Créé en 1982, le CD (pour Compact Disc) va bientôt fêter ses 40 ans dans un climat où ses ventes n’ont cessé de dégringoler depuis plus de 15 ans. La démocratisation du MP3 et la banalisation des téléchargements illégaux ont enclenché une chute inéluctable des ventes pour ce format musical, avec comme coup fatal l’avènement du streaming. Une nouvelle façon de consommer de la musique qui est en train de reléguer le CD au même rang que les souvenirs vintages que sont la cassette ou le vinyle. Trois supports physiques qui restent néanmoins populaires auprès de certaines générations sur fond d’acte de résistance musical.
Au tout début des années 2000, pour booster les ventes lors des premières semaines de commercialisation, les puissantes maisons de disques ont souvent décidé d’accompagner certains albums de CD bonus. Une façon de s’assurer un bon démarrage dans les charts, en comptant notamment sur les fans de la première heure pour se ruer sur ces éditions spéciales et surtout limitées. Ces CD bonus ont également servi de support médias en tout genre, que ce soit pour des clips, des fonds d’écran ou d’autres photos exclusives, bien avant que tout le monde ait un accès facile à internet.
Musicalement, ces CD ont surtout permis de faire figurer des titres importants qui n’ont finalement pas été retenus sur les tracklists finales des projets en question. Et c’est bien là pour nous le principal intérêt de ces extensions musicales, et donc ce qui nous a poussé à vous présenter 10 CD bonus indispensables à leurs albums.
Sortie : 14 juillet 1998
Sans surprise, de loin le CD bonus le plus déjanté de cette liste. Les Beastie Boys font du Beastie Boys avec ces quatre morceaux inédits présents dans la version Tour Edition de leur cinquième projet Hello Nasty. Un CD qui contient deux titres remixés par Fatboy Slim et Prisoners of Technology, ainsi que deux instrumentaux qui donnent vraiment tout son intérêt à cette édition spéciale. « Hail Sagan (Special K) » est un trip hallucinogène dont le Special K est une référence au psychotrope qu’est la kétamine. Un titre qui prend une toute autre ampleur dans un certain état, un délire total… L’autre morceau instrumental, « Peanut Butter & Jelly », est lui beaucoup plus sage en apparence avec ses voix enfantines, mais cache de gros riffs de guitare savoureux ! Ajoutés donc les deux remixes « Body Movin’ (Fatboy Slim Mix) » et « Intergalactic (Prisoners Of Technology Remix) » et vous obtenez un supplément de qualité pour un album des plus convaincant.
Sortie : 19 juin 2001
En 2001, Eminem est au top de sa popularité après des débuts fracassant avec The Slim Shady LP suivi par l’énorme confirmation The Marshall Mathers LP. Une période idéale pour enfin présenter au monde son groupe D12 et ses 5 autres membres que sont Proof, Mr. Porter, Kuniva, Bizarre et Swifty McVay. C’est à la toute fin de l’année 2000 que sort donc leur premier single radio « Shit On You » mais ce titre clipé ne sera finalement pas retenu pour la tracklist finale de leur album Devil’s Night. Les fans pourront vite se consoler en retrouvant quand même ce morceau sur le CD bonus de cet opus aux côtés de deux autres inédits : les très sombres et mélancoliques « Words Are Weapons » et « These Drugs ». Au final, trois excellents morceaux co-produits par Eminem et DJ Head qui prolongeront parfaitement l’ambiance de ce Devil’s Night qui connaitra une suite malheureusement très pâle en 2004 avec le décevant D12 World. Pour Eminem, l’aventure Dirty Dozen s’arrêtera avec la mort de Proof en 2006…
Sortie : 1er octobre 2002
Quasiment 20 ans après la sortie de ce projet, je me demande toujours pourquoi le fameux morceau « What a Mess » produit par DJ Premier n’a pas fini sur la tracklist de cet album… Un choix qui s’explique peut-être par ce son certainement typé trop boom bap pour l’univers sonore de cet opus. Heureusement, le CD bonus de l’édition spéciale va offrir à cette collaboration prestigieuse une seconde chance plus que mérité ! Un morceau de X et Preemo vraiment explosif qui sera accompagné par deux autres titres de très bonne facture. Tout d’abord, le « My Life, My World » (avec Traci Nelson) produit par Bink!, puis ce « (Hit U) Where It Hurts » concocté par Rockwilder. Résultat, trois excellents morceaux pour l’un des meilleurs CD bonus de cette liste.
Sortie : 12 novembre 2004
Plus de 15 ans après la sortie du 4ème album d’Eminem sur major, il est intéressant de se réécouter ce projet avec toujours cette même sensation. Sur le CD bonus, les titres « We as Americans » et « Love You More » sont encore aujourd’hui ce qu’il y a de meilleur sur cet opus. Si on devait lister les cinq meilleurs sons de cet album, ces deux morceaux y seraient assurément. S’ils n’avaient pas fini sur le net plus d’un an avant la sortie de ce nouveau projet, ils auraient certainement eu une chance de figurer sur la tracklist principale. Le premier cité revient entre autre sur cette affaire dans laquelle Eminem a écopé de deux ans de probation sans armes après avoir menacé un homme qui aurait embrassé sa femme Kim dans un bar. Le second fait, lui, partie de ses nombreux morceaux sur Kim (devenu depuis son ex-femme) avec cette fois-ci une approche différente où il a décidé de mettre l’accent sur les bons moments qu’ils ont passé ensemble. Deux très bons titres donc, complétés sur ce CD bonus par un troisième intitulé « Ricky Ticky Toc ». Une sorte de freestyle entraînant sans refrain qui mérite lui aussi son écoute attentive.
Sortie : 13 décembre 2002
Certains le voyaient dépassé et perdu à la fin des années 1990, les projets Stillmatic, The Lost Tapes et God’s Son réinstalleront rapidement Nas comme l’un des prétendants légitimes au trône de New-York. Sur son sixième album solo, enregistré en partie après le décès de sa mère, le rappeur du Queens sera une nouvelle fois étincelant de justesse avec des morceaux très touchants à l’image de ces deux titres qui referment la tracklist : « Dance » et « Heaven ». Le CD bonus de cet album prolongera l’aventure avec des titres d’un tout autre genre. Tout d’abord, le très bon freestyle « Thugz Mirror » divisé en deux couplets sur un beat d’Alchemist. Puis, le succulent « Pussy Killz » produit par Chucky Thompson dans lequel Nasir Jones reviendra sur ses relations avec la gente féminine et sur l’histoire tragique d’un certain James. Et enfin, troisième et dernier morceau, le fameux « The G.O.D. » réalisé par Swizz Beatz avec son refrain accrocheur que vous aurez encore dans la tête des heures après son écoute : « The G-O-D S-O-N K-I-N-G O-F N-Y-C, That’s me! ».
Sortie : 12 juillet 2005
2005 aura été véritablement l’année de Houston avec les succès notamment de Chamillionaire, Mike Jones, Paul Wall et Slim Thug. Le rappeur à la voix imposante, signé sur le label Star Trak des Neptunes, participera à sa façon au scintillement de cette ville du Texas. Son premier album Already Platinum restera comme l’une des sorties les plus solides de l’année 2005 avec quelques-unes des meilleures productions des Neptunes à l’intérieur. Le CD bonus de cet opus fera, lui, la part belle à un autre beatmaker, en l’occurrence Mr. Lee. En effet, le producteur de Houston assurera la prod des cinq premiers morceaux de cette extension musicale dont l’emblématique « Welcome to Houston » en ouverture. Les quatre morceaux suivants seront notamment des collaborations avec Killa Kyleon complétées par trois versions Chopped & Screwed du mythique Mr. Rogers (« 3 Kings », « Like a Boss » et « I Ain’t Heard of That »). Au final, un CD bonus très fourni de 8 titres qui amplifiera parfaitement l’impact de cette œuvre majeure du Southern Rap !
Sortie : 22 novembre 2005
Présenté un peu facilement à l’époque comme le 50 Cent du sud, cette comparaison finalement flatteuse aura peut-être permis à Chamillionaire d’avancer plus vite. En effet, le rappeur de Houston à la tête bien faite se retrouvera vite en tête du classement Billboard des singles les plus joués aux USA avec son hit « Ridin’ ». Un morceau sur les brutalités policières qui aujourd’hui encore est toujours d’actualité malheureusement… The Sound of Revenge est un disque cohérent, bien pensé et qui respire véritablement la ville de Houston dont il est originaire. Pour compléter ce très bon projet, il fallait donc un CD bonus à la hauteur de l’évènement. Ce sera chose faite avec cinq morceaux additionnels comprenant les indispensables « Grind Time » et « Hate In Ya Eyes » présents respectivement sur les jeux NBA Live 06 et Madden 06. Deux titres essentiels pour les fans auxquels viennent s’ajouter également un remix du premier single « Turn It Up » (avec Lil’ O, H.A.W.K et E.S.G.) ainsi que les morceaux « Rider » et « Bad Guy ».
Sortie : 31 octobre 2006
La relation entre Birdman et Lil Wayne a toujours dépassé le cadre musical. Rien de surprenant donc de les retrouver enfin sur un album en commun en 2006. Si le niveau entre les deux rappeurs est assez disparate, au final le père spirituel et le fils rêvé se complètent à leur façon. Sans être le projet de l’année, les deux artistes de la Nouvelle-Orléans nous offriront assez de bons moments pour rendre cet opus attrayant et divertissant. Le CD bonus sera lui aussi intéressant avec notamment cette collaboration de Swizz Beatz sur « Brown Paper Bag » ou ces deux titres solos de Birdman et Wayne, respectivement sur « Neighborhood Superstars » et « I’m Ridin’ ». Ce dernier morceau est toujours pour moi l’une des sorties de Weezy les plus brulantes au micro. A ces trois titres viendront s’ajouter un remix du single « Stuntin’ Like My Daddy », ainsi que le duo parfait « Shooter » de Lil Wayne avec Robin Thicke (déjà présent sur les derniers albums de ces deux artistes, jamais deux sans trois…).
Sortie : 26 août 2008
Premier véritable album de The Game à connaitre certains critiques, LAX sera marqué une nouvelle fois par cette fâcheuse habitude du rappeur de Compton à s’appuyer un peu trop sur des invités prestigieux. Très peu de titres solos au final sur un projet qui regroupera tout de même un lot important de très bons morceaux. Certains, non retenus sur la tracklist finale, se retrouveront donc sur une édition collector comme le street single « Big Dreams » concocté par le duo Cool & Dre. Même résultat pour le « Camera Phone » avec Ne-Yo qui sera même clipé. Deux excellents morceaux, chacun dans leur style, complétés par les tout aussi intéressants « Nice » et le bilingue « Spanglish » qui fait honneur à la deuxième langue de Los Angeles. Bref, un sans faute sur ce CD bonus.
Sortie : 22 octobre 2012
Que serait good kid, m.A.A.d city sans le morceau « The Recipe » ? Premier aperçu officiel de Kendrick Lamar sur le label Aftermath de Dr. Dre, c’est donc aux côtés de son mentor qu’on découvrira la future superstar de Compton pour son premier grand single. Un titre qui paraîtra juste avant l’été 2012 et dont le clip tourné à Los Angeles ne sortira finalement jamais. En définitive, ce sera le single accrocheur « Swimming Pools » qui lancera le buzz de l’album sur les radios. Résultat, « The Recipe » produit par Scoop DeVille sera relégué sur le CD bonus de l’édition spéciale et justifiera à lui tout seul l’achat de cette version de l’album. Pour accompagner ce titre, deux autres morceaux plutôt très bon avec les « Black Boy Fly » et « Now or Never » (avec Mary J. Blige).
Hors catégorie et pourtant indispensable pour conclure cette liste, nous ne pouvions pas passer à côté de ce CD bonus particulier présent sur le second album Born Sinner de J. Cole. Ce sera donc notre bonus parmi ces CD bonus et le 11ème pour conclure cette liste.
Sortie : 18 juin 2013
Entre cette sortie et la précédente (Cole World: The Sideline Story), le rappeur de la Caroline du Nord fera patienter ses fans avec deux volumes de sa série de EP Truly Yours. Le troisième et dernier épisode sera, lui, ajouté en CD bonus à cet album Born Sinner. Une très bonne surprise pour cette édition collector, notamment après l’écoute de ces cinq morceaux en question. Aucun déchet et même certains titres qui iront faire de l’ombre à d’autres présents sur la tracklist principale du second projet de Cole. Que dire de ses prestations sur « Niggaz Know », « Miss America » et « Is She Gon Pop », si ce n’est que le résultat est juste brillant ! Et ce n’est pas les deux autres morceaux, les collaborations « New York Times » avec 50 Cent et Bas ainsi que « Sparks Will Fly » avec Jhené Aiko, qui feront retomber la pression, bien au contraire.
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