5 questions à Keith Murray lors de son passage à l’Iboat
Les 21 et 22 mai derniers, le légendaire Keith Murray du Def Squad rendait une visite aux publics parisien et bordelais dans le cadre d’une courte tournée européenne. En bons « hip-hop headz » que nous sommes il n’était pas possible de rater la venue en France du « most beautifullest vocabulist ». Nous étions donc dans la cale de l’I.Boat ce 22 mai, prêt à en prendre plein les oreilles. Keith Murray a même consenti à répondre à quelques questions pour the BackPackerz après le show. Vous retrouverez la retranscription de notre rapide entrevue en fin d’article.
Live report
C’est le groupe de jeunes toulousains Percepolis, trio rap-fusion, qui a assumé ce soir là la difficile tache de réchauffer le public bordelais. Ils ont offert aux curieux une heure d’un rap hybride parfois proche de la chanson française, mise en bouche plutôt agréable. Après un court entracte c’est au tour de Keith Murray himself d’apparaitre sur scène, devant un public qui s’est entre temps constitué en masse compacte afin d’être au plus proche du MC vedette. Entre 150 et 200 personnes se sont déplacées pour lui. C’est relativement peu, mais le public était bouillant. Keith Murray ne s’est pas privé, il a su tirer parti de son auditoire en développant une complicité joueuse avec la foule. Un « high five » à gauche, un « fist bump » à droite, il n’a pas cessé durant tout son show d’encourager les gens à clamer ses refrains, chose parfois difficile dans une langue étrangère. Big up au public bordelais qui s’en est très bien tiré!
La question que l’on pouvait se poser avant le show était celle de la setlist. Keith Murray allait-il se concentrer sur ses travaux récents ou allait-il nous gratifier d’une sorte de « best of »? Il semble que c’est la deuxième solution qui ait été privilégiée. On a donc eu droit pêle-mêle à des perles comme « The Rhyme », « Get Lifted », « I Shot Ya », « The Most Beautifullest Thing In This World »… Il n’a pas pour autant délaissé son répertoire plus récent en reprenant des titres du Def Squad, ou avec des hits comme « Candi Bar » et « Hustle On ». Accompagné de Badie, sonDJ, on peut dire que Keith Murray a enflammé la cale de l’I.Boat. Le MC quarantenaire a dépensé une énergie folle sur scène. Pas un instant il n’a semblé se fatiguer de haranguer le public, de déverser sa rime percutante, de bondir d’un côté à l’autre de son estrade. À la fin du show, Keith Murray s’est prêté à une longue séance de selfies pris par les fans en compagnie du rappeur qui avait embelli leur soirée. Vous l’aurez compris à travers le récit du concert, Keith Murray est quelqu’un de très accessible et respectueux de son public. Il nous a même accordé une petite interview!
Interview
The BackPackerz : Quel est ton premier souvenir Hip-Hop? Comment est-tu tombé dedans?
Keith Murray : C’était en 1982, avec mon oncle T Roy. C’était le plus jeune de mes cinq oncles et c’était un B-Boy . Il a maintenant 50 ans et il est toujours à fond dans le Hip-Hop. À l’époque il m’a fait écouter Mr. Magic et DJ Red Alert. Ils passaient des disques à la radio et je les apprenait par coeur. Je me suis imprégné de cette culture et j’ai commencé à écrire mes propres textes.
TBPZ : Parle-nous un peu de ta relation avec Erick Sermon.
KM : Je travaille toujours avec lui, c’est mon producteur. On est presque voisins. On est très proches, nos familles se connaissent. Je suis même le parrain de sa fille. Au début, Erick était le seul à croire en Keith Murray, il m’a vraiment propulsé.
TBPZ : En ce moment tu es en tournée. As-tu d’autres projets en cours?
KM : En décembre The Most Beautifullest Thing In This World aura 20 ans. Je travaille en ce moment même à l’enregistrement d’un nouvel album pour l’occasion. Un album « on the road ». Il sera accompagné d’une re-masterisation de l’album original.
TBPZ : Pour finir, peux-tu nous dire quel est ton album de rap préféré?
KM : C’est une question bien trop difficile, il y en a tellement! Je peux t’en donner trois : Business As Usual de EPMD, Paid In Full par Erik B. & Rakim et Radio de LL Cool J.