent tout encore et je les suis encore de très prês aujourd’hui pour l’influence qu’ils peuvent avoir sur ma propre musique.

Comme beaucoup d’autres artistes (Black Milk, Knxwledge) tu es parti de Detroit. Tu déclarais récemment qu’hormis ta famille, rien à Detroit ne te manquait. Alors que la récession continue à toucher la ville, penses tu qu’une scène hip-hop et même musicale continuera à exister dans les prochaines années ?

Je pense oui. La situation va bien finir par s’améliorer à un moment donné. Il y a un héritage musical extrêmement important à Detroit : Motown, Michael Jackson, Stevie Wonder), le funk avec Georges Clinton and Parliament. Il y a encore beaucoup de soul, beaucoup de funk.

Pour finir sur une note moins musicale : tu as fait beaucoup de basket plus jeune et il me semble que tu es encore un grand amateur de basket aujourd’hui. Quel est ton favori pour le titre NBA cette année (NLDR : il s’agit en réalité de l’année 2015) ?

Haaa…. (soupirs). Ça c’est dur. C’est un peu à pile ou face, et je ne peux pas vraiment dire qui va gagner cette année parce que il y a vraiment beaucoup de bonnes équipes. Il y a des équipes avec de l’expérience, d’autres qui sont sur une bonne dynamique. Mais, mes favoris seraient probablement les Spurs, une nouvelle fois. A cause de leur expérience. Ils sont ensemble depuis quelque chose comme 10-12 ans.

Cleveland aussi sont bons par exemple, mais ils ont seulement LeBron. LeBron est le seul à être déjà allé en Playoffs. Donc je pense qu’au vu de leur expérience, leur nombre de vétérans, et leur habitude en tant qu’équipe, je vais dire les Spurs, encore !

Retrouvrez ci-dessous l’interview vidéo de Tall Black Guy, réalisé en partenariat avec le Dooinit Festival en avril dernier.

Remerciements : Charles (Dooinit), Julien (Cadrage) et Babacar (Montage)