Interview avec Arz, la relève britannique

Arz interview

Interview avec Arz, la relève britannique

Le jeune rappeur britannique Arz sera en concert à la Boule Noire à Paris le 12 avril. On profite de l’occasion pour lui poser quelques questions sur son jeune parcours, ses inspirations et son avis sur la scène rap français.

Tu as grandi à Highbury & Islington, un quartier avec une riche culture musicale. Quand as-tu réalisé que le rap était plus qu’une simple passion pour toi, et comment as-tu commencé ta carrière ?

J’ai commencé en rappant avec mes potes au collège, juste pour le fun. Puis, j’ai commencé à poster des vidéos de freestyle sur les réseaux, et les gens ont commencé à me remarquer. Mon premier vrai pas a été de sortir un morceau sur Mixtape Madness à 14 ans. Un an et demi plus tard, j’ai sorti mon premier EP, Love Letters. Après ça, tout s’est enchaîné.

Beaucoup de gens, nous y compris, t’ont découvert en 2021 avec « Alone With You ». Peux-tu nous raconter comment ce morceau est né ?

J’ai trouvé l’instru en scrollant sur la chaîne YouTube de Plutobrazy. Dès que je l’ai entendue, j’ai su que je voulais poser dessus. J’ai écrit ce morceau comme un hommage à ma copine de l’époque. Comme à mes débuts, j’ai enregistré un freestyle dans ma voiture et il est devenu viral. Après ça, j’ai pris le temps de l’enregistrer correctement et j’ai demandé à mon vidéaste Chance de tourner le clip. Je ne m’attendais pas à ce que ça prenne une telle ampleur, mais je savais que la vulnérabilité et l’émotion brute touchaient toujours les gens.

Tu as samplé Billie Eilish à plusieurs reprises, notamment sur Alone With You. Comment choisis-tu les sons qui t’inspirent ?

J’écoute Billie Eilish depuis que j’ai 11 ou 12 ans et que je l’ai découverte sur Vine. J’ai toujours été attiré par certains types d’artistes, surtout les chanteurs et chanteuses qui transmettent des émotions fortes. Pour choisir mes sons, je ne me fixe pas de règles précises, je fonctionne au ressenti. Si un sample ou une instru ne me donne pas une vibe instantanée, ce sera plus compliqué d’écrire dessus. Mon oreille est assez exigeante, donc parfois, trouver le bon son prend du temps.

 

Tes influences vont du R&B slow jam, à la Soul en passant par le rock et la trap. Récemment, des morceaux comme « Age Like Wine«  et « Long Time No See » semblent plus influencés par le jazz. Comment décrirais-tu ton son ?

Je pense que je vais toujours expérimenter en termes de production. Il n’y aura peut-être pas un son unique qui me définit, mais en termes d’écriture, mes morceaux tourneront toujours autour des émotions et des relations. J’écoute de tout, donc inconsciemment, j’intègre ces influences dans ma musique. Un mois, je peux créer un morceau avec une touche jazz, et le mois suivant, je peux poser sur un beat trap ou grime. Tout dépend de mon état d’esprit à ce moment-là.

La scène rap britannique est en plein essor, avec une vraie diversité et profondeur musicale. Que dirais-tu à un auditeur français qui ne connaît rien au rap UK pour le convaincre de s’y intéresser ? Quels artistes lui recommanderais-tu ?

Je lui dirais de ne pas s’arrêter aux tendances du moment et de vraiment plonger dans la culture. Il y a énormément d’artistes qui débutent et qui apportent une fraîcheur incroyable à la scène. Je pense que cette énergie brute rend le rap UK unique. Je recommanderais d’aller écouter Ramonie, Yaemulli, Juveniall, 23az, Sunz, Figs0 et Jbxnu. Ce sont quelques-uns des artistes qui font du bruit en ce moment à Londres.

Est-ce que tu écoutes du rap français ? Te verrais-tu collaborer avec des artistes français ou d’autres pays ?

Oui, clairement, je me vois bosser avec des artistes français. Je ne veux pas me limiter aux collaborations UK. J’adore voyager, et il n’y a rien de mieux que de faire de la musique en découvrant de nouveaux endroits. Je n’écoute pas encore beaucoup de rap français, mais je m’inspire énormément de l’esthétique des clips et du style vestimentaire en France.

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Tu es encore au début de ta carrière, mais ton parcours est déjà impressionnant. Qu’est-ce qui t’enthousiasme le plus dans la musique en ce moment ? Et à l’inverse, quels sont les défis que tu rencontres ?

Ce que je préfère, c’est être en studio. Même après toutes ces années, j’ai toujours l’impression de progresser. J’apprends constamment de nouvelles choses, et ça me motive. Par contre, le plus compliqué pour moi, c’est toute la partie promo et marketing. C’est chronophage et parfois stressant.

Ton dernier album est sorti en 2023 et l’année dernière, tu nous as offert plusieurs très bons morceaux. Que peut-on attendre de toi en 2025 ?

Cette année, je me concentre sur les projets. Je veux que 2025 soit l’année où je sortirai le plus d’EPs et de tapes. Je veux aussi être plus présent sur scène. En ce moment, je bosse sur une grosse mixtape collaborative que j’espère sortir cet hiver ou début 2026, et je suis vraiment impatient de la partager!

Retrouvez Arz en concert à la Boule Noire le samedi 12 avril!