Ce soir, Grems fait salle comble à Paris, 3e arrondissement. Pas dans une salle de concert, mais dans l’Espace Oppidum, qu’il investit avec une nouvelle exposition solo. Créer les oeuvres pour « Johnny Clegg » l’a occupé ces dix dernières semaines, aux prises avec un nouveau concept, dont il sort définitivement victorieux.
Ceux qui suivent la discographie de Grems ne seront pas surpris qu’un concept structure l’exposition « Johnny Clegg » : d’ailleurs, le titre aurait dû être porté par un EP jamais sorti. « Je suis un peu un Zoulou Blanc, picturalement et musicalement parlant », explique Grems en référence au surnom du musicien sud-africain auquel il emprunte le nom. « Je me renseigne toujours sur les éléments ancestraux de tous les pays, de toutes les cultures, et je suis allé en Afrique du Sud où la tribu des Ndébélés et les femmes qui faisaient ces motifs m’ont inspiré. J’ai cette attirance pour les choses qui sont primitives, ancestrales et naïves, simples. »
Ce soir, Grems fait salle comble à Paris, 3e arrondissement. Pas dans une salle de concert, mais dans l'Espace Oppidum, qu'il investit avec une nouvelle exposition solo. Créer les oeuvres pour « Johnny Clegg » l’a occupé ces dix dernières semaines, aux prises avec un nouveau concept, dont il sort définitivement victorieux.
Ceux qui suivent la discographie de Grems ne seront pas surpris qu’un concept structure l’exposition « Johnny Clegg » : d’ailleurs, le titre aurait dû être porté par un EP jamais sorti. « Je suis un peu un Zoulou Blanc, picturalement et musicalement parlant », explique Grems en référence au surnom du musicien sud-africain auquel il emprunte le nom. « Je me renseigne toujours sur les éléments ancestraux de tous les pays, de toutes les cultures, et je suis allé en Afrique du Sud où la tribu des Ndébélés et les femmes qui faisaient ces motifs m’ont inspiré. J'ai cette attirance pour les choses qui sont primitives, ancestrales et naïves, simples. »
[caption id="" align="aligncenter" width="737"] Peinture Ndébélé, Mpumalanga, Afrique du Sud (South African Tourism, CC BY 2.0)[/caption]Le précepte du concept
On connaît le travail de graphiste de Grems dès que l’on approche ses albums, dont il dessine les pochettes. Ou avec la campagne Imagin’R de la RATP (comme Futura 2000 !) qu’il était difficile de manquer dans les métros de la capitale en 2007. Couleurs vives, personnage cartoonesques, lettrages très visibles ou au contraire dessinés avec une fresque (TT Crew represent), formes géométriques et symétrie : son influence sur le graphisme actuel est indéniable. Motivé par ses inspirations primitives, « Johnny Clegg » amène Grems à s’éloigner encore des lettrages pour pour une exposition partagée entre des constructions abstraites (la série Johnny I, II, III) et des tableaux, plus figuratifs, qui racontent une histoire rien qu’avec des couleurs et des traits (Le château d’Apple, Pirate, Chat On…). [caption id="" align="aligncenter" width="737"] Le chateau d'Apple (détail), 2015, Grems[/caption] « Johnny Clegg » transporte le street art : même si un mur n’y a pas échappé, Grems dessine et peint ses toiles sur une bien plus large variété de matières, toiles, papier Ingres et vitre. Pour explorer un peu plus son concept, il est allé jusqu’à collaborer avec la Faïencerie Saint-Georges et la Manufacture de Bourgogne pour créer un vase et un tapis, qui sont aussi « deux médiums ancestraux ». « J'ai toujours rêvé de faire des tapis, sans avoir les moyens ou le temps de le faire, et je me suis dit que pour l'expo, je ne pouvais pas refuser de me faire plaisir. J’ai créé le design et deux personnes ont travaillé dessus, j’ai appris en le faisant. L'art, pour moi, il a des règles, avec des médiums, et des gens qui les maîtrisent. Et parfois il faut partager les savoirs pour arriver à un certain résultat qui te plaît. » Le résultat plaira à d’autres, nombreux : la seule précision des dessins et de la symétrie suffit à impressionner, et l’exposition s’avère carrément chaleureuse. [caption id="" align="aligncenter" width="737"] Vase, 2015, Grems x Faïencerie Saint-Georges[/caption] Exposition maximale
« Grems avait décidé de faire une grosse expo pour présenter son travail de peintre », explique Fred, responsable avec ses fils Zacharie et Florian de l’Espace Oppidum, où ils accueillent régulièrement des artistes hip hop. « Je connaissais son boulot, mais ce travail est très novateur et il va très loin, jusqu'à faire des tissus, des tapis, de la céramique... Et je pense qu'il ne va pas s'arrêter là, parce que c'est un artiste qui aime aller dans plein de directions. » Il sera d’ailleurs possible de porter fièrement un design de Grems, avec des vêtements de sa nouvelle marque Caaps, après Usle il y a quelques années. L’un des t-shirts reprend un alphabet que Grems avait créé pour l’exposition Analphabète, à la Galerie Association d’Idées de Marseille. Au-delà du lettrage... Pour un rappeur en studio ou en tournée doublé d’un graphiste avec ses clients, monter une expo pareille n’a rien d’évident : « Tout le monde me demandait de faire des toiles, j'aimais bien mais avec ma carrière de graphisme qui fonctionnait plutôt bien, je me concentrais là-dessus. Mais à un moment, il faut y aller, ou tu restes toute ta vie en second plan et tu te limites à ça. Il y a des cycles et il faut savoir les passer, ou avoir envie de les passer, et c'est toi qui te mets ta propre limite. » Après s’être aménagé deux mois et demi pour travailler à l’exposition, Grems a préféré l’Espace Oppidum à une galerie, dont le 3e est truffé. « En général, les galeristes de Paname qui font un peu les street artistes et tout, il te font simplement payer un loyer sans apporter grand-chose. Le vrai travail d'un galeriste, à la base, c'est d'aller voir l'artiste, de lui dire : “Tu veux faire quoi ? Je paye tout ce qu'il faut faire.” Dans ces conditions, au moins, l'oeuvre peut lui appartenir à 50 % », détaille Grems avec la même effronterie que dans certains de ses raps. « On n’est pas là pour payer des loyers. »
https://www.youtube.com/watch?v=ZMt8AS732DYGrems voulait une véritable exposition, avec des oeuvres réalisées par des artisans. En plus de cette exigence qu’il s’applique à lui-même, Grems ne perd pas un certain sens de la dérision, de ceux qui rapprochent les gens. « Je garde aussi mon côté graffeur même si je suis un street artiste assumé, et le côté graffeur, c'est tu fais ton truc, des gens voient de la couleur, de l'énergie et basta, c'est aussi gratuit que ça. » Comme l’exposition, entrée libre tous les jours de 11h à 18h30.
Cover photo : Kiblind
Peinture Ndébélé, Mpumalanga, Afrique du Sud (South African Tourism, CC BY 2.0)
Le précepte du concept
On connaît le travail de graphiste de Grems dès que l’on approche ses albums, dont il dessine les pochettes. Ou avec la campagne Imagin’R de la RATP (comme Futura 2000 !) qu’il était difficile de manquer dans les métros de la capitale en 2007. Couleurs vives, personnage cartoonesques, lettrages très visibles ou au contraire dessinés avec une fresque (TT Crew represent), formes géométriques et symétrie : son influence sur le graphisme actuel est indéniable. Motivé par ses inspirations primitives, « Johnny Clegg » amène Grems à s’éloigner encore des lettrages pour pour une exposition partagée entre des constructions abstraites (la série Johnny I, II, III) et des tableaux, plus figuratifs, qui racontent une histoire rien qu’avec des couleurs et des traits (Le château d’Apple, Pirate, Chat On…).
Ce soir, Grems fait salle comble à Paris, 3e arrondissement. Pas dans une salle de concert, mais dans l'Espace Oppidum, qu'il investit avec une nouvelle exposition solo. Créer les oeuvres pour « Johnny Clegg » l’a occupé ces dix dernières semaines, aux prises avec un nouveau concept, dont il sort définitivement victorieux.
Ceux qui suivent la discographie de Grems ne seront pas surpris qu’un concept structure l’exposition « Johnny Clegg » : d’ailleurs, le titre aurait dû être porté par un EP jamais sorti. « Je suis un peu un Zoulou Blanc, picturalement et musicalement parlant », explique Grems en référence au surnom du musicien sud-africain auquel il emprunte le nom. « Je me renseigne toujours sur les éléments ancestraux de tous les pays, de toutes les cultures, et je suis allé en Afrique du Sud où la tribu des Ndébélés et les femmes qui faisaient ces motifs m’ont inspiré. J'ai cette attirance pour les choses qui sont primitives, ancestrales et naïves, simples. »
[caption id="" align="aligncenter" width="737"] Peinture Ndébélé, Mpumalanga, Afrique du Sud (South African Tourism, CC BY 2.0)[/caption]Le précepte du concept
On connaît le travail de graphiste de Grems dès que l’on approche ses albums, dont il dessine les pochettes. Ou avec la campagne Imagin’R de la RATP (comme Futura 2000 !) qu’il était difficile de manquer dans les métros de la capitale en 2007. Couleurs vives, personnage cartoonesques, lettrages très visibles ou au contraire dessinés avec une fresque (TT Crew represent), formes géométriques et symétrie : son influence sur le graphisme actuel est indéniable. Motivé par ses inspirations primitives, « Johnny Clegg » amène Grems à s’éloigner encore des lettrages pour pour une exposition partagée entre des constructions abstraites (la série Johnny I, II, III) et des tableaux, plus figuratifs, qui racontent une histoire rien qu’avec des couleurs et des traits (Le château d’Apple, Pirate, Chat On…). [caption id="" align="aligncenter" width="737"] Le chateau d'Apple (détail), 2015, Grems[/caption] « Johnny Clegg » transporte le street art : même si un mur n’y a pas échappé, Grems dessine et peint ses toiles sur une bien plus large variété de matières, toiles, papier Ingres et vitre. Pour explorer un peu plus son concept, il est allé jusqu’à collaborer avec la Faïencerie Saint-Georges et la Manufacture de Bourgogne pour créer un vase et un tapis, qui sont aussi « deux médiums ancestraux ». « J'ai toujours rêvé de faire des tapis, sans avoir les moyens ou le temps de le faire, et je me suis dit que pour l'expo, je ne pouvais pas refuser de me faire plaisir. J’ai créé le design et deux personnes ont travaillé dessus, j’ai appris en le faisant. L'art, pour moi, il a des règles, avec des médiums, et des gens qui les maîtrisent. Et parfois il faut partager les savoirs pour arriver à un certain résultat qui te plaît. » Le résultat plaira à d’autres, nombreux : la seule précision des dessins et de la symétrie suffit à impressionner, et l’exposition s’avère carrément chaleureuse. [caption id="" align="aligncenter" width="737"] Vase, 2015, Grems x Faïencerie Saint-Georges[/caption] Exposition maximale
« Grems avait décidé de faire une grosse expo pour présenter son travail de peintre », explique Fred, responsable avec ses fils Zacharie et Florian de l’Espace Oppidum, où ils accueillent régulièrement des artistes hip hop. « Je connaissais son boulot, mais ce travail est très novateur et il va très loin, jusqu'à faire des tissus, des tapis, de la céramique... Et je pense qu'il ne va pas s'arrêter là, parce que c'est un artiste qui aime aller dans plein de directions. » Il sera d’ailleurs possible de porter fièrement un design de Grems, avec des vêtements de sa nouvelle marque Caaps, après Usle il y a quelques années. L’un des t-shirts reprend un alphabet que Grems avait créé pour l’exposition Analphabète, à la Galerie Association d’Idées de Marseille. Au-delà du lettrage... Pour un rappeur en studio ou en tournée doublé d’un graphiste avec ses clients, monter une expo pareille n’a rien d’évident : « Tout le monde me demandait de faire des toiles, j'aimais bien mais avec ma carrière de graphisme qui fonctionnait plutôt bien, je me concentrais là-dessus. Mais à un moment, il faut y aller, ou tu restes toute ta vie en second plan et tu te limites à ça. Il y a des cycles et il faut savoir les passer, ou avoir envie de les passer, et c'est toi qui te mets ta propre limite. » Après s’être aménagé deux mois et demi pour travailler à l’exposition, Grems a préféré l’Espace Oppidum à une galerie, dont le 3e est truffé. « En général, les galeristes de Paname qui font un peu les street artistes et tout, il te font simplement payer un loyer sans apporter grand-chose. Le vrai travail d'un galeriste, à la base, c'est d'aller voir l'artiste, de lui dire : “Tu veux faire quoi ? Je paye tout ce qu'il faut faire.” Dans ces conditions, au moins, l'oeuvre peut lui appartenir à 50 % », détaille Grems avec la même effronterie que dans certains de ses raps. « On n’est pas là pour payer des loyers. »
https://www.youtube.com/watch?v=ZMt8AS732DYGrems voulait une véritable exposition, avec des oeuvres réalisées par des artisans. En plus de cette exigence qu’il s’applique à lui-même, Grems ne perd pas un certain sens de la dérision, de ceux qui rapprochent les gens. « Je garde aussi mon côté graffeur même si je suis un street artiste assumé, et le côté graffeur, c'est tu fais ton truc, des gens voient de la couleur, de l'énergie et basta, c'est aussi gratuit que ça. » Comme l’exposition, entrée libre tous les jours de 11h à 18h30.
Cover photo : Kiblind
Le chateau d’Apple (détail), 2015, Grems
« Johnny Clegg » transporte le street art : même si un mur n’y a pas échappé, Grems dessine et peint ses toiles sur une bien plus large variété de matières, toiles, papier Ingres et vitre. Pour explorer un peu plus son concept, il est allé jusqu’à collaborer avec la Faïencerie Saint-Georges et la Manufacture de Bourgogne pour créer un vase et un tapis, qui sont aussi « deux médiums ancestraux ». « J’ai toujours rêvé de faire des tapis, sans avoir les moyens ou le temps de le faire, et je me suis dit que pour l’expo, je ne pouvais pas refuser de me faire plaisir. J’ai créé le design et deux personnes ont travaillé dessus, j’ai appris en le faisant. L’art, pour moi, il a des règles, avec des médiums, et des gens qui les maîtrisent. Et parfois il faut partager les savoirs pour arriver à un certain résultat qui te plaît. » Le résultat plaira à d’autres, nombreux : la seule précision des dessins et de la symétrie suffit à impressionner, et l’exposition s’avère carrément chaleureuse.
Ce soir, Grems fait salle comble à Paris, 3e arrondissement. Pas dans une salle de concert, mais dans l'Espace Oppidum, qu'il investit avec une nouvelle exposition solo. Créer les oeuvres pour « Johnny Clegg » l’a occupé ces dix dernières semaines, aux prises avec un nouveau concept, dont il sort définitivement victorieux.
Ceux qui suivent la discographie de Grems ne seront pas surpris qu’un concept structure l’exposition « Johnny Clegg » : d’ailleurs, le titre aurait dû être porté par un EP jamais sorti. « Je suis un peu un Zoulou Blanc, picturalement et musicalement parlant », explique Grems en référence au surnom du musicien sud-africain auquel il emprunte le nom. « Je me renseigne toujours sur les éléments ancestraux de tous les pays, de toutes les cultures, et je suis allé en Afrique du Sud où la tribu des Ndébélés et les femmes qui faisaient ces motifs m’ont inspiré. J'ai cette attirance pour les choses qui sont primitives, ancestrales et naïves, simples. »
[caption id="" align="aligncenter" width="737"] Peinture Ndébélé, Mpumalanga, Afrique du Sud (South African Tourism, CC BY 2.0)[/caption]Le précepte du concept
On connaît le travail de graphiste de Grems dès que l’on approche ses albums, dont il dessine les pochettes. Ou avec la campagne Imagin’R de la RATP (comme Futura 2000 !) qu’il était difficile de manquer dans les métros de la capitale en 2007. Couleurs vives, personnage cartoonesques, lettrages très visibles ou au contraire dessinés avec une fresque (TT Crew represent), formes géométriques et symétrie : son influence sur le graphisme actuel est indéniable. Motivé par ses inspirations primitives, « Johnny Clegg » amène Grems à s’éloigner encore des lettrages pour pour une exposition partagée entre des constructions abstraites (la série Johnny I, II, III) et des tableaux, plus figuratifs, qui racontent une histoire rien qu’avec des couleurs et des traits (Le château d’Apple, Pirate, Chat On…). [caption id="" align="aligncenter" width="737"] Le chateau d'Apple (détail), 2015, Grems[/caption] « Johnny Clegg » transporte le street art : même si un mur n’y a pas échappé, Grems dessine et peint ses toiles sur une bien plus large variété de matières, toiles, papier Ingres et vitre. Pour explorer un peu plus son concept, il est allé jusqu’à collaborer avec la Faïencerie Saint-Georges et la Manufacture de Bourgogne pour créer un vase et un tapis, qui sont aussi « deux médiums ancestraux ». « J'ai toujours rêvé de faire des tapis, sans avoir les moyens ou le temps de le faire, et je me suis dit que pour l'expo, je ne pouvais pas refuser de me faire plaisir. J’ai créé le design et deux personnes ont travaillé dessus, j’ai appris en le faisant. L'art, pour moi, il a des règles, avec des médiums, et des gens qui les maîtrisent. Et parfois il faut partager les savoirs pour arriver à un certain résultat qui te plaît. » Le résultat plaira à d’autres, nombreux : la seule précision des dessins et de la symétrie suffit à impressionner, et l’exposition s’avère carrément chaleureuse. [caption id="" align="aligncenter" width="737"] Vase, 2015, Grems x Faïencerie Saint-Georges[/caption] Exposition maximale
« Grems avait décidé de faire une grosse expo pour présenter son travail de peintre », explique Fred, responsable avec ses fils Zacharie et Florian de l’Espace Oppidum, où ils accueillent régulièrement des artistes hip hop. « Je connaissais son boulot, mais ce travail est très novateur et il va très loin, jusqu'à faire des tissus, des tapis, de la céramique... Et je pense qu'il ne va pas s'arrêter là, parce que c'est un artiste qui aime aller dans plein de directions. » Il sera d’ailleurs possible de porter fièrement un design de Grems, avec des vêtements de sa nouvelle marque Caaps, après Usle il y a quelques années. L’un des t-shirts reprend un alphabet que Grems avait créé pour l’exposition Analphabète, à la Galerie Association d’Idées de Marseille. Au-delà du lettrage... Pour un rappeur en studio ou en tournée doublé d’un graphiste avec ses clients, monter une expo pareille n’a rien d’évident : « Tout le monde me demandait de faire des toiles, j'aimais bien mais avec ma carrière de graphisme qui fonctionnait plutôt bien, je me concentrais là-dessus. Mais à un moment, il faut y aller, ou tu restes toute ta vie en second plan et tu te limites à ça. Il y a des cycles et il faut savoir les passer, ou avoir envie de les passer, et c'est toi qui te mets ta propre limite. » Après s’être aménagé deux mois et demi pour travailler à l’exposition, Grems a préféré l’Espace Oppidum à une galerie, dont le 3e est truffé. « En général, les galeristes de Paname qui font un peu les street artistes et tout, il te font simplement payer un loyer sans apporter grand-chose. Le vrai travail d'un galeriste, à la base, c'est d'aller voir l'artiste, de lui dire : “Tu veux faire quoi ? Je paye tout ce qu'il faut faire.” Dans ces conditions, au moins, l'oeuvre peut lui appartenir à 50 % », détaille Grems avec la même effronterie que dans certains de ses raps. « On n’est pas là pour payer des loyers. »
https://www.youtube.com/watch?v=ZMt8AS732DYGrems voulait une véritable exposition, avec des oeuvres réalisées par des artisans. En plus de cette exigence qu’il s’applique à lui-même, Grems ne perd pas un certain sens de la dérision, de ceux qui rapprochent les gens. « Je garde aussi mon côté graffeur même si je suis un street artiste assumé, et le côté graffeur, c'est tu fais ton truc, des gens voient de la couleur, de l'énergie et basta, c'est aussi gratuit que ça. » Comme l’exposition, entrée libre tous les jours de 11h à 18h30.
Cover photo : Kiblind
Vase, 2015, Grems x Faïencerie Saint-Georges
Exposition maximale
« Grems avait décidé de faire une grosse expo pour présenter son travail de peintre », explique Fred, responsable avec ses fils Zacharie et Florian de l’Espace Oppidum, où ils accueillent régulièrement des artistes hip hop. « Je connaissais son boulot, mais ce travail est très novateur et il va très loin, jusqu’à faire des tissus, des tapis, de la céramique… Et je pense qu’il ne va pas s’arrêter là, parce que c’est un artiste qui aime aller dans plein de directions. » Il sera d’ailleurs possible de porter fièrement un design de Grems, avec des vêtements de sa nouvelle marque Caaps, après Usle il y a quelques années. L’un des t-shirts reprend un alphabet que Grems avait créé pour l’exposition Analphabète, à la Galerie Association d’Idées de Marseille. Au-delà du lettrage…
Pour un rappeur en studio ou en tournée doublé d’un graphiste avec ses clients, monter une expo pareille n’a rien d’évident : « Tout le monde me demandait de faire des toiles, j’aimais bien mais avec ma carrière de graphisme qui fonctionnait plutôt bien, je me concentrais là-dessus. Mais à un moment, il faut y aller, ou tu restes toute ta vie en second plan et tu te limites à ça. Il y a des cycles et il faut savoir les passer, ou avoir envie de les passer, et c’est toi qui te mets ta propre limite. » Après s’être aménagé deux mois et demi pour travailler à l’exposition, Grems a préféré l’Espace Oppidum à une galerie, dont le 3e est truffé. « En général, les galeristes de Paname qui font un peu les street artistes et tout, il te font simplement payer un loyer sans apporter grand-chose. Le vrai travail d’un galeriste, à la base, c’est d’aller voir l’artiste, de lui dire : “Tu veux faire quoi ? Je paye tout ce qu’il faut faire.” Dans ces conditions, au moins, l’oeuvre peut lui appartenir à 50 % », détaille Grems avec la même effronterie que dans certains de ses raps. « On n’est pas là pour payer des loyers. »
https://www.youtube.com/watch?v=ZMt8AS732DY
Grems voulait une véritable exposition, avec des oeuvres réalisées par des artisans. En plus de cette exigence qu’il s’applique à lui-même, Grems ne perd pas un certain sens de la dérision, de ceux qui rapprochent les gens. « Je garde aussi mon côté graffeur même si je suis un street artiste assumé, et le côté graffeur, c’est tu fais ton truc, des gens voient de la couleur, de l’énergie et basta, c’est aussi gratuit que ça. » Comme l’exposition, entrée libre tous les jours de 11h à 18h30.
Cover photo : Kiblind