Pourquoi choisir un alias quand son prénom destine à une carrière artistique? Comme Alpha Wann ou encore EDGE, Cannelle n’a pas eu besoin de trouver d’identité de substitution pour se raconter en musique. Elle est bercée par la musique depuis son plus jeune âge et tournent chez elle, sans relâche, les œuvres de Biggie, Tupac, Etta James ou encore Nina Simone. Encouragée par sa mère, elle fait ses premiers pas dans la musique en pratiquant successivement la batterie, la guitare et le piano. Mais ce dans quoi elle s’épanouit, c’est le chant. Elle troque alors la pratique instrumentale pour faire de sa voix son moyen d’expression. L’aventure est lancée.
Depuis deux ans, Cannelle a pris la décision de se consacrer corps et âme à la création de son premier projet: Maison. Pour en définir les contours, elle a pu compter sur l’appui infaillible de son ami de lycée: Sean. Ce dernier a permis à la jeune chanteuse de 22 ans de bâtir son univers musical sur de solides fondations.
Maison, c’est 20 minutes de passion, et tout autant de minutes d’amour, d’envolées vocales et de transmission, le tout, mis en orbite par une déconcertante aisance mélodique. Elle additionne à son timbre vocal singulier l’utilisation de l’Auto-Tune pour en accroître la majestuosité. Honnête et transparente dans ses lyrics, elle se livre sans concession sur ses états d’âmes, ses doutes, ses désirs et toutes les émotions à travers lesquelles nous passons. En se racontant, elle permet à ceux qui ne parviennent pas à s’exprimer de s’approprier les histoires qu’elle chante et de pouvoir mettre des mots sur ce qu’ils ressentent.
Nous avons pu échanger avec Cannelle à propos de la confection de projet, de ses débuts en tant qu’artiste et de ce qu’elle souhaitait transmettre avec Maison.
Tu viens de sortir ton premier projet et j’ai vu que tu avais déjà fait quelques interviews. Est-ce que cela marque vraiment le début de ta carrière en tant qu’artiste?
Oui, c’est vraiment mon premier projet, un EP introspectif dans lequel je me présente. Je parle beaucoup de moi et de ce que je ressens. Je sais que par la suite les choses vont changer, ma musique va évoluer. Là ce n’est que le début, c’est vraiment le lancement pour moi.
Comment as-tu abordé la confection de ce projet? Une envie de raconter des histoires ou de transmettre des émotions particulières?
Les émotions, elles vont vraiment venir en fonction de ce que je raconte. Je vais pas partager les mêmes choses sur une chanson comme « Flammes » que dans une chanson comme « Jeux d’enfant ». Mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a toujours cette volonté de créer une émotion à travers ce que je raconte.
Dans ton utilisation du terme « Maison », je retrouve à la fois cette idée d’un endroit où l’on habite, qui est réconfortant mais il y aussi cette idée des origines, de là où on vient.
C’est clairement ça. La maison, c’est un peu tout les gens qui m’entourent, ma famille, mes amis, vraiment tout mes proches. Mais c’est aussi ce qui m’a construit, c’est l’endroit où tu te sens chez toi, protégé, là on peut entièrement être soi même en toute liberté.
Cet EP a t’il servi d’exutoire pour toi?
Oui, j’avais vraiment beaucoup de choses à dire, de choses à transmettre à certaines personnes, des messages cachés en quelque sorte. Quand je finis un projet ou une chanson, c’est comme un livre que je ferme, ça devient une histoire passée et ça me permet d’avancer et de passer à autre chose. C’est aussi un médicament qui me guérit de certaines douleurs.
Tu y parles aussi beaucoup d’amour. Il y a ce « elle » à qui tu t’adresses directement, mais on sent aussi ta passion pour la musique.
Tout à fait, ce projet c’est vraiment un challenge que je me suis lancé. Je l’ai financé moi même, en indépendant. On a tout fait nous-mêmes, que ce soit avec la famille ou avec les potes, c’est vraiment fait maison. C’est vraiment satisfaisant d’en arriver à cette conclusion et d’avoir ce beau projet que j’ai mené à bien. De l’avoir fait avec des gens que je connais, que j’aime, ça rend la chose encore plus belle et de toute façon, je n’aurais pas pu être déçue du résultat parce qu’on a tout mis dedans.
Il y a une phrase que je trouve forte où tu dis: « Dans le lit c’était passionnel, mais le sexe devient passager ». Une manière de dire que le quotidien est dévastateur?
Bien sûr! La routine, c’est généralement ce qui pose problème dans n’importe quelle relation qui dure. Du coup, il faut avoir la motivation de combattre la routine. C’est un peu un tabou mais je pense que le sexe rentre complètement dans ce problème. Ça fait partie de ces choses qui peuvent détruire une relation. Parce que le sexe c’est passionnel, donc si tu perds la passion, forcément tu perds toute la magie.
Tout au long de l’EP, les morceaux sont accompagnés d’une certaine mélancolie. Était-ce l’état d’esprit dans lequel tu te trouvais?
En fait, j’ai tout repris toute seule dans ma chambre. J’avais juste un micro, même pas de carte son. De là, j’ai commencé à retrouver un travail qui allait me permettre de payer les séances de studio. J’ai continué à faire des sons dans ma chambre jusqu’à en avoir assez pour faire le projet. Je ne pouvais pas me permettre d’aller en studio indéfiniment pour travailler les morceaux parce que je n’avais pas les moyens financiers de le faire. Dans chacun des sons que j’ai gardé, j’ai essayé de retranscrire des histoires que j’ai vécu ces deux dernières années. Par exemple, le son « Maison », il capture le moment où j’ai quitté ma maison d’enfance. Je l’ai écrite pendant le déménagement. Ce sont vraiment des captures de moments de vie.
Le champ lexical du mal est très présent. Tu dis par exemple: « Je partirai au soleil dans les enfers ». Il y a cette idée de chercher du bien dans le mal.
Oui, il y a évidement cette idée là. Mais c’est aussi pour marquer mon indifférence envers les gens qui vont me souhaiter du mal ou les erreurs que j’ai pu faire. Je me dis que quoi qu’il arrive, tout se passera bien pour moi. Il y aura toujours du soleil quelque part. J’essaye d’être toujours positive et de ne pas m’arrêter au premier obstacle. J’irai chercher le soleil et le bien partout. C’est pas toujours facile de rester indifférente au mal que tu reçois, mais j’essaye.
Avec qui as-tu travaillé pour la production de l’album?
J’ai pu travailler avec Roodie et Sutus que j’ai rencontré via l’intermédiaire de Sean. Roodie, c’est un de ses potes d’enfance, du coup ils ont toujours fait un peu du son ensemble. Quand j’ai dit à Sean que je voulais me remettre dans la musique, il m’a présenté à Roodie et on a tout de suite commencé à travailler ensemble. Lors de son premier séminaire, il a invité Sutus mais il est arrivé le jour où je partais donc on a à peine eu le temps de se parler. On s’est recontacté après et ça a tout de suite marché.
Quelle est ta méthode pour créer un morceau?
Je pars toujours d’une prod. Soit je la choisis, soit on la fait ensemble. Ensuite, ça dépend des fois, je peux aussi bien commencer par la topline que par l’écriture. Je n’ai pas vraiment de façon unique de travailler.
Avec ce premier projet, tu viens donc de finir une histoire comme tu le disais tout à l’heure. Une idée de la suite?
La musique, j’y vais vraiment au feeling. Une fois, je vais avoir envie de faire du reggae, une fois de la dancehall, du reggaeton… Je suis dans ma chambre, je teste un peu tout, voir ce qui me correspond le mieux, ce dans quoi je m’amuse le plus. Je suis déjà sur le prochain projet, il faut que je trouve comment le financer. Ça sera sûrement un trois titres mais très axé sur les visuels. Pour cet EP, j’ai choisi de faire qu’un seul beau clip plutôt que deux ou trois qui seraient moins biens. J’aime bien faire des petits projets, ça me force à sélectionner mes meilleurs titres.
Une fois de plus, un grand merci à Priscilla Adam pour avoir organisé cette rencontre.
Les roses sont rouges, les violettes sont bleues, Hicham a encore pris des clichés merveilleux.
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