Pour continuer la ronde et honorer une tradition que l’équipe a plaisir à maintenir, comme l’an dernier, chaque rédacteur a pris l’initiative de partager les 3 morceaux qui l’ont marqué cette année et de donner une courte explication. Le choix est souvent cornélien mais le plaisir est immense à se replonger dans les bons voire les excellents souvenirs dont certains morceaux ont été la bande originale.
Pas de censure, pas de filtre, chacun s’est exprimé. Peace et bonne écoute. La playlist est également disponible sur Spotify, Deezer, Youtube, et Apple Music.
Marlowe – « Lost Arts »
« Lost Arts » est un coup en trois bandes : il met en lumière le talent de lyricist et de kicker de Solemn Bingham, permet à L’Orange de distiller une production très boom bap dont il a le secret et déploie une énergie folle. Du travail de pros.
Bas – « Barack Obama Special »
Un clavier, une mélodie qui veut démarrer et qui est finalement découpée par un beat anémique et hypnotique. Un morceau de Bas dont la virtuosité se fait l’écho de Milky Way, son immense performance de l’année.
SiR – « D’Evils »
Le crooner de l’écurie TDE a sorti un premier opus de haute volée pour réchauffer les fraiches soirées de janvier. Et « D’Evils » est l’un des morceaux les plus soignés du projet avec ses choeurs entêtants et sa mélodie tout en douceur.
Bonus : Rejjie Snow – « The Rain », ASAP Rocky – « A$AP Forever », Mac Miller – « Dunno »
Saba – « Life »
Sur une prod magistrale qu’il co-signe avec DaedaePIVOT et Daoud, Saba signe le genre de morceau dont le réalisme et la brutalité vous laisse bouche bée. Un genre de « The Message » façon 2018.
A$AP Rocky – « Distorted Records »
Introduction tonitruante de son dernier album (Testing), Flacko s’élance sur la basse vrombissante de ce titre comme un taureau dans l’arène. La track parfaite pour amorcer un DJ set cette année.
Grems – « Babyliss »
Ou comment un rappeur chauve quasi-quadra taille les coiffures des rappeurs « babylissés » (coucou PNL et consorts) dans un banger trap sur-vitaminé. L’egotrip à son sommet !
Mac Miller – « Ladders »
Mac Miller me manque tellement. Ce titre au groove imparable était taillé pour le live et donc sa future tournée, que nous ne verrons finalement jamais… Heureusement, il nous reste encore ce magnifique album Swimming pour nous consoler.
Young Thug – « On The Run » (ft. Offset)
L’alchimie entre le flow inspiré de Young Thug et les prods imparables de London On Da Track n’est plus à prouver. Celle-ci est magnifiée sur « On The Run », avec les apports de CuBeatz et un couplet au cordeau (comme souvent) du néo-divorcé Offset.
VanJess – « Best Believe »
La claque et la découverte R&B de l’année pour moi. Le duo d’origine nigériane a sorti Silk Canvas, un album de dingue bourré de pépites telles que ce « Best Believe » et son refrain plus qu’entêtant.
Isha – « Mp2m »
Trois lettres et un chiffre, pour « mon papa me manque ». En quelques notes vocodées et avec une grande pudeur, Isha évoque dans un morceau sublime la perte de son père, treize ans après sa mort. « Un mélange de joie et de tristesse », inspiré par la rengaine nostalgique de BBL à la guitare. Notre seul veux pour Isha : qu’il ramène le foutu disque d’or au cimetière en 2019.
Trippie Red – « Taking A Walk »
Écrire une ballade désabusée sur la gloire et le suicide. Bel exercice. Pour ça, rien de tel que le clavier électrique de Scott Storch, qui lui déroule le tapis rouge. Le gamin de 19 ans vomit sans une tâche son mal de vivre sur la prod. Puisque le renouveau du rap n’est plus voué à se faire par XXXTentación et vu son potentiel pop, on mise sur kid découvert par Diplo pour reprendre le flambeau.
Dinos – « Les pleurs du mal »
Les punchlines de Dinos peignent le portrait au vitriole de notre société post-coloniale. Un message dur, adouci par le piano et les samples féminins de BBP. Mensonges des politiques, racisme ordinaire, isolement social, manque d’argent et requins de l’industrie. « Qu’ils aillent tous se faire enculer. » Cinq minutes pour faire le pont entre Baudelaire et Youssou N’Dour.
Bonus : Young Thug – « Icey » (banger mélancolique où Thugger parle avec ses tripes de diamants et de marques de luxe), 21 Savage – « Monster » ft. Chidlish Gambino (le match retour entre les deux atlantiens après les adlibs de 21 sur « This Is America »), 6lack – « Pretty Little Fears » ft. J.Cole (le remède miracle à votre rupture amoureuse), et bien sûr, tout Swimming de Mac Miller. RIP.
SCH – « Bénéfice »
Retour triomphal pour le natif de Marseille avec Jvlivs. « Bénéfice » est le morceau qui ferme l’album. Mélancolique, SCH revient sur son passé et détaille les conséquences qu’ont pu avoir la vie de rue sur ses proches. Brillamment écrit et interprété.
Damso – « Ipséité »
Un morceau incontournable qui montre qu’en plus d’être un rappeur d’exception, Damso est aussi un artiste qui a su développer avec le temps une science imparable du refrain et de la mélodie.
Sango – « Changing Channels »
D’abord parce que la prod de Sango est magique. Ensuite parce que James Vincent McMorrow l’honore. Et enfin, et surtout, parce que ce morceau a tourné en boucle dans mon casque pendant tout le printemps 2018.
Bonus : Isha – « La maladie mangeuse de chair », Saba – « Heaven All Around Me »
Médine – « Kyll » (ft. Booba)
Un featuring attendu autant par les fans de Médine que par le MC havrais lui-même, les espoirs autour de sa sortie annoncée peu avant étaient énormes. Et le moindre que l’on puisse dire, c’est que cette collaboration est à la hauteur de l’affiche. Certains regretteront la prise de risque limitée du DUC à ne pas se frotter à un couplet rappé mais au final l’équilibre entre les deux plumes est parfait et le résultat donne un énorme banger au message puissant et au succès immédiat. On attend le clip !
Scylla et Sofiane Pamart – « Clope sur la lune » (ft. Isha)
Ma claque de l’année. Impossible de retenir mes larmes sur l’album commun du MC belge et du génial pianiste lillois. Ce titre ne déroge donc pas à la règle mais la présence d’Isha à la fois dans le track et dans le clip le place encore plus haut. Ici, on dépasse de loin les frontières du rap pour toucher ce que la musique offre de mieux: de l’universalité et des émotions. Chapeau bas les artistes et merci.
Shayfeen, Madd et Laylow – « Money Call »
Cette collaboration entre le groupe Shayfeen, le petit frère Madd, le rappeur toulousain Laylow et le producteur en vogue Easy Dew sonne comme une évidence tant l’alchimie entre chacun est totale. Un morceau génial annonçant un projet plus large pour 2019 qui s’annonce incroyable et qui, je l’espère finira de mettre le rap marocain sur la carte comme nous vous le présentions dans nos colonnes il y a peu. Une de mes plus belles rencontres à ce jour.
Bonus : Dinos – « Les pleurs du mal », Népal – « Règlement Space #3 »
August Green – « Optimistic » (ft. Brandy)
Si l’album du super groupe formé par Common, Robert Glasper et Karriem Riggins est fortement influencé par le jazz et pas forcément facile d’accès, ce feat avec une Brandy un peu portée disparue est un véritable délice pour les oreilles. Vous l’aurez compris au titre, il s’agit de voir l’avenir sans peur et d’être fier de sa condition. Et si vous ne comprenez pas bien l’anglais, c’est juste une vraie douceur dans un monde de brutes.
DJ Khaled – « No Brainer » (ft. Justin Bieber, Chance the Rapper, Quavo)
Khaled est un phénomène. Il ne produit pas ou peu, ne fait quasiment jamais le DJ contrairement à ce que laisse penser son nom, ne rappe pas, ne fait que lancer quelques gimmicks bien reconnaissables. Mais, il a du pif et sort quasiment chaque année un gros banger qui nous fait bouger tout l’été. Et il sait aussi très bien s’entourer. C’est encore une fois le cas ici. On peut aimer ou pas la démarche mais difficile de ne pas avoir envie de remuer son popotin !
Logic – « Wu-Tang Forever » (ft. Wu-Tang Clan)
J’aurais pu ne sortir que des titres de Logic pour ce top 3 tant il a marqué mon année. Je pense aussi à « 100 miles and running » avec Wale et John Lindahl où sa démonstration de fast flow est juste bluffante sur un son bien funk. Mais là, ce fan de boom bap a réussi le tour de force de réunir tout le Wu-Tang sur un seul morceau ! Un exploit, même si on se doute qu’ils n’ont pas enregistré les uns avec les autres et même si c’est parfois un peu décousu. Le titre est bon, certainement un des meilleurs du Wu-Tang depuis des années. Merci Logic !
Bonus : 93 Empire – « Empire » (Sofiane x Kaaris)
Jorja Smith – « Blue Lights »
Révélation soul de l’année, Jorja Smith signe avec « Blue Lights », un titre qui rassemble les deux grandes influences de son œuvre : Soul et Hip Hop. L’émotion dans la voix de Miss Smith trahit la gravité des paroles de cette chanson, décrivant la peur d’un jeune adolescent à la vue d’une voiture de police. Scratches à l’appui, « Blue Lights » s’avère plus efficace que n’importe quel plaidoyer.
Cantrell – « El Debarge »
Ancien skater, Cantrell représente le futur du label Mass Appeal. Titre laidback par excellence, « El DeBarge » démontre le potentiel du rappeur. Il surfe avec aisance sur la lourde ligne de basse de ce morceau hypnotique. Un artiste à surveiller à l’avenir.
Buddy – « The Blue » (ft. Snoop Dogg)
Nommé à juste titre par notre rédaction comme album de l’année, Harlan & Alondra regorge de pépites baignées dans le soleil californien. Accompagné par Tonton Snoop, Buddy chante avec enthousiasme le bleu du ciel, qui illumine l’horizon du ciel de la cité des anges. Funky à souhait, « The Blue » est une caresse des tympans comme les rayons du soleil sur la plage de Long Beach.
Bonus : Christian Scott & Vic Mensa – « Freedom is a word », Childish Gambino – « Feels like Summer »
Ankhlejohn & Big Ghost – « At Eternity’s Gate » (ft. Eto, Fly Anakin, Crimeapple)
Le gros posse cut d’Ankhlejohn qui réunit la crème du rap underground sur une prod bien sombre avec notamment Crimeapple (lui aussi auteur de l’excellent album Aguardiente avec Big Ghost), Eto (qui nous prépare un album avec Muggs) et Fly Anakin.
Hermit & The Recluse – « Argo »
La meilleure plume de New York nous emmène en voyage à bord de l’Argo, dirigé par Animoss. Dans ce nouvel opus inspiré de la mythologie grecque et du mythe d’Orphée, Ka montre une fois de plus son talent de poète au micro. Laissez-vous bercer par le beat et le flow hypnotiques.
Nemir – « Ça sert »
Nemir n’aura pas sorti son album en 2018 mais il est tout de même de retour dans un nouveau style à l’image du morceau « Ça Sert », single de son album à venir. Après le très bon EP Hors-Série, on a hâte d’écouter l’album !
Bonus : Willie The Kid – « Grand Cru »
Buddy – « Trippin »
Je suis tellement fan que j’en deviens non objectif. C’est simple, pour moi « Trippin » c’est le titre de l’année, le feat de l’année, sur l’album de l’année. Voila, ni plus ni moins.
J.I.D – « Workin Out »
Ce morceau est arrivé comme une fleur au printemps. Rayonnant, éclatant, étincelant… d’abord dans Colors avant d’éclore lors de la sortie de l’album Di Caprio 2.
Sheck Wes – « Mo Bamba »
Le banger de l’année. Pourtant rien ne prédestinait Sheck Wes et sa chaise roulante à atteindre les 100 millions de vue en fin d’année… Si ce n’est des petits coups de pouce d’Interscope.
Bonus : Freeze Corleone – « Jeremy Lin »
Bas – « Tribe » (ft. J. Cole)
Bien accompagné par son compère J. Cole et par un sample de Bossa Nova, Bas révèle toute sa musicalité sur ce morceau qui sent bon l’été.
Kanye West – « I Thought About Killing You »
Malgré une année (de plus) compliquée pour Ye, sa musique reste aussi unique. Ce titre oscillant entre ego surdimensionnée, pensées dépressives et coups de génie en est la meilleure preuve.
L’Or Du Commun – « Prison Vide »
Le trio belge trouve sur ce titre comme sur l’ensemble de leur album SAPIENS, une nouvelle formule marquée par un design sonore digne d’un album d’Amon Tobin.
Jorja Smith – « The One »
Elle monte, elle monte Jorja Smith. Lost & Found son debut album sorti cette année, s’il reste assez brut dans sa forme, laisse présager d’un bel avenir. « The One » s’inscrit dans la veine de l’inénarrable tragédie humaine à la sauce James Bond ; direction artistique n’étant d’ailleurs pas sans rappeler celle d’une certaine Adèle. La jeune artiste fait fondre les oreilles sensibles de ses auditeurs autant que le personnage qu’elle incarne fascine son monde, bien au delà des frontières de l’amas de terre administrées par Queen Elizabeth ; soit autant d’éléments réunis pour faire de l’année 2019, l’année Ms. Smith.
Slimka – « Dinasty » (ft. Makala & Varnish La Piscine)
Disons le enfin tout haut, Pink Flamingo/Varnish La Piscine n’est pas de notre dimension/monde/univers/matrice. Cette instrumentale – probablement réalisée à l’aide d’un kit horrorcore 80s mp3 64Kbit/s ou en rippant la totalité de la bibliothèque du vieux Roland analog. du garage – est une oeuvre d’art à part entière. Slimka et Makala viennent parachever un travail déjà monumental. A écouter de nuit dans le lecteur K7 en déambulant au milieu des city lights.
Medine – « Bataclan »
Certains morceaux résonnent plus que d’autres allant même jusqu’à agir en révélateurs de l’état d’une culture à un instant T : « Bataclan » restera assurément comme le témoin d’une période trouble où les aboiements de quelques vulgaires auront eu raison de la parole de l’artiste dans ce qu’elle a de plus déliée et fragile, donc de plus humaine. Tout un symbole.
Bonus : Little Simz – « Boss », Gaël Faye – « By »
Mac Miller – « 2009 »
Septembre dernier. Le jeune prodige de Pittsburgh nous gratifie d’un excellent nouvel opus Swimming suivant les traces musicales du dernier, avant de nous quitter brusquement, victime d’une overdose. Mobilisation générale au sein du mouvement Hip-Hop qui, profondément choqué, tente aussi bien que mal de redonner autant d’amour à Mac et ses proches qu’il a su en donner à tout ceux qui l’ont côtoyé. Le morceau « 2009 » est probablement la track la plus poignante que le rappeur nous ait livré de toute sa courte carrière. Entre démons et addictions, il semblait pourtant chercher le chemin de la rédemption. A consommer en version live Tiny Desk sans modération.
Evidence – « Jim Dean »
Opus sorti en début d’année, Weather Or Not est la valeur sûre underground de 2018. Evidence revient dans le game après 7 années d’absence et marque les esprits avec plusieurs morceaux forts. Jim Dean, produit par Nottz, présente un instrumental boombap des plus efficaces, couplé à un visuel réalisé par Jason Goldwatch, ami et fidèle réalisateur de différents clips d’Evidence (Mr Slow Flow, Third Degree des dilated peoples). Il retrace avec intensité les différents lieux importants dans la vie du rappeur. Un des morceaux les plus efficaces de l’album qui montre à quel point le emcee de LA ne déçoit pas.
Alchemist – « Mac 10 Wounds »
Tout droit sorti du dernier EP d’Alchemist « Bread », Mac 10 Wounds est un morceau dur sur lequel Oncle Al sort un sample tout droit des enfers qui viendra être sublimé par le plus dangereux des rappeurs de Griselda, Conway The Machine. Cette nouvelle connexion inévitable entre le rappeur et le producteur donne un morceau qui respire la rue, sur lequel il sera plus tentant d’aller braquer mémé plutôt que de l’aider à traverser la rue. Preuve en est quand Conway démarre avec les mots : Look, I got shot in the helmet, and I ain’t feel a thing, Sold crack to my mama and I ain’t feel ashamed….
Bonus : Alpha Wann – « Le piège », VDon – « Family Tree »
Voir les articles d’Antoine F.
070 Shake – « I laugh when i’m with friends but i’m sad when i’m alone »
Comment ne pas tomber amoureux de la prose acérée de la nouvelle coqueluche de Kanye West ? Avant d’éclabousser la Ye Season de son talent, 070 Shake se fait remarquer en sortant son premier EP, Glitter. Issu de ce projet, le morceau est une ode crade à son quotidien dans le New Jersey. Sur une production languissante et lente dénuée de percussion, elle décrit dans un romantisme lugubre ses addictions diverses et se sert de la solitude comme d’une force pour s’en débarrasser. A mi-chemin entre le spoken word et le chant, chaque mot est prononcé avec hargne et passion, donnant de la couleur à un texte pourtant très sombre.
Aminé – « Dr Whoever »
En août, Aminé sort son sophomore album OnePointFive et période estivale oblige, le projet est construit autour de bangers conçus pour tourner tout l’été. Au milieu de toutes ces basses vrombissantes se trouve la très délicate introspection « DR WHOEVER ». Rythmée par une légère caisse claire, accompagnée par des choeurs, la production est minimaliste et offre à Aminé l’occasion de se mettre à nu et de se raconter. Véritable purge sentimentale, il évoque au débotté son adolescence, son rapport avec son père et l’hypocrisie qui résulte de sa renommée grandissante.
Mac Miller – « Dunno »
Entre larmes et scotomisation, difficile encore aujourd’hui d’expliquer la palette d’émotions qui m’ont traversé les jours suivants l’annonce du décès de mon artiste favori. Quelques mois avant de perdre sa bataille contre ses démons, il nous avait offert probablement le meilleur album de sa riche discographie, album qui s’inscrit dans l’évolution constante que sa musique connaissait depuis ses débuts. « Dunno » est un morceau d’amour, une lettre ouverte que l’on suppute être pour sa muse, Ariana Grande, qui avait mis un terme à leur relation peu avant la conception de Swimming. Dans une atmosphère légère, presque lunaire, Mac raconte son amour pour la jeune fille, regrettant le temps passé, sans pour autant tomber dans les clichés et se présenter en victime. Ce morceau apparaît comme l’aboutissement de la sensibilité qu’Ariana Grande a apporté dans la musique du rappeur de Pittsburgh, justifiant efficacement son rôle de muse.
Isha – « Tosma »
Avec La vie augmente Vol. 2, Isha confirme et re-confirme son incroyable talent. Pourquoi « Tosma » en particulier ? Parce que le refrain reste à l’esprit pendant des semaines après une simple écoute… Ce qui nous fait dire qu’on n’est pas passé loin du tube de l’été ! Plus sérieusement, l’univers d’Isha, habituellement bre-som, se réchauffe le temps de ce track au contact des deux compères Caballero & Jean Jass et on trouve que ça fait du bien.
Orelsan – « Excuses ou mensonges »
Après l’album La fête est finie sorti en 2017, Orelsan est revenu en cette fin d’année avec l’épilogue de cet opus et son lot de tracks exclusives. Parmi elles, “Excuses ou mensonges” conte l’histoire d’un homme qui ment à sa meuf pour la garder et qui, ne semble pas l’être à première vue mais, est une véritable déclaration d’amour. Le texte est extrêmement touchant, malgré la trahison qu’il revêt, et se déroule de manière duveteuse sur la prod de Skread.
Buddy – « Black » (ft. A$AP Ferg)
Sorti en plein milieu de l’été, Buddy a sorti juste à temps le génial Harlan & Alondra pour magnifier la fin de la période estivale. Si le projet en lui-même est excellent, je retiens « Black » auquel A$AP Ferg apporte, comme à son habitude, une énergie tubesque qui donne envie de turn up à l’infini !
Bonus : SiR – « Summer in November », Damso – « Baltringue »
Damso – « 60 années »
C’est plutôt sombre, mais qu’est-ce que c’est bon ! Si l’on pousse la comparaison à l’extrême, on verrait assez facilement Damso se travestir en poète maudit. «60 années » c’est à la fois une ode à la vie, et une déclaration de mort. Un morceau où l’on apprécie d’être nostalgique et de revenir plus fort que jamais. Car il va falloir brûler sa vie, vite et bien.
Bad Bunny – « MIA » (ft. Drake)
Aussi excitante que sensuelle, « MIA » est la preuve que l’on peut parfaitement rapper en espagnol et que de l’hybridation culturelle peuvent naître des pépites. Malheureusement ou heureusement pour s’en convaincre, il fallait nécessairement convoquer un Canadien : Drake. Fin d’été, début de rentrée, c’était un peu le son de l’été indien sur lequel on ne pouvait pas réprimer quelques déhanchements assumés.
VanJess – « Addicted »
Une déferlante. Les deux sœurs du tandem VanJess ont la panoplie complète du parfait artiste. En plus d’avoir un grain de voix atypique, elles savent s’entourer d’artistes prêt à se fondre dans leur style et non l’inverse. Au-delà de la dimension vocale, elles convertissent leurs clips en vrais séquences artistiques, se rapprochant d’un esprit très « roman-photo ». Enfin, elles se sont attaquées à un défi loin d’être simple : celui de restaurer avec plein audace et de spontanéité un R&B féminin et vibrant que l’on a trop souvent malmené.
Lupe Fiasco – « Wav Files »
La connexion Soundtrakk-Lupe continue de fonctionner à plein régime. A travers le récit d’esclaves fuyant leur navire pour revenir sur les terres africaines, Lupe file une métaphore surprenante de l’industrie du disque et de la place des esclaves dans l’Histoire. Un coup de maître sur un album sûrement parmi les plus denses jamais rappés.
Skyzoo – « The Stick-Up Tape From ‘Menace' »
Sur un sublime sample de Heatwave, le rappeur de Brooklyn fait étalage de toute sa virtuosité de parolier en faisant référence à la mythique scène de braquage en ouverture de « Menace II Society ». Une cassette (« tape ») de vidéo-surveillance qui devient un objet de reflexion pour le rappeur sur la détermination sociale dans un exercice de style brillant.
Kanye – « Yikes »
S’appuyant sur les drums de Pi’erre Bourne, Kanye West livre avec « Yikes » un banger torturé, à l’image d’un album fascinant par l’auto portrait d’un personnage monstrueux, quasi autiste, à peine sevré des opioïdes. Il y a quelque chose de jouissif à entendre Kanye dans cette veine plus directe, balayant les sujets chauds dans une atmosphère hantée par les drogues et le vide du Wyoming.
Bonus : Blood Orange – « Chewing Gum », Vald – « Foie Gras »
Dave – « Funky Friday » (ft. Fredo)
S’il y a un morceau de la scène rap UK à retenir pour cette année 2018, c’est définitivement celui-ci. Au-delà du banger, cette collaboration entre Dave et Fredo a marqué l’histoire des charts UK en y occupant la première place, une grande première pour un artiste rap anglais.
Smeels – « Fackt* »
Le public rap français est totalement passé à côté des 2 projets sortis cette année par le rappeur bordelais Smeels (Toujours pas rappeur et Sold Out), et c’est vraiment dommage. « Fackt* » est issu de Toujours pas rappeur, entièrement produit par YEONG MICHIN et c’est mon plus gros coup de cœur rap français de 2018.
Ama Lou – « Wrong Lesson »
Remarquée par Drake, celle qui a assuré la première partie de la tournée Nord-Américaine de Jorja Smith a déjà tout d’une grande. A seulement 19 ans, la Londonienne (et petite sœur de la cinéaste Mahalia John) Ama Lou oscille entre classic soul, rnb et 90s rap. « Wrong Lesson », extrait de son (trop court) EP DDD, en est la parfaite démonstration.
L’occasion pour toute la rédaction de vous souhaiter une excellente année 2019. N’hésitez pas à partager vos coups de coeur perso en commentaire de l’article ci-dessous. Merci de nous suivre.
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