Après un peu plus d’un an d’absence, The Doppelgangaz ressortent les capes noires pour un nouvel opus qui devrait égayer votre été.
Le « Ghastly Duo » qui possède déjà une discographie conséquente vient ajouter à celle-ci un quatorzième projet (rien que ça) depuis 2009. Intitulé Dopp Hopp, ce nouvel album reprend les codes habituels d’un album des Doppelgangaz : des instrus entraînantes, au goût du jour et une bonne dose d’humour. Cependant, on ressent un travail particulier accordé aux beats. L’album qui est -à l’instar des précédents- autoproduit, explore un univers à la fois rythmé et très apaisant. Cette vibe, ils avaient déjà commencé à l’exploiter sur leur projet Beats for Brothels vol. 3. Les morceaux « Roll Flee », avec ses petits airs de G-Funk, « E.W.W. », ou encore « I’ve Been », illustrent parfaitement cette « nouvelle » ambiance. Au milieu de cet aspect très relaxant, on retrouve tout de même quelques « bangers » aux instrumentaux percutants, à l’image de « Rapamycin », « Future 86 », ou « Olympics » et son côté plus boom bap.
En ce qui concerne les lyrics, Matter ov Fact et EP développent toujours leur Black Cloak lifestyle, « Live by the cloak, die by the cloak », que les fans connaissent si bien : escapades aux quatre coins du monde, plaisirs du quotidien, et en grande partie les femmes, la plupart du temps sur le ton de l’humour « I told her thank you for the mammaries, I mean the memories ». Personne ne sera donc étonné à l’écoute du morceau « Strong Ankles », véritable ode aux femmes bien portantes :
« See you rolling a spliff kehd but Can u roll a cannoli?
Shorty sneeze guacamole and when she bleeding it’s Ragu
She got a reason to bag you, massaging beef like its waggyu I’m singing »
Des rimes toujours aussi bien travaillées, le duo de Parts Unknown ne s’essouffle pas de ce côté là. Les refrains, qui ont toujours été la force des Doppelgangaz, restent un des points positifs de Dopp Hopp, comme le montrent les parties chantées sur « Rollin » ou « Bubblin », qui collent parfaitement avec la vibe de ce projet.
Dopp Hopp s’avère ainsi être un album estampillé Doppelgangaz à 99 %. Pourquoi pas 100% ? Il sembleraient que les deux hommes emmitouflés dans leurs capes aient laissé tombé leurs traditionnelles interludes instrumentales. Il était très commun que les tracks se terminent par une partie instrumentale de 30-40 secondes, ce qui conférait un certain rythme aux albums. Mais cela n’est pas nécessairement un manque puisque les morceaux ont pris ici une tournure plus « chill » qui suffit à ralentir le rythme d’un titre à l’autre. Formule classique donc, un couplet chacun sur chaque titre et pas de featurings (si ce n’est Thonio sur quelques refrains), ce qui permet d’avoir des morceaux relativement courts dont on ne se lasse pas, chose qui se fait rare aujourd’hui. Les fans ne seront pas surpris et les néophytes apprécieront certainement ce format allégé, propre au duo.
Difficile d’aborder un album des Doppelgangaz sans parler des clips. Matt & EP accordent toujours cette attention particulière à l’esthétique et à la nature dans leurs vidéos comme le montre les clips de « Roll Flee » et « Boston Beard ».
Enfin, on pourrait critiquer un manque de prise de risques sur cet album des Doppelgangaz qui ont fait ce qu’ils savent faire de mieux, mais ce serait jouer les difficiles. Au contraire, ils ont réussi à s’affranchir de tout ce qui peut se faire actuellement dans le rap pour proposer une fois de plus quelque chose à leur image. Dopp Hopp s’avère être un très bon album, probablement le meilleur que le duo ait sorti depuis Lone Sharks (qui figurait dans notre liste des 100 meilleurs albums de rap US depuis 2000). Nouvelle réussite pour le duo Doppelgangaz qui s’ancre un peu plus solidement dans le rap underground. Dopp Hopp , qui saura ravir les fans et peut-être convaincre les auditeurs curieux, est l’album idéal pour prendre la route des vacances cet été.