Entre mélancolie et créativité, Good Bana raconte la genèse de V-VIRE

Entre mélancolie et créativité, Good Bana raconte la genèse de V-VIRE

Un mois après la sortie de V-IVRE, Good Bana revient sur la création de ce premier projet intense et introspectif. Entre mélancolie, chœurs et influences cinématographiques, il nous livre les coulisses de son processus créatif et de ses choix artistiques, avec une vision à la fois musicale et visuelle qui bouscule les codes du rap.

On se retrouve aujourd’hui pour parler de ton projet V-IVRE, sorti il y a un mois. Dans quel état d’esprit es-tu actuellement ?

Franchement, je me sens très bien ! Je suis super content d’avoir enfin sorti ce projet sur lequel je travaillais depuis longtemps. Les retours sont bons, les gens qui me suivent l’apprécient, et beaucoup m’envoient leurs « top 3 » de morceaux préférés. Ça me fait plaisir de voir que ça résonne avec eux.

Certains de leurs morceaux préférés correspondent aux tiens ?

Oui, totalement ! Le titre “Flacon”, par exemple, revient souvent, et c’est aussi l’un de mes préférés.

Pour ma part, je t’ai découvert via le dispositif Buzz Booster. Peux-tu nous en dire plus sur ce que ce concours t’a apporté, surtout en lien avec ce projet ?

Buzz Booster m’a permis de monter sur scène, ce qui est toujours enrichissant. J’ai aussi bénéficié d’un coaching vocal avec Vicelow du collectif Saïan Supa Crew, qui m’a donné de bons conseils. En remportant une des finales, j’ai aussi gagné des heures de studio de répétition à la Place Hip-Hop.

Est-ce que le dispositif t’a directement aidé pour ce projet, ou était-il déjà en cours quand tu as participé à Buzz Booster ?

Le projet était déjà en construction, mais l’expérience avec Buzz Booster m’a sans doute permis de travailler l’aspect scénique. J’y suis allé initialement pour la possibilité de jouer en festival, et ça m’a vraiment motivé.

En écoutant V-IVRE, j’ai trouvé qu’il dégageait une belle mélancolie et une forte charge émotionnelle. Tu mentionnais dans une vidéo teaser que ce projet découle de circonstances assez imprévues, notamment un morceau pas complètement terminé. Peux-tu nous en dire plus sur ce cheminement ?

Bien sûr. J’avais créé un refrain pour un morceau qui dormait dans mon ordinateur. Un jour, en écoutant ce que j’avais sous la main, je suis retombé sur ce refrain et j’ai senti qu’il méritait d’être partagé. J’ai donc fait une vidéo pour les réseaux, et elle a beaucoup plu. Ce morceau a finalement posé les bases de V-IVRE, car il correspondait à l’identité sonore que j’avais en tête.

On sent une vraie cohérence musicale dans le projet, avec une place importante laissée aux mélodies et à la musicalité. Par exemple, on entend des chœurs sur le morceau “Encore”, ce qui est plutôt rare dans le rap. Comment as-tu travaillé ces éléments ?

C’est assez instinctif. Quand j’écoute un morceau, c’est comme s’il “demandait” certains éléments. Pour “Encore”, j’entendais une chorale en fond, alors j’ai fait appel à des chanteurs pour enrichir ce titre. J’aime les mélodies et je veux que la musique puisse s’exprimer pleinement, parfois même sans voix. J’essaie de ne pas trop surcharger pour laisser cet espace à la musique.

Pour les productions, tu es crédité sur toutes les prods, avec une dizaine de beatmakers impliqués. Comment s’est passé ce travail collectif ?

Les prods sur lesquelles je suis crédité, c’est souvent parce que je suis à l’origine des mélodies. Je commence au piano, et ensuite, je collabore avec des beatmakers pour enrichir la base que j’ai créée. J’aime cette approche collaborative car elle apporte une diversité tout en gardant une cohérence. J’imagine que ça contribue à l’identité du projet. 

On sent une unité dans les sons, même s’il y a une grande diversité d’apports extérieurs.

Oui, c’est ça. Chacun des beatmakers apporte sa touche, mais comme je suis souvent à l’initiative, ça reste dans une même direction artistique. Il y a même un morceau, “1942”, où je n’étais pas présent pour la création initiale de la prod, mais ça collait tellement bien à l’identité du projet que je l’ai inclus.

Parlons un peu de l’aspect visuel. Les pochettes des singles sont très cohérentes, avec des tons chauds comme l’orange. Peux-tu nous expliquer ce choix ?

J’aime beaucoup les couleurs chaudes, elles projettent une énergie particulière. C’est un choix qui s’est imposé naturellement au fil des pochettes des singles, pour garder une unité.

La cover du projet, où tu poses avec un arbre et des cadres vides, est assez intrigante. Quelle est l’idée derrière cette image ?

C’est un travail d’équipe réalisé avec Justine Markes et Kosmo. On a voulu on a voulu représenter des cadres vides comme des tableaux dans lesquels chacun peut imaginer ce qu’il veut. C’est un peu un symbole de liberté. On peut faire ce qu’on veut de sa vie ; rien n’est figé. Et il y a 11 cadres, comme les 11 morceaux de l’album, pour créer des fenêtres vers cet univers.

On note aussi une touche cinématographique dans tes clips. Est-ce un aspect que tu veux développer davantage ?

Oui, complètement. J’adore le rendu cinématographique, je trouve que ça apporte une ambiance particulière qui colle bien avec ma musique. J’ai hâte de pousser encore plus cet aspect pour mes futurs clips.

Sur tes derniers clips, avec qui as-tu travaillé ?

J’ai bossé avec l’équipe @deuxpourcentsfilms, ainsi qu’un autre collectif, Alien Vision. J’aime bien apporter une vision de base et les laisser enrichir avec leur créativité. C’est le même processus qu’avec les beatmakers, en fait.

Parmi les versions alternatives de tes morceaux, j’ai été agréablement surprise par “Couleur Cactus” version harpe. Comment t’es venue cette idée ?

Je voulais une approche différente, quelque chose d’inattendu. La harpe est un instrument que je trouve majestueux, et j’ai pensé qu’elle apporterait une belle touche. C’est un moyen de proposer quelque chose de singulier dans un univers où on entend souvent du piano ou de la guitare.

Est-ce qu’on aura l’occasion d’entendre ce projet sur scène prochainement ?

Oui, bien sûr. Il y aura des dates de concert, même si rien n’est encore confirmé. Mais c’est sûr que je vais défendre ce projet en live ; j’ai hâte de voir comment les gens vont réagir aux morceaux en concert.

Merci pour cet échange. Un dernier mot pour les lecteurs et lectrices ?

Juste un grand merci à tous ceux qui me soutiennent. Que l’aventure continue et qu’elle dure le plus longtemps possible.


Un grand merci à Good Bana pour ses réponses, et à Chloé pour avoir organisé cette interview.