Les 10 meilleurs rappeurs / producteurs
« On n’est jamais mieux servi que par soi-même ». Certains artistes ont parfaitement intégré cet adage et ont choisi de tout faire eux-mêmes, en rappant sur leurs propres productions. Mais encore faut-il le pouvoir…Voici donc notre sélection des 10 mecs aussi à l’aise sur une MPC que devant un micro.
Oddisee
Un des leaders du label Mello Music Group (que l’on apprécie particulièrement à la rédac) fait un peu figure d’OVNI dans le hip-hop US. Elevé dans les quartiers chics de Washington, Amir Mohamed (de son vrai nom) ne boit pas, ne fume pas, et évite toute vulgarité dans ses textes. Le dandy a sorti l’an dernier un superbe album instrumental The Beauty In All aux influences jazzy, et l’on attend à présent impatiemment de retrouver son flow clair et posé sur un prochain LP.
Lord Finesse
Originaire du Bronx, Finesse fit ses premières armes au micro au côté de DJ Mike Smooth sur le mythique label Wild Pitch (GangStarr, Main Source). On lui doit la création du légendaire collectif D.I.T.C. (Digging In The Crates), avec lequel Finesse et deux autres producteurs du Bronx, Showbiz et Diamond D, ont façonné le son si particulier du Hip-Hop 90s à New-York. Aussi à l’aise sur un SP-12 qu’au micro, il signe une bonne partie du premier album de Big L Lifestylez Ov Da Poor & Dangerous avant de reprendre le micro en 1996 pour son second album solo, The Awakening.
Q-Tip
On ne présente plus Q-Tip, leader mythique d’A Tribe Called Quest, groupe avec lequel il a régné sur le hip-hop des années 90. Connu pour son flow nasillard et ses lyrics engagées, Q-Tip est aussi (on l’oublie parfois) un excellent producteur, qui, outre ATCQ et ses albums solo, a également bossé pour Busta Rhymes, Nas ou plus récemment The Throne. Q-Tip devient The Abstract lorsqu’il passe derrière sa MPC.
Tyler, The Creator
A seulement 23 ans, le leader d’Odd Future n’a déjà plus à prouver son talent. Son univers ultra décalé et dark à souhait transpire dans chacun de ses morceaux. Ses prods psychédéliques alliées à sa voix grave et rauque forment un mariage détonant. Pour info, Tyler a jusqu’ici produit 100% de ses 3 albums (Bastard, Goblin et Wolf) . Solide.
Black Milk
Black Milk, natif de la motor city, a fait ses classes dans l’entourage de Slum Village. Depuis son premier album Popular Demand en 2007, il est considéré comme l’héritier du beatmaking soulful de J Dilla. Très prolifique, il a déjà une douzaine d’albums à son actif dont 3 albums solo. Mais c’est bien en qualité de producteur que nous l’apprécions vraiment, comme sur le génialissime The Preface d’Elzhi (membre de Slum Village). Après No Poison No Paradise, injustement passé sous silence, il est de retour en 2014 avec un nouvel EP Glitches In The Break.
20syl
Seul représentant français de notre classement, le Nantais 20syl s’impose au fil des années comme un incontournable du paysage Hip-Hop. Les albums d’Hocus Pocus ont démontré qu’il n’avait rien à envier aux autres côté rap, tandis que le succès de C2C a ajouté une touche electro à ses prods, les rendant furieusement tendance. A coup de remixes et de collaborations prestigieuses, 20syl s’attaque désormais aux Etats-Unis. Qu’on se le dise, 2014 pourrait bien être son année.
André 3000
« 3 Stacks » est considéré aujourd’hui un des meilleurs rappeurs du game : chacun de ses rares featurings vaut de l’or et a souvent tendance à éclipser l’artiste original. Mais peu sont conscients de son travail en tant que producteur, sur les albums d’OutKast. A partir du LP ATLiens, il est impliqué dans la quasi-totalité des productions, d’abord avec l’aide de Big Boi et Mr. DJ (formant le groupe Earthtone III), puis en solo à partir de Speakerboxxx/The Love Below. Ses beats avant-gardistes et variés en terme de style ont bien sûr participé au succès planétaire d’OutKast. André 3000 est peut-être celui qui aurait le ratio qualité de rap / qualité de production le plus élevé dans notre classement.
Kev Brown
Remarqué par Pete Rock au début des années 2000 pour son morceau « What Ruling Means » avec le rappeur Grap Luva, Kev Brown travaillera par la suite avec les plus grands : De La Soul, Jazzy Jeff et même Marley Marl. Sa marque de fabrique, des basses très lourdes, qui donnent à chaque beat une profondeur similaire à celle qu’on retrouve dans le travail de Pete Rock. Après avoir concocté un très bon premier album solo en 2005, I Do What I Do, il fonde son propre label, Low Budget Records, sur lequel il sort régulièrement beat-tapes et autres lost & founds.
Havoc
La moitié de Mobb Deep est un vrai polyvalent. Côté production, le fait qu’il soit à l’origine de la quasi-totalité de classics tels que The Infamous ou Hell on Earth impose forcément le respect, ce qui l’a amené à travailler pour les plus grands, de Nas à Biggie en passant par Eminem. Côté rap, sa voix profonde et ses textes hardcore lui permettent de tenir la dragée haute à son compère Prodigy, pourtant spécialiste.
J-Live
Agé de 37 ans, J-Live fait figure de vétéran. Respecté par ses pairs, comme en témoigne la présence de Prince Paul, DJ Premier et Pete Rock sur son premier album, il demeure pourtant injustement sous-coté. La faute, peut-être, à des histoires d’accords commerciaux sur ses premiers labels qui ont retardé la sortie de son premier album, The Best Part, de cinq ans ! Diplômé de l’université d’Albany (NYC), J-Live est un représentant de ce que certain appelleraient « grown up Hip-Hop », des lyrics conscients, souvent engagés. Un temps enseignant dans une école primaire à Brooklyn, il créa son propre label Triple Threat Productions, désormais Mortier Music, afin de s’assurer l’entière liberté artistique sur ses projets. MC, DJ et producteur, cet activiste du Hip-Hop underground est toujours pertinent en 2014 comme en témoigne son nouveau single « Money Matters », sorti fin janvier.
D’accord ou pas avec ce Top 10 ? Faîtes-nous part de vos classements dans les commentaires.