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Le 6 juillet dernier, celui qui restera comme l’un des plus grands compositeurs de musique de films nous a quitté, à l’âge de 91 ans. Compositeur, arrangeur et chef d’orchestre, l’italien Ennio Morricone aura marqué de son empreinte de nombreuses bandes originales de films et donner une véritable identité sonore aux western spaghetti. Pendant plus de 70 ans, il se sera consacré entièrement à la musique, laissant derrière lui un catalogue immense et des récompenses en tout genre.

Pour les fans de Hip-Hop, on retrouve des bouts de ses œuvres ici et là dans des morceaux souvent marquants qui ont eu la bonne idée de s’appuyer sur le génie musical sans limite de Morricone. En guise d’hommage, nous vous proposons de découvrir ou redécouvrir 10 morceaux qui sont allés chercher leur inspiration dans les œuvres du maitre.

« La Reisa Dei Conti »

Sad Hill, c’est le cimetière de la scène final du film Le Bon, la Brute et le Truand dont la musique est composé par Ennio Morricone. Mais c’est dans la BO de Et pour quelques dollars de plus… que Kheops va piocher cette boucle menaçante et entêtante. Tellement efficace qu’il faudra juste ajouter une programmation de batterie pour finaliser la toile. Un balancement à s’en décrocher la tête pour ce western sonore où AKH s’en prend à la figure du cow-boy blanc hollywoodien.

« Il Grande Silenzio »

Quand Rocca sort son premier album en 1997, le rap français est selon lui, déjà menacé par la récupération, la parodie, la marchandisation à outrance, le manque d’unité et les concerts qui finissent mal. Pour lui, il s’agit bien ici d’affirmer son style unique et sa position d’incorruptible. Il va porter ce message vindicatif sur une production du beatmaker Jelahee qui va broder une boucle tirée de la musique du western enneigé Le Grand Silence. Pour créer un contraste, il utilise un filtre, ainsi l’instrumentale sur les parties couplets se fait plu épurée, tandis qu’au moment du refrain, les cordes et le vibraphone sont beaucoup plus perceptibles.

« Carlotta »

Co-production entre l’homme derrière l’instru de « Laisse Pas Traîner Ton Fils » (Sulee B Wax) et le rappeur du groupe Assassin (Rockin’ Squat), la paire va compléter ce sample sublime d’un breakbeat musclé. Ajouter à cela quelques sons de cordes en plus pour créer une ambiance solennelle, couplée à une certaine gravité qui viennent souligner l’égo-trip engagé de ce morceau.

« Uccellacci e uccellini – titoli di testa »

L’échantillon de violon très court au début de ce thème – même pas deux mesures – apporte le tranchant nécessaire à la production d’Erick Sermon. Dans ce titre, les différents intervenants (PMD, Sermon, Redman, Method Man et Lady Luck) renvoient la concurrence dans les cordes s’inspirant librement du morceau « The Symphony » du Juice Crew. La moitié d’EPMD s’éloigne pour l’occasion des samples de funk qui ont longtemps fait partie de sa signature sonore pour aller piocher également dans le « Requiem pour un con » de Serge Gainsbourg.

« Sporco Ma Distinto »

Cette musique de saloon digne des grands westerns de Sergio Leone est pourtant celle d’un film d’aventure avec Lino Ventura. Si ces notes de piano sombres et écrasées vont créer l’épaisseur du morceau, la façon dont le sample de corde est légèrement accéléré et découpé va rajouter la dose de groove nécessaire à l’ensemble. Autant d’assises que de rebonds crée par DJ Premier pour un Jay-Z virtuose.

« Le Marginal »

Alchemist a le sens de la boucle et cela ne date pas d’hier. Ces violons dramatiques et guerriers qu’il a pioché dans le thème d’ouverture du film Le Marginal vont apporter une force de propulsion non négligeable à ce beat. Au micro, un casting composé d’Agallah, Channel Live, Craig G et R.A. The Rugged Man pour un extrait de la compilation D&D Project II du mythique studio d’enregistrement D&D.

« La Lucertola »

L’univers musical de Jurassic 5 est plutôt connu pour ses ambiances funky et ses techniques de rap qui rappellent celle des Jungle Brothers et autres groupes apparus dans les années 80. Ceci étant, leur deuxième album Power in Numbers propose des approches plus contrastées et plus sombres. Le meilleur exemple, ce « Remember His Name » produit par DJ Nu-Mark construit à partir d’un extrait du thriller italien Le Venin de La Peur. Une matière première idéale pour créer le décor dans lequel les rappeurs de J5 vont livrer leur storytelling chorale et funeste où la mort devient une métaphore.

« I Comme Icare »

Le thème de fin de I Comme Icare (enquête paranoïaque typique du cinéma des années 70) sonne comme une marche funèbre sous tension avec ses arrangements de cordes dramatiques et ce son de clavecin particulièrement inquiétant. Encore du pain béni pour Alchemist qui va savoir utiliser ces différents éléments au mieux. Un tapis rouge sonore pour le chef Raekwon et ses crapuleries imagées dont il a le secret.

« Cosa Avete Fatto a Solange ? »

DJ Premier est probablement le meilleur producteur qui soit quand il s’agit de retravailler un sample. Il attrape ici un court extrait musical du film Mais… qu’avez vous fait à Solange ? en alternant violon et piano (avec également une clarinette à peine perceptible) pour créer une ambiance douce amer qui scie parfaitement au flow dense de Joey Bada$$.

« Doricamente »

Si l’équipe de Griselda a pour habitude de privilégier des instrumentaux plutôt sombres pour raconter leurs trips d’égo ostentatoire et autres récits criminels très détaillés, ici, le beatmaker Big Ghost s’appuie plutôt sur des chœurs oniriques à contre-pied de la gouaille hargneuse des gangsters repentis de Buffalo représentée sur ce titre par Conway et Westside Gunn.

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