C’est plus que la découverte d’un artiste que vous lirez ici, c’est une invitation à vous introduire dans un de ces nombreux univers artistiques dont seul New York a le secret. Parce que Wiki, c’est ça. Un morceau vivant de la ville qui ne dort jamais. Un mélange paradoxal de « homemade » et d’influences lointaines. À 23 ans (et presque toutes ses dents), Patrick « Wiki » Morales contrôle son décollage. Espérons qu’il s’agisse la d’un aller sans retour pour l’auteur du très applaudi « Wikispeaks ».
D’un père porto ricain, et d’une mère irlandaise, un certain décor de la diversité était déjà planté dès la naissance. On reconnait d’ailleurs très vite un soupçon de british accent dans le flow nasal du jeune new-yorkais. Quant au soupçon de qualité, il régnait déjà en maître sur 1993, son premier EP (2011). Accompagné de l’alien Sporting Life à la production, les deux hommes forment un duo ajusté sur tous les fronts : des productions deep, propres, parfois éclectiques mais résolument hip-hop, laissant toujours place au rap mâché de Wiki. Outre « Wikispeaks », on peut entre autre saluer le puissant « Piece Of Shit » ou le très entraînant « Pretty Picture ». Première certitude, à 18 ans (à l’époque), le gamin n’était déjà plus en rodage. Vous aussi vous sentez cette bonne odeur de fait maison ?
Car le secret de la recette du jeune ricain tiens en un mot : l’influence. Transformé par ce dernier en un nom : la qualité. Après avoir sorti ses premières cartouches sur internet, certains gros média, comme Vice ou Complex, ont eux aussi cherché à comprendre qui était ce gamin un peu chelou. Listé en 2013 par MTV comme un des rappeurs les plus chauds du moment, c’est la même année que New York découvre peu à peu le visage de l’un de ses derniers poulains.
Un ovni que l’on sent très vite bien entouré, notamment par son crew, RATKING. D’abord composé de Hak, Sporting Life et Wiki, ensuite reformé par ces deux derniers, le groupe nourrit déjà une jolie discographie. Hormis la réédition de l’EP 1993 (devenu Wiki93), c’est l’intrigante mixtape 700 Fill (2015) mais surtout leur premier album So It Goes (2014) qui mit l’entourage de Wiki Morales en avant. Sorti chez Hot Charity, un label du Bronx, l’album marque l’évolution du personnage, de son crew, mais respecte le même principe : une prise de risque musicale, qui se transforme souvent en… holy shit this shit is the shit!
Considéré par les deux artistes comme une extension du projet solo de Wiki, RATKING surprend. En flirtant sur différents styles, l’album So It Goes est une réelle invitation à venir jouer avec tes potes dans une cour de récréation musicale, où tout est permis. Mention spéciale au titre « Puerto Rican Judo » ou sonorités rap, house et grime se retrouve pour jouer au ballon. Mais il était impossible de ne pas mentionner l’excellent « CANAL » si, à l’occasion, vous souhaitiez voir le petit new-yorkais hausser le ton.
« I’m from New York when Wu Tang was raisin » C’est au sein des quelques interviews déjà faites par le MC que l’on découvre peu à peu les références employées. Le Wu, Cam’ron, Nas, mais également ce qui se fait de mieux aujourd’hui, comme un certain Kaytranada. C’est d’ailleurs ce dernier qui produit le magnifiquement nonchalant « 3 Stories », titre issu du premier album solo de Wiki, Lil Me (2015). Et si on en parlait d’ailleurs, de cet album ? Lil Me marque (enfin ?) l’ascension de l’artiste sur une scène déjà plus exigeante mais plus en vue, celle des premiers gros feat.
Earl Sweatshirt (sur « AM // Radio »), Antwon, King Krule et nul autre que Skepta vont finir par collaborer avec Wiki, pour des titres toujours aussi éclectiques. Le remix US du banger « That’s Not Me » ne vous laissera pas indemne. Quant a l’excellent « Patience » (feat. Antwon), les amateurs de sonorités mélancoliques y trouveront clairement leur compte. Au final, on a l’impression que l’artiste nous propose sans cesse un contenu à la fois facile d’accès et très profond car mélodieux, pensé, où l’intégrité ressort de manière flagrante. Et franchement, entre nous, ça fait plaisir à entendre. Sorti chez Letter Racer, label et collectif fondé par Wiki et ses potes, Lil Me est un must have.
Concrètement, l’oeuvre de Wiki est au final celle de plusieurs personnes. Et enflammons nous un peu, celle d’une ville. Les projets du jeune (porto)ricain sonnent comme des petits hommages à NYC. Il le dit d’ailleurs lui même, New York ne doit jamais s’éteindre. L’ artiste condense dans sa musique tout ce qui le fait vivre au quotidien. Le graffiti, le dessin, le style, la weed, le skate, le flow… C’est d’ailleurs lui qui réalise la cover de son 1er EP 1993. Quant au collectif et label Letter Racer, il rassemble toute sa petite bande de squatteurs d’appartement new-yorkais. Lifestyle, fringues, musique, le projet vaut le détour, lui aussi.
Avant de se quitter, on laisse ça la. Juste une chose, si vous avez attendu la fin de l’article pour savoir ce qui était advenu des dents du MC, c’est raté…
Bon d’accord, ça tient en deux mots : street fight.
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.......moi même jme suis demandée où étaient passés ses dents (surtout à son âge) dans un de ses clips avec leurs mères là (lui et ses potes), ma préférée dans Lil Me "crib trax" que j'ai du écouter en boucle je ne sais combien de fois je l'avais découverte je crois soit sur soundcloud soit sur 22 tracks bref cet album que du bon!!!
"Crib Trax" c'est du lourd ! Le clip est mignon aussi.
Sorry, j'ai thumbdown sans faire exprès ahah!