City Fidelia : la « conscious trap » venue d’Ottawa
Samedi 18 juin. Il est 12h44 à Toronto. Comptez +6 heures à Paris. Un texto de son manager nous confirme que c’est ok pour le rendez-vous Skype, convenu en début de semaine.La nuit a été courte pour Luigi « City » Fidelia mais ce n’est pas le genre du bonhomme de se dérober quand vient l’heure des obligations. « Je voulais dormir mais je me suis souvenu que j’avais l’interview à faire », confie-t-il bon joueur. La veille, il fêtait la sortie de son EP FreeDumb au Harlem, un bar branché du centre-ville de Toronto. L’occasion de faire retomber la pression des derniers mois.
« Je ne sors pas, je ne bois pas quand je suis sur un projet ». Polo bleu ciel, coupe dégradée sur les côtés, cheveux crépus dans un style désordre organisé. Il sourit quand on le lui fait remarquer. Le rappeur torontois est de ceux pour qui le mot valeur a encore un sens. « Fidelia est mon nom de famille mais j’ai foi en la loyauté. » Il a décidé de prendre la particule « City » pour rendre hommage à SA ville : Ottawa.
Canadien mais du sang haïtien dans les veines, il comprend et parle le français. Ce sera en anglais que la discussion, d’une durée de plus d’une heure trente, se fera. « Je peux parler français mais je veux donner mes réponses en détail. » A la rencontre d’un rappeur qui cherche à se faire un nom pour ce qu’il est.
TBPZ : Ton EP Free Dumb est officiellement sorti vendredi 17 juin. Ce n’est pas un premier projet puisque tu as déjà sorti les mixtapes A Pisces World en 2014 et The Blindspot l’année d’avant. Tu ressens du stress ou pour toi c’est devenu la routine ?
City Fidelia : The Blindspot a été le début de tout pour moi, en termes de presse, de reconnaissance. Je suis un grand fan de Kanye West, comme beaucoup de gens et The Blindspot est mon « College Dropout ». J’aimerais grandir en tant qu’artiste. Quand tu écoutes ces albums l’un après l’autre, tu verras que les trois sont différents. C’est ce à quoi j’aspire. Que chaque son apporte une expérience différente. Donc oui je me sens nerveux. Je veux que les gens l’apprécie. Je veux faire les choses proprement, même si parfois ça ne prend pas la tournure que tu avais espéré. Je suis confiant sur mes capacités à faire du bon travail. Je ne doute plus de moi. J’apprends toujours pour devenir meilleur.
TBPZ : La semaine dernière, tu étais trois jours au Japon à Osaka, Kazanawa et Tokyo pour la promotion de ce projet. D’habitude un artiste attend de voir comment l’album est perçu au local avant de se faire connaître à l’étranger !
City Fidelia : Mon équipe est composée de personnes qui viennent d’un peu partout donc on prend en considération ce que les gens pensent, en dehors de la frontière. C’est sympa de voir comment ma musique est perçue à l’étranger. Ce qui est sympa, c’est que ça ouvre les yeux sur pleins de choses différentes. Mon problème c’était que je ne bougeais pas. Cette année, je suis allé à Detroit, à New-York City, à Los Angeles, à Tokyo. Et jusqu’à présent, je n’ai que des retours positifs.
Comment était l’accueil du public japonais ?
Ils ont adoré. J’ai vu des gens pleurer quand j’étais sur scène, je n’avais jamais vu ça ! Ce que j’aime bien, c’est qu’ils ne laissent pas les médias leur dicter ce qu’ils doivent aimer. Ils n’ont aucun préjugé. Je pense que c’est un peu le problème en Amérique du Nord. Les gens vont écouter un album pendant une semaine et c’est tout. Quand je fais une musique, j’ai envie que les gens l’écoutent pendant toute une année. Je pense que les Japonais sont comme ça. Ils sont vraiment à fond derrière l’artiste qu’ils aiment.
Parlons de ton EP. Ca veut dire quoi pour toi FreeDumb ?
Ce qui a inspiré le nom du titre : Je viens d’Ottawa. J’avais une petite amie depuis cinq ans. Nous avons rompu quand j’ai bougé à Toronto. Je m’étais dit : « ok j’ai ma liberté ». Mais je réfléchissais à pas mal de choses stupides genre sortir, m’éclater. Des choses « dumb ». D’où le jeu de mots « Freedumb ». Et donc le concept m’est venu car je pense tout le monde a connu ce que j’ai traversé. Que tu quittes ta ou ton petit-ami(e), ou que tu partes de chez tes parents, dès que tu as cette liberté, les premières choses que tu cherches à faire, c’est faire ce que tu veux ! Tout le monde passe par là. Quand j’ai déménagé à Toronto, j’ai eu du mal au début. J’ai dû m’adapter. L’idée de faire cet EP m’est venu quand je me suis senti plus épanoui. Et ça m’a pris genre huit mois ! Mes potes m’ont beaucoup aidé à traverser cette période. Tu as besoin d’une équipe, des gens qui t’aident à aller de l’avant. Une fois que mes soucis étaient réglés, j’ai retrouvé de l’inspiration et pu me remettre au travail. Être supporté, ça fait la différence. J’ai eu envie de faire encore plus de musique. J’ai réalisé que c’est ce que j’aimais vraiment : faire des sons, faire des show, des trucs dans le genre. C’est là où je me suis de nouveau senti heureux.
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La cover est une enveloppe blanche, fermée et légèrement abîmée. Ta façon de montrer que tu aimerais marquer ton temps ?
Non. L’idée c’était de transmettre l’enveloppe à mon ex-petite-amie mais aussi mon ancienne vie pour leur dire comment je m’en sors. Car c’est vraiment le cœur du projet. Je parle de mon stress, de ma douleur. L’EP m’a permis de retrouver le sourire. C’est ce que représente l’enveloppe.
On peut dire que cet EP raconte ton histoire en sept chapitres !
Pour moi, c’est la meilleure musique. C’est pourquoi j’écoute beaucoup de Wyclef Jean, J Cole ou Kendrick Lamar. Les musiques qui parlent de la vie durent pour l’éternité. Tout le monde traverse ces moments. Dans dix ans, quand je réécouterais cet album, je me dirais « regarde jusqu’où tu es allé ». Et de la même manière que je me dirais « Tu as accompli tes rêves » quand je me remettrais The College Dropout, c’est ce dont parle Kanye West dedans. C’est très fort quand les paroles ne mentent pas. Personnellement je ne raconte pas de cracks.
Comment qualifierais-tu ta musique ? On dirait du Hip-Hop teinté d’une ambiance tantôt jazzy, tantôt soul, le tout dans une ambiance assez smooth…
Je me plais à dire que je fais de la « conscious trap ». Il y a des éléments trap mais j’aime la musique. J’ai grandi avec la musique. Mon père jouait de la guitare basse. Pour faire de la bonne musique, je suis persuadé qu’il faut y apporter de la soul, du jazz. Ca rend le son intemporel. Avant Freedumb, on a discuté de la manière dont je devrais faire de la musique. Personnellement j’aime faire de la soul mais on peut être rapidement tenté de faire comme les autres, suivre le mouvement. Je disais « non j’aime pas le trap, je vais pas faire ça ». C’est en pratiquant que c’est venu naturellement. Ce qui rend cet EP unique, ce sont tous ces petits détails
En avril dernier, tu as sorti « Lately», un morceau sorti en exclusivité via Complex qui parle de rupture sentimentale, d’un déménagement, d’un virage dans une existence, tiré de ta propre expérience. Pourquoi avoir sorti ce titre avant les autres ?
J’ai structuré la musique pour qu’elle plaise à la première écoute. Le refrain est facile à se souvenir. J’ai fait un pari avec cette musique car je n’ai pas entendu un son comme ça depuis un moment. Quand je travaille sur un album, j’essaye de faire en sorte que le premier son soit quelque chose qui n’a jamais été écouté avant.
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Malik Yusef, proche de Kanye West, qui a travaillé avec Common, John Legend, est présent sur l’EP. Peux-tu nous raconter la raison de sa présence ?
On l’a rencontré à Los Angeles durant le week-end des Grammy Awards en février. On voulait avoir son regard. On lui a fait écouter « Lately« . Il a aimé. Nous sommes retournés à Los Angeles une deuxième fois en avril, car on voulait l’avoir sur ce projet. Une fois qu’il a écouté la version finale du son. Il nous a beaucoup aidé à créer. C’était génial de travailler avec lui, et c’est d’ailleurs pour ça que je comprends pourquoi Kanye fait du lourd, car c’est avant tout une inspiration. Il te parle de la vie, comment tu souhaites la mettre en scène dans un son, ce que l’album représente réellement pour toi. Il utilise pleins de métaphores. La plupart des sons de FreeDumb étaient écrits mais il nous a conseillé sur la structure. Il nous disait de bien insister sur le « Je » dans les sons. On a essayé de l’avoir sur le projet. On voulait qu’il nous livre quelques couplets dans la version piano de « Lately » mais il travaillait en même temps sur l’album de Vic Mensa. Ca ne s’est pas fait faute de temps. Ca reste une superbe expérience.
Tu as décidé de créer ton propre label il y a six mois : Ensemble. Pourquoi un mot français ?
Déjà, deux personnes viennent de Paris. Mon manager Stan et John, un ami. On voulait créer quelque chose qui a une culture, et pas seulement un nom anglais cool. Au Japon c’était dingue. Des gens écrivaient le nom sur leur sac, disaient « Ensemble » en choeur. Et quand on y réfléchit ça prend tout son sens car mon équipe et moi sommes toujours ensemble, personne ne joue solo. On s’inspire mutuellement. Je n’ai jamais eu l’idée de proposer un projet à une major. Je veux faire la musique que j’aime.
Dans le titre « Freedumb« , tu évoques ta mère qui a du t’élever toi et ton grand-frère
On vivait dans un « bachelor apartement » à Ottawa (logement avec une seule pièce). Ma mère, Marie-Louise, est une femme très généreuse. Beaucoup de gens venaient chez nous pour manger. Ca m’a pris du temps avant de réaliser ce qu’elle faisait pour Daniel (son frère aîné) et moi. Elle a dû grandir sans ses parents, ils sont tous les deux morts quand elle avait 5 ans. Tous les jours j’essaye d’avoir de ses nouvelles, et de donner des miennes aussi. Elle a grandi avec l’habitude de perdre des proches. Elle est l’une des raisons pourquoi je m’investis autant dans la musique. On a connu des moments durs. Elle enchaînait les boulots à temps partiels, elle était nourrice. Je ne l’ai jamais vraiment ressenti quand j’étais enfant car elle faisait en sorte qu’on mangeait à notre faim, qu’on aille bien, elle s’arrangeait pour payer le loyer. Elle a dû se sacrifier pour nous. C’est elle qui me fait avancer dans la vie, même si je ne le montre pas souvent.
Dans une interview à Vice, tu expliques que le rap a commencé avec ton frère quand tu étais à l’école élémentaire ? Tu avais 12 ans.
Je chante depuis que je sais parler. J’adorais le R&B : Usher, Da Brat, Jermaine Dupri. L’un de mes albums c’était My Way. Mon frère Daniel m’a fait découvrir le freestyle. On avait les « freestyle friday » qui passait dans 106 and Park sur la chaîne BET. Les rappeurs avaient 30 secondes pour faire un freestyle mais c’était surtout pour se moquer de l’autre. C’était vraiment quelque chose d’énorme à l’époque. On faisait des battles à l’école. Je pense que c’est là où j’ai développé mon talent pour le rap.
L’histoire a mal fini pour ton grand-frère…
Oui. Il enchaîne les peines de prison depuis qu’il a 15-16 ans. Il est fiché donc la plus petite chose qu’il fasse on ne le laisse pas tranquille. Il prend cher quand il se fait choper pour le moindre petit truc. Il se fait prendre pour possessions de … certaines choses. J’essaye de prendre de ses nouvelles. Il sort le mois prochain. C’est fou quand j’y repense car il sort de prison à chaque fois que je sors un nouveau projet. C’est drôle. D’ailleurs j’ai hâte de lui faire découvrir FreeDumb. Il va adorer cet album.
Tu as étudié la criminologie et le commerce à l’université. C’est original pour un rappeur !
J’ai étudié à l’université d’Ottawa. Il me reste encore une année à faire. J’aimais le concept de criminologie, j’étais curieux d’étudier ça juste pour voir. Je me suis aussi mis à étudier le droit des affaires mais j’ai fait une pause. Ca fait du bien car j’étais le genre d’élèves sérieux à l’école, à tout le temps suivre les cours, faire ses devoirs. J’ai arrêté pour m’investir dans la musique. Et tu sais aussi bien que moi que c’est chaud de s’investir à fond dans deux choses à la fois. L’un des deux va en souffrir.
Tu as arrêté tes études mais tu travailles aussi à-côté.
Je travaille dans une entreprise médicale. C’est un superbe travail. Je suis conseiller clientèle donc mon job est d’aider au mieux ceux qui me contactent. Mais je t’avoue que c’est dur de faire ça avec la musique à-côté. Quand je suis rentré du Japon je me disais : « Pfff il faut reprendre le travail. » J’ai du poser des jours pour me libérer. Ca risque d’être problématique car je vais être amené à voyager pas mal. Pour l’instant on pose les bases de notre affaire, du label mais si les choses marchent vraiment je démissionnerais pour devenir un artiste à temps plein.
En 2013, tu participes au Bluesfest, l’un des plus gros événements musicales canadiens (300 000 personnes en moyenne). Cela t’a apporté de l’exposition…
Oui ça a permis de montrer aux gens à quel point je suis sérieux avec ma musique. Il n’y a jamais eu d’artistes noirs locaux avant moi. Il y a eu des mecs comme A$AP Rocky, The Weeknd mais c’était déjà des gros noms de la scène Hip-Hop. Mais des mecs locaux qui parlent de la rue, jamais. Donc c’était quelque chose d’énorme pour moi mais aussi pour Ottawa. Je pense que ça a ouvert la voie à d’autres jeunes rappeurs. Les gens ont pu écouter quelque chose de nouveau. D’ailleurs c’est marrant car l’année d’avant, quand il y a eu The Weeknd, j’ai dit à un pote « j’ai envie d’être sur scène l’année prochaine. »
Il paraît que tu as aidé Vic Mensa à terminer 16 shots alors que tu étais en studio à Los Angeles ?
C’est Malik ! Ce mec est une inspiration. On travaillait avec lui dans le studio. Vic est arrivé, il nous a fait écouter le son. J’étais estomaqué genre « What the f*ck » ??. Puis Vic nous a dit qu’il lui manquait quelques lignes qu’il voulait changer. On l’a aidé, c’était un vrai brainstorming. J’ai pu vraiment me rendre compte comment les artistes travaillent leur son. Il a pris son temps pour retravailler deux lignes ! On lui balançait des idées. Genre on essayait de le guider sur le thème de l’exemple, quelque chose dans le genre. On a essayé de faire une photographie des flics, d’une ville hors de contrôle. On a balancé tellement des idées c’est dur de s’en souvenir. On a écouté le son trois mois avant sa sortie (NDLR : l’EP Theres a Lot Going On est sorti le 3 juin). J’espère qu’on recréera ce genre de moment plus souvent.
Kendrick, J Cole, Young Thug, Vince Stapples… La scène Hip-Hop / rap US regorge de talents appelés à dominer la scène pour les 10-15 prochaines années. Qui t’impressionne le plus ?
J Cole. A chaque fois je l’écoute, je me dis « Moi aussi j’ai connu ça ». Quand je l’écoute, j’ai l’impression d’écouter du Kanye West. Il me fait ressentir les mêmes émotions. La première fois que je l’ai écouté, j’avais l’impression qu’il parlait de ma vie. C’est une personne éduquée qui a connu des trucs de fou.
Pour aller plus loin, lire notre dossier
Pourquoi J. Cole est-il le rappeur le mieux payé de l’année 2015 ?
La scène Hip-Hop canadienne fourmille d’artistes talentueux et prometteurs : Dévontée, Ilovemakonnen, Tory Lanez. Drake vous a ouvert la voie ?
A 100%. Personne ne pourra lui enlever ça. Il a ouvert la porte au Canada. Personne n’est à son niveau et personne ne le sera. J’écoute du Drake même ce n’est pas l’un des artistes que j’écoute le plus. Mais en tant qu’artiste, j’ai de l’admiration pour lui. Je pense que les artistes canadiens auraient dû travailler encore plus dur s’il n’avait pas connu le succès. Il a montré où est situé le Canada sur une carte et rien que pour ça, tout le monde doit le respecter.
Tu es né à Montréal et a grandi à Ottawa et Brooklyn, maintenant Toronto. Comment ces villes ont inspiré ta musique ? Comment ces villes t’ont aidé à devenir l’homme que tu es aujourd’hui ?
Brooklyn m’a aidé à mûrir. Le quartier m’a aidé à me sentir à l’aise avec ma propre couleur de peau. Quand je revenais de New-York avec des affaires, on se moquait de moi, de mes habits, car les gens n’ont pas l’habitude. C’était une culture différente. Maintenant ça change un peu. Toronto est la première ville qui m’a montré de l’amour, qui m’a aidé à faire des premières parties de concert comme Bow Wow. C’est là où ma carrière a commencé. Et Ottawa c’est chez moi. J’ai tout appris. Mes meilleurs amis viennent de là-bas. J’ai envie de créer quelque chose là-bas dans le futur. Ca fait depuis longtemps j’ai ça en tête.
Il y a d’ailleurs des médias locaux qui n’ont pas hésité à te comparer, toutes proportions gardées, à Kanye West…
(Il sourit). Mes vêtements reflètent ma personnalité. Je ne porte pas des vêtements trop larges mais j’aime me sentir bien dedans. Souvent on me dit « mais c’est quoi tu as sur toi ? ». Par exemple, j’ai une veste longue, couleur rouge éclatant qui fait un peu costume. J’aime bien, ça attire l’attention des gens et je me sens à l’aise quand je l’ai sur moi. C’est un honneur d’être comparé à Kanye. C’est quelqu’un qui cherche à changer le monde, le rendre meilleur. Et il y arrivera.
Ecouter Free Dumb le nouvel EP de City Fidelia
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Cet article est une contribution libre de Yannick Foustoul, qui nous a proposé de publier cette interview sur The BackPackerz. Si vous aussi voulez tenter d’être publié sur The BackPackerz, n’hésitez pas à nous envoyer vos articles via notre page de contact.