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10 artistes disparus qui auraient dû fêter leurs 50 ans en 2021

Le hip-hop prend de l’âge et ses vétérans sont de plus en plus nombreux à rentrer dans la cinquantaine ces dernières années. En 2021, il y a quelques personnalités de cette culture qui ont ou vont fêter leurs 50 ans, parmi lesquels : Snoop Dogg, Missy Elliott, Method Man, Black Thought, No I.D., Tech N9ne, Fredro Starr, Tragedy Khadafi, Mack 10, Lil Jon et Damon Dash, mais aussi Questlove, Boots Riley, O.C., C-Murder, Yo-Yo, Mr. Cheeks, Rockwilder, Chali 2na et Big Mike pour ne citer qu’eux.

Une liste non-exhaustive d’artistes nés en 1971 qui vont ou ont atteint la cinquantaine cette année, dont certains n’en font malheureusement plus partie suite à des disparitions prématurées. Présentation, sous forme d’hommage et par date de disparition, de 10 parcours brisés d’artistes qui auraient dû fêter leurs 50 ans également en 2021.

MC Trouble

30 juillet 1971 – 4 juin 1991

Première rappeuse signée sur le label mythique Motown Records, celle qu’Ice-T aimait présenter comme la Rhyme $yndicate Princess de son collectif fait partie de ces femmes qui à la fin des années 1980 arrivent à se faire une place dans la scène rap. Son unique album Gotta Get A Grip, paru en 1990, nous montre une artiste engagée au flow ravageur et avec un discours pro-black, à l’image du single éponyme. Un morceau dans lequel, en introduction du clip, MC Trouble demande qu’on ne lui parle plus de représentativité de la communauté noire dans la politique américaine tant qu’un président noir n’aura pas été élu. Un an après la sortie de ce projet, la jeune rappeuse succombe à seulement 19 ans d’une crise d’épilepsie nocturne, un mal dont elle souffrait depuis sa naissance. Les artistes de l’époque lui rendent de nombreux hommages, mais depuis, son nom est tombé dans un certain oubli dommageable pour la culture hip-hop et pour celle qui n’aura pas eu la chance d’assister à l’élection de Barack Obama.

Tupac

16 juin 1971 – 13 septembre 1996

Tout a déjà été dit et écrit sur Tupac depuis son décès à Las Vegas le 13 septembre 1996, après une fusillade survenue 7 jours plus tôt. 25 ans plus tard, sa légende est toujours intacte et les théories du complot autour de son assassinat sont légion. A jamais, son histoire est liée à celle de The Notorious B.I.G, son ex-ami devenu son plus grand ennemi assassiné également l’année suivante. De ses débuts officiels aux côtés du groupe Digital Underground à sa signature sur le sulfureux label Death Row, le rappeur dont les parents étaient des membres actifs du mouvement Black Panther a écrit en très peu de temps finalement une page fondamentale de la culture hip-hop. Artiste charismatique et polémique, de son vivant il a sorti 4 projets solos dont le double album All Eyez On Me, point culminant de sa carrière. Les nombreux projets posthumes suivants, fabriqués à partir d’inédits, de démos et de remixes plus ou moins convaincants, n’ont même pas réussi à altérer le mythe d’un MC inégalable à la notoriété inchangé.

Freaky Tah

14 mai 1971 – 28 mars 1999

Membre du fameux groupe Lost Boyz, aux côtés de Mr. Cheeks, Pretty Lou et DJ Spigg Nice, l’artiste du Queens fut peut-être le premier rappeur à comprendre réellement l’importance que pouvait avoir les ad-libs sur certains morceaux. Des deux MCs du crew, si Mr. Cheeks est sans conteste le plus talentueux, Freaky Tah est la tête pensante et l’âme du collectif hardcore New-Yorkais. Tué à la sortie d’une soirée en représailles d’un précédent meurtre dont il n’avait finalement rien à voir, la carrière de Tah s’arrête donc brutalement au bout de deux albums, Legal Drug Money en 1996 et Love, Peace & Nappiness en 1997. Une fin tragique pour l’artiste originaire de South Jamaica qui marque également l’arrêt de l’aventure Lost Boyz suite à la sortie, six mois après son décès, de leur troisième et dernier projet LB IV Life. En seulement quelques années d’activité, Freaky Tah s’est imposé comme l’un des hype men les plus efficaces et charismatiques qu’a connu le rap game.

Big Pun

10 novembre 1971 – 7 février 2000

Il n’a pas fallu cinquante apparitions pour que Big Pun impressionne tout le monde avec son flow et sa technique. Un seul featuring suffit sur le morceau « Watch Out » de Fat Joe pour que le MC latino s’impose aux yeux de la communauté hip-hop. Membre éminent du groupe Terror Squad première génération, son album inaugural Capital Punishment est une claque monumentale pour le public avec un casting à la hauteur du talent du MC. Busta Rhymes, Prodigy, Noreaga, Black Thought, Wyclef Jean, RZA et bien évidemment Fat Joe font partie des invites conviés à l’un des évènements de cette année 1998. Ce projet n’est que la confirmation de ce que tout le monde pressentait avec la naissance d’un nouveau cador dans le rap game. Malheureusement, 10 mois après la sortie de ce succès, Pun en grave surpoids depuis l’enfance décède d’une attaque cardiaque. Deux mois plus tard, le projet posthume Yeeeah Baby essaye de rendre hommage au MC avec des titres inédits dans lesquels on entend un Big Pun en grande difficulté dans son flow à cause de ses nombreux problèmes respiratoires. Triste fin…

DJ Screw

20 juillet 1971 – 16 novembre 2000

Ils ne sont pas beaucoup dans l’histoire du hip-hop à avoir inventé un nouveau style, DJ Screw en fait partie sans peut-être avoir pu jouir de son vivant de cette reconnaissance. En effet, le DJ Texan est directement à l’origine du fameux chopped and screwed, une technique de mix qui consiste à ralentir à outrance le tempo d’un morceau tout en y rajoutant différents scratches et autres éléments doubler sur une seconde platine. Une trouvaille peut-être pas compris, ni assimiler à sa juste valeur, à la fin des années 1990 mais qui trouve ensuite au début des années 2000 une seconde vie. Son album 3 ‘N the Mornin’ (Part Two), sortie en 1995, a depuis été érigé comme pièce fondamentale de l’histoire du hip-hop et de la scène de Houston. Décédé en 2000 des suites d’une overdose à la codéine, son héritage chopped and screwed est toujours d’actualité aujourd’hui et un passage obligé pour nombreux artistes qui veulent offrir à leur sortie une version alternative toujours surprenante.

Big Ed The Assassin

5 mars 1971 – 8 juillet 2001

Après des apparitions régulières sur les projets du collectif TRU, c’est sans surprise sur le label No Limit Records de Master P que le rappeur californien Big Ed The Assassin fait ses débuts en solo. Si son premier LP réussit à se classer dans le top 20 du classement Billboard lors de sa sortie, avec un joli succès commercial à la clé, c’est son second essai Special Forces, sorti en 2000 qui est vraiment le plus abouti. Certainement pas le plus grand rappeur de son époque, Big Ed a toutefois réussi à se construire une fan base plutôt solide avec un style efficace qu’il a notamment bien mis à profit sur les productions du collectif Beats By the Pound. Atteint d’un cancer de la gorge, il décède de cette terrible maladie en 2001.

Left Eye

27 mai 1971 – 25 avril 2002

C’est avec le fameux trio TLC que Lisa ‘Left Eye’ Lopes fait ses débuts dans la musique en apportant une certaine touche hip-hop si importante dans le succès du groupe. Après trois albums cumulant plus de 25 millions de ventes, elle se lance ensuite dans une carrière solo avec son premier projet Supernova. Alors qu’aucun single ne réussit à s’imposer sur les radios US, sa maison de disque préfère annuler la sortie de cet opus aux États-Unis (jugeant que Left Eye devait plutôt se concentrer sur l’enregistrement du prochain projet du groupe). Heureusement, Supernova est commercialisé en Europe et en Asie faisant de cet album, via l’intermédiaire des nombreux fans, l’un des plus importé sur le continent américain. Sur les 13 morceaux de la tracklist, on retrouve une artiste déterminée à nous raconter sa vie avec une profonde envie de partager également sa vision du monde. Suite à la désillusion de son premier projet, elle prend la décision de signer ensuite sur Death Row pour préparer un nouvel album solo. Quatre mois plus tard, un accident de voiture lui coûte la vie.

Big DS

29 juillet 1971 – 22 mai 2003

Membre du groupe Onyx aux côtés de Fredro Starr, Sticky Fingaz et Suavé, le rappeur Big DS se contente de quelques timides apparitions sur leur premier album Bacdafucup. On l’entend seulement sur quatre morceaux dont un seul véritable couplet, digne de ce nom, sur le titre « Nigga Bridges » (en 3ème position). Préférant se lancer ensuite dans une carrière solo, il quitte le crew en 1993 avant la sortie de leur second LP. Sa carrière ne décollera jamais et son premier album ne verra même jamais le jour, restant à l’état de simple démo. En 2003, il décède d’un cancer du système lymphatique après plusieurs années de chimiothérapie.

MC Breed

12 juin 1971 – 22 novembre 2008

Originaire de Flint dans le Michigan, MC Breed fait partie de ces artistes qui ont placé la scène midwest sur la carte du rap game, que ce soit en solo ou avec son groupe DFC. Dans les années 1990, il sort 8 albums avec à chaque fois des collaborations de choix, notamment avec la scène west coast (2Pac, Too $hort, The D.O.C., Warren G, Kurupt, Ant Banks…). Gangsta rappeur par excellence, ses différents projets sont un bon baromètre du type de son à la mode, passant du si efficace G-Funk à ses débuts aux sonorités sudistes sur la fin, avec notamment le producteur Jazze Pha. Il incarne cet artiste indépendant qui a su finalement se construire une carrière bien remplie avec à la clé une reconnaissance nationale grâce à quelques hits qui ont bien tourné sur les radios. Souffrant d’insuffisance rénale depuis plusieurs années, avec des séjours à l’hôpital plus ou moins long, son flow passe-partout s’éteint définitivement en 2008 en plein sommeil. Les causes officielles du décès ne seront toutefois jamais révélées officiellement par la famille, quant au midwest il perd l’une de ses premières véritable stars.

MF DOOM

13 juillet 1971 – 31 octobre 2020

Disparition la plus récente, le rappeur masqué nous a quitté il y a seulement quelques mois sans que nous soient révélées les causes de son décès. Artiste emblématique de l’undergound, celui qui a commencé sa carrière sous le pseudonyme de Zev Love X, au sein du groupe KMD, s’est ensuite développé toute une imagerie autour de son nouveau personnage MF DOOM. Dans un univers de super héros largement influencé par ses lectures préférées de comics, Daniel Dumile donne également vie à un certain nombre d’alter ego (Metal Fingers, King Geedorah, Viktor Vaughn) et à une liste séduisante de projets collaboratifs qui ont fait sa réputation (Madvillain, Danger DOOM, JJ DOOM…). Une carrière pleine qui toutefois s’est interrompue brutalement avec une annonce de son décès le 31 décembre 2020, soit deux mois après sa véritable disparition.

matic

A placé le Hip Hop sur écoute de façon illégale. Souhaite être enterré dans une boîte à rythme avec sa collection de K7 audio et un recueil des meilleurs couplets de Rakim. Fondateur du blog LE HIP HOP SUR ECOUTE.

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