Cleim Haring sort l’inquiétant EP ‘Cerbère’
Tantôt lourd, tantôt léger. Cerbère, le nouveau trois titres de Cleim Haring est à l’image de son coeur. Le félin inoffensif y profite d’une pleine lune pour achever sa transformation en loup garou.
Dans ce maxi, Cleim Haring évoque ses origines, la vie d’artiste et sa quête de sens. Chanter pour ne plus penser. Écrire pour ne pas glisser. Vivre pour enfin se trouver. Garder les pieds sur terre, ne jamais perdre de vue ses racines. Tandis que son esprit gamberge sur des airs éthérés, Cleim Haring garde la tête bien sur ses épaules. Sa poésie caractéristique ne le quitte à aucun moment. L’artiste cherche son cerbère, une métaphore mythologique pour apprendre à se connaître et à vaincre ses démons.
« Je veux faire les choses bien, on me traite comme un chien »
Cet inquiétant EP vient clore sur une note mélancolique la somptueuse trilogie entamée l’an dernier avec Soledad et poursuivie quelques mois plus tard avec Suncold. Le parcours d’un homme seul qui cherche à dépasser ses idées noires, comme l’explique lui-même l’artiste dans notre interview. Une saga aux teintes bleutées en trois épisodes, dont le premier volet est produit par le perpignanais Everydayz. Ici, l’origine de la mélodie est à trouver comme le texte dans des contrées plus froides.
« Qui va regretter ma haine, regretter mes peines ? »
Les instrumentales taillées par le lyonnais Tchicos Pablo s’inspirent de Noah « 40 » Shebib, producteur émérite de Drake, flirtent avec la trap, ses charlestons glaciaux et ses basses caverneuses. Le temps d’une éclaircie, ses beats croisent parfois les nappes électroniques de Flume, avant de replonger vers les abysses. Car si le bleu, couleur froide par excellence, reste un leit motiv, il se fait désormais sombre. Nocturne. À n’écouter qu’à partir de minuit, bouteille à la main et lunettes noires sur le nez.