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De ‘Némésis’ à ‘Sirius’ : Nali fait l’analogie de l’ombre et la lumière

Tu as sorti deux projets très différents en peu de temps : Némésis le 12 mai et Sirius le 9 juin. Sirius est un projet beaucoup plus lumineux par rapport à Némésis. On te sent beaucoup plus confiant ! Comment tu te sens ? 

Némésis, c’est la représentation de la carapace que le rap a formée autour de moi. Ce côté  egotrip et nonchalant, parfois plein d’insolence, qui peut être vulgaire et sombre. Ça a été ma manière de, justement, prendre confiance à la base. Ça a été un moyen pour moi de pouvoir exprimer toutes ces choses à travers un spectre qui est représentatif d’un rappeur. 

Avec Sirius, je lâche un petit peu cette carapace pour justement rentrer plus en profondeur. Et c’est cool que tu aies senti la lumière parce que, effectivement, c’est ce que j’ai voulu exprimer avec ce projet. Je trouve que le fait de pouvoir exprimer ce qu’on ressent sans filtre, c’est une forme de lumière. J’admire les gens qui arrivent à assumer le fait d’exprimer ce qu’ils ressentent sur la musique. C’est quelque chose que je fais depuis longtemps, mais le processus créatif ce n’est pas 100% du projet. Je suis un grand créateur donc je crée tout le temps et ça fait longtemps que je fais des morceaux comme ceux que l’on retrouve sur Sirius. Seulement, je n’avais jamais pris le risque – si on peut appeler ça un risque – de les offrir aux gens qui m’écoutent.

La première chose que tu as livré de ce projet-là, c’est une vidéo sur YouTube dans laquelle tu expliques la complémentarité entre l’obscurité et la lumière et tu interprètes un petit morceau du titre “Le ciel merci”. Cette vidéo, fait comprendre aux auditeur·rice·s la dimension introspective du projet. Comment as-tu eu l’idée de ce teasing qui n’est pas vraiment commun ? 

Quand on a teasé Némésis, on a tout simplement fait une capsule visuelle qui était sortie sur Instagram où j’ai la même tenue que sur la pochette. Pour Sirius, j’avais la volonté de faire comprendre aux gens la transition et le lien entre les deux projets. Je voulais qu’on puisse avoir un aperçu de l’analogie et la philosophie qu’il y a derrière. C’est surtout l’idée que passer par un état de souffrance ou de noirceur pour arriver à un état de bonheur et de lumière, c’est partie intégrante de la vie. J’avais vraiment envie d’exprimer ça à travers ce teasing parce que c’est ce qui transite sans arrêt en moi. Toute ma vie, je passe d’un état de joie à un état de tristesse et je veux dire, c’est la manière dont on traverse tout ça qui est importante. 

Sur le visuel, c’est quelque chose d’ultra neutre avec toi et le ciel derrière. J’ai eu la perception directe que tu allais te présenter sans artifice ! Comment as-tu travaillé sur cette vidéo ?

On avait le concept surtout des deux tableaux qui font écho entre la dualité et l’analogie qu’il peut y avoir entre Némésis et Sirius. Le concept du ciel, c’est mon réalisateur – Maxime qui a sa boîte de production qui s’appelle Kebz Prd – avec qui je réalise tous mes clips et tous les visuels. Il joue un rôle de DA au niveau non seulement de la réalisation, mais surtout de la réflexion. L’idée est apparue au moment où on cherchait quoi mettre dans les tableaux, il a pensé à une transition avec juste un ciel et moi. J’avais déjà l’idée de ne pas mettre de fioritures. Donc c’est génial que tu l’aies ressenti parce que c’est vraiment ce qu’on voulait faire ressentir à travers le visuel. Et ce, toujours en analogie avec Némésis, où sur la pochette, je suis très accessoirisé : il y a la cagoule, les lunettes, deux couches de doudoune… qui représentent cette carapace qui est toujours autour de mon corps et qui – entre guillemets – a su protéger mon ego pendant ces années. Avec Sirius, c’était la mise à nu donc dans le teaser, je suis en t-shirt blanc sur un fond uni. Puis, pour le morceau “Le ciel merci”, c’était essentiel aussi de pouvoir montrer le ciel. 

Dans ce morceau, tu dis “ça fait des années que je parle à ma plume”, depuis quand tu écris et depuis quand réellement tu fais de la musique avec tes textes ? 

J’écris depuis mes 13 ans. J’étais déjà passionné par le rap à l’époque. C’est arrivé dans ma vie au début du collège. Avant, j’écoutais du métal et je suis tombé love du rap suite à une rencontre. Dans les années 2010, un ami m’a fait découvrir IAM, la FF, NTM, Sred Connexion… Des vieux groupes de rap à l’ancienne. 

À cette époque, j’étais très passionné par le rap et j’ai perdu un ami à moi dans un accident de moto et mon premier texte de rap, je l’ai écrit en rentrant de son enterrement. C’est la première fois où j’ai ressenti le besoin d’utiliser l’écriture pour évacuer une émotion négative, c’était 13 ans. 

Entre ce moment-là et le début de ma carrière en 2019, j’ai continué à être en relation avec le rap et à écrire, mais il n’y avait vraiment aucune volonté de mon côté de me développer en tant qu’artiste ou de transformer cet exutoire en quelque chose de consommable pour les gens. Le début de la carrière, ça a été vraiment en 2019, quand j’ai reconnecté avec mon beatmaker, donc Nas808, et mon DJ, qui est aussi un gars avec qui je travaille beaucoup ma musique, qui s’appelle Paolo, qui est pianiste de jazz de base, et qui a rejoint l’aventure. On s’est reconnecté tous les trois et on a vraiment eu cette soif de création, c’était comme une addiction. Ça a duré jusqu’en 2022 avec les trois volumes de Spectre. Ça a été trois ans d’exploration, où j’avais vraiment envie de sortir des projets parce que ça me faisait kiffer quand même de voir que c’était possible de distribuer sa musique et tout ça. Donc, à l’époque, pendant ces trois ans, j’ai sorti un EP par an en me débrouillant avec le peu de connaissances que j’avais dans la musique. Donc, effectivement ça n’avait pas fait trop de bruit à l’époque, mais quelque part, c’était ma manière à moi d’explorer, de cerner un petit peu plus l’univers que j’avais envie d’offrir aux gens. 

Tu me parles de ton beatmaker Nask808, ça fait la transition avec la première musique du projet qui est “Davaï”, où j’ai repéré que dans les crédits il y avait beaucoup plus de personnes créditées que sur les autres sons du projet. Comment s’est fait le travail avec les beatmakers pour Sirius

Tout part de Nask ! Il n’y a pas d’exclusivité entre nous, donc il bosse aussi avec d’autres beatmakers, dont Lucky et Teikyo qui ont participé à la prod de “Davaï” avec Nask808. Quand j’ai reçu la prod, je suis tombé amoureux ! 

Je fais aussi de la prod de mon côté parce qu’on a appris ensemble [avec Nask808]. Et sur tous les projets, Spectre par exemple, même les morceaux où c’est moi qui ai fait la prod, Nask808 est crédité en tant que beatmaker parce que ça compte pour moi.

Mais je commence un peu à dire quand c’est moi qui fais les instru pour que les gens aussi captent cette dimension. Par exemple, sur Sirius, il y a “Mode Expert” et “Big Waves” dont j’ai fait la prod. Mais sinon, il n’y a vraiment pas d’exclusivité avec Nask808. Moi, je pense que c’est bien aussi de s’ouvrir au travail des autres, notamment sur Némésis, je l’ai déjà fait. Du coup, il y a le beatmaker avec qui j’ai fait l’intro qui s’appelle Shoot the moon. Et du coup, voilà, ça s’est fait pour en revenir à ta question, ça s’est vraiment fait de son côté, c’est-à-dire qu’il a fait la prod avec ses gars et après, il m’a envoyé et “Davaï” est né ! 

Si tu veux une petite anecdote sur Davai, c’est un des rares morceaux de ma carrière que j’ai produit le matin, c’est un titre très solaire. Je suis quelqu’un qui travaille plutôt la nuit.  

C’est trop drôle parce que justement, on ressent vraiment que ce titre respire la bonne humeur, on sent que tu t’amuses sur la prod. Ça donne un message de confiance en soi et de bonne humeur ! Est-ce que tu te sens plus confiant sur ce projet ? 

C’est un peu paradoxal parce que de base, j’étais très peu confiant à l’idée de me livrer autant sur un projet et encore moins à l’idée de l’interpréter en live. Mais finalement, je ressors confiant d’avoir pris cette décision et d’assumer cette partie-là aussi de ma musique. On ne peut pas se cacher toute notre vie derrière des carapaces ou derrière des choses qui ne sont pas nous-mêmes à 100 %. Donc, je pense que là, j’entame une partie de ma carrière où la confiance règne : quand je monte sur scène, quand je suis en studio, quand je suis en relation avec ma musique. J’ai de plus en plus confiance et je pense que ça continuera de croître tant que je continue d’avoir un entourage bienveillant comme le mien et tant que je reste passionné. Je pense que tout part de là. 

Ce que tu peux ressentir dans “Davaï”, c’est surtout ça : le fait qu’au-delà d’être un exutoire, la musique est une joie de pouvoir créer et de pouvoir ensuite la faire découvrir aux gens. Ce que tu viens de dire sur la confiance, c’est un petit peu un rêve pour moi de pouvoir faire apparaître ce genre de sentiment chez les gens qui m’écoutent. Je suis un humain très lumineux, je suis quelqu’un de très solaire dans ma façon d’être. Les gens qui me connaissent savent que ça rayonne sur la musique. Puis c’était important pour moi de le sortir après Nouvelle École, qui a été une expérience un petit peu contradictoire avec l’humain que je suis de base. 

Ça m’a permis d’avoir de la visibilité et tout, mais la télévision reste quand même un milieu assez particulier. Je m’en suis très bien sorti jusqu’au bout parce que je suis resté moi-même et du coup, il n’y avait pas grand-chose à tirer de moi quelque part. Mais je suis très heureux qu’il y ait du monde qui puisse accéder à cette facette de moi et de ma musique. 

Tu as participé à Nouvelle École et tu as fait la finale de Buzz Booster. Qu’est-ce que ce genre de programme et tremplin ont pu apporter à ta musique ? 

Je pense que ça n’a pas eu tant d’influences sur ma musique, mis à part le fait de réfléchir à ma musique pour le live. C’est-à-dire que par moment, en créant un morceau, on peut se dire de la sorte pour que les gens puissent le chanter avec moi, par exemple. Mais sinon, ça m’a surtout fait avancer au niveau professionnel. Ça m’a apporté beaucoup de recul parce que déjà, tu te retrouves à côtoyer d’autres gens qui ont leurs propres projets, leur équipe, leur entourage… Puis tu rencontres d’autres artistes qui ont la même soif d’y arriver. Et pour ma part, c’est très inspirant ! Tout est parti avant le Buzz Booster avec la rencontre avec Ekloz. C’est une personne qui travaille beaucoup son projet et c’est très inspirant d’avoir des exemples de gens qui ne sont pas forcément dans des structures ou dans l’industrie et qui, quand même, donnent 100 % d’eux-mêmes pour que ça avance. À partir de ce moment-là, je me suis dit que j’allais m’inscris dans les tremplins pour trouver des opportunités et jouer un maximum sur scène. Je pense que maintenant, je peux le dire, je suis un artiste de live. Je suis quelqu’un qui a vraiment une dimension scénique au-delà d’avoir une dimension streamable, si on peut dire. 

Le Buzz Booster, c’est aussi un dispositif qui nous permet de rencontrer des pros donc ça permet aussi d’avoir des avis de professionnel·le·s. Ça m’a permis d’affiner les choses et d’organiser une stratégie jusqu’à la sortie de Nouvelle École. 

Ça m’a beaucoup apporté et je le conseille ! Dès que j’ai des amis à moi ou des jeunes que je rencontre qui se lancent dans le rap, j’aime bien leur dire “tentez ce genre d’aventure, c’est vraiment cool”. 

Tu me disais que c’était la première fois que tu te livres de cette manière-là dans des musiques que tu publies, est-ce que ça a été un exercice compliqué pour toi d’écrire ces musiques-là en sachant que des gens allaient vraiment écouter ce que tu livres ? 

Je ne me suis pas trop posé la question au moment où je l’ai écrit ! Le morceau “Personnel” date déjà de deux ou trois ans. C’est un morceau que j’ai écrit à un moment assez intense, en émotion. Pour résumer, j’ai grandi sans mon père, je n’avais pas beaucoup de contacts avec lui. Un jour, j’ai vu son nom s’afficher sur mon téléphone et j’ai pensé qu’il voulait reprendre contact avec moi, mais c’est le moment où il m’a annoncé son cancer et il m’a demandé de venir l’aider pour construire une cabane en bois. J’étais très en colère au début puis j’ai compris que c’était sa manière à lui de me dire qu’il voulait me voir et que je lui manquais. C’est un homme d’une génération qui a malheureusement un peu de mal à exprimer facilement ce qu’il ressent. Et “Personnel” naît vraiment juste après ce moment-là. C’est-à-dire que j’ai raccroché, et une heure après, Nask m’a envoyé la prod par hasard, et tout est sorti très rapidement. Ce titre est la représentation de ça : même dans un moment de bonheur hyper intense, il ne faut pas oublier qu’à tout moment, il peut y avoir un petit peu de chagrin, un peu de peine et de colère qui existe et ce n’est pas grave ! 

Sur “Mode expert”, tu dis “je vais remercier ma mère, elle m’a appris comment casser mes chaînes” j’ai aussi noté que tu parlais de ta maman deux autres morceaux du projet. C’est important pour toi de faire un clin d’œil à ta maman dans ta musique ? 

C’est carrément important pour moi parce que c’est grâce à elle, si tu veux. Vu ce que je t’ai expliqué avant, c’est elle qui a pris soin de moi pendant toutes ces années et qui m’a permis de grandir, de devenir l’homme que je suis. Donc, forcément, c’est important pour moi de la remercier. C’est la bonne phrase que tu as prise : elle m’a appris comment casser mes chaînes. C’est quelqu’un de très marginal dans sa manière d’être de base. Au début, je ne comprenais pas trop. Mais plus j’avance dans la vie, plus je me rends compte que c’est une force et c’est totalement ce qu’exprime “Mode expert”, c’est une dédicace à tous les gens qui ont choisi la difficulté Mode expert !

Le morceau d’après, c’est “Big Wave”. Pour le coup, toutes les questions que j’avais notées pour ce morceau-là, tu y as répondu dans la discussion. Du coup, je vais juste te demander si tu as peut-être une anecdote ou quelque chose à dire sur ce morceau-là ?

C’est moi qui ai fait la prod et il y a très peu d’éléments dessus. Lui, c’est la sobriété. Ce morceau-là, je voulais juste le moins d’éléments possibles avec ma voix et ne pas en faire trop justement dans la variation de notes ou dans la variation de flow. J’avais envie de servir un morceau. Il y a beaucoup de morceaux comme ça qui me font kiffer dans la musique. Des morceaux qui sont, au premier abord, monotones, mais hyper efficaces. C’est des morceaux où l’univers se crée parce que pendant 2 minutes 30, tu te prends la même ambiance et le même mood. 

Avec le recul, quand je l’ai créé, je devais être à un moment où j’avais besoin de sobriété, besoin de simplicité, de juste balancer ce que j’avais à dire sur la prod. 

Le dernier morceau s’appelle “Sirius”, comme le nom du projet. Je suppose que le nom fait contraste à Némésis et à la signification de ces deux mots. Les noms des deux projets te sont-ils venus instinctivement ?

J’ai toujours été passionné par les étoiles et j’ai d’abord trouvé le nom de Sirius avant de trouver le nom de Némésis. Sirius c’est l’étoile du berger, celle qui montre la direction, c’est l’étoile qui brille le plus dans le ciel. Il y a vraiment cette notion de guider, de montrer la direction, au-delà d’être l’étoile la plus lumineuse, c’est celle qui guide les bergers, les marins en mer. Némésis est venue après. En faisant mes recherches, j’avais l’idée de l’analogie et Némésis est une étoile obscure qui brille dans l’ombre du soleil, qui pour le coup n’est presque pas visible à part avec les instruments, les télescopes hyper précis. C’est une étoile qu’on appelle “naine brune”, c’est des étoiles qui sont mortes il y a longtemps, elles sont hypothétiques : il y a des résidus de lumière, donc on suppose qu’il y a une étoile. C’est totalement l’inverse de Sirius qui est réellement bien là et qui a ce rôle de montrer la direction. 

Au niveau des noms, c’est venu petit à petit, c’est le processus de réflexion et de création. Mais ce morceau- là, encore plus que le morceau “Némésis” dans le projet Némésis, le morceau “Sirius” dans Sirius a vraiment cette volonté de placer les bases. Je parle de ma mère, de mon père, des gens avec qui j’ai envie de réussir. Et c’est ça qui montre la direction pour moi maintenant. 

Tu parles de direction, on a vu Némésis : un projet assez sombre et Sirius : un projet ultra solaire. On ne sait pas trop à quoi s’attendre pour la suite ! 

C’est intéressant, moi non plus je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Je pense que mon souhait serait de pouvoir mêler un petit peu ces deux univers et peut-être d’en faire une nouvelle recette ! Mais c’était important pour moi de poser les bases. J’ai l’impression de vraiment avoir posé les deux premières briques du mur. Parce que quand je parle de direction, c’est aussi à l’échelle de ma vie et pas seulement de mon projet musical. Je pense que le côté obscur, le côté destructeur est bien derrière moi maintenant. Donc ça ne concerne pas seulement ma musique, c’est-à-dire que ce morceau-là, je suis amené à y revenir parce que c’est une dimension que j’aime beaucoup dans la musique. La dimension divertissement, un artiste, un allié, un peu imbu de sa personne. Même si, quand tu viens échanger avec moi, tu te rends compte que ce n’est pas forcément désagréable. Mais j’ai quand même envie de rester connecté avec cette partie-là de ma musique parce que c’est celle qui me fait kiffer en premier lieu. 

J’ai posé toutes mes questions. Je te remercie pour tes réponses. As-tu envie d’ajouter quelque chose qui te semble important ou que je n’aurais peut-être pas abordé ?

J’ai vraiment la volonté de trouver des événements à Paris à la rentrée, et puis aussi à travers la France si des gens sont prêts à me laisser défendre mon projet dans leur salle de concert ou leur événement. C’est vraiment la volonté de défendre ces deux premiers projets qui sont l’analogie l’un de l’autre. Les défendre en live et pouvoir les faire découvrir à un maximum de personnes avant de me remettre en création ! 

Manon Virsolvy

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