Killer Mike s’engage en politique
Killer Mike, la moitié de Run The Jewels, a fait part de sa candidature pour un poste de représentant de l’État de Géorgie, dans le Sud des États-Unis. L’élection, qui a eu lieu ce mardi dans l’État, faisait suite au départ d’un représentant démocrate coupable de détournements de fonds destinés à des organismes de charité, Tyrone Brooks.
ATL Special Election tomorrow for the State Rep Seat in district 55. If U wanna write me in My Name is Michael Render. If I win We Win.
— Killer Mike (@KillerMikeGTO) 15 Juin 2015
Mais de simples messages sur Twitter et Instagram n’étaient bien sûr pas suffisants pour participer à une élection organisée le lendemain : quelques heures plus tard, le rappeur a indiqué que sa candidature n’était pas valide, faute d’inscription en bonne et due forme.
Killer Mike a estimé que sa disqualification était un mal pour un bien : « Pour l’instant, je veux juste fumer de la weed et faire de bons albums, partir en tournée – des trucs très simples de rappeur. » Et puis RTJ3, aussi, déjà annoncé pour l’année prochaine, toujours sur le label Mass Appeal.
Néanmoins, les réactions des électeurs ont convaincu le candidat Michael Render, qui a annoncé dans la foulée qu’il se présenterait aux prochaines élections, en 2016, pour un siège similaire. « Je vais sûrement m’inscrire en temps que write-in candidate [dont le nom n’est pas imprimé sur des bulletins de vote, mais inscrit par les électeurs, NdR] aux prochaines élections. Si cela avait fonctionné pour celles-ci, je serai bien allé à Washington pour représenter les citoyens de Géorgie », assure Killer Mike. Autrement dit, à la Chambre des représentants des États-Unis, qui vote le budget du pays.
Invité pour ses talents de rappeur, Killer Mike ne s’interdit pas d’exprimer ses opinions politiques. De passage dans l’émission Real Time with Bill Maher, sur HBO, il a contesté les a priori sur les manifestations de Baltimore et Ferguson, et rappelé la pauvreté et la précarité de la communauté noire, mais aussi d’autres catégories de la population. « On vit dans une communauté qui ne nous appartient pas. […] On occupe simplement un espace avec la police partout », a-t-il expliqué avant de souligner la façon dont les événements étaient présentés de manière biaisée par les politiques et les médias pour ressembler à des émeutes.
En novembre dernier, quelques heures après l’annonce de l’acquittement du policier qui avait tué Michael Brown, Killer Mike avait pris le micro pour un message avant le concert, dans lequel il condamnait déjà la pression économique exercée sur certaines classes de la société.