Entre Paris et la Bretagne, Fixpen Sill mènent leur barque loin des modes éphémères, dans leur propre espace temps. Ces vieux loups de mer, qui ont écumé les scènes parisiennes, soignent leur entourage comme leur musique. Jamais très loin d’artistes clés, comme Nekfeu, voués à devenir des mastodontes. Depuis leurs premiers textes, Kéroué et Vidji ont tenu la barre. Chacun d’eux a maturé son style, jusqu’à accoucher de FLAG, un nouvel album qu’ils brandissent tel un pavillon. L’union d’un rap brut et instinctif, cultivé par le premier, et de subtiles mélodies chantées, élaborées par le second.
Droits dans leurs bottes, nos marins savent où ils vont. Jamais sans leur compas. Et si le tempérament de Kéroué est à prendre le large même quand la mer gronde, Vidji est là pour choisir de rester à terre jusqu’à ce que le temps soit au beau fixe. Leur énergie complémentaire, ainsi que les conseils de leurs proches, à commencer par l’avisé Népal, les ont amenés à créer un disque sans compromis, qui les rende fiers du début à la fin. Deux ans à concevoir une oeuvre qui leur ressemble, et dont ils n’aient pas à rougir. Une éternité dans la musique de nos jours.
Adeptes de la prise de recul, les deux matelots n’en comptent pas moins profiter de l’intérêt renouvelé du milieu rap pour leur art. Maintenant, tant qu’ils ont le vent en poupe. Leurs nombreuses dates sur la tournée de Lomepal, ami de longue date, ne sont qu’un échauffement pour les concerts à venir. Idem côté studio, bien que le temps soit encore à la réflexion, après cet opus qui les a amenés à voguer loin de la côté, sur des routes inexplorées. Plus qu’un album, un cri de ralliement. Un drapeau symbolique, dans lequel ils se retrouvent. Enfilez vos gilet de sauvetage, bienvenus à bord.
Faisons le bilan. Quel accueil le public a-t-il réservé à FLAG, votre premier album ?
Kéroué : L’album est meilleur que ce qu’on a fait jusqu’à présent. Il a eu une résonance différente, du bouche à oreille et de bons chiffres. Notre positionnement est plus clair et c’est plus facile de rentrer dans le délire.
Vidji : Peut-être que ça tient à qui on s’est adressés. Moins à nos potes qui fond du rap et plus à tout le monde. Il a été conçu comme quelque chose qu’on puisse partager et dans lequel on se retrouve.
Vos personnalités artistiques se sont précisées sur cet album. Kéroué, tu te distingues par un rap plutôt brut. Vidji, par un rap plus chanté, mélodieux. Pourquoi ce distinguo ?
V : Le distinguo, il s’est fait naturellement. Avant, je chantais. J’ai arrêté car j’étais pas très bon. Ensuite, j’ai appris le rap avec Kéroué, même si j’avais des bases. Quand j’ai vu que le paysage du rap s’ouvrait, je me suis dit que j’aurais tord de m’en priver. J’aime chanter, ça rythme plus les morceaux et le contraste entre nous deux me plaît.
K : On a cherché à donner une nouvelle forme à notre musique. Si on avait sorti un projet qui ressemble à ceux d’avant, on se serait lassés et le public avec. Là, c’était une façon de mettre en lumière une nouvelle identité et d’offrir un truc nouveau, qui nous ressemble quand même. Il y avait une volonté de ne pas faire un énième projet.
Vidji, tu as quasiment produit tout l’album. Comment s’articule ton travail en studio entre le chant et la prod ?
C’est complexe, car je suis plutôt lent. Du coup, je scinde mon temps. Durant un moment, je fais beaucoup de prods, ce qui me permet d’apprendre des choses. Ensuite, on choisit dans tout ça et je dois écrire dessus. Parfois, c’est difficile, car il ne faut pas te lasser de ce que tu as produit. Il faut être inspiré pour produire, puis pour écrire sur la prod comme si c’était la première fois que tu l’entendais, afin de préserver un sorte d’instinct. Sois tu prends du temps pour gagner en recul et avoir une oreille neuve, soit tu prends des substances qui te « mind fuck ».
Curieux que tu scindes les deux. Tu n’as pas des toplines ou des mélodies qui te viennent lorsque tu produis ?
Ah si, c’est sûr ! Notamment sur cet album. Plein de morceaux ont été enregistrés de manière spontanée. Quelques passages en cabine avec des toplines improvisées, qui se sont retrouvées telles quelles sur l’album. Plusieurs refrains ont été enregistrés en impro, sans écriture. Maintenant, les choses se font davantage comme ça et je trouve ça plus honnête d’offrir quelque chose de spontané plutôt qu’écrire le texte sans faille, qui va flatter ton esprit mais qui risque de parler à moins de gens. Vu que je suis lent a écrire, la méthode m’a plu.
Avoir un propos trop direct, ça enferme. – Kéroué
Le son « Bye Bye » parle d’un crash en voiture. C’est du vécu ou une métaphore ?
V : Non, on n’a pas eu d’accident. Lomepal, qui est sur le titre, en a eu un avec Caballero, par contre. C’est une métaphore, dont on s’est servis pour le clip. Le lexique est très métaphorique, il relate des expériences sensorielles vécues, encore une fois, sous substances. Les paillettes, les couleurs, il y en a qui verront de quoi on parle. Par contre, j’évite de faire l’apologie de tout ce merdier, donc je laisse aux gens le choix d’y voir ce qu’ils veulent. On préfère brouiller les pistes que parler de manière frontale dans nos textes.
K : L’atmosphère du morceau en bénéficie. Avoir un propos trop direct, ça enferme. Là, on le prend comme une rêverie, un truc poétique. Le langage utilisé renforce le rêve et, même dans le clip, entre le crash en voiture et les moments où on est dans le brouillard, la réalité nous échappe.
V : Au final, le son est très positif et il y a même un côté carpe diem, traité à notre façon.
Un événement tragique qui vous a touchés de plein fouet, par contre, c’est le décès de Népal. Nos sincères condoléances, on partage votre tristesse. Pour se focaliser sur le positif, et uniquement si vous vous sentez capables d’en parler, car c’est encore très récent, j’aimerais vous demander ce qu’il vous a appris.
L’émotion est palpable sur le visage de Vidji et Kéroué prend le relai (ndr).
K : Sa mort a touché énormément de gens et c’est pas pour rien. Népal est la clé de compréhension d’une certaine forme de rap. Il a une vision et une sagesse uniques, qui m’ont permis de comprendre des choses que j’aurais jamais comprises. Tous ceux qui ont posé une oreille sur ses sons ont l’impression d’en avoir bénéficié. En ce qui me concerne, je me sens extrêmement privilégié d’avoir pu bénéficier de ses conseils et de sa présence.
Merci pour votre réponse et pardon d’avoir évoqué ce souvenir, c’est peut-être tôt pour en parler. Revenons-en à des choses plus terre à terre. L’artwork de FLAG a été réalisé par Raegular. Qu’avez-vous cherché à exprimer ?
V : Encore une fois, d’où on venait, qu’est-ce qu’on représentait et à qui on parlait, c’était flou. Vu qu’on a cherché à être plus sincères, on s’est demandés quel était le tronc commun de notre histoire, et c’est d’avoir été entre la Bretagne et Paris. Alors on s’est demandé comment mettre ça au centre de notre délire. Le projet s’appelle ironiquement FLAG, puisque c’est un drapeau qui ne représente rien, si ce n’est le projet en lui-même. C’est le drapeau de ceux qui, comme nous, ne savent pas où se situer.
K : Visuellement, Raegular nous a proposé l’idée des fanions maritimes, à laquelle on a tout de suite accroché. Sans trop réfléchir, on a shooté une série de photos près de la mer. À la dernière minute, c’est lui qui a trouvé un coloris et qui a intégré les fanions au centre. C’est une identité visuelle qu’on retient et c’est ça qu’on voulait. Un truc qui marque l’oeil et qui ressort quand tu fais défiler les albums. Boum, quand tu tombes dessus, tu le retiens !
Il y a une continuité avec les interludes : une sorte de tutos de navigation.
K : Oui, c’est ça ! À partir de tutos qu’on a trouvés, Vidji a composé des ambiances sonores, comme si on était dans un sous-marin. Comment parler avec un talkie-walkie. C’est gole-ri et ça crée un univers.
C’est un gouffre de productivité qui nous sépare de certains artistes. – Kéroué
Entre votre premier album Edelweiss, suivi de près par l’EP A4627, et FLAG, il s’est écoulé deux ans. Aujourd’hui, être absent si longtemps, c’est souvent perçu comme une éternité. Quel a été votre rapport à ça ?
V : De notre côté, on a toujours défendu l’idée qu’il faut prendre son temps pour ne pas sortir des projets bâclés. On a envie de se moquer de personne et on est assez fiers pour vouloir que le projet nous présente sous notre meilleur jour. Ça a toujours été assimilé à un travail de qualité, minutieux, soigné. JuL a sorti 11 albums en 3 ans. C’est un gouffre de productivité qui nous sépare de certains artistes. En termes de vision et d’exigence, c’est différent. Si on l’a pas fait avant, c’est que ce qu’on avait produit n’était pas à la hauteur de ce qu’on voulait montrer.
K : C’est vrai qu’il y a ce truc de nos jours. Moi, je suis plus impatient que Vidji. Parfois, je trépigne et j’ai envie sortir le truc là, à cet instant. Genre : « Viens, on le clippe dans un parking et on le sort, bat les couilles. » Finalement, je suis content d’avoir pris du recul, car il y a certains morceaux qu’on aurait pas pris, d’autres qu’on aurait pas aboutis. Là, on finit par sortir un projet qui nous ressemble et qui est au-dessus de tout ce qu’on a pu sortir auparavant.
Est-ce que vous tenez à ce format d’album 16 titres à l’ancienne ?
V : De fait, oui. Qu’on prenne 2 ans pour faire un album, ça le prouve. En plus, on sent le besoin de créer la différence. Si on arrête de se mentir, le marché est saturé, il y a des artistes de partout et si on rappe sur des type beats, on trouvera pas assez de scènes. Juste parce que notre image n’est pas assez forte et qu’on ne s’est pas assez démarqués. Non seulement on est forcés de le faire, mais j’en avais envie, d’avoir une identité plus aboutie. Et ça, tu peux pas le faire en 6 mois. Ou alors avec une grosse équipe.
En parlant de scène, vous êtes en première partie du J Tour de Lomepal. Est-ce qu’il y a beaucoup de vos fans dans le public ?
K : Non, c’est beaucoup de gens qui nous découvrent. D’ailleurs, notre présence est beaucoup plus justifiée maintenant que les premières dates qu’on avait faites avec lui. Maintenant qu’on est arrivé avec un projet en notre nom, la différence est notable de ouf. Naturellement, il nous a proposé les dates car on avait de l’actu et c’était le bon moment. À chaque fois, on est taggués sur plus de cent stories, on embarque des gens déter parce qu’ils peuvent direct écouter FLAG.
V : Beaucoup de dates étaient complètes avant qu’on fasse l’annonce de notre 1ère partie. Donc c’est surtout son public. Après, on a beaucoup plus de gens qui adhèrent.
K : Ou qui ont entendu parler de nous, ce qui n’était pas forcément le cas avant. Vu que la sortie a été remarquée et qu’Antoine (Lomepal, ndr) a expliqué sa filiation avec nous, les gens en ont déjà entendu parler. Par contre, c’est rare qu’ils payent leur place et qu’il se déplacent sur un Zénith pour voir 30 minutes de Fixpen. En tout cas, ça leur donne un ticket pour venir nous voir sur nos autres dates prévues à partir de février ou mars.
Des amis qui explosent du jour au lendemain, on en a toujours eu. – Vidji
Lomepal, Caballero et JeanJass ont explosé alors que vous prépariez FLAG. Comment l’avez-vous vécu ?
V : Le phénomène, on l’a déjà vécu dans notre entourage proche en 2011 avec Nekfeu, de notre collectif (5 Majeur, ndr). Des amis qui explosent du jour au lendemain, on en a toujours eu. Et ça nourrit plusieurs choses indissociables. La première, c’est que t’es content et fier pour eux. Il y a forcément de l’envie, parce que ça pète juste à côté de toi. Une ambition parfois déraisonnable, car des gars comme eux, il en pète pas non plus tous les deux mois. Ça te donne un moteur et un objectif qui semble des fois trop haut. Forcément, c’est un truc qui donne envie. En tant qu’amoureux de la scène, pouvoir me produire devant cinq mille personnes, ça me remplit. Or, ça ne va pas sans avoir fait un disque de platine. Donc tu revois ton processus à l’envers, tu te demandes pourquoi tu fais ça.
En fait, je vais répondre à deux questions d’un coup. Avant de sortir cet album, on a pris une direction plus racoleuse et revu à la baisse notre niveau d’écriture. En se disant : « Il faut rendre notre musique plus accessible, arrêter de jouer les savants fous et être plus légers dans nos choix. » Parce que l’époque n’était pas à la prise de conscience ou à l’introspection. Népal, à ce moment-là, il nous a dit : « Les frérots, c’est quoi ces sons, là ? Vous avez envie de jouer ça à droite à gauche ? » En se posant la question deux trois jours, on s’est rendus compte que non. Une fois de plus, il a fait preuve d’un franc parler et d’une sagesse rares. Y’a pas grand monde dans le rap qui va te dire ce qu’il pense de ton truc s’il sent que c’est pas bon. Lui nous l’a dit et je me suis rendu compte que j’avais fait les choses pour les mauvaises raisons. J’ai voulu que ça marche et j’ai oublié ma personnalité, ce que j’avais envie de véhiculer. Voilà pourquoi on a tout jeté, recommencé de zéro et sorti FLAG. Voilà pourquoi on est fiers du premier au dernier morceau, parce qu’on a pas fait de concession.
Depuis 2019, vous êtes signés sur le label GrandLine. Qu’est-ce que ça a changé ?
K : Beaucoup de conseils. Davantage de moyens, mais surtout du conseil. Avoir une chef de projet a métamorphosé l’idée qu’on se faisait de défendre un projet. Sur la distri qu’on avait avant, on était livrés à nous-mêmes et ça a donné un fouilli pas possible. Nos projets ont pâti du fait qu’on n’ait pas une vison globale. Dès la signature, Myriem (Gerzso, chef de projet du groupe, ndr) s’est positionnée sur des idées et des plannings, qui sont importants pour orchestrer une sortie. D’ailleurs, on commence à envisager la suite, avec le même aspect méthodique.
Si tu fais que de la musique, tu vides la machine et tu perds l’inspiration. – Vidji
Savez-vous déjà à quoi va ressembler votre projet d’après, ou c’est trop tôt pour le dire ?
V : Moi, je suis dans une phase où je prends de la distance, pour vivre des trucs. Parce que, tous les artistes te le diront, si tu fais que de la musique, tu vides la machine et tu perds l’inspiration. En ce moment, on a les scènes et j’ai pas vu ma famille depuis longtemps, donc ça va être l’occasion de rentrer au pays. Où j’ai envie d’emmener ma musique, je n’ai pas eu le temps de me poser la question tellement je me suis projeté sur cet album. Cet album, je l’ai créé en me disant que, même si je me prenais un zéro sur dix des critiques et du public, je serais en paix avec moi-même. Il m’a demandé beaucoup d’efforts. Du coup, j’ai besoin de prendre du recul. En tout cas, j’ai l’impression qu’on a une marge de progression infinie. Quand tu réfléchis bien et que tu bosses, c’est quelque chose qui s’arrête jamais. Il y a beaucoup de contre exemples, des rappeurs qui vieillissent mal, où tu de dis qu’ils étaient chauds avant et là plus rien. C’est quelque chose qui m’a hanté.
D’où le titre « Keskitéarrivé » ?
V : Bah ouais ! J’me suis demandé si c’était une fatalité. Est-ce que tu deviens forcément moins bon à force de vouloir trop en faire ? Pas sûr que ce soit le cas pour tout le monde et je pense pouvoir encore progresser. Tout simplement parce qu’on estime que FLAG est le meilleur projet qu’on ait sorti, et on nous l’a dit.
K : Pour ma part, je bouillonne et c’est rare que je passe trois quatre mois sans que ça me trotte dans la tête. Donc je me dis déjà qu’on va devoir remonter en selle et battre le fer tant qu’il est chaud. Ressortir un nouvel album dans deux ans, c’est pas l’objectif. Évidemment, on va se laisser du temps et revenir sur des essais. En général, je commence à écrire de mon côté et dès que Vidji est prêt, on revient dessus et on propose du neuf. Notre formule marche et c’est le bon moment d’attiser les braises vu qu’on sait qu’on peut faire mieux. Inutile de se mettre le feu au cul, parce qu’on a de la bouteille. Par contre, on va mettre en place de nouveaux formats pour montrer qu’on est hyper polyvalents.
Quelques mots sur vos lyrics, avant de finir. Le « piège », qu’est-ce que c’est ?
V : Les gens comprendront le morceau différemment suivant ce qu’ils ont vécu. Kéroué et moi ne l’avons pas écrit avec la même idée. En gros, j’y parle de dépression, du vide émotif intense que tu peux avoir. Avant, je pensais que ça n’existait pas, que c’était un mélange de mauvaise volonté et de déprime. Je suis pas tombé en dépression mais j’ai vécu des épisodes qui m’ont fait me demander ce que je foutais là et je me suis rappelé les gens qui combattent ça avec le taf, des séances ou la drogue. Du coup, je me suis transposé personnellement dans l’écriture.
Effectivement, sur ce titre, peut sentir le danger de basculer dans un truc dangereux, quel qu’il soit.
V : De ouf ! C’est entre les lignes et je voulais pas en faire un truc trop triste. Dire que ça va le faire. Kéroué est plutôt du style à positiver, moi je gamberge plus. Quand je gamberge, je peux rester chez moi à rien faire, alors que lui va sortir faire du sport, prendre une bouteille pour annihiler ce truc-là.
K : Oui, je reste en mouvement. Il y a quand même un aspect différent et touchant qui se dégage grâce au clip. Parce que ça nous représente dans ce qu’on est, ce qu’on a été. En décalage avec l’image street qu’on a aujourd’hui. Là, ça nous empêche pas de préparer un clip street et très second degré sur « Énorme ». Les premiers titres sont plus conscientisés, parce qu’on a senti que c’était le bon truc pour revenir et indiquer le mood de l’album. C’est un morceau qui marche en concert et cristallise tout ce qu’on avait pas encore réussi à faire.
Okay. Et en guise de clin d’oeil à « Vos soirées », c’est quoi pour vous une bonne soirée ?
V : Quand c’est authentique ! Quand tu es avec des gens que tu connais tellement que tu peux t’embrouiller avec et c’est pas grave. Alors que les mondanités, les petites politesses, ou à l’inverse les beauferies, où il ne se dit jamais rien de vrai, où c’est que la foire à la saucisse, bof. Une bonne soirée, c’est la soirée imprévue, pas un mariage ou une soirée costumée.
K : Pour moi, c’est une soirée en extérieur, déjà. En extérieur avec une bouteille de cognac.
V : C’est quand t’as pas prévu le coup. Le Uber, il vient pas, tu dois rentrer à pied. Finalement, tu passes par un chantier. Y’en a un qui se casse une jambe, tu dois appeler les pompiers. Au final, c’est ça une bonne soirée, parce que tu t’en souviens de celle-là. Celle où t’as trinqué avec des coupettes, t’es juste dans un appart.
Imprévu, en extérieur et avec du cognac, donc.
Kéroué : Avec du cognac oui, ça c’est important ! (rires)
Un grand merci à Myriem Gerzso, pour avoir planifié cet interview.
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