The Infamous. Rien que le nom transpire l’underground. L’ambiance sonore, les thèmes, et l’authenticité qui se dégage des voix d’Havoc et Prodigy, aussi. D’une simple écoute on s’y croirait, là, perdu dans une rue sombre du Queensbridge, découvrant de manière brutale le quotidien et l’état d’esprit de jeunes du ghetto dans un New York à feu et à sang.
There’s a war going on outside, no man is safe from
You could run but you can’t hide forever
On hésite entre partir en courant, ou rester bien planqué pour observer ce qui se passe, à la fois terrifié et fasciné. Le premier track, « The start of your ending », nous plonge d’entrée dans un univers ténébreux auquel on reste scotché durant plus d’une heure. L’ensemble est d’une homogénéité rare. Les productions d’Havoc donnent le ton, les apparitions de Nas, Raekwon, Ghostface et Q-Tip s’y fondent à merveille. On ne trouve rien à jeter, même pas les freestyles et interludes qui se savourent avec presque autant de plaisir que les hits underground comme « Survival of the fittest ».
Nous sommes avant l’époque d’Internet, pas encore inondé d’informations et d’images sur les artistes, et les clips sont généralement trop hardcore pour la diffusion télé. En tant que fan, tout ce qu’on a à se mettre sous la dent pour accompagner le disque et alimenter l’imaginaire, c’est une pochette d’album et, à la limite, un exemplaire de The Source acheté en import par le grand frère d’un pote. On essaie alors de tout analyser, leur style, leur attitude, et décrypter religieusement chaque lyrics, chaque skit, chaque back…
Une chose est sûre, l’album influence toute la Côte Est (et bien au-delà) qui s’engouffre dans la brèche Gangsta Rap. On le mesure aisément en constatant le nombre hallucinant de samples réalisés à partir de cet album. Rien que pour le titre mythique « Shook Ones Part II », considéré comme l’un des plus grands morceaux de rap de tous les temps, on compte sur Who Sampled plus de 160 références de samples !
Certes, on pourra toujours remettre en cause la crédibilité des Mobb Deep, eux qui ont peut-être abusé du registre de gangsters durant la suite de leur carrière. Il n’empêche que The Infamous demeure dans son domaine un classique d’une perfection inégalée, et qui n’a pas pris une ride 20 ans plus tard.
On a eu envie de tester ce genre de chroniques de grands classiques du rap. Dites nous ce que vous pensez du concept dans les commentaires 😉
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Très bonne idée de rechroniquer des classiques, mais la c'est un peu juste, ya pas énormément de matière dans l'article...
Je considère plus ça comme un "rappel", un hommage à la vue de la date anniversaire de l'album, qu'une chronique.
Effectivement, l'idée était de remettre en lumière des gros classiques à certaines dates clés, en s'axant sur les souvenirs de ce que cela a provoqué chez nous à l'époque, plus que sur le détails de l'album lui-même (qu'on connait tous par coeur ou presque).
En tout cas, on prend note de ta remarque pour les futures chroniques... Peace
Ah ok, du coup je comprends mieux. C'est même plus intéressant, un "remember" plutôt qu'une chronique, avec d'autres événements ayant eu lieu à la même période, genre "cette année la, victoire des bulls, bla bla etc..."
Ca fait toujours plaisir en tous cas, peace, et bon boulot
Excellente idée de chroniques je trouve ! ça m'a permis de ressortir cet album qui il est vrai est un ultra classique dont on ne peut pas se lasser. Je vous encourage donc à continuer sur cette trace...
Trop bon The Backpackerz ! Merci