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20 classiques pour les 20 ans de la mort de The Notorious B.I.G.

Qu’il était bon cet ado rondouillet freestylant sur le street corner du 991 Fulton St, dans le quartier de Bed–Stuy à Brooklyn… Vingt ans après son décès, la famille Hip-Hop pleure toujours le nom de The Notorious B.I.G., né Christopher Wallace. Biggie nous a donc quitté il y a 20 ans jour pour jour, mais sa musique restera à jamais dans l’Histoire du double H. En guise d’hommage à ce rappeur qui en a inspiré tant d’autres, nous nous sommes attardés sur 20 classiques qui ont fait de Biggie ce qu’il est aujourd’hui : une légende.

« Ten Crack Commandments »

Album : Life After Death (1997)
Production : DJ Premier

Un titre inoubliable de Biggie : sur « Ten Crack Commandments », le légendaire rappeur déroule une à une les règles incontournables du drug game, tel un Moïse du crack. Les schémas complexes de rimes utilisés par B.I.G. donne encore plus d’ampleur à cette street religion, le tout parfaitement soutenu par la prod entêtante de Preemo, et notamment ce sample de compte à rebours en guise d’intro, énoncé par Chuck D. – H2O

« Big Poppa »

Album : Ready To Die (1994)
Production : Chucky Thompson, Puff Daddy

« Big Poppa » trouble les cartes. A l’heure où la guerre entre la East Coast et la West Coast n’a pas encore endeuillé le Hip Hop en profondeur, The Notorious B.I.G. lâche des bars sur une instru aussi inspirée qu’empreinte d’une musicalité généralement instillée par les producteurs West Coast (Dre en tête). C’est pourtant Chucky Thompson et Puff Daddy (à l’époque) qui sont à la baguette et qui offrent à Biggie l’un de ses plus gros succès.  – Abacaxi

« Brooklyn Finest » (feat. Jay Z)

Album : Reasonable Doubt (1994)
Production : Clark Kent

« Brooklyn Finest » marque une des premières collaborations discographiques entre les deux MCS de Brooklyn. Auréolé par le succès de Ready To Die, Biggie adoube ainsi Jay Z en participant à son premier album, malgré les réticences de Puffy. Exploitant à son maximum le groove du sample des Ohio Players, le producteur Clark Kent donne encore plus de relief à ce duo Big/Jigga. En fan absolu de Notorious, Jay Z glisse quelques références bien senties issues de Ready To Die à la fin du morceau. Une décennie plus tard, il lui succédera sur le trône… – Rémi

« Everyday Struggle »

Album : Ready To Die (1994)
Production : Bluez Brothas

« I don’t wanna live no more / Sometimes I hear death knocking at my front door ». C’est sur cette mesure, sur laquelle plane déjà l’ombre de la mort, que débute le morceau « Everyday Struggle ». Sur un beat typique du son new-yorkais de l’époque, Biggie délivre un véritable manifeste du hustling. Relatant l’angoisse de celui qui, après avoir été chassé de chez sa mère, se réveille chaque matin sans rien avoir à manger. Là où alcool et drogues ne sont pas consommés par divertissement mais bien pour l’aider à surmonter une vie ultra-stressante et violente. – 2one

« Flava In Ya Ear Remix » (feat. Craig Mack)

Album : Project Funk da World (1994)
Production : Easy Mo Bee

En 1994, « Flava In Ya Ear », le single de Craig Mack produit par Easy Mo Bee, fonctionne tellement bien dans les charts qu’un remix est très vite commandé. Sur celui-ci se côtoient Rampage, Busta Rhymes, LL Cool J, et évidemment, le dénommé Biggie Smalls. Dominant sans partage ce remix de par sa technique et sa verve devenue depuis légendaire, cette prestation aidera à le propulser sur le devant de la scène lors de la sortie de son debut album (Ready To Die)ç, à peine quelques mois plus tard. – Antonin

« Gimme the Loot »

Album : Ready To Die (1994)
Production : Easy Mo Bee

Un cas d’école de rap à « double rôle » avec d’un côté un jeune Biggie, voix haut-perchée et attitude feu-follet, de l’autre un Notorious B.I.G. plus mature, expert en braquage et en exaction en tout genre. « Gimme the Loot » nous fait suivre ce duo de choc d’abord dans la préparation, puis dans le passage à l’acte d’un braquage à main armé. Ce chef d’oeuvre de storytelling ouvrira la porte à tout un style mafia rap à la new-yorkaise, dont les exemples les plus marquant sont Kool G Rap et son album 4, 5, 6 ou encore Nas et sa période Escobar. – 2one

« Going Back To Cali »

Album : Life After Death (1997)
Production : Easy Mo Bee

Clairement, ce morceau n’a pas plus à la West Coast. Empruntant les traits du G Funk, Biggie signe son arrêt de mort sur une production d’Eazy Moo Bee… C’est Diddy que l’on entend en intro pour organiser un voyage à LA. Malheureusement, Biggie verra son séjour écourté un soir de 9 mars 1997, et la légende raconte que c’est justement ce « Going Back To Cali » qui tournait dans la voiture au moment fatidique… – Ber2Fly

« Party and Bullshit »

Album : Who’s The Man? (1993)
Production : Mark Siegal, James Earl Jones

Nostalgie, mélancolie, regrets… Plusieurs mots nous viennent à l’esprit lorsque l’on tombe sur le rare footage d’un live de Tupac et Biggie rappant « Party and Bullshit » puis simulant une agression pour repartir de plus belle. Premier single du BIG, le titre aura permis de réunir sur scène deux des plus grandes légendes du Hip-Hop. Il servira également à la soundtrack du film Who’s The Man? – Ber2Fly

« Hypnotize »

Album : Life After Death (1997)
Production : Ron Lawrence, Puff Daddy

Prenez une ligne de basse bien grasse samplée d’Herb Alpert et quelques notes de guitare délayées pour un côté G-Funk assumé. Aromatisez d’un refrain pré-existant et ultra-connu du storyteller Slick Rick remanié à la sauce Biggie, le tout chanté par Pamela Long. Saupoudrez d’un flow incisif et tranchant dont Big Poppa a le secret, et vous tiendrez dans vos mains la recette du succès. – Antonin

« Juicy »

Album : Ready To Die (1994)
Production : Trackmasters, Puff Daddy

Du « I use to read Word Up magazine » au jersey Bad Boy jaune et bleu, on ne compte plus les détails de ce titre rentrés dans la légende. Dès les premières notes de cette instru reconnaissable entre mille, fruit du travail de Trackmasters et Puff Daddy et basé sur le tube funk « Juicy Fruit » de Mtume, le jeune Biggie s’élance dans un couplet sous forme d’hommage à ceux qui l’ont inspiré, de Marley Marl à Funkmaster Flex. – 2one

« Kick In The Door »

Album : Life After Death (1997)
Production : DJ Premier

Encore une collaboration avec DJ Premier qui fonctionne à merveille : après un skit marrant mais un peu longuet, Biggie, plus bouillant que jamais, s’en prend à tout le monde (les autres rappeurs, les haters…) pour une des diss tracks les plus marquantes de sa discographie. Preemo y signe également l’une de ses plus belles oeuvres, avec notamment ce sample du titre « I Put A Spell On You » de Screamin’ Jay Hawkins. « Kick In The Door » est probablement un classique trop sous-estimé du Notorious B.I.G. – H2O

« Notorious Thug » (feat. Bone Thugs-N-Harmony)

Album : Ready To Die  (1994)
Production : Stevie J, Puff Daddy

Improbable, la collaboration entre Biggie et Bone Thugs-N-Harmony est à classer au rayon curiosité dans la discographie du rappeur de Bed-Stuy. En première ligne de la guerre East/West Coast, il invite à la surprise générale les trois ex-protégés d’Eazy-E pour un rapprochement « mafieux » entre la Bad Boy Familia et la Mo Thugs Mob. Basé sur un refrain ultra répétitif chantonné par les Bones, « Notorious Thug » porte plus l’empreinte artistique du groupe que celle du King of New York. Enregistré en une seule prise, le couplet de Biggie réussit avec une aisance déconcertante à s’adapter au débit mitraillette si caractéristique des Thugs de Cleveland. Démonstration technique, le titre peut être également interprété comme l’ultime pied de nez à la Thug Life de son éternel ennemi juré, Tupac. – Rémi

« Runnin’ (Dying to Live) » (feat. 2Pac)

Album : Tupac: Resurrection, OST (2003)
Production : Easy Mo Bee, Eminem

Un morceau de 2Pac dans un hommage à Biggie ? Inévitable, d’autant plus que ce morceau paru sur la BO du documentaire Tupac : Resurrection, est un rework de « Runnin’ (From Tha Police)« , la seule véritable collaboration de Biggie et 2Pac de leur vivant, sortie en janvier 1995. Si nous avons retenu ce remix plutôt que le titre original, c’est parce que le premier a largement supplanté son prédécesseur dans la légende. En effet, en juxtaposant les couplets de Biggie et 2Pac issus du morceau original et en incorporant un sample du morceau rock « Dying to Live », Easy Mo Bee et Eminem (oui oui) ont fait de cette réunion posthume un véritable classique, riche en émotion. – 2one

« Machine Gun Funk »

Album : Ready To Die  (1994)
Production : DJ Mister Cee, Puff Daddy

Selon ses propres dires dans une interview, « Machine Gun Funk » était la chanson préférée de Biggie sur Ready To Die. Il faut dire que ce track dispose d’un groove bien kiffant, dans lequel le Notorious compare la vie de la street à la vie d’un MC, appuyé par le sample entêtant de « Up for the Down Stroke » par Fred Wesley and the Horny Horns. – H2O

« Suicidal Thoughts »

Album : Ready To Die (1994)
Production : Nashiem Myrick

Sur un sample angoissant de Miles Davis, Biggie expose à son mentor Puff Daddy son sentiment de mal-être et organise ce qui semble être sa séance de purgatoire. Dans une ambiance sombre prenant aux tripes, le rappeur confesse tous ses crimes, comme s’il se trouvait dans un couloir dont la seule issue est la mort. Finissant par se suicider, ce dernier track de Ready To Die fait le lien avec son deuxième album, Life After Death. – Théo

« The What » (feat. Method Man)

Album : Ready To Die (1994)
Production : Easy Mo Bee

Un sample en reverse tiré d’une chanson de Leroy Hutson et une batterie brute samplée d’un morceau d’Avalanche suffit pour conférer à ce beat une atmosphère boom bap surréaliste. Il n’en faut pas plus, si ce n’est deux des flows les plus reconnaissables de la East Coast de l’époque, pour assurer le passage à la postérité d’un morceau qui résonnera comme une des collabs les plus explosives jamais enregistrées. – Antonin

« Unbelievable »

Album : Ready To Die (1994)
Production : DJ Premier

Probablement l’un des morceaux les plus sous-côtés du king of New York. Initialement non prévu, Biggie voulait à tout prix une collab’ avec son ami et producteur émérite DJ Premier. A quelque jours de la sortie de son premier album, il appelle Preemo en le suppliant de lui concocter une instru, précisant qu’il n’avait que 5 000$ en poche (bien en-deçà des tarifs de l’époque). En quelque heures, Preemo termine une des plus belles prod des nineties et à 3h du mat’, Biggie enregistre d’une traite ses couplets… It’s un-be-lie-va-ble– Théo

« Victory »

Album : No Way Out (1997)
Production : Stevie J, Puff Daddy

Porté par un clip de la même teneur que le morceau au budget frôlant l’indécence (un peu moins de 3 millions de dollars), samplant les cuivres et la trame générale du thème principal de Rocky composé par Bill Conti, ce classique un brin kitsch, produit par Puff Daddy et Stevie J des “Hitmen” s’inscrit comme un des morceaux marquant de la carrière du King. Comme si le côté mystique du morceau n’était pas déjà assez marqué, il s’agit du tout dernier morceau enregistré en studio par le rappeur avant son assassinat. – Antonin

« What’s Beef »

Album : Life After Death (1997)
Production : Carlos « 6 July » Broady, Nashiem Myrick

Comment quelques accords de violon et cinq onomatopées juxtaposés sur un sample accéléré d’Al Green peuvent provoquer un état jubilatoire ? Le morceau, co-produit par Six July et Nashiem Myrick, est un cadeau offert à B.I.G. dans lequel le rappeur explique ce qu’est un « vrai beef. » Pas des petites querelles de rappeurs mais de vraies emmerdes. Malheureusement, Biggie était tellement dans le vrai qu’il mourra avant même la sortie du disque. – Ber2Fly

« Who Shot Ya » 

Album : Ready To Die (1994)
Production : Nashiem Myrick

« Who Shot Ya » est un titre à la fois tristement prémonitoire et annonciateur d’éternité pour Biggie. Autre énorme succès du rappeur de Brooklyn, ce morceau contribue à faire de son premier album un opus mythique et de Biggie une légende du rap (déjà de son vivant). Appuyé sur une boucle de piano d’une redoutable efficacité, le morceau impose une vision sombre de ce qui fait le monde et le fantasme d’un Biggie qui toise les rappeurs de la West Coast dans un outro qui régale. A noter que la scission du mot obsolete à cheval entre deux bars dans le premier couplet a brisé quelques nuques et donné des idées à au toute une génération d’aspirants MCs.  – Abacaxi

Playlist : 20 classiques pour les 20 ans de la mort de Biggie

Cover Art : David Waters
Illustration : Whip Site and more

 

Lire également : Big L en 10 punchlines inoubliables

Kévin Berthouly

"Plus on partage, plus on possède" dit Léonard Nimoy, Spoke pour les intimes. Fervent défenseur de l'indépendance musicale et inconditionnel de Julien Lepers.

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