A quelques jours de son concert événement au Batofar le 7 avril prochain, Aaron Cohen nous a accordé une interview dans laquelle nous sommes revenus avec lui sur son amour pour la France, ses collaborations avec des producteurs français ainsi que l’évolution de sa musique. Rencontre avec un acharné de travail qui ne vit que pour sa musique. En bonus, tentez de gagner vos place pour son concert parisien en fin d’article.
The BackPackerz : Tu es de retour sur Paris , c’est ton plus long séjour en France à ce jour. Pourquoi avoir voulu passer autant de temps en France ?
Aaron Cohen : Il y a deux raisons. La première est une question de praticité. Nous avons plusieurs séries de concerts en Europe entre fin mars et mi avril avec notamment mon concert à Paris le 7 avril prochain. Donc avant tout cela, c’était plus cool pour moi de rester en France durant toute cette période. Ensuite, j’ai clairement une fanbase en France et sur Paris, et c’est très dur pour moi d’interagir avec eux de l’autres coté de l’atlantique donc c’est cool d’être ici, de bosser avec de grands producteurs français, faire des interviews pour de super blogs et radios hip-hop. C’est important pour moi de rencontrer tout le monde les jours de concerts, de faire de super photos, de participer à des soirées canons, donc tout ça prend du temps et je suis donc super content de pouvoir passer du temps en France pour faire les choses à fond.
Parle nous de ce rapport si particulier que tu as avec la France ?
C’est clair que ma connexion avec le public français est très forte. Je ne pourrais pas dire exactement pourquoi ma musique est autant appréciée ici. Je pense que ce que je fais répond bien aux attentes du public français, ce coté underground, un peu dur et violent mais cool à la fois, sans être mainstream ni pop. Et je pense que les auditeurs arrivent à bien capter cette authenticité et je suis extrêmement reconnaissant pour cela.
Quelle est la plus grosse différence entre ton public aux USA et en France ?
Je ne sais pas… ce sont deux pays, deux cultures, en plus un pays comme les USA est très grand donc c’est très dur de faire une généralisation d’un pays comme celui-là… Je dirais que Paris est un peu la même audience que New York là où Cleveland serait peut-être un peu plus comme Angers (rire). C’est très dur de répondre, mais c’est vrai qu’un public étranger est toujours plus excité par un artiste qui traverse l’atlantique pour faire son concert. Je pense que d’être étranger te donne une certaine aura.
En terme de style de vie, qu’est-ce qui te plaît ici ?
Beaucoup de choses ! J’adore le café ici. J’adore la gastronomie française également. J’ai pu déguster vos escargots, steaks tartares, foie gras mais aussi beaucoup de kebabs (rires).. Les femmes aussi sont très belles et ont quelque chose de spécial. La scène musicale aussi y est très riche, j’ai pu assister à beaucoup de concerts et spectacles. Les gens sont plus cool, se posent pour manger, écouter de la musique, boire un verre et fumer. Vous êtes plus dans une culture de loisir ici et c’est un grand plaisir de pouvoir en profiter pendant quelques temps car de mon côté je ne fais que bosser sur ma musique donc là je souffle vraiment.
Tu passes pas mal de temps en ce moment avec des producteurs français ? En quoi leur travail t’attire ?
Je ne sais pas si je peux vraiment faire de distinction entre les producteurs américains et français. Chaque producteur, chaque beat est pour moi un oeuvre artistique à part entière. Je reçois de bons beats de producteurs américains, français, canadiens, japonais… Peut-être que les influences françaises sont un peu plus electro. C’est du rap avant tout!
Quels sont ces producteurs avec qui tu es en train de travailler?
Il y a avant tout DJ Elite (DJ, producteur de Nekfeu et du S-Crew, directeur du studio Blackbirds, ndlr), j’ai deux sons qui vont sortir sur son projet. Je passe beaucoup de temps en studio avec lui en ce moment, il y a un très bonne connexion entre nous. Il y a aussi les beatmakers French Taylor ou encore Rob White, le producteur de MHD.
Tu as dévoilé pas mal de titres comme « Cake Up » ou « D.E.N.Y. » et la plus récemment « Queen$ ». Peux-tu nous parler de ce dernier ?
C’est un de mes sons préférés. Je le trouve réel et unique. J’aime 50 Cent et j’adore ses refrains qui apportaient des moment si mélodiques à ses morceaux et qui faisaient que sa musique étaient si particulière. Certains de ses morceaux sont restés bloqués dans ma tête depuis 2001 et l’album Get Rich Or Die Tryin’. J’ai reçu ce beat co-produit par Kamal et Calev et j’ai adoré directement en étant tout de suite inspiré sur la mélodie. 50 Cent venant du Queens également, moi y vivant depuis plus de 10 ans, c’est donc arrivé ainsi de manière assez naturelle. Le gangsta rap fait partie de mes plus grosses influences par exemple du Southside Jamaica Queens alors que moi-même venant de Seattle je n’ai pas du tout eu cette même relation à la rue, mais pour autant cette musique a eu un impact très fort sur ma vie. Donc je peux citer un mec comme 50 Cent en prononçant toutes ses phases de gangsta comme « shooter des gens tout en conduisant ma caisse » tout en précisant juste après que cette situation a lieu avant tout dans le lecteur de disque. Je n’aime pas essayer de m’évaluer mais je pense qu’avec ce type d’exercice d’écriture j’ai passé un vrai palier.
Quels sont tes projets à venir ? Une autre EP ou un premier album ?
J’ai deux EPs qui arrivent. Le premier que j’ai réalisé avec Brakebill et le second avec Kamal. J’essaye de préparer mon public à mon premier album. Je ne veux pas juste arriver un jour et dire « voilà, c’est mon premier album ». Je veux que le concept mature entre mon public et moi, qu’il comprenne ce dont je suis capable avant sa sortie etc. Je fais de la musique toute la journée et ce, tous les jours. J’ai énormément de sons enregistrés, je souhaite vraiment garder le meilleur pour le sortir.
Comment juges-tu l’évolution de ta musique ?
Je travaille avec des sons vraiment différents à chaque fois. Voilà pourquoi Kanye West est mon artiste préféré. Il y a plein de rappeurs qui suivent des modes et des tendances. Kanye a crée son propre univers, quand il pense à quelque chose il le met en pratique immédiatement et va au bout du process créatif. C’est la manière dont je traite mes projets et ma musique. Bien sûr je n’ai pas son succès mais j’aime son approche et j’essaye de travailler ainsi. La preuve c’est que mes fans et les journalistes voient cette évolution et c’est cool !
Off The Ground fut un EP très sombre, très dépressif. Les deux derniers sons étaient pour le coup beaucoup plus solaires…
(Il me coupe) Oui les filles adorent ces deux sons !
On imagine donc que tu as voulu ouvrir ton futur projet sur des sonorités différentes…
Oui Off The Ground est une histoire racontée qui commence avec « Burn », un titre qui parle des maux qui me consument et dans lequel j’essaye d’explorer ce qu’il se passe « dans l’haut-delà ». C’est vrai que cet EP, ce sont 5 sons de problèmes. Et ces deux derniers sons en effet font le break, avec Mecca, qui est une femme que j’apprécie, qui n’est pas vraiment dans la musique mais à qui j’ai proposé d’être dans ces deux sons et ça a bien pris.
Parle nous de ta relation si forte avec Kamal…
Nous avons développé une relation très proche suite à une séparation sentimentale que j’ai vécu avec une femme avec qui j’ai été pendant 5 ans. Kamal est un producteur, je suis un rappeur, nous sommes dans le même crew (ICK pour Inner City Kids, ndlr), et l’un comme l’autre nous nous sentons coupables dès que nous faisons quelque chose d’autre que bosser sur notre musique. On s’est donc bien trouvé et plutôt que de regarder la télé, nous passons notre temps tous les deux à bosser sur notre musique. En fait ça va très loin puisque nous vivons même tous les deux dans notre studio de musique.
On imagine que sur ton futur LP, Kamal sera bien représenté sur les prods ?
Je n’imagine pas ne pas bosser avec Kamal. Mais pour l’instant encore une fois, je n’ai pas vraiment commencé à bosser sur mon album. J’ai trop d’idées de projets à coté pour être encore focalisé sur l’album. Mais ça va venir.
Depuis peu tu bosses aussi pas mal avec Brakebill, qui t’a apporté des beats très sombres sur lesquels tu poses d’une manière assez violente…
Je ne dirais pas violent. Agressif sans doute (rire). Des instrus différentes appellent différents aspects de ma personnalité et c’est vrai que les instrus de Brakebill sont très énervées et je pense que j’ai pas mal d’animosité en moi. Je ne pense que c’est mon état d’esprit par défaut, je pense que ma musique est plutôt relax et cool mais si tu me vois sur scène c’est une autre histoire, je suis toujours très énervé. C’est naturel, ce n’est pas travaillé, comme j’ai vraiment l’esprit de compétition je donne vraiment tout sur scène. Avant les gens venaient à mon concert et disait « whoah tu es beaucoup plus énervé sur scène que dans tes sons » et depuis que des sons comme « D.E.N.Y. » sont sortis, les gens y retrouvent l’énergie de mes concerts. C’était donc un peu la pièce manquante dans les ambiances de mes différents sons et je suis content d’avoir pu sortir ces sons avec Brakebill.
Es-tu critique envers ton travail quand tu écoutes ce que tu as sorti jusqu’à présent ?
Je suis super critique envers mon travail en effet. Quand j’ai commencé à rapper, mon objectif était de devenir mon rappeur favori. Je n’y suis pas encore arrivée à ce jour voilà pourquoi je rappe toujours et que j’y travaille toujours. J’essaye vraiment de passer des paliers et je pense que le morceau « Queen$ » est l’un de ces sons qui me font passer un palier.
Aaron Cohen explique les lyrics de « D.E.N.Y »
Beaucoup de rappeurs déclarent ne pas écouter d’autres rappeurs. Est-ce ton cas ?
Les rappeurs disent ça car ils disent des conneries! Ils disent qu’ils n’écoutent pas car justement ils écoutent et réalisent à quel point leur style, leur flow sont pompés sur d’autres artistes. J’écoute une tonne de musique et ça ne me pose pas de problème car je suis une personne créative et je n’approche jamais un artiste en me demandant comment je peux lui ressembler musicalement ou autre.
Tu t’apprêtes à terminer ta tournée européenne au Batofar le 7 avril prochain . Que vas-tu offrir à ton public lors de ce show ?
Je veux juste que le public quitte mon concert en se disant « Put**n, qu’est-ce qu’il vient de se passer ? ». Je veux qu’ils ressentent ce que je ressens sur scène, une poussée d’adrénaline non stop pendant tout le show. Je veux vraiment leur offrir une belle expérience et autant d’émotions que j’en ressens sur scène, et je vais tout faire pour.
The BackPackerz étant un très proche partenaire de cet événement, nous vous proposons de tenter votre chance pour gagner quelques places pour le concert de vendredi 7 avril.
Pour participer, rien de plus simple :
Le tirage au sort aura lieu demain (7 avril), et les gagnants seront prévenus par e-mail.
Infos et réservations : Event Facebook.
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