The Soul Rebels : leurs 10 meilleurs lives Hip-Hop
La Nouvelle-Orléans est une terre musicale fertile. Elle puise ses racines mélomanes dans les fanfares, qui accompagnent le traditionnel carnaval de Mardi Gras, célébrant la fin de l’hiver. Baignés dans une culture brassant tradition créole et américaine, ces Brass Band ont permis de sortir des musiciens de Jazz hors pairs comme Louis Armstrong, ou plus récents tels Trombone Shorty et Christian Scott. Devenue désuète et uniquement attirante pour raisons touristiques, la musique de cette ville épicée a connu un tournant révolutionnaire à la fin des années 90 avec la Bounce Music. Basée sur la tradition des chants indiens du Mardi Gras, une bonne et bien grasse ligne de basse, agrémentée d’une dose de Funk, ce courant musical donnera vite naissance à un autre courant majeur des années 2000, la Trap Music. Élevés au biberon dans cet univers culturel, les huit membres du The Soul Rebels Band ont perpétué les coutumes de leurs ancêtres indiens vaudous. Participant régulièrement aux festivités musicales de leur chère New Orleans, ils ont aussi cherché à répandre leur culture à travers le monde, en participant à des concerts à travers les quatre coins de la planète. Les Soul Rebels sont également des artistes issus de leur époque, influencés par la culture Pop et Hip-Hop. Leur réputation a vite dépassé les frontières de leur Louisiane natale. Leur filiation la plus évidente avec le Rap est apparue en 2013 avec la sortie de leur mixtape Power=Power. Un disque, où ils reprenaient en acoustique des standards de Kanye West, Drake ou Jay-Z. Le magazine américain Village Voice les définissait alors comme le chaînon manquant entre Public Enemy et Louis Armstrong. Depuis, le Brass Band accumule les tournées aux côtés des stars du genre comme Rick Ross, Nas, G-Eazy ou Macklemore & Ryan Lewis. The BackPackerz vous offre leurs dix meilleures collaborations scéniques avec une dizaine d’artistes rap toutes générations confondues, afin de découvrir quelques pépites mêlant Hip-Hop et musique organique par ses derniers indiens rebelles du Mardi Gras.
Rakim – « Don’t Sweat the Technique » (Brooklyn Bowl, 2017)
Commençons par la prestation de haute volée d’un des MCs les plus marquant de l’histoire du Hip Hop, sa majesté Rakim, qui reprend un des classiques de sa période du duo avec Eric B, « Don’t Sweat The Technique », datant de 1992. Conçu autour d’un sample de cuivres accéléré du « Give It Up » par Kool and The Gang, le morceau se prête presque naturellement à une version acoustique par un Brass Band.
Styles P – « Good Times (I Get High) » (Brooklyn Bowl, 2014)
Extrait du premier album de Styles P, A Gangster and A Gentleman sorti en 2002, le track « Good Times » gardait encore la marque de fabrique très Puffy de son ancien groupe The LOX. Cette version live par The Soul Rebels lui confère un côté intimiste, qui correspond mieux à la direction donnée depuis par le rappeur du Queens à son actuelle carrière.
Joey Bada$$ – « Christ Conscious » (New Orleans Voodoo Fest, 2016)
Très brute, la version originale de « Christ Conscious » prend une dimension plus vivante et mélodique dans cette prestation live, lors du festival Voodoo Fest à La Nouvelle-Orléans en 2016. Depuis, Joey Bada$$ et The Soul Rebels ont multiplié les collaborations scéniques. Pour les plus curieux, il existe un mini-documentaire de 8 minutes sur la rencontre entre l’artiste et ces musiciens. Bada$$ y explique notamment sa rencontre avec le Band, lors d’une scène partagée avec Prodigy à New York.
Smif-N-Wessun & Buckshot – « Bucktown » (Brooklyn Bowl,2016)
« Bucktown » demeure le classique ultime de la carrière de Smif-N-Wessum. Morceau aux BPM ultra ralentis et au son « crade » typique du milieu des nineties, ce « Bucktown » version Soul Rebels procède à un lifting particulièrement propre, qui vivifie son sample de trompettes, issu d’un disque oublié de Jack Bruce. A la surprise générale, le Boot Camp Click devient ainsi avec le temps une formation alternative de Jazz !
Raekwon – « Ice Cream » (Brooklyn Bowl, 2017)
Autre classique parmi les classiques, « Ice Cream » hante toujours les platines des fans du Wu Tang Clan. Très fidèle à l’originale, cette version live confirme que l’alchimie musicale de cette crème glacée fonctionne toujours. Un peu désorienté au début du morceau, Raekwon semble de plus en plus en symbiose avec l’orchestration du live Band de La Nouvelle Orléans.
Nas – « Halftime » (Brooklyn Hip-Hop Festival, 2016)
Nas et The Soul Rebels sont montés sur scène à plusieurs reprises ces dernières années. Habitué à des Soul Expérience avec des musiciens live, le fils du trompettiste Olu Dara rappe naturellement sous les cuivres du Brass Band. Morceau moins évident que « One Love » ou « The World Is Yours » dans le répertoire de Illmatic, « Halftime » se prête pourtant bien à cette interprétation live. L’ensemble est, il est vrai, bien aidé par des scratches et une bande DAT.
Talib Kweli & Curren$y – « Push Thru » (New Orleans, 2017)
A l’origine, « Push Thru » réunissait en 2013 Curren$y, Talib Kweli et Kendrick Lamar. Chacun représentait sa ville d’origine. Jouant à domicile, la prestation entre Curren$y et les Soul Rebels semblait logique. Exit le prince de Compton, la formation redonne à un coup de fouet à un morceau, qui mérite plus d’estime. Cette interprétation ressemble beaucoup plus au remix, plus organique, effectué par Marco Polo. Pour l’anecdote, le pianiste Robert Glasper était également de la partie lors de ce concert.
Pete Rock & Smoke DZA – « One In A Million » (Brooklyn Bowl, 2017)
Voir les Soul Rebels jouer un morceau de Pete Rock sur scène n’a rien d’étonnant. Pete Rock est effectivement un des principaux producteurs à avoir mis en avant les sections de cuivre dans ses musiques. « One In A Million » représente un des meilleurs échantillons de ce type productions typiques du duo, qu’il formait alors avec CL Smooth. Son interprétation live par un Brass Band coule donc de source. La présence de Smoke DZA ne semble pas importune, tant les deux artistes ont formé un duo de qualité sur l’album collaboratif Don’t Smoke Rock. Même si l’absence de CL Smooth demeure regrettable.
Mobb Deep – « Quiet Storm » (Brooklyn Bowl, 2017)
Au départ, la participation de Prodigy aux sessions du Soul Rebels Band semble improbable. Pourtant les deux entités artistiques se connaissent depuis un certain temps. La performance du groupe de Louisiane est d’autant plus remarquable, que le Band réussit à reproduire ici l’atmosphère hypnotique du fameux track de Mobb Deep. Filmé quelques semaines avant la mort du rappeur, ce jam démontre les grandes capacités d’adaptation du duo du Queens, malgré un registre purement rap. Prodigy restera un grand performer devant l’éternel.
G-Eazy – « Me, Myself, & I » (New Orleans, 2016)
Cette vidéo n’est pas à proprement dit un concert, mais la répétition en vue d’un live de G-Eazy à La Nouvelle Orléans, dans le cadre du Endless Summer Tour en 2016. Si les chœurs restent pré enregistrés, l’accompagnement demeure totalement acoustique. La précision de l’instrumentalisation est à ce titre remarquable. Elle ne trahit en rien le côté très pop du morceau. Une performance, qui démontre l’ambivalence des Soul Rebels, qui ont effectué l’ensemble de la tournée du rappeur californien.
Cette sélection de dix collaborations Rap/Soul Rebels n’est aucunement exhaustive. The BackPackerz vous invite à vous rendre sur la chaîne YouTube de The Soul Rebels, afin de découvrir d’autres pépites du même acabit. Vous pourrez ainsi visionner des sessions Live avec DMX, Black Thought ou Skyzoo & Torae. Les plus curieux pourront se régaler de leurs interprétations musicales de morceaux de JAY-Z ou Kanye West. Enfin les plus éclectiques trouveront leur bonheur dans des réorchestrations de Daft Punk, Michael Jackson ou Metallica.