Vous connaissez notre penchant pour les documentaires Hip-Hop sur The BackPackerz. On a donc décidé de se lancer dans le projet un peu fou de regarder tous les documentaires Hip-Hop disponibles en intégralité sur YouTube. Après des dizaines d’heures de visionnage d’obscures VHS, on a compilé rien que pour vous nos dix coups de coeur. Des pépites jusqu’au grands classiques, on vous a sélectionné dix documentaires Hip-Hop qui pourront à la fois occuper vos longs weekends pluvieux mais aussi parfaire votre connaissance de la culture hip-hop au sens large : Graffiti, Danse, Scratch, rap US ou français, il y en a pour tous les goûts…
Année : 1995
Réalisateur : Brian Robbins
Durée : 93 min
On attaque la sélection avec un documentaire star qui a réussi le tour de force de dépasser les 2 millions de dollars de recette lors de sa sortie en salle en août 1995. Il faut dire que le documentaire de Brian Robbins avait pour atout de rassembler un casting de All-Star du rap US de l’époque assez impressionnant : Biggie, Snoop Doog, Dr. Dre, Warren G ou encore le Wu-Tang Clan. C’est bien simple, la plupart des artistes qui sortirent un classique à cette période sont de la partie. Mais la force de The Show est également de faire le lien entre deux générations de rappeurs : d’un côté la old-school qui avait popularisé le genre au cours des années 80 incarnée par Afrika Bambaataa, Kurtis Blow ou encore Slick Rick (en direct du parloir) et d’autres artistes de Def Jam représentés par leur patron Russel Simmons (qui est d’ailleurs le narrateur du documentaire); de l’autre cette nouvelle génération prête à en découdre et qui transformera à cette époque le rap, d’un genre musical réservé à un public afro-américain en une des industries de divertissement les plus populaires et rentables depuis le Rock’N’Roll des années 70. Une transformation joliment mise en image et en musique puisqu’une B.O. monstrueuse accompagne le documentaire.
Année : 2006
Réalisateur : Byron Hurt
Durée : 55 min
Documentaire réalisé par Byron Hurt, et présenté au Festival de Sundance en 2006, Hip-Hop: Beyonds Beats & Rhymes questionne le mouvement Hip-Hop au travers de ses grands thèmes identitaires : la masculinité, le culte de la violence, l’homophobie, le sexisme et la femme-objet. Compilant extraits musicaux et vidéos, images d’archives mais surtout interviews d’artistes, de fans, de journalistes et d’intervenants institutionnels, Hip-Hop: Beyons Beats & Rhymes ouvre le débat sur ce qui fait le Hip-Hop aujourd’hui au-delà de sa plus courante expression musicale, le rap. Epousant le point de vue du fan, Byron Hurt nous dévoile tous les « à-côtés » sociologiques de cette culture, et met en lumière la poussière cachée sous le tapis. Mos Def, Busta Rhymes, Talib Kweli, Chuck D ou encore Fat Joe se sont prêtés au jeu. Véritable étude de genre, Hip-Hop: Beyonds Beats & Rhymes traite de manière inédite les deux thèmes indissociables du rap business : sexe et violence. Une analyse aussi singulière que pertinente qui nous avait d’ailleurs inspiré le dossier Le rap est-il immoral. Le film a gagné en 2007 le Prix du Meilleur Documentaire au Black Film Festival de San Francisco.
Année : 2001
Réalisateur : Doug Pray
Durée : 92 min
Véritable référence dans le (petit) monde du turntablism, Scratch est de ces films (avec Wild Style ou encore Writers présenté plus bas) qui ont véritablement révélé des vocations chez de nombreux fans de Hip-Hop. En effet, quand aux débuts des années 2000, le réalisateur Doug Pray décide de se pencher sur le phénomène grandissant du scratch, la majorité du public français ignore complètement l’existence de cette pratique obscure qui consiste à transformer une platine vinyle en un véritable instrument. Pourtant, de l’autre côté de l’Atlantique, Q-Bert, Mix Master Mike (DJ des Beastie Boys) ou encore les X-Executionners massacrent des cross faders à tour de bras et affolent déjà des gamins à travers tout le pays. D’abord vu comme un simple délire animant quelques illuminés (pour Mix Master Mike, le scratch serait le seul moyen dont dispose l’homme pour communiquer avec la vie extra-terrestre !), le turntablism devient avec le temps une véritable sous-culture du Hip-Hop avec ses codes, ses événements et bien-sûr ses légendes. Voici tout ce que vous retrouverez dans Scratch : un must watch !
Année : 2005
Réalisateur : Peter Spirer
Durée : 80 min
Après The Show, voici encore un casting de rêve, mais cette fois-ci10 années plus tard. 2005, une époque où les stars du rap game s’appelaient 50 Cent, Kanye West, Nas ou encore Common. Quatre protagonistes auxquels viennent s’ajouter de nombreux autres rappeurs : Guru, KRS-One, RZA, Mobb Deep ou encore Method Man qui assure la voix off de The Art of 16 Bars. Comme l’indique le titre, l’angle choisi par le réalisateur Peter Spirer est celui de la science de la rime. De l’écriture à l’enregistrement en cabine en passant par l’exercice du freestyle, le documentaire tente de couvrir toutes les facettes de cet art à travers les nombreux témoignages recueillis. On regrette seulement que cette recherche d’exhaustivité rende finalement le propos du film assez décousu… Rien en tout cas, ne gâche le plaisir de voir nos héros de l’époque arborer le trio gagnant baggie XXL, maillot Enyce et durag… Que de souvenirs !
Année : 2005
Réalisateur : Marc-Aurèle Vecchione
Durée : 103 min
Vous le savez, The BackPackerz n’est pas qu’une affaire de rap mais a bien pour vocation de célébrer toutes les disciplines du Hip-Hop. En matière de graffiti, deux documentaires font référence. Le premier, très connu, nous vient directement de la Mecque (NYC) a pour titre Style Wars et vous est présenté un peu plus loin, le second lui est français et se propose de retracer l’histoire du graffiti en France de 1983 à 2003. Ils s’appellent NTM, BBC ou encore CTK…Des noms oubliés qu’il était pourtant impossible de ne pas connaitre dans le Paris des années 80 tant ils étaient placardés sur tous les murs de la ville et surtout sur les trains des métro et RER. C’est cette mémoire des premières heures du mouvement Hip-Hop en France que le réalisateur Marc-Aurèle Vecchione a brillament capturé et retranscrit à l’écran dans Writers. Guidé par une voix reconnaissable entre mille, celle de Vincent Cassel, ce documentaire est une immersion complète dans une culture à la fois riche (diversité des styles, graffiti vs. tag) mais aussi très controversée (les procès, le conflit avec la RATP). Une histoire complète retraçant vint ans de graffiti parisien à (re)découvrir d’urgence.
Année : 1986
Réalisateur : Bram van Splunteren
Durée : 40 min
Découvert en 2013 à l’occasion d’une inoubliable soirée de la Red Bull Music Academy NYC à laquelle assistait d’ailleurs Afrika Bambaataa, Big Fun in the Big Town est une véritable pépite. Imaginez un instant, nous sommes en 1985, un réalisateur hollandais du nom de Bram van Splunteren décide de partir à NYC pour réaliser ce qui est à l’époque, le premier documentaire européen sur ce phénomène naissant qu’est le Hip-Hop. Ce grand blond débarque ainsi en terre sainte avec son équipe, sa caméra et une poignée de contacts devant lui servir de guide au cours de son périple. Du South Bronx au Roxie, en passant par les premiers locaux de Def Jam dans le Lower East Side, la caméra de Bram se pose sur tous les lieux et personnages mythiques de l’époque. Grandmaster Flash, Doug E Fresh, Roxanne Shante, Run DMC qui freestylent « My Adidas » en sortant de leur bagnole et même LL Cool J qui habite encore chez sa grand-mère à l’époque… Big Fun in the Big Town peut même se targuer d’être un des rares films à posséder des images de Kool Herc et ses blocks parties du 1520 Sedgwick Avenue. Un document rare et exceptionnel qui présente dans la plus pure authenticité l’atmosphère électrisante du mouvement Hip-Hop dans le New-York des années 80.
Année : 1983
Réalisateur : Tony Silver, Henry Chalfant
Durée : 69 min
Plus vieux documentaire de cette sélection, Style Wars est un véritable classique pour le monde du graffiti. Au même titre que le livre Subway Art dont le photographe Henry Chalfant est également à l’origine avec Martha Cooper, Style Wars demeure le premier témoignage audiovisuel consacré au graffiti. Dans un New York miné par la pauvreté et les inégalités en pleine ère Reagan, le South Bronx et Harlem sont le théâtre d’une véritable révolution culturelle, celle d’une poignée de jeunes qui, pour rompre avec l’ennui, décident d’inventer de nouvelles formes d’expression et de divertissement : le b-boying, le rap et donc le graffiti (originellement appelé bombing). C’est plus particulièrement sur cette dernière discipline sur laquelle le réalisateur Tony Silver choisit de braquer sa caméra. Comme dans Writers, le film choisit la neutralité en donnant à la fois la parole aux graffeurs, dont certain marqueront l’histoire (Dondi, Seen, Shy 147 ou encore le graffeur à un bras Kase 2) ; mais aussi à ceux qui combattirent cet « art sauvage » qui envahissait le métro New-Yorkais, notamment Ed Koch, à l’époque maire de la ville. Plus de 30 ans après, ce qui frappe dans ce documentaire est avant tout l’age des protagonistes, mineurs pour la plupart et pourtant animés d’une extraordinaire détermination, comme Crazy Legs leader du Rock Steady Crew ou encore Skeme dont les mots ont d’ailleurs été rendu intemporels via l’intro du classique de Blackstar « Respiration ».
Année : 2014
Réalisateur : Romain Quirot, Antoine Jaunin et François Recordier
Durée : 51 min
Si Style Wars est le plus vieux, Un Jour Peut-Être… est le plus récent documentaire de cette sélection. Sorti il y a maintenant un peu moins de deux ans, Un Jour Peut-Être… est né de l’initiative du réalisateur Romain Quirot et des journalistes Antoine Jaunin et François Recordier. L’idée : raconter « une autre histoire du rap français », celle qui, loin des majors et de Skyrock, a pourtant marqué de nombreux jeunes français à la fin des années 90 et jusqu’à aujourd’hui. Une manière de donner voix aux acteurs de ce mouvement « rap alternatif » (Les Svinkels, La Caution, TTC, Triptik, Klub des loosers, Grems…) mais aussi de ses observateurs (Olivier Cachin, Fred Musa ou encore Para One). Un document impeccable revenant sur le genèse, l’évolution et l’héritage d’un courant malmené, décrié mais somme toute indispensable dans l’histoire du rap français.
Année : 2009
Réalisateur : Benjamin Franzen et Kembrew McLeod
Durée : 65 min
Si vous avez aimé notre récent dossier sur les plus grands procès de l’histoire du sampling, vous adorerez Copyright Criminals. Un plongée de 65 minutes dans une des composantes les plus fascinantes de la production Hip-Hop : le sampling, et toutes les problématiques de droit qui en découle. A travers les témoignages de producteurs (El-P, Pete Rock, Mix Master Mike), de professionnels de la musique et d’artistes abondamment samplé tel que George Clinton (voir notre infographie sur les samples de George Clinton) le film passe au crible toutes les composantes d’une des pratiques les plus révolutionnaires de la musique moderne. De l’amen break au sulfureux procès du premier album de De La Soul, vous avez ci-dessous tout pour devenir un véritable expert de la question du sampling.
Année : 2005
Réalisateur : Thibaut de Longeville
Durée : 67 min
Un dernier documentaire français pour clôturer cette sélection, et pas des moindres puisque Just for Kicks est considéré comme un des meilleurs films jamais réalisé sur la culture urbaine. Projeté en avant première au prestigieux Tribeca Film Festival à New-York, le film de Thibaut de Longeville (également derrière le Quai 54) a d’entrée su s’imposer comme une référence. Au même titre que Scratch présenté plus haut, Just for Kicks a mis en lumière une pratique ou plutôt un culte, celui de la basket (sneakers en anglais), qui auparavant n’était l’affaire que de quelques initiés. La force du film : être allé capturer l’essence de cette sous-culture à la source, à New York, là où les baskets les plus cultes portent des noms particuliers (« Uptown » pour les Air Force 1, par exemple) et où certains illuminés tels que Bobbito Garcia ont suffisamment d’histoires sur les baskets pour en faire un livre de 200 pages… Une passion évidemment partie intégrante de la culture Hip-Hop et d’ailleurs partagée par de nombreux rappeurs que l’on retrouve dans le documentaire tels que Raekwon, le légendaire Grandmaster Caz des Cold Crush Brothers et bien évidemment les Run DMC et leur fameuse épopée autour de la Superstar d’Adidas.
N’hésitez pas à réagir et compléter cette sélection dans les commentaires ci-dessous et pour ceux qui seraient des adeptes du binge watching, on vous a compilé les 10 documentaires dans une playlist de plusieurs heures sur notre chaine YouTube.
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Très bon Top 10 !!
Vous êtes au top !