BACKPACKERZ : Ce qu’il y a d’étonnant chez toi, c’est la fidélité de ton public. Ça va bien s’passer est ton premier projet depuis 2012 et pourtant tu génères toujours la même attente. Comment l’expliques-tu ?
Flynt : Je ne sais pas. Peut-être que les gens ont été touchés par ce que j’ai pu faire avant ? Suffisamment en tout cas pour ne pas m’oublier ? Je ne vois que cette explication.
Peux-tu nous expliquer pourquoi tu mets autant de temps entre chaque disque ?
Entre chaque album, je retourne travailler. J’aurais pu me jeter à fond dans le rap, mais j’ai toujours pensé que j’avais besoin de la structure que m’apporte le travail malgré les contraintes et les obligations. Et puis, évoluer dans ce que je vais appeler la vie réelle, travailler, être salarié, se lever le matin, nourrit mes chansons, nourrit mes textes. Finalement, on revient un peu à la première question. Si les gens continuent à me suivre même s’ils n’ont pas de nouvelles de moi pendant un moment, c’est peut-être parce que mon rap parle aussi d’eux quelque part, à plus forte raison dans cet album où j’essaie de rester au plus près de sentiments réels. Je parle de la séparation, de la routine du travail, de mort, d’échecs, de doutes.
Avoir une vie semblable à la majorité des gens et ne pas être dans la bulle du vedettariat me permet de dire des choses que les gens comprennent facilement parce que ça leur fait penser à ce qu’ils vivent et à ce qu’ils ressentent. C’est pour ça que je ne regrette pas d’aller travailler. Je ne me dis jamais que je gâche mon talent. Je préfère me dire que ce que je fais nourrit mes textes et mon art. Evidemment, il y a des moments difficiles, où tu préférerais être en tournée ou en studio, pouvoir vivre de ta passion mais en même temps, je me dis que si je n’avais pas ce mode de vie, je n’aurais pas pu écrire un album comme Ça va bien s’passer. Quand j’écoute des gens qui ne travaillent pas, au sens salarié du terme, ça ne me touche absolument pas. J’ai l’impression d’écouter des hommes politiques complètement déconnectés de la réalité des gens de ce pays.
Pourtant, dans le morceau « Avant les regrets », on a l’impression que tu tiens le discours inverse.
On peut toujours avoir des regrets. Après J’éclaire ma ville, je n’aurais peut-être pas dû retourner bosser mais plutôt prendre le train en marche. Mais aujourd’hui, je regarde la vie que j’ai, j’ai une belle femme, de beaux enfants, une belle maison, un travail cool avec des gens cools, je peux faire du rap à côté, c’est plutôt sympa. De toute façon, tu ne peux pas refaire l’histoire. Aujourd’hui, je suis en bonne santé, tout va bien, j’ai mon disque qui sort… Il y a une autre façon de voir ce titre : sous forme de conseil, même si ce que je dis, ce sont effectivement des choses qui m’ont traversées l’esprit quand je n’avais pas envie d’aller bosser le matin. Tout le monde passe par des moments comme ça et je voulais en parler. Après, cette chanson-là et pas mal d’autres sur ce disque, sont aussi pour mes enfants à qui je veux faire passer un message, pas au sens relou du terme, mais plutôt dans l’idée de transmettre, de raconter, de partager. Un jour, ils auront la possibilité de comprendre mes albums et j’avais envie de leur léguer quelque chose. « Avant les regrets », c’est ma façon de leur dire de ne pas passer à côté de la vie, de saisir leur chance. J’aurais aussi l’occasion de leur dire autrement qu’en chanson.
Concrètement, comme tu travailles, comment construis-tu un album ?
J’y bosse essentiellement la nuit et le week-end mais ça a ses limites. Le premier morceau de ce disque à avoir été enregistré, c’est « Ça va bien s’passer » avec JeanJass, le soir de la défaite de la Belgique contre les Pays-Bas à l’Euro 2016. J’ai terminé l’enregistrement le 21 juillet 2018 après la victoire de la France avec le morceau « Champion du monde », qui clôture l’album. Ça m’a donc pris deux ans. Mais je me suis organisé différemment cette fois et je me dis que j’aurais dû faire ça bien plus tôt : je suis parti plusieurs fois en résidence, tout seul, pour écrire. La première fois, c’était en Camargue grâce à la maison d’édition Le Diable Vauvert. Ils ont pris un des textes de mon deuxième album pour un recueil, c’est comme ça que je les ai rencontrés. Ils proposent des résidences pour les écrivains et m’en ont parlé. Je galèrais sur mon disque, j’ai compris que c’était ce qu’il me fallait.
Vingt ans après, je me suis dit qu’il était peut-être temps que je m’organise différemment. Ecrire devient une souffrance car ça prend trop de temps. Avec les enfants, le boulot, l’organisation n’est pas toujours simple. Alors, je suis parti. Deux semaines totalement isolé. Ils m’avaient même prêté une voiture pour bouger quand je voulais souffler. Pendant ces deux semaines, j’ai vraiment bien avancé. Dès que je suis rentré chez moi, je me suis dit qu’il a fallait que je reparte. Trois mois plus tard, j’allais dans l’atelier de deux potes graffeurs, Azot et Sismik, dans le sud-ouest. J’ai fait ma troisième résidence à Uzès dans la maison d’un pote qui partait en vacances. J’avais besoin de terminer mon album parce que j’avais déjà mon planning en tête. Ces trois périodes d’isolement ont été une révélation pour moi. Durant la dernière, j’ai écrit quatre textes en dix jours ! C’était magique. Tu ne fais que ça du matin au soir. Et le vrai déclencheur, ce sont les instrus que tu reçois pile à ce moment. Tu as le temps de les écouter, de t’en imprégner, de laisser murir tes idées, personne ne vient percer ta bulle créative. Evidemment, c’est une démarche très égoïste, mais j’ai la chance d’avoir une femme et un patron très compréhensifs. Surtout, c’était le seul moyen d’avancer. Je le referais et je me demande comment je ne l’ai pas fait avant.
Dans ce disque, tu sembles comparer ta longévité avec la gloire éphémère des artistes d’aujourd’hui. Faut-il y voir une critique ?
Ce que je dis c’est : « ils font leurs preuves sur YouTube, j’ai fait les miennes sur scène, ils font des clips, moi du rap, on n’a pas le même job, pas le même succès ». Rien ne me gêne mais on ne sait pas ce que cache vraiment ces succès virtuels où tout peut être acheté, tout peut être trafiqué. On le voit bien aujourd’hui où tout le monde ne jure que par les vues ou le nombre de streams. Ce n’est peut-être pas la faute des artistes, ils ont peut-être raison après tout si c’est la seule façon de réussir et d’être écouté par la suite. Musicalement, chacun fait ce qu’il veut, le rap n’appartient à personne. Je trouve même ça très bien qu’il évolue, qu’on ait de nouvelles voix, de nouveaux discours ou de nouvelles façons de rapper. Evidemment, je n’aime pas tout mais il y a des mecs qui sont forts, inventifs, originaux et ce qu’ils font cassent des gueules. Le rap n’est plus réservé à des initiés, c’est la musique numéro un partout, sur les ventes, sur les radios, les streams.
Mais l’effet négatif, c’est que ça vient trop facilement aux oreilles des enfants. Le rap français est devenu une musique de plus en plus dansante, ambiançante, entraînante, diffusée en club et c’est très bien mais qu’est-ce que vous mettez comme paroles dessus ? Qu’est-ce que vous racontez ? Violence, filles faciles, drogue… J’ai un problème avec le discours et les lyrics. J’entends des titres à 8h30 quand je vais déposer mes enfants à l’école ou à 16h30 quand je vais les chercher, ce n’est pas possible. Je suis vraiment allé au centre de loisirs comme je le dis dans « Joga Bonito », mon plus jeune fils m’a demandé ce qu’était une tchoin. Ils leur mettent des radios qui diffusent du rap ! Je leur ai dit que c’étaient de grands malades et que je ne voulais pas que mes enfants écoutent ça. Mon fils à 5 ans, qu’il écoute des choses de son âge ! Je ne fais aucun reproche aux artistes, ils disent ce qu’ils veulent, je ne suis pas là pour leur faire la morale ou leur dire ce qu’ils doivent rapper, c’est un mode d’expression libre qui doit le rester. Le problème vient des programmateurs qui placent des morceaux vulgaires à n’importe quelle heure. Je suis désolé mais les films X ça ne passe pas à 16h30, Esprits Criminels non plus. Maintenant quand j’entends ça à la radio, je zappe direct, je filtre, je fais attention. C’est pour ça que dans « Joba Bonito », je dis aussi « j’éloigne mes enfants du poste pour ne pas avoir à les emmener voir un pédopsy ». Sous-entendu, je ne veux pas qu’ils aient de problèmes de comportement, qu’ils me demandent ce qu’est de la C par exemple. Alors, on écoute FIP ou d’autres radios.
Tu dis vouloir faire passer des messages à tes enfants, mais tu le fais aussi pour tes auditeurs ?
Oui, mais dans ce disque, contrairement aux précédents, j’ai vraiment voulu parler moins de rap même si ça reste un de mes thèmes de prédilection. Mais j’ai voulu m’en écarter parce qu’à un moment, ça se mord la queue. Le rap, c’est quand même une des seules musiques qui parle d’elle-même. Je trouve ça cool, ça fait partie du truc. « Joga Bonito » parle de rap, il raccroche les wagons avec ce que j’ai fait avant et il faut des titres comme ça. Mais je n’ai pas voulu faire que ça. Il y aussi « Lutèce » et peut-être « DA ». Mon parti-pris a été simple : je vais m’écarter de la thématique du rap et faire des chansons, et j’insiste sur ce mot, susceptibles de parler au plus grand nombre sans non plus faire de la variété, en faisant du Flynt. J’avais envie de mettre le doigt sur des sentiments, de raconter des histoires que les gens pourraient s’approprier et penser que eux aussi, ils avaient vécu la même chose. C’est la raison d’être de morceaux comme « Pages blanches, nuits roses », « Avant les regrets » ou « Chanson pour ton fils ». Je voulais qu’en écoutant mes chansons, les gens pensent à des émotions, même si je ne l’ai pas fait sur tous les titres.
Tu reviens aussi sur l’indépendance. Mais la vraie question dans ton cas, c’est : est-elle choisir ou subie ?
C’est les deux. Dans le remix de « La ballade des indépendants » qui n’était pas sur mon album précédent, je dis : « Je roule en indépendant par la force des choses et par choix ». C’est un choix parce que je suis quelqu’un de très indépendant, c’est dans ma nature, et que j’avais envie de continuer à évoluer comme ça, sans être à la botte d’une maison de disques. Surtout que, quand j’ai débuté, il y avait une vraie défiance envers ces gens quoi n’étaient pas de notre monde. On n’avait pas envie de rouler avec eux, on préférait faire nos trucs comme on en avait envie. C’était une fierté et un choix assumé. Et même si je l’avais voulu, le rap que je fais n’y aurait peut-être pas trouvé sa place. Et puis, je pense que je ne me serais pas reconnu dans ce qu’ils m’auraient proposé en termes de direction artistique. Comme je dis dans « Lutèce » : « Assis sur un strapontin sur une fesse, c’est toujours mieux que d’être au bout d’une laisse », ça rejoint un petit peu ça. Donc c’est vraiment les deux.
On sent aussi de la colère et de la frustration parfois comme dans « Calme et posé », tu as aussi un morceau qui s’appelle « Dos rond ». Comment on fait pour supporter les mauvais moments et en espérer de meilleurs ?
Il faut avoir une passion. Car c’est quelque chose qui ne t’abandonne jamais, qui sera toujours là quand tu en as besoin et à laquelle tu peux te raccrocher. Mais l’album s’appelle « Ça va bien s’passer », il ne faut pas le perdre de vue, ça veut dire qu’il y a quand même de l’espoir. Et puis, c’est aussi pour cela qu’il se termine sur le morceau « Champion du monde ». Parce que ce que le pays espérait est arrivé.
Parlons justement de ce titre. On a l’impression que c’est un ovni que tu as écrit dans l’euphorie de la victoire de l’équipe de France ?
En fait, j’y pensais depuis six mois. Je me disais, si la France gagne la Coupe du Monde, je fais un morceau dessus en racontant ça de manière journalistique. Je me suis entraîné en rappant des résumés de match et ça fonctionnait super bien. J’ai commencé à l’écrire quand la France est arrivée en demi-finale, le soir de France-Belgique. Avant la finale, j’avais claqué le premier couplet. Evidemment, il fallait qu’on gagne sinon mon morceau tombait à l’eau. Mais j’espérais vraiment le faire parce que je savais que j’en étais capable, que ça n’avait jamais été fait et que c’était un storytelling totalement inédit. Quand la France a gagné, j’y ai vu le signe que je devais livrer ce titre. Je l’ai écrit tout de suite après et enregistré cinq jours plus tard. J’avais retardé le bouclage et l’envoi du master de l’album pour pouvoir le mettre au tracklisting.
Revenons à l’album et à son titre « Ça va bien s’passer ».
C’est un peu l’histoire d’un mec en difficulté. La période est difficile pour lui, c’est dur dans ses projets, c’est dur autour de lui comme l’expriment bien les titres « Dos rond », « Calme et posé », « Chanson pour ton fils », « Avant les regrets ». Il ne vit pas le meilleur moment de sa vie, mais il a envie de croire que ça va aller mieux.
Peut-on en conclure que tu ne vis pas la meilleure partie de ton existence ?
En partie seulement, pas totalement. Maintenant que mon disque est terminé, ça va bien. C’est comme prendre une bonne douche et évacuer la souffrance. Parce que faire un disque, pour moi, c’est long et difficile. Et puis, comme je m’inspire de ma vie, il y a forcément un peu de moi dans tout ça mais aussi une partie de romance et d’adaptation. Dans le titre « Ça va bien s’passer », je dis : « plus ça se passe mal, plus je me réfugie dans ma passion, plus je me réfugie dans ma passion, plus ça se passe mal ». Cette phrase, je l’ai écrite alors que c’était tendu avec ma compagne, qu’on se prenait la tête tout le temps, que les portes claquaient souvent : elle me reprochait d’être dans mon coin en train d’écrire. « Page blanche, nuits roses », c’est aussi pour elle. Après, ce n’est pas 100% de la réalité, c’est romancé. Je m’inspire de choses que j’ai vécues et ça se sent, ça rejoint ce que je disais sur le fait de toucher les gens au plus près de ce qu’ils peuvent eux-mêmes ressentir.
Dans ton disque, il y a beaucoup d’émotion, mais le titre le plus touchant, c’est sans doute « Chanson pour ton fils ».
Ce morceau m’a demandé deux ans de travail. Je voulais absolument réussir une chanson triste à la Renaud, une qui te hérisse les poils. C’est ça mon idée de départ. J’ai mis deux ans parce que je ne voulais pas laisser de place à un mot de travers ou de trop, sinon c’est raté. Au-delà de ça, je suis sorti de mon registre, c’est quelque chose de spécial et je m’attends à me faire fracasser sur ce titre. L’autre jour, j’étais en voiture avec une photographe et je lui faisais écouter quelques morceaux. Sur « Chanson pour ton fils », elle a pleuré. Quelque part, ça m’a fait plaisir parce que je l’ai fait pour ça. Mais je sais aussi qu’il y a des gens à qui ça ne va pas parler et qui vont me fracasser.
Cela paraît difficile à croire tant ce que tu écris semble réel.
Tant mieux parce que tout est fait pour qu’on se dise que ce que raconte ce titre est vrai à 100%. Or ce morceau, c’est un patchwork de plein d’émotions, de choses vécues ou transmises. J’en suis vraiment fier parce qu’il est tel que je l’ai voulu. Je voulais qu’il touche les gens mais je ne sais pas encore si je le jouerai sur scène. Pourtant, mon DJ et mes potes me disent de le faire, mais ce n’est pas évident, il faut pouvoir repartir fort après un titre comme ça. J’attends aussi de voir comment il va être accueilli. Si ça se trouve, c’est le morceau qui sera le plus réclamé et les gens viendront au concert pour lui. Peut-être que je crois plus à d’autres morceaux sur lesquels finalement je vais me faire fracasser alors que c’est ce piano-voix qui sera plébiscité.
C’est vrai que musicalement, l’album est minimaliste. Il est épuré, presque sombre, parfois triste. Tu as voulu créer une atmosphère ou c’est un état d’esprit ?
C’est plus un état d’esprit à l’instant T. Je pense que la crise de la quarantaine est passée par là. Je l’ai prise dans la tête en 2016 où je commençais le morceau « Ça va bien s’passer » qui est un bon condensé de ce que je ressentais à ce moment-là. Je n’avais pas un couplet, pas une instru mais j’avais l’envie de faire un nouveau disque. J’ai vécu un moment difficile où tu te poses plein de questions, où rien ne va. Tu as beau prendre le truc dans tous les sens, rien ne fonctionne. Je ne sais pas si tout le monde passe par cette étape à cet âge, mais il doit y en avoir quand même un certain nombre parce que sinon ça ne s’appellerait pas ainsi. Je n’ai pas fait de crise d’adolescence, par contre, je n’ai pas bien vécu ma 39e année. 2016, c’était moche. C’est précisément à ce moment-là que je me suis mis à travailler pour de bon. Donc forcément, ça se ressent dans le disque.
Effectivement. On a aussi l’impression qu’il y a moins de folie, que ça a été dur et que ta vision du monde est de moins en moins gaie…
C’est vrai, mais au final, ça va bien se passer quand même ! Malgré tout, c’est le message principal de l’album. Il existe toujours cette volonté de se dire que ça reste possible de changer les choses afin de faire en sorte que ça aille mieux. Et maintenant que j’ai passé cette mauvaise période, je trouve ça assez mortel d’avoir 40 piges. C’est la meilleure période pour un homme, celle où tu t’affranchis de plein de choses. Si tu as un peu roulé ta bosse et que tu en es là où tu devrais en être avec des enfants, des amitiés solides, que tu connais un peu les gens, leurs vices, il y a plein de choses dont tu te fous éperdument. Des trucs qui pouvaient me pourrir la vie il y dix ans, je n’en ai plus rien à foutre et c’est ce que je dis quand on me prend la tête, c’est une réponse que je fais de plus en plus souvent d’ailleurs ! Donc, passé ce petit couloir obscur, je trouve que c’est une période chouette.
Et puis, tu t’es entouré de jeunes ?
Oui, parce que j’aime leur travail. J’écoute ce qui sort et je trouve ça frais. En faisant comme ça, j’avance avec mon temps. J’ai beaucoup évolué en termes de flow, de placements ou d’instrus, c’était mon parti-pris de départ. Je ne voulais pas refaire ce que j’avais déjà fait. Refaire « 1 pour la plume » ou « J’éclaire ma ville », quel intérêt ? Soit tu t’adaptes, soit tu mets la clé sous la porte. Je n’aurais aucun plaisir à faire la même chose que je faisais en 2000. Alors que là, j’ai pris un plaisir incroyable à changer de flows, à explorer de nouveaux placements… Je voulais voir comment j’allais pouvoir garder ma consistance musicale tout en m’adaptant aux BPM actuels. Et puis quand tu sollicites des beatmakers, c’est ce qu’ils te proposent parce que c’est ce qu’ils écoutent et ce qu’ils font. J’ai préféré prendre des risques même si je n’ai pas l’impression d’en avoir pris énormément. Je suis dans une perspective d’évolution.
BACKPACKERZ remercie Flynt pour l’échange ainsi que la boutique Isakin pour nous avoir permis de réaliser ce shooting photo.
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