Entre la sortie triomphale de son quatrième album, African Giant, et l’alléchante liste de collaborations à laquelle il s’est prêté, la superstar nigériane a cristallisé son talent sur chacune de ses apparitions. À l’occasion de sa venue à Paris pour deux shows à l’Olympia sold out qui s’annoncent exceptionnels, focus sur l’artiste qui repousse les frontières de l’afrobeats à l’international.
« Burna fils de Dieu ». Voilà ce que signifie le surnom yoruba -un brin mégalo- que s’est donné Damini Ebunoluwa Ogalu alias Burna Boy. Le natif de la citée industrielle de Port Harcourt est sûr de lui, il n’y a aucun doute. Mais s’il existe une once de présomption chez Burna Boy, c’est qu’il savait au plus profond de lui et depuis toujours que son destin se devait d’être grand. Géant même. Dès son plus jeune âge, Damini est baigné dans le monde de la musique. Son père joue en boucle des albums de dancehall et de reggae à la maison, tandis que son grand père, Benson Idonije, est connu pour avoir été le premier manager du grand Fela Kuti, ce dernier qui deviendra plus tard l’inspiration numéro une de Burna. Sa jeunesse, il la passe abreuvé par les sorties rap et R&B US de la fin des années 90. Autant dire qu’à cette époque il idolâtre bien plus DMX, alors au sommet de sa gloire, que l’icône de l’afrobeat nigérian.
C’est aux alentours de ses 10 ans que le petit Damini décide de se mettre à la musique pour de bon. Il commence alors à bidouiller des prods sur une version crackée de Fruity Loops depuis sa chambre d’enfant. En véritable nerd gavé aux comics de super-héros, Damini décide à cette même période de devenir la meilleure version de lui même et opte pour le nom de Burna Boy, son alter ego qu’il confectionne de toutes pièces. Les années passent et arrive l’aube des années 2010, période cruciale durant laquelle Burna commence à faire parler de lui, d’abord chez lui au Nigéria, mais aussi en Angleterre où il a vécu quelques années au cours de ses études.
En 2013 sort son premier album, L.I.F.E (Leaving an Impact for Eternity), qui rencontre un succès certain en Afrique de l’Ouest puisqu’il réalise le modeste score de 40 000 copies le jour de son lancement. On retrouve dans ce carton absolu les tubes en puissance – bien qu’un peu brouillon – que sont « Yawa Dey » et « Like to Party« , et qui ne sont que les prémisses de ce qui est à venir. S’en suivent quatre ans de progression constante sur le plan artistique mais aussi en terme de popularité, qui seront marqués par la sortie de son deuxième album, On A Spaceship, en 2015 et d’un très bon EP l’année suivante, Redemption. Il n’en fallait pas moins pour attirer la sangsue Drake alors en pleine préparation de son album/mixtape More Life.
En effet, Burna Boy devait figurer sur la tracklist du projet de Drizzy, mais sans qu’il y ait de raisons apparentes, ce dernier l’a tout simplement évincé du morceau « Get It Together », également en featuring avec le producteur sud-africain Black Coffee et Jorja Smith. Les deux artistes s’étaient pourtant bel et bien rencontrés en studio pour enregistrer ensemble mais résultat des courses, Burna Boy est présent à la limite de l’audible dans l’outro du titre et n’a pas obtenu le moindre crédit. Cela en dit long sur la considération que peut avoir Drake pour ses homologues, mais là n’est pas le débat. Une fois la frustration digérée, Burna revient plus fort que jamais avec Outside, son troisième album dévoilé en 2018. Sur cet album brillant, le Nigérian réussi là où Drake échoue sur More Life. Il parvient à capter l’essence des sons caribéens, de la grime et d’autres influences venues de la diaspora sans se disperser, en trouvant le juste dosage avec son style déjà installé. De plus, on retrouve sur cet album l’hymne ultime qu’a pu nous offrir Burna Boy jusqu’à présent, « Ye ». Avec ce titre en forme de coup de maître, il sample son père spirituel, Fela Kuti et son morceau « Sorrow Tears and Blood », et soulève les foules partout où il passe .
2019 est indéniablement l’année de Burna Boy. Absolument tout lui réussit. Fort de l’engouement rencontré par Outside, Burna remet directement pied à l’étrier et s’attelle sans plus attendre à sa suite. Son but désormais est d’exploser en dehors de ses frontières, de s’imposer sur le sol américain comme avait pu le faire avant lui Fela. En cela, African Giant, son quatrième album paru au cours de l’été est l’aboutissement rêvé de ce que planifiait le maître de l’afrofusion.
Sur cet album magistral de bout en bout, Burna embrasse totalement la dimension pop de sa musique en regroupant sous le nom d’afrofusion, tous les genres qu’il affectionne et qui ont fait son style jusqu’à présent. De l’afrobeats au reggae/dancehall en passant par le R&B, le rap et la pop, Burna Boy marie ses influences en les faisant totalement siennes. Pour confirmer son nouveau statut de géant africain, il invite de très grands noms à prendre part à l’album. Ainsi on retrouve les superstars américaines Future, YG et Jeremih, la nouvelle diva du R&B britannique en la personne de Jorja Smith, le chanteur jamaïcain qu’on ne présente plus Damian Marley ou encore l’une des plus grandes voix africaine, la béninoise Angelique Kidjo.
Au delà de cet album déjà incontournable, assurément un des plus marquants de cette année de par sa quantité assez impressionnante de tubes (« Anybody », « Gum Body », « On The Low », « Pull Up » et à peu près tout le reste de l’album), Burna Boy a marqué les esprits sur d’autres points. La reine Beyoncé a fait appel à lui pour sa bande son du Roi Lion en lui offrant un morceau en solo, l’enivrant « Ja Ara E ». Il s’est produit sur la scène de Coachella (malgré son coup de gueule et la petite polémique concernant la taille réservé aux artistes africains sur l’affiche du festival). Et enfin, il a obtenu une consécration de poids en remportant en début d’année le titre de Best International Act au BET Awards, face à Dave notamment. Ses compatriotes Davido et WizKid ont déjà brandi cette récompense par le passé, et l’on sait le boost considérable qu’une telle reconnaissance apporte aux yeux du monde. Lors de la remise du prix, c’est sa mère et également manageuse Bose Ogulu (la musique est décidément un affaire de famille chez eux) qui est allée chercher la récompense de son fils. En guise de remerciement, elle s’en est allée d’un message fort qui résume toute la démarche musicale et spirituelle de l’icône panafricaine qu’est Burna Boy, et qui de plus clôt avec panache le dernier morceau d’African Giant, « Spiritual » :
« And, the message from Burna I believe would be that every black person should please remember you were Africans before you became anything else »
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