Flatbush Zombies – 3001: A Laced Odyssey

Mars 2016

Flatbush Zombies

3001: A Laced Odyssey

Note :

Après deux mixtapes et un EP en collaboration avec The Underachievers, les Flatbush Zombies sortent finalement leur premier album intitulé 3001 : A Laced Odyssey.

Dès l’introduction, l’objectif est clairement annoncé : se détacher de ce qui se fait déjà dans le rap actuellement. Les trois morts-vivants de Brooklyn distillent leurs rimes en parfaite symbiose tout au long de l’album. En revanche, il n’est pas question de faire des pirouettes techniques pour impressionner l’auditeur, les emcees se contentent d’une grande efficacité au micro qui réside à la fois dans leurs flows déjantés et dans les différentes références ou punchlines que chacun délivre au fil des titres.

Côté thèmes on retrouve principalement de l’egotrip et l’apologie de toute sorte de substances illicites. Le morceau « This Is It », par exemple, fait état du rap actuel en le critiquant tout en démontrant la volonté des trois rappeurs de Flatbush de se démarquer des styles de rap déjà surexploités. Le track « R.I.P.C.D » est lui une véritable déclaration d’amour au format physique qui disparaît petit à petit de l’industrie musicale.

Si Zombie Juice et Erick Arc Eliott font leur part du travail sur cet album, on notera quand même que Meechy Darko se démarque assez facilement de ses deux compères. Les variations autour de sa voix atypique et son écriture plus travaillée le mettent en avant tout au long de l’album. Meechy sort même plusieurs phases mémorables, telles que « I’m spitting shit that makes Jesus question religion » sur « The Odyssey » ou encore « My semi-automatic will splatter niggas like Jackson Pollock » sur « R.I.P.C.D ». Il va même jusqu’à chanter le refrain sur son morceau en solo « Ascension ». En fin de compte, Meechy Darko est vraiment au centre de ce projet et il en constitue probablement l’élément le plus intéressant.

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L’ensemble des productions de l’album sont assurées par Erick Arc Elliot qui impose un vrai rythme au fil des morceaux. Il alterne entre pistes plutôt énergiques comme sur « Bounce » ou « Trade-Off« , et beats plus smooth, plus aériens comme sur « A Spike Lee Joint » ou « Good Grief », sans tomber dans des clichés de productions boombap ou trap. On remarque donc que les trois Zombies sont aussi à l’aise sur des morceaux posés que des morceaux entraînants. Grâce aux changements de rythme d’un track à l’autre, cet opus se laisse écouter tranquillement sans pour autant tomber dans la lassitude.

Sans pour autant soulever des montagnes, les Flatbush Zombies signent là un premier projet plutôt réussi qui a su répondre aux attentes. Nous avons donc bien apprécié ce 3001 : a Laced Odyssey qui risque probablement de se bonifier au fil des écoutes, en attendant la suite pour les rappeurs de Brooklyn, et pourquoi pas un album solo de Meechy Darko qui est sans nul doute celui qui a le plus de potentiel dans ce trio.

BONUS : Certains l’auront sans doute remarqué, le titre de l’album fait écho au film de Stanley Kubrick 2001: L’odyssée de l’espace (2001 : A Space Odyssey), et ce n’est visiblement pas un hasard puisque les Zombies vous conseillent d’écouter l’album tout en regardant le film.